Édition Fayard

 

J’ai choisi ce livre à la médiathèque car je ne connaissais pas du tout Felix Kersten, et savoir qu’il avait été le thérapeute d’Himmler et avait réussi à arracher d’une mort certaine au moins 100 000 personnes dont un 60 000 juifs, m’a donné envie d’en savoir beaucoup plus.

Je lis beaucoup de livres sur la deuxième guerre mondiale, en particulier sur la Shoa et savoir qu’un homme a fait le bien au milieu de cette bande d’assassins m’a fait plaisir. Seulement voilà, il faut quand même se plonger dans la vie des dirigeants crapuleux Nazis, et, c’est particulièrement pénible à lire.

Si, comme moi, vous ne connaissez pas Felix Kersten, je vous raconte rapidement son destin extraordinaire. Cet homme est masseur kinésithérapeute et a été formé par un spécialiste chinois. Il est d’origine finlandaise exerce en Hollande. Il se trouve qu’il est très doué et soigne des gens très connus et un jour, il est appelé pour soigner Himmler. Lui même est un anti Nazi convaincu et il décide très vite de n’accepter aucune rétribution de ce chef nazi mais d’obtenir de lui la libération de gens dont des résistants de différents pays nordiques lui donnent les noms. Cela permet à l’auteur de décrire les luttes entre les différents chef Nazis et de cerner au plus près la personnalité d’Himmler Comme il est le seul à pouvoir calmer les douleurs insupportables d’Himmler, il arrive à obtenir ce qu’il lui demande. À la fin de la guerre, il mène des actions héroïques pour sauver les juifs qui étaient encore en vie dans les camps de concentration. Il faudra du temps pour que toute l’étendue de ses actions soient mises en lumière, surtout en Suède où des personnages importants veulent apparaître comme ayant fait eux mêmes ces actions glorieuses et ne veulent absolument pas reconnaître ce qu’ils doivent à Félix Kersten.

Un livre intéressant, mais qui m’a plombé le moral même si cette fois, je n’étais pas du côté des victimes, ils sont quand même là tous ces millions morts, derrière toutes les élucubrations de ces nazis si convaincus d’avoir raison de débarrasser la terre des juifs et des sous hommes en menant des guerres de plus en plus terribles pour les allemands mais aussi pour les populations qui essayaient de leur résister.

 

Citations

Et dire que cette bande crapules qui a été responsable des millions de morts .

 Dans la capitale allemande, ses patients, devenus pour la plupart de fidèles amis, lui racontent tout ce qui se murmure dans les milieux d’affaires berlinois : Joachim von Ribbentrop, le nouveau ministre des affaires étrangères dont la suffisance n’a d’égale que l’incompétence, veut entraîner le Führer dans une guerre contre L’Angleterre, le maréchal Goering, morphinomane ventripotent et maître du plan quadriennal, cherche à monopoliser l’ensemble de l’industrie allemande au service d’un réarmement à outrance ; Joseph Goebbels, nain venimeux, orateur fanatique et premiers satyre du Reich est l’organisateur des pires débordements du régime depuis l’incendie du Reichstag jusqu’à la Nuit de cristal ; le Reichleiter Robert Ley, chef hautement alcoolisé de l’Abeitsfront, à érigé La corruption en industrie à outrance. Pourtant, c’est l’ancien ingénieur agronome et éleveur de poulet Henri h Himmler, Reichführer SS et chef de la police allemande qui reste l’homme le plus redouté d’Allemagne -et à juste titre ses 280 SS ont constitué la première garde rapprochée du Führer ….

Quand on cite des propos j’aime bien savoir s’ils sont historiques ou non . L’esprit y est certainement : Paroles d Himmler

 Ce n’est pas l’Angleterre décente qui nous a déclaré la guerre, c’est celle des juifs anglais. Voilà ce qui rassure le Führer. Malgré tout, l’Angleterre va souffrir de cette guerre ; le Führer est fermement résolu à laisser la Luftwaffe éradiquer ville après ville, jusqu’à ce que les bons éléments en Angleterre comprennent à quoi les juifs ont mené leur pays. Lorsqu’ils demanderont l’arrêt des hostilités, ils se verront accorder une paix généreuse en contrepartie de la livraison de tous leurs juifs à l’Allemagne. C’est fait, l’Allemagne en arrivera à donner à l’Angleterre la place qui lui revient dans le monde. Les Anglais étant des Germains, le Führer les traitera en frères.

Un nid de scorpions.

 Himmler conservait donc un épais dossier contenant des pièces compromettantes pour son subordonné Heydrich, qui en avait lui-même constitué un de même nature sur son chef Himmler. C’est ce qui explique, dès le décès de Heydrich, le Reichsführer se soit précipité à son chevet pour récupérer les clés de son coffre ! Il ne faut jamais l’oublier : nous sommes au beau milieu d’un nid de scorpions.


Édition Zulma collection poche

Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Renaud Morin

 

Ce n’est pas un roman qui se lit facilement, mais je n’ai pas eu envie de le lâcher avant la fin. Comme souvent dans ce genre de roman, le suspens prend trop de place surtout quand l’auteur annonce une catastrophe qui finit toujours par arriver évidemment !

Ce qui m’a attirée vers ce roman, c’est la différence sociale en Grande Bretagne, entre des jeunes dont les parents ont tellement d’argent que le dépenser est leur seule préoccupation en terminant leurs études à Oxford , (parce qu’il faut bien s’occuper à quelque chose), et un jeune homme aide soignant dans une maison de retraite qui a fui son milieu social trop étriqué.

Mais ce n’est pas le sujet du roman et on ne comprend pas très bien pourquoi Oscar est admis sans problème dans la richissime famille Bellwether et ce qu’il reproche exactement à ses parents.

En revanche, l’aspect psychologique des personnages est détaillé avec moult détails, tout tourne autour de la personnalité d’Eden le frère d’Iris l’amante d’Oscar. Celui-ci croit qu’il a un pouvoir de guérison grâce à la musique. Eden est musicien de talent et il utilise ses compétences pour dominer les autres, Oscar le naïf mais surtout Iris sa sœur qu’il se plaît à utiliser comme cobaye. Il déteste qu’Iris puisse échapper à son pouvoir et il fera tout ce qu’il peut pour séparer le couple .
Un élément en dehors des jeunes riches vient de la maison de retraite où travaille Oscar. Il s’entend bien avec un très vieux professeur qui va peu à peu initier Oscar à la culture littéraire et philosophique grâce à sa bibliothèque bien fournie. Ce professeur a été l’ami et sans doute l’amant d’un psychologue réputé qui travaille sur la manipulation mentale et les faux guérisseurs.

La rencontre entre ce psychologue réputé et Eden Bellwether est très importante car ce vieil homme est atteint d’un cancer du cerveau qui ne se soigne pas . Eden pourra-t-il comme il le prétend le guérir ? Ce professeur septique se laissera t-il convaincre parce qu’il a peur de mourir ?

C’est vraiment là le cœur du roman. Existe-t-il des gens avec des pouvoirs supérieurs ? Sont-ils des malades mentaux ? Sont- ils dangereux ?

Le roman décortique avec minutie toutes ses questions, les réponses je ne peux pas les donner sans dévoiler le suspens du récit.

Je ne suis pas très enthousiaste pour ce roman, car pour moi il manque de profondeur dans l’analyse de la réalité sociale. Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi ces gosses de riches acceptent Oscar avec un engouement étonnant pour sa condition d’aide soignant dans cette maison de retraite. Le sentiment amoureux d’Oscar pour Iris est étrange ou alors trop anglais pour moi : quand elle est là c’est bien, quand elle n’est plus là, il fait avec, sans chercher à s’accrocher.

Bref la partie réussie et pour cela, je vous conseille de lire ce livre, c’est tout ce qui relève de la manipulation mentale, ce n’est pas agréable de lire cela mais c’est très intéressant.

 

Citations

Différences sociales .

À vrai dire, il n’était pas sûr du tout d’apprécier ses parents. Ils avaient cette insupportable assurance que confère la fortune, l’auto satisfaction que donne la piété. Combien de fois avait-il adressé la parole à Ruth Bellwether, et combien de fois l’avait-elle considéré en clignant des yeux, sans lui répondre, ne l’ayant manifestement pas non plus écouté ?

Les raisons de quitter l’école .

 Il dirait au vieil homme que quitter l’école n’avait pas été un choix mais une nécessité, l’occasion d’échapper à l’environnement de ses parents et de se trouver un chez soi à l’autre bout de la ville ; une simple chambre meublée au dessus d’un bookmaker, rien de bien luxueux, mais là au moins, il était libre de voir le genre de personnes qu’il voulait, de s’abonner à un journal sérieux s’il en avait envie, de passer ses week-ends à Londres ou de déambuler dans Cassiory park en nourrissant les canards avec son propre pain rassis. Il dirait au vieil homme qu’à dix-sept ans, l’indépendance était sa priorité, et qu’il l’avait acquise en renonçant au luxe de faire des études ; mais qu’il pourrait toujours les reprendre quand il serait plus âgé.

La richesse.

Iris donnait parfois l’impression d’avoir traversé l’existence en état d’apesanteur sans concevoir le genre de difficultés auxquelles ses semblables étaient confrontés. Non pas qu’elle soit incapable de reconnaître la misère la plus noire – les ventres distendus des familles du Lesotho frappées par la famine, les orphelins roumains entassés à onze dans un lit- , quand ces sujets passaient aux informations, elle était profondément émue et prête à réagir. Néanmoins, elle semblait avoir aucune conscience des soucis d’argent récurrents des gens normaux, ce stress permanent pour trouver de quoi réparer une chaudières en panne, acheter un nouveau pull-over pour l’école, payer les frais d’orthodontiste. S’il lui avait demandé quel était le prix de l’essence, elle ne l’aurait probablement pas su, mais elle était capable de disserter sur le raffinage du pétrole et l’importance des énergies renouvelables. Il y avait des moments où il ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir, pour ce qu’elle possédait les dix neuf années passées dans les meilleures écoles, les vacances au ski, les bons restaurants, parce qu’on lui disait tous les jours qu’elle pouvait avoir tout ce qui lui faisait plaisir. Mais il avait fini par comprendre à quel point il avaient tort de lui en vouloir. Car c’était ce qu’il convoitait pour lui même, et ce qu’il aimerait offrir un jour à ses propres enfants. reprocher à Iris sa vie idéale n’était rien d’autre que de la jalousie le genre d’amertume qui avait détruit son père.