Traduit de l’américain par Jean-luc PININGRE.
J’ai passé quatre semaine en compagnie de ce gros roman , j’avais noté cet auteur chez Cuneipage, à propos d’un autre titre que je lirai également. J’ai commencé par celui-là car il était diponible à la médiathèque. C’est un roman exigeant et long à lire, mais jamais ennuyeux et qui peint toute la société nord-américaine aux différents stades de la vie. De l’enfance , en passant par l’adolescence jusqu’à la vieillesse, tout est là avec des propos d’une justesse étonnante. Je sais qu’un livre me restera en mémoire quand j’ai envie de noter une multitude de passages. Les scènes dans le bar de Miles sont criantes de vérité.(Mais trop longues à recopier !).
On rit parfois, par exemple, lorsque le seul jeune américain qui n’avait pas conduit avant de prendre des leçons passe son permis au péril de la vie de l’examinateur est à mourir de rire (finalement , l’examinateur n’aura que le poignet cassé !). On sourit souvent aux remarques douces amères sur les défauts des personnages secondaires. Et des personnages, il y en a beaucoup certains hauts en couleur comme ce vieux prêtres complètement frapadingue qui écoute en confession des amours des uns et des autres, en se faisant passer pour son collègue.
Certains sont d’une humanité qui me touche comme Béa, tenancière de bar,la mère de Jeanine, la future « ex » femme du personnage principal, qui se trompe souvent et qui préfère se fâcher contre sa mère plutôt que d’ouvrir les yeux sur ses conduites. Et puis il y a Francine Whiting qui a provoqué le malheur de tant de gens ! Elle est souvent haïssable mais finalement est-elle responsable ou victime ? Mais le roman ne se résume pas à une peinture de personnages, on a peur également car on sent une tension monter peu à peu jusqu’au dénouement et la violence d’un jeune trop cassé par la vie.
J ‘aime beaucoup la personnalité du personnage principal qui se laisse tout le temps avoir à cause de sa gentillesse , il le sait mais n’arrive pas à devenir méchant. Il accepte de servir dans son bar, l’homme qui lui a ravi sa femme , mais j’ai adoré qu’il lui casse la figure le jour où , enfin, la coupe a été trop pleine. Tout le roman est sous-tendu par une histoire qui s’est passée du temps de l’enfance de Miles, on la découvre peu à peu et on sent que le point final ne pourra être mis que lorsque tout sera enfin éclairci.
Un grand roman j’ai tout aimé et aussi parce qu’il a réussi à me faire ralentir mon rythme de lecture habituel.
Citations
Personnalité du gentil Miles
Il avait suggéré à Mrs. Whiting de le remplacer, mais c’était un appareil coûteux et la vieille dame s’y était refusée tant qu’il fonctionnerait. Quand Miles était d’humeur clémente, il voulait bien se rappeler que les femmes de plus de soixante dix ans n’aimaient pas qu’on leur parle d’une machine âgée, épuisée, qui avait déjà duré plus que leur espérance normale de vie. Lorsqu’il était d’humeur moins charitable, il soupçonnait son employeur de faire coïncider l’obsolescence de tout le matériel -le Hobart, le fourneau Garland, le Grimm, le Mixer à milk-shake, avec son propre décès, minimisant ainsi sa générosité
L’humour de l’adolescente
La seule bonne chose qu’ait apportée la séparation de ses parents, avait déclaré Tick, était qu’au moins elle n’avait plus besoin d’aller à l’église, maintenant que sa mère avait troqué la religion catholique contre l’aérobic.
Les disputes dans le couple
Pour Miles un des grands mystères du mariage était qu’ on disait à chaque fois les choses avant de comprendre qu’il aurait fallu se taire.
Un dicton à méditer
Qui veut s’entendre avec ses voisins met une clôture à son jardin.
Humour de Miles
À chaque fois que Max l’emmenait en voiture, Miles ressentait une profonde parenté avec tout être vivant incapable de courir plus vite que son père ne conduisait, à savoir -les guépards étant rares dans l’état du Maine- à peu près tous.
Un personnage vraiment radin et antipathique
Walt avait même dû emprunter pour payer l’alliance et les deux jours de lune de miel foireuse sur la côte, au cours desquels, si Jeanine avait eu un cerveau, elle aurait pu comprendre pourquoi il aimait tant faire l’amour avec elle. Parce que ça ne lui coûtait rien
Je trouve cette phrase particulièrement juste
Ce n’est pas parce que les les choses arrivent progressivement qu’on est prête à les vivre. Quand ça urge , l’esprit s’attend à toutes sortes de mouvements brusques , et on sait que la vitesse est un atout. La « lenteur » , qui fonctionne sur un mode totalement différent , donne à tort l’impression d’avoir le temps de se préparer, ce qui occulte une réalité fondamentale , à savoir que les choses peuvent sembler particulièrement lentes, on sera toujours plus lent soi-même.
On en parle
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