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3
Voilà le premier de ma liste (la fameuse PAL des blogueuses !) que j’ai glanée dans les différents blogs que je lis régulièrement : Ys, Dominique, Helène, Dasola, et tant d’autres excusez moi. Je dois celui-ci à Krol et ce fut un beau moment de lecture, un peu bref cependant. Je comprends qu’elle ait aimé car c’est un livre d’une rare émotion et très pudique en même temps. On peut imaginer que ce sont les souvenirs de réfugiés espagnols racontés par l’arrière petite fille. Il y a dans ce récit la distance de deux générations qui atténue un peu la souffrance et la terreur face à la mort présente partout au moment de la guerre d’Espagne et en France sous la botte nazie.Et puis, je pense que cela aide un peu, la famille est restée unie et a survécu , c’est certainement plus facile de raconter alors de cette facon là : en y mêlant la poésie , la pudeur et l’amour.

Voici donc, les souvenirs d’une femme, sa fuite devant la menace de mort des communistes, son attachement à la république, l’exil , son installation en France . La lutte de ceux qui lui sont proches contre le nazisme. Tout cela est évoqué sans insistance . Des souvenirs plus qu’un récit. C’est un livre qui se lit en quelques heures et qui laisse dans la mémoire une impression apaisée malgré les souffrances qui y sont racontées. Honnêtement, je dois dire que je suis contente de l’avoir acheté d’occasion, et je ne le garderai pas car c’est un livre qui manque un peu de densité. Mais je ne l’oublierai pas non plus.

Citations

L’exil pour un enfant

Iduri est allé à l’école de jeunes filles de Mademoiselle Églantine. Et c’est accompagné de l’une d’elle qu’il est revenu cet après-midi à la maison. Son visage était dévasté par les pleurs. Il avait fait dans sa culotte , son pantalon et ses jambes étaient complètement souillés . La jeune fille est repartie. Iduri, transi de honte, tremblait dans l’entrée.
« Ama , excuse moi, je n’ai pas su le dire , je n’ai pas su le dire en français , Ama. »
Il bégayait sans cesse ces mêmes mots.
« Ama , Ama , excuse moi . Je n’ai pas pu me retenir. Ama, j’ai honte, Ama, je ne veux plus y retourner. »
… Indi , mon tout petit, c’est cela aussi l’exil. Ne pas pas savoir dire, ne pas être la ou nous devrions. Et à chaque instant , avaler cette honte indigeste qui nous brule le ventre.

Un beau portrait d’homme

Il pense à sa propre mère qui, forte de l’intelligence et des succès de ses huit autres fils, le regardait, lui le neuvieme, lui le dernier, en lui disant d’un air à la fois désemparé et complice : » toi, tu as mis tes pensées dans tes mains. »
Elle ne se trompait pas. Aïta ne peut avoir un avis sur les choses qu’après les avoir touchées. Et tout ce qui a trait aux idées ne l’intéresse pas. Il laisse volontiers aux oncles la manipulation des concepts. Ce qu’il aime ? c’est contempler la nature s’épanouir, s’agenouiller chaque jour le long des allées et voir un bourgeon , une pousse vert tendre pointer vers le ciel.

On en parle

chez Krol évidemment je la remercuie pour cette lecture

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Traduit de l’anglais des États-Unis par Hanna PASCAL

3
C’est un bel objet que l’on a entre les mains quand on ouvre ce livre. Le lecteur ne résiste pas au plaisir de laisser errer son regard dans les marges illustrées par des dessins au style botaniste scientifique. Et ce plaisir dure les 379 pages du roman. L’histoire est à l’image de l’esprit d’un enfant surdoué de 12 ans à la fois naïve, insolente et un peu brouillonne.

Le jeune Tecumseh Sansonnet dit T.S est un jeune prodige qui passe son temps à dessiner des cartes, les objets, les expressions de visage des adultes. Sa famille est quelque peu originale, son père tient un ranch et parle peu , sa mère est une botaniste de talent et ne vit apparemment que pour les coléoptères. Sa sœur Gracie se dit,elle même, la seule personne normale de la famille. La mort accidentelle de Layon le petit frère a rendu la famille encore plus bizarre. T.S Spivet part à travers les USA et ce long trajet dans un train de marchandise lui permettra de mieux comprendre ses origines, de s’imposer au monde des adultes scientifiques et au bout de ce voyage initiatique de retrouver l’amour des siens.

Bien sûr, l’histoire est un peu touffue, bien sûr ; la dernière phrase est trop « happy-end » («  Alors, j’ai poussé la porte, et je me suis avancé dans la lumière ») et puis, c’est toujours un peu agaçant que l’on prenne pour sujet un enfant surdoué, comme si l’enfance n’était pas par elle même, suffisante pour soutenir une histoire. Mais toutes ces critiques ne rendent pas justice au plaisir de lecture car le livre fourmille de bons moments et les illustrations sont de purs instants de bonheur. Une chose est sure, avec ce premier roman, Reif Larsen s’affirme comme un « étonnant voyageur » et un grand écrivain.

Citations

Le caractère de sa mère

Le Dr Clair était le genre de mère à vouloir vous apprendre le tableau de Mendeleïev à treize ans en vous faisant manger votre bouillie, mais pas à s’inquiéter , en cette ère de terrorisme mondial et d’enlèvements d’enfants, de savoir qui vous téléphonait.

Du temps de sa glorieuse ancêtre qui voulait étudier les sciences au grand scandale des hommes de son temps

Il y a toujours une façon de contourner les règles institutionnelles , crois-moi, dit M. Engletorpe. Je suis devenu expert en la matière. »
Le lendemain soir, il revint avec une lettre, signée d’un médecin, certifiant qu’Emma était atteinte d’une étrange maladie nommée. « Osteopélénie » ou « maladie des os sournois » qui lui interdisait de se livrer à la prière ainsi qu’à toute forme d’exercice physique. 

L’enfant du Montana découvre les États-Unis modernes

Sous mes yeux se déployait la géographie serpentine du monde civilise : un labyrinthe de six échangeurs repartis sur trois niveaux , d’une belle et fascinante complexité et néanmoins très fonctionnel, de construction admirable , et un flot constant de voitures tournant les unes au-dessus des autres sans que leurs conducteurs paraissent conscients de la grandiose alliance de béton et de physique théorique qui les soutenait dans leur circonvolution.

Le monde d’aujourd’hui

Chacun de ces objets avait été fabriqué dans une usine, sans doute en Chine , puis importé aux États-Unis dans un cargo piloté par un Russe renfrogné, puis acheté et jeté par un habitant de Chicago, et gisait a présent par terre , voletant dans la brise légère ( à l’exception des pneus qui ne voletaient pas).

Le regard sur le monde des adultes

J’ai alors compris que les adultes, à la différence des enfants, étaient capables de s’accrocher à certains sentiments négatifs, même quand l’événement qui les avait suscités était passé depuis longtemps, même quand les cartes postales avaient été envoyées, les excuses présentées, et que tout le monde avait tourné la page. Les adultes étaient des entasseurs pathologiques de vieille émotions inutiles.

Et une phrase qui sonne bien

La médiocrité est la moisissure de l’esprit.

On en parle

Blog de Zazie

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3
Dans le cadre du club de lecture. Un petit moment de plaisir, ça fait tellement du bien après les livres tristes que j’ai lus dernièrement ! Bien sur ce n’est pas de la grande littérature mais c’est bien raconté et finalement ce livre résonne en moi beaucoup plus profondément que je ne l’imaginais pendant la lecture.

Je crois que toutes les filles et femmes qui ont eu une amie de cœur retrouveront quelque chose d’elles dans ce roman. L’amie dont on ne peut se passer, celle qui nous permet de grandir, de supporter la crise d’adolescence, celle qui voit nos premiers émois amoureux mais qui doit être repoussée pour que finalement les deux deviennent adultes.

C’est tout cela qui est raconté dans l’ambiance des années 80. J’ai tout compris et je dirai tout vécu comme elles et j’ai dans la tête les mêmes chansons. C’est aussi un roman avec une histoire poignante et délicatement racontée. Une histoire de femmes écrite avec une belle sensibilité féminine !

Je doute que cela intéresse beaucoup les hommes qui y verront, peut-être, un roman un peu mièvre.

Citations

Le moment où on sent que l’amitié devient pesante

Nos coups de fil quotidiens s’espaçaient, sonnaient creux .Nous prenions rendez-vous. Je ne crois pas que nous l’avions jamais fait avant cela. Nous ne riions plus des mêmes choses. Pourtant nos vies ne parvenaient pas à se dénouer. Le fil était lâche, nous encombrait.

Le père que nous avons toutes rêvé d’avoir

C’était un accord familial :
 » Quels que soient l’heure, le moment ou l’endroit , si vous avez besoin , vous m appelez , je viendrais vous chercher »

On en parle

Kroll a aimé. Je vous avais dit que ça ne plairait pas aux hommes : Pylien a détesté !

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Traduit de l’italien par Danièle VALIN. 

3
L’auteur fait revivre Naples de l’immédiate après guerre, à travers la vie d’un enfant puis d’un adolescent orphelin. L’auteur raconte, d’un ton un peu détaché, les pires atrocités d’un quotidien rude ou la violence et la misère vont de paire. Un personnage bienveillant, don Gaetano, veille sur l’enfant et saura lui donner le sens des valeurs et lui sauver la vie. Ce n’est pas une histoire réaliste à laquelle on peut totalement croire, mais l’auteur a un talent rare pour décrire une ambiance et des personnages.

Ce petit roman est comme une philosophie de la vie, on se laisse prendre par cette douce ambiance, il ne veut pas rendre la vie plus rose ni plus belle qu’elle n’est , il n’insiste pas sur les côtés noirs , pour moi c’est ce qui m’a beaucoup plu dans ce livre. Ce que j’ai préféré, c est l’ambiance du quartier et des gens de la rue. Je ne connais pas l’Italie du Sud et ce livre m’a offert un voyage et c’est bien comme ça que j’imaginais Naples.

Citations

 L’antisémitisme particulier des habitants de Naples

Chez nous, les gens ne savaient même pas que les juifs, un peuple de l’antiquité, existaient. Mais quand il s’agit de gagner de l’argent, alors tout le monde savait qui était juif. Si on mettait à prix la tête des Phéniciens, on était capable de les trouver chez nous, même de seconde main.

Jolies phrases

Les désirs des enfants donnent des ordres à l’avenir.

L’avenir est un serviteur lent, mais fidèle.

 Gaetano lit dans les pensées ce qu’il y voit le fait parfois réfléchir

Ce n’est pas bien de savoir ce qui se passe dans la tête des gens. Tant de mauvaises intentions vont et viennent sans aboutir ensuite. Si je dis ce qu’une personne pense d’une autre, c’est la guerre civile.

 Les personnages de la cour de l’immeuble

Elle n’entend rien, il faut qu’elle s’achète un appareil pour les oreilles.
– Acoustique, lui dis je, pour dire quelque chose et ne pas le laisser parler tout seul.
– Oui un appareil artistique
Elle a une voix de clairon à réveiller les âmes du purgatoire

Passage plein d’humour

… Ces chrétiens saints et mastics…
– Mastics ?
– eh ! ceux qui étaient mastiqués par les lions.
– Les martyrs ?
– C’ est ça . Je dis que c’est bien pour des chrétiens saint et marinés.
– les voilà en marinade maintenant ! Mais enfin, ce sont des martyrs !

On en parle

Et l’auteur du blog a fait des recherches sur Erri de Luca De page en page

 

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 Traduit de l’anglais(Inde) par Sylvie Shneiter.

3
Quatre voyageurs bengalis retenus dans une gare à proximité d’Agra dans les années 50, vont raconter leur premier émoi amoureux. Ce livre nous est présenté comme un grand classique de la littérature Bengali, son principal intérêt à mes yeux, est de nous plonger dans une réalité indienne, éloignée de la nôtre .

Les histoires se passent dans les années 30 dans un pays où oser regarder une jeune fille dans les yeux relevait d’une grande impudeur ! Ces quatre hommes ont tous fait des mariages de raison, arrangés par leur famille, mais la première jeune fille qui les a émus, les parents n’y étaient pour rien. Les quatre hommes ont plaisir à raconter leur jeunesse, et l’ambiance de la salle d’attente m’a fait penser à certaines nouvelles de Maupassant où des hommes décident ainsi de raconter leur premier amour. Mais la Normandie du XIX° siècle n’a vraiment rien à voir avec le Bengale du début du 20e !

La campagne normande est autrement plus vivante que ces Indiens qui se caressent du regard. On se demande pourquoi ces hommes sont transis d’amour pour des jeunes filles qu’ils n’osent à peine regarder. Bref, j’ai découvert ce livre sans être passionnée ni même émue mais intéressée par ce pays aux mœurs si éloignées du nôtre. La quatrième histoire, celle de l’écrivain qui se souvient du temps où lui et ses trois amis étaient amoureux de la même jeune fille est celle que j’ai préférée. On imagine bien les trois adolescents rendant tous les services possibles pour être proches de la jeune fille, en tout bien tout honneur, évidemment.

Citations

Certaines phrases qui m’ont agacée mais est ce un effet de la traduction ?

Les répliques monosyllabiques ne facilitent pas la poursuite d’une conversation mais les obèses sont des êtres sociables et grégaires.
(et vlan pour les obèses !)

Ses lèvres, ni trop pleines ni trop minces, au modelé ferme, avaient sans doute l’habitude de donner des ordres en quelques mots.
(ou comment juger quelqu’un un peu rapidement , non ?)

Exemple d’amour bengali, une jeune femme inconsciente et des jeunes garçons amoureux

Mona Lisa, tu ne sauras jamais à quel point nous avons exulté, le bonheur que nous avons éprouvé au fil des jours et des nuits, pendant la mousson de 1927, dans le vieux quartier de Paltan. Notre ferveur ne s’est jamais démentie dans l’obscurité peuplée d’ombres effrayantes…Si elle disait : « Oh », cela nous émouvait autant qu’un air de flûte ; si elle disait « eau », nous avions l’impression d’être submergée par les fleuves du monde entier.

On en parle

Pour l’instant je n’ai pas trouvé de blogs parlant de ce livre.

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 3
J’ai beaucoup hésité à mettre ce livre sur mon blog car je trouve qu’en ce moment on n’a pas besoin de livre « baisse-de-moral » assuré. Tout est en mi-teinte, gris ou carrément moche, dans cette histoire. Un couple qui ne va pas vraiment bien, Le Mans une ville de province triste à en crever d’ennui, des voisins redresseurs de torts de la pire espèce, une vie de travail sans grand intérêt. Voilà c’est le sujet du roman du gris et du sordide ordinaire, une peinture assez exacte de notre époque et comme en plus c’est, parfois, bien raconté vous êtes certain d’attraper le mourron.

Heureusement il y a la chambre à remonter le temps ! Pourquoi heureusement parce que je déteste la science fiction, donc au moins je vais pouvoir carrément partir dans une critique… Même pas ! C’est aussi en grisaille, cela ne donne au narrateur que la possibilité d’éviter les disputes avec sa compagne. Un seul conseil, lisez ce livre avant de vous installer au Mans même si c’est beaucoup moins cher qu’à Paris !

Citations

Le mobilier était discret, contemporain dans le style bobikéa qui plaisait aux gens de notre génération.

 

La Sarthe était le département le plus inhospitalier que j’avais connu jusqu’à lors. L’air était en permanence humide, comme chargé de brouillard. Il faisait assez froid l’hiver, étouffant l’été. Le ciel était bas et nous trouvions le climat malsain.

 

Je trouvais ça plutôt a musant au début de vivre avec quelqu’un et puis ça m’est passé. Je ne me rendais pas compte mais maintenant que c’est terminé, j’ai l’impression qu’elle m’a presque rendu service. Je remets des slips et n’en change que tous les trois jours.

 

J’étais un type du Mans, la ville la plus déprimante et sinistre de la planète.

On en parle

Gwordia qui n’a pas plus aimé que moi.

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Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin participation de Philippe Noble

3
Je suis toujours sensible aux avis personnels des libraires, souvent rédigés à la main, dépassant de la couverture du livre, je les lis toujours et j’achète souvent l’ouvrage recommandé par eux. Sortant de la cité des sciences, pour faire plaisir à mon petit fils de 4 ans nous sommes allés choisir des livres à « la librairie du Parc ». Bon choix de livres d’enfants et bon moment avec Victor qui, hélas, ne voulait que des livres avec les Simpson …

Ce roman était chaudement recommandé et les deux libraires étaient très enthousiastes. C’est un gros livre de plus de 1000 pages, mais qui se lisent très bien. Les personnages sont pétris d’érudition religieuse, et nous entraîne dans les méandres des secrets des textes anciens. Pour tenir le lecteur en haleine, les personnages sont mêlés à la vie du 20e siècle et on suit sans déplaisir les tourments des aventures amoureuses et politiques de Max Délius dont l’origine Juive et Nazie ressemble à celle de l’auteur et d’Onno Quist érudit et fils d’une grande famille calviniste. J’ai essayé de dire d’abord tout ce qui m’a plu, mais le principal compliment c’est que je n’ai pas abandonné la lecture et que je n’ai pas trouvé ce roman trop long.

Mais, (parce qu’il y a un Mais) certaines choses m’ont carrément horripilée. D’abord aucun personnage n’est vraiment crédible, ils sont comme des caricatures de personnalités, mais petit à petit je suis rentrée dans le style de cet auteur. J’ai franchement été déçue par le dénouement, pour arriver à tenir tous les fils de l’histoire quelque peu mouvementée, le personnage principal découvre que son fils n’est peut-être pas de lui, en remarquant les yeux d’une inconnue croisée à Jérusalem qui pourrait être la mère de Max son seul ami !

Je ne dévoile pas grand-chose en vous disant cela car il y a bien d’autres invraisemblances mais le pire, à mon avis, c’est l’intervention divine en direct, et oui Dieu nous parle et Harry Muslich n’est que son interprète. Sans donner du poids au côté mystique du roman, cela lui enlève de l’intérêt car si Dieu s’en mêle alors tout est possible et l’écrivain n’a plus besoin de soigner la vraisemblance.

Je crains en disant tout cela de vous donner peu envie de lire les 1139 pages de « la découverte du ciel » ce serait dommage, car je vous le redis je ne me suis pas ennuyée et j’ai découvert beaucoup, beaucoup d’aspects que je ne connaissais pas à propos des religions.

Citations

Il ne faut jamais rien dire a une femme, elle en fera toujours mauvais usage pour mieux te comprendre.

 Toi, en tout cas, tu es totalement inapte a la politique, parce qu’il faut être né dans une famille nombreuse. Le métier s’apprend dans cette lutte sans merci entre frères et sœurs. Si l’on n’a pas fait cet apprentissage de l’intrigue, du mensonge et de l’intimidation, on n’arrivera jamais à rien.

 En prenant la virginité d’une femme, on occupait dans sa voie une place comparable seulement à celle du médecin qui l’avait mise au monde, ou de qui l’assisterait sur son lit de mort

 Je ne sais pas comment le monde est fait, mais peut-être est-ce la ma force. D’après moi le monde – du moins sur terre- est une gigantesque pagaille improvisée, qui pour des raisons inexplicables continue plus ou moins de fonctionner.

Mais il savait aussi qu’on oubliait facilement un simple secrétaire d’état, ou même ministre, on continuait a en tirer gloire, soi et sa famille, pour l’éternité. Mais a part cela, d’ordinaire, plus personne dans le public n’en savait rien. Et peut-être etait-ce bien ainsi, comme tout se répétait toujours, la politique serait absolument impossible sans la mauvaise mémoire de l’humanité.

On en parle

Moustafette

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Si jamais l’envie vous prend d’acheter une maison bien tranquille, au fond des bois, dans la campagne profonde, lisez auparavant ce très court roman et vous serez à tout jamais dégoûté de la tranquillité, et des réveils au chant du coq ! !

Dans ce texte de 100 pages, le lecteur se perdra dans une forêt en Malaisie, évitera de peu un accident en téléphérique, mais surtout sera pris à la gorge par l’ennui hostile qui se dégage de la maison d’enfance en peine campagne, où aucun des 6 enfants n’a été heureux. Quel soulagement à la dernière ligne quand le personnage y mettra finalement le feu.

J’avais tellement aimé « Mon couronnement  » que j’ai choisi sans l’ombre d’une hésitation celui-ci dans la liste du club de lecture. Je dois avouer ma déception. Je ne vois pas trop l’intérêt de ce livre à part la difficulté de vivre à la campagne, mais bon, ça ne fait pas un roman même si je suis bien d’accord, rappelez vous la citation de Céline :

Moi d’abord la campagne, faut que je le dise tout de suite, j’ai jamais pu la sentir, je l’ai toujours trouvée triste, avec ses bourbiers qui n’en finissent pas, ses maisons où les gens n’y sont jamais et ses chemins qui mènent nulle part..

La famille à la destinée tragique ne m’a guère passionnée. Bref c’est un livre sur l’ennui, avec un personnage central peu accroché à la vie. Du coup je n’y suis ennuyée et je n’ai pas accroché !

Citations

Quoiqu’il présentât outre ses costumes bien coupés, certaines des caractéristiques qu’on se figure représentatives du diplomate, mains fines, impeccable chevelure argentée et pondération courtoise pouvant, ou non, dissimuler quelque vive intelligence.

 

André Girard semblait penser que les jeunes médecins d’un seul regard, menaient votre vieille carcasse droit à la tombe de la même façon que les jeunes garagistes, d’un seul regard, expédiaient votre vieille guimbarde à la casse.

 

Neuf mois de gestation, rendez-vous compte. Après quoi l’enfant tue l’actrice, ou bien c’est l’actrice qui tue l’enfant. Rien ne pousse à l’ombre des acteurs.

On en parle

Les chroniques d’histoires d’en lire

 

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Traduit de l’américain par Christine Le Bœuf

3
J’aurais abandonné la lecture de ce roman s’il ne m’avait pas été prêté . Finalement on s’accroche à ces personnalités féminines, plus qu’à l’histoire de Mia, poétesse délaissée par un mari qui a voulu faire « une pause » c’est à dire vivre une aventure avec une jeune femme et qui, à la dernière page du livre, reviendra vers son épouse.

Dans ce roman, l’auteur s’intéresse à tous les âges de la femme, les pestes bêtement cruelles de 16 ans, la jeune mère débordée par ses deux enfants, et les femmes très âgées en maison de retraite. Les hommes sont absents mais sont aussi le centre d’intérêt ou de destruction de tous les âges. (Un peu moins dans la maison de retraite).

J’ai bien aimé les relations entre les vieilles dames et la description de la cruauté des adolescentes, mais j’ai été un peu agacée par les lieux communs sur la condition féminine, et ça m’a semblé tellement américain ! Il n’y a pas une intrigue que l’on suivrait et qui donnerait de l’intérêt du roman mais en revanche une analyse assez fine des relations les fille et les femmes entre elles. Quelques pointes d’humour, beaucoup de références littéraires et un procédé qui m’agace toujours : une façon d’interpeller le lecteur en lui suggérant des réactions. (« Et je vais vous le dire en toute confidence, vieil ami, car voilà bien ce que vous êtes maintenant vaillante lectrice, vaillant lecteur, éprouvés et fidèles et si chers à mon cœur ».)

Je ne sais pas pourquoi mais chez moi ce genre de phrases me donne toujours envie de répondre à l’écrivain : « fais ton boulot mais laisse moi réagir à ma façon ! ! »

Citations

La pause était française, elle avait des cheveux châtains plats, mais brillants, des seins éloquents qui étaient authentiques, pas fabriqués, d’étroites lunettes rectangulaires, et une belle intelligence.

 

Les cinq vivaient dans un présent féroce car, à la différence des jeunes qui envisageaient leur fin avec distance et philosophie, ces femmes savaient que leur mort n’était pas une abstraction.

 

Seuls les gens âgés ont accès à la brièveté de la vie.

 

Mais les filles seront-elles toujours les filles ? Gentilles, maternelles, douces, passives, intrigantes, furtives, méchantes ?

 

Le club de lecture c’est très important. Il en pousse partout comme des champignons, et c’est une forme culturelle presque entièrement dominé par des femmes.

On en parle

Nathalie-lit

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 Traduit de l’anglais par Georges-Michel Sarotte d’après la traduction du Farsi par Sara KHALILI

3
Reportez-vous vite au lien que j’ai mis à la fin de mon texte. J’aurais adoré être d’accord avec Keisha. Comme elle, j’ai ri à certains passages et j’ai apprécié l’humour terrible de cet écrivain qui raconte les pires horreurs d’un ton détaché.

Mais je me suis complètement perdue dans son récit. Je voulais lire assez vite car ce livre est proposé au club et il faut essayer de ne pas garder les livres trop longtemps. Cela explique peut-être que je n’ai pas eu le temps de me familiariser avec les méandres du récit. À la fin je ne savais plus qui était réel et qui était imaginaire, en plus les procédés sont répétitifs et finissent par émousser le sens critique du lecteur.

Sans cesse, l’auteur s’adresse à nous en disant

« posez moi la question… Demandez-moi maintenant… »

Je voulais de toutes mes forces aimer ce roman qui dénonce la censure et la violence faite aux femmes et à tous ceux qui s’oppose à l’islam en Iran. Mais les différents récits qui se croisent m’ont perdu en route. Je l’ai fini en le lisant en diagonale et sans vraiment m’y intéresser.Je suis contente de voir que d’autres ont su apprécier ce roman. Je me demande si la traduction n’est pas pour beaucoup dans ma difficulté. Voilà un livre écrit en farsi traduit en anglais pour des lecteurs américains. Et cette version là qui est traduite en français.

Citations

Cette nouvelle constitution autorise l’impression et la publication de tout livre et journal et interdit formellement la censure et tout examen préalable. Malheureusement, cependant, notre constitution ne signale pas que ces livres et autres publications ont le droit de sortir librement de l’imprimerie.

 

Peut-être ne me croirez-vous pas, mais c’est un fait qu’un grand nombre des romans de Danielle Steel ont été traduits en farsi et, comme leurs imitations iraniennes, sont réimprimées des dizaines de fois et avec de forts tirages. J’adorerais rencontrer Danielle Steel un de ces jours et lui demander tout à trac : qu’avez-vous fait pour que M. Petrovitch accorde si généreusement la permission de quitter l’imprimerie, après avoir, il va s’en dire effacer les scènes des baisers ?

 

 Au cours de notre histoire vieille de plusieurs millénaires, nous les Iraniens avons toujours cherché à rendre possible l’impossible. Pendant une certaine période où la censure imposée aux films et aux programmes de télévision était la plus sévère, le censeur chargé de visionner les programmes de la 3, chaîne gouvernemental était aveugle.

On en parle

En lisant en voyageant