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Traduit de l’espagnol par Catalina SALAZAR

 

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Ouf j’ai fini ! J’ai traîné ce livre pendant 10 jours en cherchant pourquoi Cathulu et Clara avaient été aussi enthousiastes, c’est ce qui m’a permis, d’ailleurs,d’aller jusqu’au bout. Même la fin est décevante, évidemment c’est au lecteur de l’imaginer !

Les hypocondriaques me font rire d’habitude mais celui-là m’a ennuyée , on ne sait absolument pas pourquoi il est tueur et pourquoi il doit tuer sa victime. On a une pâle explication à la fin, une sombre histoire d’héritage. L ‘important n’est pas là , mais dans la description de toutes les maladies du tueur.

On sourit parfois (heureusement !) , mais 230 pages sur les maladie imaginaires, les siennes, ou celles des hommes illustres, c’est terriblement ennuyeux. J ‘ai souri à la description de sa grossesse nerveuse et je veux bien croire que c’est très rare chez l’homme ! C’est compliqué de tuer un homme quand on louche, quand on est atteint de sommeils subits à n’importe quel moment de la journée, de crispations des doigts au moment de tirer…

Contrairement à Clara, j’ai trouvé ce roman très répétitif et puis même traité sous le ton de l’humour j’ai fini par ne plus supporter les descriptions des maladies. On sait par avance qu’il ne parviendra pas à tuer sa cible, le seul intérêt c’est de savoir quelle nouvelle maladie va l’en empêcher. Cela ne m’a pas suffit pour trouver de l’intérêt à cette longue élucubration sur toutes les pathologies que l’on peut s’inventer aujourd’hui.

Citations

 Genre de statistiques absurdes mais drôles

Selon le Département des Risques de l’université de l’Iowa, il y a 700 000 médecins en activité aux États-Unis et il meurt 120 000 personnes par an pour des raisons dérivées d’une mauvaise pratique médicale. Cela équivaut à une moyenne de 0,171 mort par médecin. Par ailleurs , 80 millions d’Américains possèdent une arme à feu et 1500 personnes meurent chaque année d’un accident lié à ces mêmes armes a feu . Ce qui donne une moyenne de 0,0000188 mort accidentel par armes. Par conséquent , si l’on en croit les statistiques,nous devrions en conclure qu’un médecin est 9000 fois plus dangereux qu’une arme à feu, conclusion sans doute exagérée. 

 Conseils pour être un bon tueur

Ne tue jamais sous l’emprise de la colère,même pas les gens qui t’énervent dans le métro , dans les bureaux de l’administration publique ou à la mercerie , même si l’on te méprise en raison de ton physique différent, de ta façon de te déplacer et de t habiller , de tes coutumes taciturnes , de ton âme sensible et mélancolique et, parfois aussi, de ta maladresse au tir.

On comprend son médecin

Le dernier médecin de famille que j’ai appelé lors d’une attaque de goutte en pleine nuit , avec le gros doigt du pied droit et les genoux enflés , m’a dit à l’aitre bout du fil :
– Bon Dieu, vous voulez bien arrêter de téléphoner à n’importe quelle heure, monsieur ? Je vais vous donner un autre numéro. Notez le : 901 242 626. C’est bon ? Vous l’avez ? Bien , c’est celui d’une entreprise de pompes funèbres. Ils s’occuperont mieux de vous que moi.

On en parle

Je n’ai trouvé que des avis positifs, je suis visiblement la seule à m’être ennuyée ! Outre Clara et Cathulu le blog de Moon

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Livre offert par les éditions Kero

 

3
Un livre étonnant que je n’aurais jamais lu sans Babelio qui attend donc de moi une critique. Je sais qu’en vous révélant le sujet beaucoup d’entre vous vont se dire : »très peu pour moi ! » Il me reste donc à vous donner envie. Grâce à l’auteur peut-être , puisque son premier roman que je lirai certainement , a été encensé par la critique (« le Fils » prix Goncourt du premier roman) ?

Le sujet : un homme de théâtre et musicien, décide de monter un spectacle autour de l’accordéoniste Yvette (Odette dans le roman ) Horner. Yvette Horner ! ! ! ! Je la croyais morte depuis longtemps , elle représente exactement tout ce que je déteste : la télé de Guy Lux , les arrivées du tour de France , les reprises du petit vin blanc après les repas trop arrosés. Bref ! Je la trouve « vulgaire » … Le mot est lâché.

Le roman raconte cette curieuse rencontre entre un metteur en scène plus habitué à la musique contemporaine et cette artiste très âgée , au début son jugement sur Odette n’est pas très loin du mien. Sauf que lui, il connaît la scène et d’emblée, il sait que, si elle a eu, et a encore, autant de succès c’est qu’elle possède « quelque chose » qu’il veut montrer encore une fois au public. Et là, j’avoue que le roman m’a diablement intéressée. Je me suis demandée pourquoi Yvette Horner et sa musique était aussi populaire . Je n’ai pas la réponse , il y a là un mystère d’une rencontre d’un style de musique et d’une femme avec un public, son public ! à qui elle donne tout.

Le deuxième intérêt de ce roman c’est de se rendre compte à quel point le désir de monter sur scène peut doper l’énergie d’une très vieille femme. Et comme le metteur en scène, j’ai été finalement triste que l’âge l’emporte sur l’énergie.

Au début du livre , l’auteur m’a pas mal énervée en ne mettant pas de noms à ses personnages et en parlant de lui à la troisième personne. Je ne suis pas totalement conquise par son style mais j’ai bien aimé son récit. C’est triste, et je me demande encore pourquoi il a voulu faire ce spectacle. Ma réponse, mais ce n’est que mon point de vue : pour comprendre ce qui rend une artiste populaire ! Il n’aurait pas eu sa réponse, même s’il avait réussi à la faire jouer une dernière fois, car, selon moi, la popularité d’Odette est celle d’une époque dépassée. Cette France-la n’existe plus sauf dans les banquets du quatrième âge à la campagne ou dans les maisons de retraite.

 Citations

 Les moments après les spectacles

Ensuite , il y a l’ivresse de tous les après-spectacles , quand les artistes cherchent âprement à prolonger les vertiges du jeu, entre scène et resto, entre dieux et champagne, entre adrénaline et abandon.

 Les deux mondes culturels qui se croisent

Le metteur la tenait d’ailleurs pour cela une vieille légende hasbeen et de mauvais goût , un cliché d’art populaire. Si elle passait à la radio ou à la télé il zappait .

Il sautait machinalement tout article la concernant , sauf que, pas de risque, Odette était bien trop popu et trop people pour apparaître souvent sur Arte, Mezzo, France-culture, France-musique. Ou dans les colonnes de son libé et de son Monde quotidien.

 Les lueurs d’étoiles

Quand une étoile se dégrade, elle émet dans le désordre, avec par moments des silences et à d’autres de très violentes émissions d’énergie. On y est. Après la musique sans son, après les soliloques incertains et les préludes indécis , une énorme bouffée d’harmonies et rythmes jaillit.

La fin

Il ne reste plus rien en elle de l’artiste échevelée de tout à l’heure pendant le raccord. Odette n’est plus qu’une vieille affreusement vieille.

 On en parle

Mot à mot qui a reçu ce livre par le mmême canal que moi.

Couverture

4
Nous avons été nombreux à adorer « Effroyables jardins » du même auteur. C’est le seul livre que j’ai lu de Michel Quint. Et comme beaucoup, j’avais été très touchée par ce récit. Ce roman choisi dans les nouveautés de ma bibliothèque m’a tentée. Je ne suis pas déçue par la lecture (à un détai près).

Il s’agit d’un enquête policière à Lille : il faut découvrir qui a tué un jeune espoir du LOSC (oui je sais maintenant que équipe de Lille s’appelle ainsi !), cela va nous entraîner dans les réseaux mafieux liés au foot. Et découvrir un personnage très atypique, marqué par une enfance sans père et un fort sentiment d’échec. Michel Quint a une langue bien à lui, il mêle dans un style particulier, les expressions du nord (les gens décarochent.. par exemple)au langage poétique. Il faut s’accrocher parfois, mais finalement, on est pris par sa façon de raconter.

Ce que j’ai vraiment apprécié , c’est la balade dans Lille je pense que tous les gens de cette région vont retrouver à la fois leurs racines et aussi les transformations d’une ville qui est passée de l’ère du labeur en usine à l’ère de la rénovation des friches industrielles en quartiers bobo centrés sur les loisirs.Pour les non-Lilloises comme moi, l’accumulation des noms de lieux est un peu lassante. La description de la corruption du milieu du foot et de tous ceux qui ont trop d’argent : soirées fines arrosées et des call-girls payées ou pas , rôle de la police… est très bien rendue.

Évidemment , avec les récentes affaires DSK et la police lilloise on commence à se faire une certaine idée des soirées dans le milieu politique. Mais là, pas touche ! Notre auteur ne veut surtout pas qu’on pense qu’il s’agit d’un livre qui dénonce des magouilles du PS ! AH ! L’intelligentsia ,elle ne peut être que de gauche n’est ce pas ? Alors au milieu de tout il invente un élu de la majorité présidentielle -son roman a dû être rédigé avant la victoire de Hollande- qui dans dans un café explique à des buveurs de bière (on boit beaucoup de bières, nord oblige !) que si les électeurs arrêtaient de voter socialiste , il y aurait moins de crimes !

C’est vraiment lourd , personne ne pensait que les socialistes étaient en cause et je trouve que ça gâche le roman. En plus je me demande d’où il sort un élu de droite à Lille ? Et surtout pourquoi ?

Cela n ’empêche que c’est un bon livre et que Michel Quint a bien du talent.

Citations

Portraits si vrais

J’entrais dans des boutiques bon genre , aux vendeuses fardées, inaccessibles sur leurs talons hauts,qui consentaient à travailler jusqu’à demain où elles épouseraient un milliardaire : leur destin imminent était écrit sur leurs lèvres boudeuse, dans leur regard dédaigneux , leur façon de fermer leur décolleté d’une main , que je n’accède pas au spectacle réservé de leurs foutus nichons à tomber sur le cul.

Balade dans Lille

Une fois franchies les quatre voies automobiles en prolongement du boulevard Vauban , on arrivait à l’Esplanade , les ponts sur la Deûle , l’écluse, cette belle promenade où les militaires de la citadelle proche, au-delà de la rivière canalisée , venaient croiser les demoiselles de famille aux siècles d’avant et bomber le torse pendant qu’elles baissaient les yeux , pauvres filles.

 Lille aujourd’hui

C’est curieux maintenant que le travail manque , les petits bourgeois , les nouveaux riches raffolent des lieux où. Le prolétariat urbain a usé sa vie. Comme s’ils avaient besoin d’un monument pour se souvenir aujourd’hui que le boulot est devenu souvent virtuel, rarement salissant que la classe ouvrière s’est éteinte. Les mains ne servent plus à rien , elles ne sont plus bonnes qu’au macramé, à l’art du bouquet, á cuisiner joli , singer les maîtres queux , et se fourrer les doigts dans le nez

On en parle

Liliba

J’avais noté cette BD chez Jérome , grand lecteur de BD entre autre ! Cet album très épais me tendait les bras à la bibliothèque et je savais que beaucoup d’entre vous l’avez déjà lu et beaucoup aimé. Je suis restée quelques heures en sa compagnie et je ne l’ai pas regretté. Le dessin n’est pas tout à fait mon style mais on s’habitue et surtout j’aime bien l’alternance entre la réalité, les rêves et les rares moments de colère. Comme il y a une foultitude de personnages, on ne les reconnaît pas très bien , cela vient aussi de son style de dessin qui reflète plus une idée que la réalité. Le caractère des personnages est intéressant et très proche de notre vie : j’ai adoré le début à la banque avec la discussion sur un prêt bancaire,le banquier est plus vrai que nature et absolument pas caricatural.

Lorsque notre narrateur se plonge dans son histoire , on s’attend comme lui même, à une histoire tragique ou la vie familiale rejoindrait la grande Histoire. Mais non c’est à la fois plus simple et plus compliqué : d’ailleurs, on n’aura pas toutes les solutions , et, je crois que c’est très proche de ce qu’on peut trouver quand on veut connaître l’histoire de sa propre famille. Il s’agit du quotidien des Portugais qui ont fui la misère et le régime de Salazar. J ai beaucoup aimé la discussion entre deux travailleurs retraités , l’un voyait dans la France le pays qui l’avait sauvé de la misère et l’autre le pays qui avait exploité sa force de travail.

On ne connaîtra pas la nouvelle amie du père de Simon , je me suis même demandée si elle existait et je n’ai toujours pas compris pourquoi il fuyait à ce point les relations avec sa famille. Visiblement le dialogue n’est pas le fort de cette famille. Pourtant la conversation des deux frères et de la sœur dans la deux-chevaux est passionnante ! Le narrateur ne se donne absolument pas le beau rôle , il sort d’une relation amoureuse qui lui pèse , mais laisse à sa compagne la responsabilité de la rupture.

C’est au Portugal qu’il retrouvera finalement une douceur et une nouvelle envie de vivre. Ce qui pour moi fait le charme de cette BD c’est la narration de tous ces destins autour de l’émigration portugaise. Et pour une fois ce n’est pas tragique, c’est doux et amer comme cette BD foisonnante.

Citations

Le coup de téléphone à Noël de sa grand mère portugaise

 J’avais fini par redouter ces appels . Et même par avoir honte de cet accent qui rendait son français incompréhensible « L’amour et la Haine » Cela pourrait être la devise des familles de migrants.

 On en parle

Mango et Ys, et pardon à tous les blogs que je ne cite pas.

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4
Je viens de refermer ce livre et je pense à toutes les vocations de navigateurs qu’il a dû faire naître. C’est un roman d’aventure écrit à la fin du XIX° siècle,dans la veine de Robinson Crusoé mais sur la mer. Je ne connaissais pas Joshua Slocum , ce récit était offert en supplément du magazine « Voiles et Voiliers ». La première partie est consacrée à la navigation de Joshua Slocum en tant qu’armateur sur un trois mats : l’Aquidneck.

C ‘est vraiment passionnant de découvrir à quel point le commerce maritime est compliqué , en plus du danger de la navigation, le capitaine est confronté à une série de difficultés et peut à tout moment être complètement ruiné, voire pire …(les meurtres sont visiblement très fréquents ).
Il y a d’abord la mer et les tempêtes . Ce que Slocum ne dit pas c’est qu’il est victime aussi de son entêtement à vouloir naviguer à la voile alors que déjà, en 1880, tous les navires de commerce, ou presque tous, étaient passés au moteur.

Ensuite, il y a les règlements, visiblement les autorités portuaires peuvent décider de garder des bateaux loin de leurs ports et faire pourrir des cargaisons de marchandises sans que les motivations soient très claires. Il y a ensuite les maladies : choléra, variole.. Et enfin les hommes, les marins sont souvent des crapules , voire des criminels et parfois des incompétents ou des voleurs. Parmi tous ces hommes ,il y a Slocum qui,il faut bien le dire, a une très haute idée de sa valeur, il se pense excellent marin , c’est sans doute vrai mais c’est un peu agaçant qu’il le répète à l’envie pendant tout son récit. La seconde partie « le voyage du Liberdade », commence par le récit de la construction d’un voilier rudimentaire après le naufrage de l »Aquidneck »

Il part du Brésil pour revenir jusqu’à Washington avec pour tout équipage son épouse et ses deux fils. C’est pendant ce voyage qu’on pense à Robinson : comment survivre avec un minimum d’équipement, dans une nature au combien hostile ? Au cours de ce voyage extraordinaire sur cette embarcation de fortune,un jour, il accoste pour chercher de l’eau auprès d’un phare perché sur un minuscule rocher et là l’attend un gardien de phare qui se dit « gouverneur » de l’île et qui se comporte en chef d’état , c’est assez drôle et tellement absurde !

C’est aussi l’intérêt du récit : les rencontres avec toutes sortes de gens. J’ai bien aimé sa discussion avec des paysans américains . Il leur explique que les Brésiliens ont libéré les esclaves sans pour autant se faire la guerre. Le paysan répond, « Les sudistes étaient fous, ils ont eu la guerre et ils ont dû affranchir les noirs quand même… ». Les notes qui accompagnent ce récit sont intéressantes, on y apprend que Slocum n’a jamais réussi à refaire sa fortune et qu’il était bien le marin extraordinaire qu’il dit être.

Citations

 Les gens de mer et le jugement sur les pilotes

On me raconta qu’ils juraient plus que coutume , ce qui en dit long , car tout le monde s’accorde à considérer que le pilote moyen est le personnage le plus mal embouché de la gent marine.

 Une grosse tempête

Nos hommes s’étaient amarrés chacun à son poste. Tous les espars de rechange dont on n’avait pas doublé les amarres furent balayés par-dessus bord ainsi, sur le pont , que d’autres accessoires qui furent brisés et dont la tempête arracha les saisines. La cambuse ne fut pas épargnée et le cuisinier échappa d’un cheveu à un grave accident lorsqu’une lame, balayant le pont, emporta portes , fenêtres , réchaud casserole , bouilloires…. et l’artiste culinaire lui-même , entraînant tout en vrac dans les dalots sous le vent , à travers lesquels l’homme de l’art ne passa heureusement pas grâce à l’accumulation de toutes ces épaves. Une avarie de ce genre est toujours vivement ressentie et vous fait l’effet d’une douche froide , si j’ose ainsi m exprimer. Cela signifie qu’il va falloir manger froid pendant quelque temps , si ce n’est pire.

 Description des vagues lors des tempêtes

Nous passions sur un banc et la mer brisait sur le haut fond ! Une seconde vague arrivait, énorme , et se dressait, haute, plus haute , toujours plus haute , jusqu’à ce que rien ne pût soutenir plus longtemps la montagne d’eau ! Elle parut alors marquer un temps d’arrêt, puis s’écroula comme pour mieux nous engloutir et nous emporter dans sa furie dévastatrice. Barre dessous , je ne pouvais rien faire de plus, sinon prier. La manœuvre fit brutalement virer le canot , étrave face au danger , tandis que, souffle coupé par l’anxiété , nous nous apprêtions à affronter la suite. Nous avions à peine eu le temps de murmurer « Sauvez-nous Seigneur ,ou nous allons périr… » que la vague brisait avec une violence terrifiante … et passait en nous laissant là , tremblants , dans la main de Dieu, réduits plus que jamais à l’impuissance.

 Construction du Liberdade

Il me faut en premier lieu dire un mot de l’outillage qui nous permit de le réaliser.
En premier lieu , nous disposons d’une hache , d’une herminette et de deux scies , d’une tarière de 12,5 millimètres , d’une autre de 15 millimètres et d’une troisième de 10 millimètres . Dans deux grandes aiguilles à voiles nous réalisâmes des vrilles , une aiguille à ralinguer servit de poinçon et, précieuse entre toutes, nous disposions d’une lime , découverte dans un vieux sac à voiles rejeté par la mer.

 Genre d’aventure qui fait froid dans le dos

On y jeta l’ancre et les voiles furent amenées, Nous sommes restés dans ce port enchanté jusqu’au lendemain matin, où la lumière du jour nous révéla que nous étions au beau milieu de récifs déchiquetés , d’énormes lames brisant de toutes parts. Seul était libre le petit chenal par lequel nous étions entrés à l’aveuglette .

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1
Je n’aurais jamais dû me lancer dans la lecture de ce roman et donc ne pas le demander à Babelio dans le cadre de masse critique.. J’ai rarement été aussi triste de lire un livre. J’aurais dû savoir, grâce au résumé, que le personnage « se faufile certaines nuits dans le camp de Canaan et approche de toutes jeunes que la misère vend au plus offrant ». En fait de « toutes jeunes filles » il s’agit d’enfants de 11 et 12 ans.

L’auteure a donc choisi de prendre le point de vue d’un violeur de petites filles pré-pubères. Je dois dire pour l’honnêté de la critique , qu’elle donne aussi le point de vue de ces pauvres petites , dégoûtées et terrorisées. Comme son personnage est aussi un écrivain , il se sortira du dégoût de lui-même en faisant de son histoire un roman Pourquoi ai-je choisi ce roman parmi ceux proposés par Babélio, parce que j’ai lu trop rapidement le résumé et que j’ai surtout vu que cela se passait à Haiti après le tremblement de terre et que j’ai une passion pour ce pays depuis que j’ai écouté Danny Laferrière aux « Étonnants Voyageurs»à Saint-Malo.

Il est vrai qu’en toile de fond de ce violeur de petites filles, il y a les drames de Haïti : la misère et la corruption. Ce qui m’a déplu au plus profond de moi , c’est que cet homme retrouvera sa force de vie en faisant son penchant sexuel un roman . La création artistique comme rédemption. Je l’ai dit en commençant , je n’aurais jamais dû demander à écrire sur ce livre j’en suis bien incapable, je suis restée au niveau du dégoût.

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3
J’aime bien lire à propos de la guerre 14/18 . Je crois qu’on ne comprend bien l’Europe qu’en partant de cette guerre là. J’ai lu des livres d’historiens qui m’ont fait une très forte impression comme la grande guerre des français de Jean-Baptiste Duroselle.

Le travail d’un romancier qui prend cette guerre comme sujet n ‘est pas si simple , quoi dire sur un sujet que nous connaissons si bien. Echenoz prend le parti de la sobriété et du détachement , je suppose pour mieux faire ressortir l’horreur brutale de la guerre. En choisissant quatre destins, il nous offre , un mort, deux handicapés à vie, un fusillé. Et à l’arrière un enfant sans père et une usine de chaussures qui profite bien la guerre

J ‘ai trouvé que l’auteur semblait peu convaincu par son sujet et donc son roman ne m’a pas beaucoup touchée. On y retrouve, pourtant tout ce qu’on a entendu sur cette période.

 Citations

Le tocsin

Le tocsin, vu l’état présent du monde, signifiait à coup sûr la mobilisation. Comme tout un chacun mais sans trop y croire, Anthime s’y attendait un peu mais n’aurait pas imaginé que celle-ci tombât un samedi.

 Genre de discours du début de la guerre, il sonne vrai

Vous reviendrez tous à la maison, a notamment promis le capitaine Vatssière en gonflant sa voix de toute ses forces. Oui, nous reviendrons tous en Vendée. Un point essentiel, cependant. Si quelques hommes meurent à la guerre, c’est faute d’hygiène. Car ce ne sont pas les balles qui tuent , c’est la malpropreté qui est fatale et qu’il vous faut d’abord combattre. Donc lavez-vous, rasez-vous, peignez-vous et vous n’avez rien à craindre.

 L’équipement et les abérations des décisions de la hiérarchie militaire

… Un casque censé protéger l’homme plus sérieusement, mais dont les modèles initiaux étaient peints en bleu brillant. Quand on les a coiffés, on s’est d’abord bien amusés de ne plus se reconnaître tant ils étaient couvrants. Quand ça n’a plus fait rire personne et qu’il est apparu que les reflets du soleil produisaient d’attrayantes cibles, on les a enduits de boue comme on l’avait fait l’an passé pour les gamelles.

 L’horreur de la guerre

Canon tonnant en basse continue, obus fusants et percutants de tous calibres, balles qui sifflent, claquent , soupirent ou miaulent selon leur trajectoire, mitrailleuses, grenades et lance-flammes, la menace est partout : d’en haut sous les avions et les tirs d’obusiers, d’en face avec l’artillerie adverse….. Dans l’air empesté par les chevaux décomposés la putréfaction des hommes tombés puis du côté de ceux qui tiennent encore à peu près droit dans la boue, l’odeur de leur pisse et de leur merde et de leur sueur, et de leur crasse et de leur vomi…..

Et Echenoz conclue, c’est ce genre de phrase où on sent son détachement

Tout cela ayant été décrit mille fois , peut-être n’est-il pas besoin de s’attarder encore sur cet Opera sordide et puant.

On en parle

Jostein, par exemple

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3
Curieux livre et bilan négatif malgré quelques bonnes idées. Curieux livre car l’auteur invente un lieu où la mort ne peut pas entrer et donc les êtres humains et les animaux ne vieillissent plus. Quelque bonnes idées dans la construction logique de ce monde : car si la mort s’y installe on risque d’attirer l’Ankou (le nom de la mort en breton) il faut vivre sans tuer. Il faut donc être végétarien et pour arriver à avoir une vache qui donne du lait trouver un stratagème pour la faire vieillir un peu mais pas trop. Le roman raconte aussi une enquête et essaie de nous faire peur car la mort semble être revenue parmi eux.

Je n’ai absolument pas été prise par l’histoire qui à mon avis s’adresse plutôt à des adolescents. Le roman est plein de références littéraires, ou à des livres à succès comme « la route » de Cormac MacCarthy et des légendes bretonnes.

La leçon finale est simple on a besoin de la mort pour vivre, et ceux qui veulent la fuir le font souvent pour de biens mauvaises raisons, comme le permettra de découvrir l’enquête qui démasquera l’arracheur de langue et le tueur du village. Le récit tombe à plat et une fois terminé je me suis demandé pourquoi je suis allée jusqu’au bout .

Citations

Le village

Il était écrit dans le journal de bord de l’aïeul que d’autres hommes viendraient remplir sa solitude , que le village attirerait ce genre d’êtres obnubilés par la Mort en même temps que réfractaires à celle-ci.
L’ancêtre en avait accueilli une trentaine sur plusieurs décennies, mais tous y compris lui-même, en étaient partis un jour, fatigués d’être au monde , fatigués les uns des autres.

 La condition humaine

Un héros ? Est-ce qu’on devient un héros en assumant sa condition de mortel ?

On en parle

Clara et les mots qui a beaucoup aimé, comme quoi !

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 Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laurence BOUVARD

5
J’ai un petit fils qui aime lire et cela me donne l’occasion de revisiter les librairies rayon enfant. Une libraire m’a conseillé ce roman. J’ai pour habitude de lire les livres que j’offre aux enfants. La raison officielle c’est pour mieux en discuter avec eux, mais la raison profonde c’est qu’il m’arrive d’éprouver un vif plaisir. (Si j’ai lu tous les Harry Potter ce n’est pas uniquement pour les offrir aux enfants !). J’ai toujours pensé qu’un bon livre pour enfant était celui où adulte et enfants se retrouvaient. Évidemment pas au même niveau de lecture mais dans le plaisir du texte.

Depuis les fables de La Fontaine au « Petit Prince » la liste est courte mais significative. Le dernier en date que Jules a plébiscité (et que j’ai beaucoup aimé également), c’est « Charlie et la chocolaterie » de Roald Dahl. Grâce à ce titre, la libraire a pensé à celui-ci. La première chose qui m’ a séduite ce sont les images. Et attention, les images ne sont pas que des illustrations mais elles sont aussi chargées de raconter une partie de l’histoire en particulier celle qui concerne la petite Vanille.

C ‘est donc, l’histoire de deux petites sœurs, Céleste l’aînée et Vanille la petite, qui s’aiment très forts, elles ont des parents si odieux qu’ils abandonnent sur l’autoroute la plus petite qui rit trop fort. Comme vous le voyez,ce n’est pas une histoire à l’eau de rose ! La plus grande se réfugie dans le monde des rêves pour retrouver sa petite sœur , mais elle va être rattrapée par la « BMSR ».

Vous ne connaissez pas la « BSMR » ? moi non plus avant de lire cette histoire, que je ne veux pas vous résumer (lisez-ce livre). Sachez simplement que cela à voir avec un organisme qui surveille chez chacun l’équilibre entre les souvenirs et les rêves. On va suivre les efforts de Céleste qui veut absolument retrouver Vanille et qui doit pour cela déjouer les plans de certains adultes, comment faire confiance aux grands quand on a été si lourdement trahi par ses parents ?

Le dessinateur est tout simplement génial et permet de suivre cette histoire un peu compliquée entre les gardiens des rêves qui font du bien et les gardiens des souvenirs qui font souffrir. Je me demande quelle est la réaction des enfants face à cette histoire dont la fin me semble obscure, il n’ y a pas un retour au réel qui moi m’aurait fait du bien mais les plus jeunes sont parfois moins rationnels que nous .

Je ne sais pas encore ce que Jules en pensera et je compléterais mon billet quand il m’aura donné son opinion.

Citation

Personnellement , je considère tous les souvenirs comme suspects, soupire Violette en secouant la tête. Certains laissent une empreinte plus profonde que d’autres, mais -que veux tu ?- la mémoire est capricieuse : on ne se rappelle jamais les choses avec exactitude. En ce qui nous concerne, nous ne faisons pas ce genre de distinctions arbitraires : tous les rêves sont les bienvenus dans notre royaume.

Je n’ai pas trouvé (encore) de blogs où on en parlait.

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 Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne)par Frédéric LE BERRE

3
Reçu grâce à Babelio, j ai avalé ce livre en une soirée. « Avant toi » connaîtra sûrement un certain succès et deviendra peut-être un film. C’est la version intouchable britannique mais en plus avec une histoire d’amour entre la soignante et le tétraplégique.

Il y a tout dans ce roman, la crise, le droit à la dignité et pouvoir choisir sa mort, l’amour ; un viol… On est pris par l’histoire car on espère que Clark arrivera à redonner le goût de vivre à Will. Mais dans cette histoire le héros souffre trop pour continuer à vivre.

C ‘est le genre de roman qu’on oublie aussi vite qu’on les lit, je crois que les américains appelle cela des « tourne-page » ? Et dans le genre c’est un tourne-page réussi. Au delà du sentimentalisme de l’histoire quelques traits de notre société sont assez bien mis en lumière. Comme le groupe des gens obsédés par leur corps, les régimes et la course à pied. Évidemment la difficulté de déplacement pour les gens en fauteuil est bien raconté et encore, ils ne sont pas dans le métro parisien !

Les personnages sont suffisamment bien dépeints pour qu’on passe 500 pages avec eux. Vous l’avez deviné, je n’ai été conquise, j ai eu l’impression d’être au cinéma dans une comédie hollywoodienne , genre « Pretty Woman »

Bref une distraction d’un soir ou d’un long voyage en train ce n’est déjà pas si mal.

Citations

Jargon du pôle emploi

 En fait, il n’y a plus grand chose hormis des postes à horaires flexibles dans le secteur du commerce et de la grande distribution.
– vous voulez dire de la mise en rayons en équipe de nuit ?
Cela faisait suffisamment longtemps que je venais pour savoir décrypter leur jargon.

Comme je la comprends

Une maison briquée de fond en comble et bien rangée procurait à ma mère une satisfaction presque physique . Pour ma part , après un mois de ménage et d’aspirateur, je ne voyais toujours pas où était le plaisir. J’avais la quasi-certitude que je préférerais toujours que quelqu’un d’autre s’en charge.