Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Adélaïde Pralon.

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Il est des livres qui touchent profondément alors qu’ils se veulent légers. Ce sont sans aucun doute mes livres préférés. « Les fiancé d’Odessa » raconte les difficultés d’une femme belle et intelligente qui veut sortir à tout prix de son pays où la vie est trop difficile. Du côté anecdotique, il y a une histoire d’amour très compliquée : son cœur et son corps palpitent pour le chef de la mafia locale, son patron David est loin de la laisser indifférente, et elle épousera Tristan, l’Américain homme d’entretien dans une école, qui lui a permis de fuir Odessa.

La situation décrite à Odessa date des années 90, c’est la misère et la corruption généralisée. Mais pour autant, l’Ukraine est un pays de culture et ne ressemble pas à l’idée que s’en font les Américains de base représentés par Tristan et ses amis. L’écrivaine décrit avec une grande finesse la contradiction entre l’attachement à Odessa et l’aspiration à un ailleurs : « le fameux rêve américain ». Autant si ce rêve est fondé sur une volonté d’entreprendre, il peut, sans doute devenir réalité, mais s’il est fondé sur un mariage, les dés sont immédiatement pipés. On pense au film « je vous trouve très beau » d’Isabelle Mergault avec Michel Blanc, moins le Happy end.

Janet Skeslien Charles, a vécu à Odessa et elle parle le russe. Elle a connu le travail à plein temps pour 25 dollars par mois, et elle a côtoyé, ces belles jeunes femmes ukrainiennes prêtes à tout pour vivre autre chose qu’un quotidien sans futur possible. Pour une fois, quelqu’un se donne la peine de mettre en scène ce désir de partir tout en maniant l’humour , car je le redis c’est un roman drôle plein de scènes qui font sourire. C’était encore plus simple pour cette écrivaine de décrire la déception de ces femmes une fois arrivées aux USA , évidemment le rêve américain ne correspond pas à celui d’une femme cultivée qui rêve d’épanouissement personnel et culturel. L homme qui est venu les chercher de si loin, et qui a dépensé tant d’argent pour cela, est d’abord venu chercher une femme soumise qui sera reconnaissante de la bonne action qu’il a faite pour elle.

Je sais que le ton sérieux de mon billet ne correspond pas à l’ambiance du livre, alors comme Keisha, Aifelle, et bien d’autres.. lisez le car en plus vous amuserez.

Citations

Humour

Les hommes ukrainiens sont souvent paresseux, alcooliques et violents…

– Pourquoi refuser de sortir avec un beau jeune homme ?

– Tu veux dire le roi de l’escroquerie, un chef de la mafia et sûrement aussi un assassin ?

– Personne n’est parfait. Au moins, il ne fume pas. »

L’embauche en Ukraine d’une secrétaire par un patron étranger

Insinuait-il que j’étais embauchée ? Il m avait fait alors un clin d’œil avant d’ajouter :

– Bien sûr, coucher avec moi reste l’aspect le plus agréable du travail !

La vie sous le régime soviétique

En théorie, le régime dispensait des soins médicaux gratuits. En réalité, les choses étaient légèrement différentes. Pas de cadeau, pas de traitement. Pas de présent, pas d’avenir.

 Scène qui en dit long sur la pauvreté dans les années 90

Quatre soldats décharnés, qui ne devaient pas avoir plus de dix neuf ans, vêtus d’uniformes gris trois fois trop grands, s’approchèrent de nous.

– S’il vous plaît, rien qu’un morceau de pain.

Je vidai mon stock de bonbons et de pommes. J’en avais toujours sur moi parce qu’à Odessa, il fallait toujours avoir de quoi surmonter les barrières. J’appelais ça la redevance, Jane la corruption. Mais elle apprit bien vite qu’une boîte de chocolat ouvrait les portes plus facilement qu un long débat.

– Merci, Mademoiselle !

Les Israéliens étaient choqués. Je leur expliquai que tous les jeunes hommes, sauf ceux qui payaient très cher pour être déclarés « médicalement inaptes », étaient appelés sous les drapeaux. Malheureusement, l’armée n’arrivait pas à nourrir ses recrues. La pauvreté était un vrai problème.

 Les motivations des femmes dans les agences en Ukraine

Elles étaient convaincues que les Américains étaient plus riches, plus gentils que les hommes d’ici et supérieurs dans tous les domaines. Il fallait le reconnaître, nos machos infidèles, fainéants et alcooliques ne soutenaient pas la comparaison.

 Premières impressions à propos de l’Amérique

J’aimais l’Amérique. Ses rues larges et propres. Ses grandes maisons en bois érigées au milieu d’irréprochables pelouses vertes. Les variétés des produits d’entretien. J’aimais vivre dans un pays où personne ne volait les ampoules électriques des couloirs, où les ascenseurs ne sentaient pas l’urine, où la poussière ne couvrait ni mes chaussures, ni les rues, ni les trottoirs, ni les immeubles.

 

En Amérique, les habitations étaient individuelles. Les habitants aussi. Tout était personnalisé. Même les plaques d’immatriculation portaient des messages allant de Vive Les Pakers sur une jeep, à Merci Papa sur un cabriolet rouge. Les Américains n’avaient pas tous les cœur sur la main, mais ils portaient tous leur logos sur le cœur. Nike.Coke.Pepsi . Le drapeau flottait partout, sur les pulls, sur les voitures, devant les maisons et dans les lieux publics. A Odessa, personne n’aurait jamais porté le drapeau ukrainien. Jamais de la vie.

Propos d’accueil de la famille de son mari

 Tu as de la chance de passer si facilement de la misère à la richesse, dit-elle. Toutes les femmes de ton pays rêvent de vivre aux Etats-Unis. J’espère que tu n’oublieras pas ce que cette famille a fait pour toi.

 

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Dominique Defert et Carole Delporte

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Voilà j’ai terminé, c’était long, dense et passionnant. 
La biographie de Steve Jobs m’a permis de revivre des moments importants de ma vie et j’ai été totalement captivée par cette biographie ; j’ai eu l’impression de comprendre tout ce que notre époque laissera de plus intéressant aux générations futures. J ai connu dans ma jeunesse ces jeunes américains qui refusaient leur société et se sont retrouvés dans l’engagement politique, la musique, la drogue, et les différents gourous indiens.

C’est de là que vient Steve Jobs, de là, et du fait qu’il est un enfant adopté dont des parents , en particulier son père, l’ont beaucoup aimé et ont compris très tôt que leur enfant était génial. Génial il l’est, mais aussi complètement caractériel. On l’accuse souvent de n’avoir rien inventé ,je ne suis pas assez scientifique pour en juger , ce qui est certain, c’est qu’il a su trouver partout où il le pouvait les bonnes idées pour les mettre au service d’Apple :

  • simplicité d’utilisation : monsieur et madame tout le monde doivent comprendre intuitivement le fonctionnement des appareils Apple,

  • l’esthétique : on doit reconnaître à la beauté que c’est un Apple,
  • création d’un objet conçu entièrement par Apple et n’acceptant que des produits fabriqués de A à Z par les scientifiques travaillant pour lui(les meilleurs du moment).

C’est passionnant de relire la genèse des créations d’objets qui font complètement partie de notre vie aujourd’hui et on comprend beaucoup mieux les raisons du succès des produits d’Apple. Ce qui m’a fascinée, c’est de retrouver, à travers les problèmes que se posait Steve Jobs, les discussions passionnées qui animaient parfois les dîners familiaux : si on lançait le débat « PC » , « Mac » on avait parfois l’impression de revivre l’affaire Dreyfus !

Et puis plus récemment, j’ai participé à des débats Android Iphone :Steve Jobs est il un inventeur ou un simple copieur ?

Grâce à ce livre j’ai beaucoup mieux compris le débat. Si Apple a conçu un appareil qui ne tourne qu’avec du Apple c’est pour éviter toutes les erreurs qui sont inhérentes à tout système qui permet l’ouverture à des logiciels piochés là où ils sont le moins chers. L autre possibilité, celles des PC : permettre à tous les apprentis bidouilleurs de se faire un ordinateur à leur image et beaucoup moins cher, encore faut-il en être capable !

Il reste le personnage, c’est un meneur d’hommes, très original et particulièrement imbuvable, complètement habité par son œuvre il n’a guère respecté ses amis ni ses concurrents. Pour mener son entreprise et sa vie personnelle , il a appliqué un précepte qui le caractérise :« la distorsion du réel » ce qui en gros veut dire que, lorsqu’il est persuadé du bien fondé de son point de vue, quelques soient les difficultés tout le monde – dont lui- doit réussir à le faire triompher , même si tout prouve que c’est impossible.

La guerre entre les entreprises m ‘a moins intéressée , mais c’est assez clairement expliquée. Et puis tout le monde le sait, Steve Jobs est un génie du marketing . Là tout le monde est d’accord en disant pour ceux qui n’apprécient pas Apple : « mais ce n’est que ça » , et pour ceux qui aiment ses produits :  » que cela s’appuie sur des produits hors normes ».

En conclusion, je reprends à mon compte, la remarque d’un de ses concurrents à propos de l’IPad :

Jobs a cette incroyable capacité à inventer des gadgets dont on n’a pas besoin et sans lesquels, brusquement on ne peut plus vivre.

 Citations

L’entreprise

Nous avions les mêmes valeurs. Il disait qu’il ne fallait jamais lancer une entreprise dans le but de devenir riche . Il fallait avant tout de la sincérité , croire en ce que l’on faisait . Et viser la pérennité de la société.

 Maxime attribuée à Léonard de Vinci

La simplicité est la sophistication suprême.

 les commerciaux dans l’entreprise

Entre Sculley(pepsi) et Hertzfeld (mac) le courant ne passa jamais. « Il (Sculley d’après Hertzfeld) était d’une prétention sans fond, un frimeur de première , me confiera-t-il. Il disait s’intéresser à la technologie , mais ce n’était pas vrai . C’était un commercial , et comme tous les commerciaux , ce n’était qu’un beau parleur . »

 Phrase pour débaucher Sculley

« Tu veux passer le reste de ta vie à vendre de l’eau sucrée ou tu veux changer le monde avec moi ? »

 Blague au début d’Apple

Quelle est la différence entre Apple et un camp scout ?
Réponse :les scouts sont dirigés par des adultes

Steve Jobs et l’argent

Mais Jobs se fichait de faire fortune, comme il le confia à John Markoff du New York Times :
« je ne compte pas acheter de yacht. Je n’ai jamais fait ça pour l’argent. »
Ce passage en Bourse glorieux permettait à Pixar de ne plus dépendre de Disney pour financer ses films. C’est exactement le moyen de pression que Jobs attendait.

Le culte du beau

L’appareil a de la noblesse ; il annonce sa valeur tout en dégageant une impression de sérénité , de retenue . Il n’agite pas sa queue sous votre nez. Mesuré, et fou en même temps , avec ses écouteurs qui flottent au vent. Voilà pourquoi le blanc ! Le blanc n’est pas une couleur neutre ! Il est pur et silencieux .Voyant et discret en même temps.

Le succès

Quand vous sortiez un iPod de sa boîte, il était si beau si brillant qu’on avait l’impression soudaine que les autres baladeurs MP3 avaient été fabriqués en Ouzbékistan.

 Steve Jobs et le piratage

À ce moment-là , Jobs aurait pu tout simplement se tourner vers le piratage. De la musique en accès libre aurait rendu l’IPod encore plus attractif. Mais parce qu’il aimait vraiment la musique – et les artistes -, il était contre ce qu’il considérait comme un pillage de la création.

 Les objets de notre quotidien

Jobs était contre les boutons on/off, jugés inélégants. La solution était de « balayer l’écran pour l’allumer », un geste simple et ludique qui sortirait l’appareil de son mode veille.

Ce qu’il a apporté

Jobs n’était pas un inventeur au sens strict, mais un maître pour mêler idées, art et technologie et ainsi « inventer » le futur. Il avait conçu le Mac parce qu’il avait compris le potentiel des interfaces graphiques -ce que Xerox avait été incapable de faire – et il avait créé l’IPod parce qu’il avait envie d’avoir mille chansons dans sa poche -ce que Sony , malgré tous ses atouts et son héritage , n’avait pu accomplir. Certains entrepreneurs innovent parce qu’ils ont une vision globale , d’autres parce qu’ils maîtrisent les détails. Jobs faisait les deux sans discontinuer . Résultat ‘il lança une série de produits durant ces trois dernières années qui ont révolutionné des industries entière.

On en parle

les lectures de Liyah

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Je viens de refermer ce livre et je pense à toutes les vocations de navigateurs qu’il a dû faire naître. C’est un roman d’aventure écrit à la fin du XIX° siècle,dans la veine de Robinson Crusoé mais sur la mer. Je ne connaissais pas Joshua Slocum , ce récit était offert en supplément du magazine « Voiles et Voiliers ». La première partie est consacrée à la navigation de Joshua Slocum en tant qu’armateur sur un trois mats : l’Aquidneck.

C ‘est vraiment passionnant de découvrir à quel point le commerce maritime est compliqué , en plus du danger de la navigation, le capitaine est confronté à une série de difficultés et peut à tout moment être complètement ruiné, voire pire …(les meurtres sont visiblement très fréquents ).
Il y a d’abord la mer et les tempêtes . Ce que Slocum ne dit pas c’est qu’il est victime aussi de son entêtement à vouloir naviguer à la voile alors que déjà, en 1880, tous les navires de commerce, ou presque tous, étaient passés au moteur.

Ensuite, il y a les règlements, visiblement les autorités portuaires peuvent décider de garder des bateaux loin de leurs ports et faire pourrir des cargaisons de marchandises sans que les motivations soient très claires. Il y a ensuite les maladies : choléra, variole.. Et enfin les hommes, les marins sont souvent des crapules , voire des criminels et parfois des incompétents ou des voleurs. Parmi tous ces hommes ,il y a Slocum qui,il faut bien le dire, a une très haute idée de sa valeur, il se pense excellent marin , c’est sans doute vrai mais c’est un peu agaçant qu’il le répète à l’envie pendant tout son récit. La seconde partie « le voyage du Liberdade », commence par le récit de la construction d’un voilier rudimentaire après le naufrage de l »Aquidneck »

Il part du Brésil pour revenir jusqu’à Washington avec pour tout équipage son épouse et ses deux fils. C’est pendant ce voyage qu’on pense à Robinson : comment survivre avec un minimum d’équipement, dans une nature au combien hostile ? Au cours de ce voyage extraordinaire sur cette embarcation de fortune,un jour, il accoste pour chercher de l’eau auprès d’un phare perché sur un minuscule rocher et là l’attend un gardien de phare qui se dit « gouverneur » de l’île et qui se comporte en chef d’état , c’est assez drôle et tellement absurde !

C’est aussi l’intérêt du récit : les rencontres avec toutes sortes de gens. J’ai bien aimé sa discussion avec des paysans américains . Il leur explique que les Brésiliens ont libéré les esclaves sans pour autant se faire la guerre. Le paysan répond, « Les sudistes étaient fous, ils ont eu la guerre et ils ont dû affranchir les noirs quand même… ». Les notes qui accompagnent ce récit sont intéressantes, on y apprend que Slocum n’a jamais réussi à refaire sa fortune et qu’il était bien le marin extraordinaire qu’il dit être.

Citations

 Les gens de mer et le jugement sur les pilotes

On me raconta qu’ils juraient plus que coutume , ce qui en dit long , car tout le monde s’accorde à considérer que le pilote moyen est le personnage le plus mal embouché de la gent marine.

 Une grosse tempête

Nos hommes s’étaient amarrés chacun à son poste. Tous les espars de rechange dont on n’avait pas doublé les amarres furent balayés par-dessus bord ainsi, sur le pont , que d’autres accessoires qui furent brisés et dont la tempête arracha les saisines. La cambuse ne fut pas épargnée et le cuisinier échappa d’un cheveu à un grave accident lorsqu’une lame, balayant le pont, emporta portes , fenêtres , réchaud casserole , bouilloires…. et l’artiste culinaire lui-même , entraînant tout en vrac dans les dalots sous le vent , à travers lesquels l’homme de l’art ne passa heureusement pas grâce à l’accumulation de toutes ces épaves. Une avarie de ce genre est toujours vivement ressentie et vous fait l’effet d’une douche froide , si j’ose ainsi m exprimer. Cela signifie qu’il va falloir manger froid pendant quelque temps , si ce n’est pire.

 Description des vagues lors des tempêtes

Nous passions sur un banc et la mer brisait sur le haut fond ! Une seconde vague arrivait, énorme , et se dressait, haute, plus haute , toujours plus haute , jusqu’à ce que rien ne pût soutenir plus longtemps la montagne d’eau ! Elle parut alors marquer un temps d’arrêt, puis s’écroula comme pour mieux nous engloutir et nous emporter dans sa furie dévastatrice. Barre dessous , je ne pouvais rien faire de plus, sinon prier. La manœuvre fit brutalement virer le canot , étrave face au danger , tandis que, souffle coupé par l’anxiété , nous nous apprêtions à affronter la suite. Nous avions à peine eu le temps de murmurer « Sauvez-nous Seigneur ,ou nous allons périr… » que la vague brisait avec une violence terrifiante … et passait en nous laissant là , tremblants , dans la main de Dieu, réduits plus que jamais à l’impuissance.

 Construction du Liberdade

Il me faut en premier lieu dire un mot de l’outillage qui nous permit de le réaliser.
En premier lieu , nous disposons d’une hache , d’une herminette et de deux scies , d’une tarière de 12,5 millimètres , d’une autre de 15 millimètres et d’une troisième de 10 millimètres . Dans deux grandes aiguilles à voiles nous réalisâmes des vrilles , une aiguille à ralinguer servit de poinçon et, précieuse entre toutes, nous disposions d’une lime , découverte dans un vieux sac à voiles rejeté par la mer.

 Genre d’aventure qui fait froid dans le dos

On y jeta l’ancre et les voiles furent amenées, Nous sommes restés dans ce port enchanté jusqu’au lendemain matin, où la lumière du jour nous révéla que nous étions au beau milieu de récifs déchiquetés , d’énormes lames brisant de toutes parts. Seul était libre le petit chenal par lequel nous étions entrés à l’aveuglette .

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 Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laurence BOUVARD

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J’ai un petit fils qui aime lire et cela me donne l’occasion de revisiter les librairies rayon enfant. Une libraire m’a conseillé ce roman. J’ai pour habitude de lire les livres que j’offre aux enfants. La raison officielle c’est pour mieux en discuter avec eux, mais la raison profonde c’est qu’il m’arrive d’éprouver un vif plaisir. (Si j’ai lu tous les Harry Potter ce n’est pas uniquement pour les offrir aux enfants !). J’ai toujours pensé qu’un bon livre pour enfant était celui où adulte et enfants se retrouvaient. Évidemment pas au même niveau de lecture mais dans le plaisir du texte.

Depuis les fables de La Fontaine au « Petit Prince » la liste est courte mais significative. Le dernier en date que Jules a plébiscité (et que j’ai beaucoup aimé également), c’est « Charlie et la chocolaterie » de Roald Dahl. Grâce à ce titre, la libraire a pensé à celui-ci. La première chose qui m’ a séduite ce sont les images. Et attention, les images ne sont pas que des illustrations mais elles sont aussi chargées de raconter une partie de l’histoire en particulier celle qui concerne la petite Vanille.

C ‘est donc, l’histoire de deux petites sœurs, Céleste l’aînée et Vanille la petite, qui s’aiment très forts, elles ont des parents si odieux qu’ils abandonnent sur l’autoroute la plus petite qui rit trop fort. Comme vous le voyez,ce n’est pas une histoire à l’eau de rose ! La plus grande se réfugie dans le monde des rêves pour retrouver sa petite sœur , mais elle va être rattrapée par la « BMSR ».

Vous ne connaissez pas la « BSMR » ? moi non plus avant de lire cette histoire, que je ne veux pas vous résumer (lisez-ce livre). Sachez simplement que cela à voir avec un organisme qui surveille chez chacun l’équilibre entre les souvenirs et les rêves. On va suivre les efforts de Céleste qui veut absolument retrouver Vanille et qui doit pour cela déjouer les plans de certains adultes, comment faire confiance aux grands quand on a été si lourdement trahi par ses parents ?

Le dessinateur est tout simplement génial et permet de suivre cette histoire un peu compliquée entre les gardiens des rêves qui font du bien et les gardiens des souvenirs qui font souffrir. Je me demande quelle est la réaction des enfants face à cette histoire dont la fin me semble obscure, il n’ y a pas un retour au réel qui moi m’aurait fait du bien mais les plus jeunes sont parfois moins rationnels que nous .

Je ne sais pas encore ce que Jules en pensera et je compléterais mon billet quand il m’aura donné son opinion.

Citation

Personnellement , je considère tous les souvenirs comme suspects, soupire Violette en secouant la tête. Certains laissent une empreinte plus profonde que d’autres, mais -que veux tu ?- la mémoire est capricieuse : on ne se rappelle jamais les choses avec exactitude. En ce qui nous concerne, nous ne faisons pas ce genre de distinctions arbitraires : tous les rêves sont les bienvenus dans notre royaume.

Je n’ai pas trouvé (encore) de blogs où on en parlait.

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Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christiane et Da id ELLIS

4
Et voilà, mon voyage est terminé, je suis de retour d’une Australie si bien racontée par Bill Bryson, que cela va me préserver d’un trop long vol vers ce pays qui m’a toujours attiré. Comme toujours avec un humour qui n’appartient qu’à lui et un sérieux dans ce qu’il veut nous faire comprendre, Bill Bryson explique que l’Australie est un pays continent si vaste et si varié que chacun d’entre nous peut y trouver des merveilles inoubliables.

Ce qui m’a frappée à la lecture de ce livre c’est à quel point je savais peu de choses sur l’Australie. Mais je ne suis visiblement pas la seule comme nous le dit Bill Bryson c ‘est peut-être parce que

Ce pays ne connaît pas de coups d’État, n’épuise pas ses réserves de poissons, n’arme pas d’horrible despotes, ne pratique pas la culture de la drogue de façon indécente. Bref, c’est un pays qui ne joue pas les gros bras et ne fait pas sentir sa puissance d’une manière provocante et déplacée. Un pays stable, pacifique et correct. Un pays qui n’a pas besoin d’être surveillé du coin de l’oeil, ce qui fait qu’on ne le regarde même plus.

J’ai beaucoup aimé les descriptions des petits musées qui sont souvent plus intéressants qu’il ne le pensait de prime abord. Le danger de la faune m’a fait irrésistiblement penser au « Koala tueur » je m’attendais que Bill Bryson cite Kenneth COOK car ils ont le même humour quand ils décrivent les dangers de la gent animale australienne. Pendant toute la lecture, je me demandais comment (et quand) il allait parler des Aborigènes, il le fait à la fin mais hélas on sent bien qu’il n’ a discuté avec aucun d’entre eux. Je trouve que ça manque.

Alors si vous voulez qu’on vous raconte une nature absolument superbe, désertique ou luxuriante, rencontrer des gens « cool et sympa » , avaler des kilomètres sous une chaleur étouffante, vous faire peur avec des requins, des araignées, des méduses des serpents ou tout autre insecte, n’hésitez pas prenez le temps de lire « nos voisins du dessous »

Citations

Les musiques d’ambiance

Le fond sonore, je le remarquai avec un certain intérêt , avait évolué et on était passé de « pot-pourri de vos vieilles comédies musicales favorites » à  » Jour de fête à la maison de retraite ».

 Pour décomplexer à jamais ceux qui ont peur de ronfler

Je dors comme si on m’avait injecté une dose de cheval d’un relaxant musculaire des plus puissant.
Mes jambes s’écartent d’une manière grotesque. Mes mains retombent au niveau du plancher. Tous mes accessoires internes – langue , glotte, gaz intestinaux – décident d’aller faire un tour à l’extérieur. De temps en temps, comme un jouet ridicule, ma tête dodeline vers l’avant et déverse sur mes genoux un demi-litre de salive visqueuse , avant de repartir en arrière pour refaire le plein avec des borborygmes de chasse d’eau qui se remplit. Et je ronfle de façon bruyante, indécente, comme des personnages de dessins animés dont les lèvres exagérément élastique émettent de gros nuages de vapeur.

 Les charmes de l’Australie

En fait, je pense qu’il est tout simplement impossible de répertorier en une seule vie l’intégralité des dangers qui vous guettent dans le moindre buisson d’acacia ou la moindre flaque d’eau de cette contrée si étonnamment riche en espèces aux crocs venimeux ou acérés

 Les araignées

Personne n’a pu m’ expliquer, incidemment , pourquoi ces bestioles sont d’une toxicité aussi phénoménale. Car posséder assez de venin pour tuer un cheval, alors qu’il ne s’agit que de capturer des mouches, me paraît un cas flagrant de gaspillage de ressources naturelles. Mais au moins les araignées sont-elles sûres que les gens s’écarteront sur leur passage.

Les serpents

la plupart des serpents ne vous feront aucun mal . Si vous vous trouvez dans le bush face à l’un d’eux, arrêtez-vous net et laissez-le passer tranquillement sur vos chaussures. Personnellement, au palmarès des « conseils les moins susceptibles d’être suivis » j’accorde le premier prix à celui-là.

 Toujours le même talent a nous raconter avec humour les aventuriers qui ont sillonné l’Australie au 19e siècle

On choisit comme chef un officier de police irlandais , un certain Robert O’Hara Burke, qui de sa vie n’avait jamais mis les pieds dans l’outback, qui était réputé se même à Dublin et qui ne connaissait rien au monde de la science ou de l’exploration. Le topographe serait William John Wills , dont les principales qualifications semblent avoir été une origine très respectable et son désir de partir là-bas. Un des atouts les plus remarquables de ces deux gentlemen étaient un visage orné d’un système pileux exceptionnel.

Un petit clin d’œil à la Française que je suis

 Si La Pérouse avait été plus rapide, il aurait pu proclamer l’Australie terre française et épargner à ce pays deux cents ans de cuisine britannique.

 À propos du peuplement de l’Australie

 À la fin du XVIIIe siècle , les textes de loi britanniques offraient une longue liste de crimes passibles de la peine capitale. On pouvait être pendu pour deux cents délits comprenant, notamment, le crime impardonnable de « se faire passer pour un Egyptien ».

 Le paragraphe sur le cricket

Après des années d’études patientes et laborieuses (avec le cricket il ne peut en être autrement) , j’en suis arrivé à la conclusion que ce jeu gagnerait beaucoup à l’introduction de quelques chariots de golf. Ceux qui prétendent que les Anglais ont inventé le cricket uniquement pour rendre intéressante et palpitante toute autre forme d’activité humaine ont tort. Loin de moi l’idée de dénigrer un sport qui fait le bonheur de millions de gens – dont certains arrivent même à garder les yeux ouverts pendant les matchs- mais, franchement, c’est un jeu bizarre. C’est le seul sport qui inclut une pause pour le thé. C’est le seul sport qui porte le même nom qu’un insecte. C’est le seul sport où les spectateurs brûlent autant de calories que les joueurs ( et même plus , s’ils sont un brin enthousiaste). C’est la seule activité de type compétitif- mis à part les concours de boulangers- où les acteurs s’habillent tout en blanc le matin et se retrouvent aussi immaculés en fin de journée.

Encore le cricket

Suivre deux journalistes sportifs commentant une rencontre de cricket à la radio, c’est comme écouter deux pêcheurs assis dans une barque un jour où le poisson ne mord pas.

 Une bonne blague australienne

Un homme arrive à la finale de la coupe de football australien à Melbourne et constate avec surprise que le siège à côté de lui est vacant. Or généralement, tous les billets de finale sont vendus des mois à l’avance et il ne reste jamais le moindre place libre. L’homme s’étonne donc.
– excusez-moi dit-il à son voisin , mais comment se fait-il que cette place soit inoccupée ?
– c’est la place de ma femme, réplique celui-ci, un peu morose. Malheureusement elle est décédée.
– Mais c’est affreux ! Je suis terriblement navré !
– Ouais. Elle n’a jamais raté un match de sa vie.
– Vous auriez pu proposer sa place à un ami ou a l’un de vos parents ?
– Impossible :ils sont tous à l’enterrement.

J’aime cette remarque à propos des voyages au bout de la terre

Ma promenade m’a conduit devant des magasins au luxe tapageur – Prada,Hermès, Ralph Lauren. Impeccable. Mais pas très intéressant. Je n’avais pas parcouru treize mille kilomètres pour contempler des serviettes de bain signées Ralph Lauren.

On en parle

Chez Keisha et chez Urbanik (que je ne connaissais pas)

Voulez vous écouter Mathilda et essayer avec les paroles de Bill Bryson légèrement imbibé à la bière locale

Oubliant que les cuillères avaient été inventées, 
Le Swagman immergea son zizi dans le thé
Et il soupira en voyant l’objet bouillir
« C’est pas demain que j’aurais du plaisir ! »

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Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par hélène HINFRAY

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C’est encore une fois Dominique qui m’avait conseillé ce livre, je l’avais mis dans un coin de ma mémoire mais il a fallu que je traîne un peu dans ma librairie préférée, que rien ne m’inspire sur leurs différentes table pour que je pense à demander s’ils avaient Shakespeare de Bill Bryson. Non seulement je n’ai pas regretté, mais je voudrais que ma force de conviction arrive à vous motiver afin qu’à votre tour vous sautiez le pas.

Si vous connaissez cet auteur, vous êtes familiers de son humour et son exigence face à la vérité. Le voilà aux prises un personnage fabuleux, dont ne sait rien ou presque et sur lequel un record de thèses , biographies, études, romans ont été écrits. Comment va-t-il s’y prendre, pour ne pas nous ennuyer et en même temps nous faire découvrir celui qu’il appelle le Barde (je n’ai pas trop compris pourquoi) ?

Sans jamais se lancer dans des hypothèses hasardeuses, Bryson fait si bien revivre l’époque et le théâtre élisabéthain que nous finissons par bien connaître William Shakespeare dont finalement il parle assez peu. C ‘est peut-être pour cela qu’il appelle son livre une « antibiographie », W. Shakespeare apparaît comme en creux à travers tous les autres personnages dont nous savons plus de choses, la personnalité du grand homme de théâtre s’anime devant nous.

L’époque est incroyable, dangereuse et mortelle pour la plupart des Londoniens, le théâtre était alors un endroit où pauvres et riches se retrouvaient devant des pièces que nous admirons encore aujourd’hui. Il y a là un mystère que Bill Bryson ne résout pas mais sait proposer à notre sagacité. La dernière partie est consacrée aux différentes hypothèses quant à l identité même du grand dramaturge. Dans une Angleterre marquée par la noblesse, c’est un peu difficile d’attribuer à un roturier autant de génie.

Bryson donne les limites des différentes hypothèses autour de la parenté des écrits de Shakespeare. En particulier celle qui veut que le comte d’Oxford soit le véritable auteur avec Bryson on a envie de conclure que c’est bien William Shakespeare qui est l’auteur de son œuvre même si on ne sait rien de lui sauf qu’il a légué par testament à son épouse son deuxième lit !

Citations

L’état de l’Angleterre

William Shakespeare vit le jour dans un monde qui manquait d’habitants et avait bien du mal à garder ceux qui y naissaient.

 Les joies de la médecine

Même un problème de santé comparativement bénin (un calcul rénal, une plaie infectée , un accouchement difficile) pouvait très vite devenir mortel. Il faut dire que les soins étaient presque aussi dangereux que les maux. Les victimes étaient purgées avec enthousiasme et saignées jusqu’à l’évanouissement – un traitement peu susceptible de fortifier leur organisme affaibli.

 L’humour de Bryson

En un sens, la plus grande performance de Shakespeare ne fut pas d’écrire Hamlet ou les Sonnets, mais de passer le cap de la première année.

 Les douceurs de la justice anglaise

De nombreux criminels entendaient encore cette sentence effrayante : « vous aurez le ventre ouvert , le cœur et les entrailles arrachées , et vos parties intimes seront tranchées et jetées au feu devant vos yeux. » Toutefois sous Elisabeth I il était devenu tout à fait inhabituel d’être éviscéré alors qu’on était encore assez vivant pour s’en rendre apercevoir. Mais il y avait des exceptions.

 Pas de femmes sur la scène du théâtre

Ce mépris pour les comédiennes était une tradition spécifique à l’Europe du Nord. En Espagne, en France, en Italie les rôles féminins étaient confiés à des actrices, ce qui ne laissait pas d’étonner les voyageurs britanniques sincèrement surpris de découvrir qu’une femme pouvait incarner une femme aussi bien à la scène qu’à la ville.

 Humour à propos d’un poème de Shakespeare

C’était essentiellement un hymne à la chasteté, et comme la chasteté il n’eut guère de succès.

 Les théories sur la paternité de l’œuvre

Cela dit, Freud eut plus tard sa propre théorie selon laquelle Shakespeare était d’origine française et s’appelait en réalité Jacques Pierre – un fantasme intéressant , mais resté solitaire.

Le mot de la fin

Mais c’est là précisément la marque du génie. Un seul homme était en position de nous faire ce présent incomparable, un seul en possédait le talent. William Shakespeare était indiscutablement cet homme, et qu’importe, au fond, qui il était ?

On en parle

Chez Dominique et mille et un classique que je ne connaissais pas.

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Traduit de l’anglais (américain) par Carine CHICHEREAU

3
Quand on tient un bon sujet comment en faire un bon roman ? Je savais que les Japonais présents sur le sol américains, pendant la deuxième guerre mondiale, avaient été mis dans des camps et avaient été victimes du ressentiment de la population américaine. Je ne savais rien des femmes japonaises qui avant la guerre étaient venues chercher un mari.

L’auteur nous le raconte, mais d’une façon à la fois surprenante , agaçante et puis finalement intéressante. Elle ne se focalise pas sur le destin d’une femme en particulier mais sur le groupe qu’elles représentaient et arrive à brasser tous les destins. Toutes ses femmes dont nous ne connaîtrons aucun prénom, finissent par nous apparaître comme une masse indifférenciée, la quatrième de couverture parle d’ « un chœur antique ».

Passé la surprise du début, j ‘ai été gênée par ce côté collectif. Moi qui comme tant d’autres ai du mal à bien différencier les visages japonais , voilà qu’un auteur qui met en scène leur souffrances les collectivise. Et puis j’ai fini par accepter, car cela permet à l’auteur de brasser toutes les situations. Certaines ont connu un sort plus enviable que d’autres, mais toutes ont été parquées dans des camps pendant la guerre. Et il n’ y a pas eu sur ce plan là de destin individuel. J’aimerais savoir ce qu’elles sont devenues après.

Je n’arrive pas à voir ce livre comme un chef d’œuvre(comme il est présenté sur la quatrième de couverture) mais je pense que lu à haute voix ou mis en scène je changerai d’avis.

Citations

 le départ vers le camp

 Certains des nôtres sont partis en pleurant. Et certains en chantant. L’une avait la main sur la bouche parce qu’elle avait le fou rire. Certains étaient ivres. D’autres sont partis en silence, tête baissée, plein de gêne et et de honte. Un vieux monsieur de Gilroy est parti sur un brancard. Un autre- le mari de Natsuko, un barbier qui avait pris sa retraite à Florin-, en s’aidant de sa béquille, sa casquette des vétérans de l’armée américaine sur la tête. « Personne ne gagne, à la guerre. Tout le monde perd » disait-il.

Le regard des américains un an après, (phrase finale du roman)

Tout ce que nous savons c’est que les Japonais sont là-bas quelque part, dans tel ou tel lieu, et que nous ne les verront sans doute jamais plus en ce bas monde.

On en parle

En plus de la critique vous y verrez des photos intéressantes : à saut et à gambade.

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5
Quel diable d’homme ce Bill Bryson ! Il a réussi à me passionner pendant 579 pages pour des questions scientifiques qui en règle générale m’ennuient, car je n’y comprends rien. Je ne sais pas si je suis plus savante aujourd’hui , j’ai en tête quelques idées sur la formation de la terre, l’importance du soleil de la lune et du noyau de la terre. Je suis stupéfaite de tout ce qu’on sait sur des organismes si petits que je n’arrive pas à les imaginer.

J’ai été très amusée par toutes les querelles d’écoles des différents scientifiques, Bill Bryson raconte tout cela avec son humour si particulier . Cette façon irrespectueuse et drôle de raconter les débats les plus sérieux qui ont agité l’homme depuis qu’il a voulu comprendre la vie sur terre est pour beaucoup dans mon plaisir à lire ce roman.

Je sais que ce livre plaira à toutes celles et tous ceux qui comme moi sont curieux des questions scientifiques mais rebutés par le langage trop savant. L’idée que je garderai une fois le livre rangé en bonne place dans ma bibliothèque c’est que la vie sur terre est un tel prodige et le fruit d’un tel hasard que l’on devrait tout faire pour la protéger. C’est sans doute encore une idée trop « angélique » mais je l’ai ressentie avec force tout au long de ce livre.

Citations

Des idées difficiles à comprendre

De tous les concepts de la théorie générale de la relativité , le plus difficile à saisir pour nous est celui que le temps fait partie de l’espace . Notre instinct nous dit que le temps est éternel , absolu, immuable – que rien ne peut troubler son écoulement régulier. Or selon Einstein , le temps est variable et toujours changeant . Il a même une forme . Il est lié – « dans une trame inextricable » selon l’expression de Hawking – aux trois dimensions de l’espace dans une dimension bizarre appelée l’espace-temps.

 Une idee bien sympathique et un sourire

Chacun de vos atomes est probablement passé par plusieurs étoiles et a fait partie de millions d’organismes avant d’arriver jusqu’à vous. Nous sommes si chargés atomiquement et si vigoureusement recyclés à notre mort qu’un nombre significatif de nos atomes -jusqu’à un milliard pour chacun d’entre nous, selon certains- a sans doute appartenu un jour à Shakespeare. Un autre milliard nous est venu respectivement de Bouddha , Gengis Khan et Beethoven , ou tout autre figure historique de votre choix. (Il faut , semble-t-il , des personnages assez éloignés dans l’Histoire, car les atomes mettent quelques décennies à se redistribuer ; si fort que vous le désiriez,vous n’êtes pas encore recyclé en Elvis Presley). 

Avec le sourire on lit plus facilement un livre sérieux

Les physiciens affichent un dédain notoire pour les scientifiques des autres domaines . Quand l’épouse d’un grand physicien autrichien Wolgang Pauli le quitta pour un chimiste, il en resta comme deux ronds de flan. « Elle aurait pris un toréador , j’aurais compris, confia-t-il à un ami. Mais un chimiste… » 

La resistance aux idées nouvelles

Cela restait une proposition radicale pour l’époque et elle fut extrêmement critiquée , surtout aux États-Unis , où la resistance à la dérive des continents persista plus longtemps qu’ailleurs . Un critique se plaignit , le plus sérieusement du monde , qu’avec des arguments aussi clairs et convaincants Holmes puisse induire les étudiants à les croire.

Apprendre en s’amusant

Demandez à un géochimiste comment fonctionne ce genre d’engin , et il se lancera dans des histoires d’abondance isotopique et de niveaux d’ionisation avec un enthousiasme plus sympathique. Que compréhensible. Pour nous résumer , la machine , en bombardant un échantillon de roche de jets d’atomes chargés , parvient à détecter de subtiles différences dans les niveaux de plomb et d’uranium des zircons , d’où l’on peut déduire avec précision l’âge de la roche. Bob m expliqua qu’il faut dix sept minutes pour lire un zircon, et qu’il faut en lire des douzaines par fragment pour obtenir des données fiables. En pratique , toute l’affaire semble aussi répétitive et aussi excitante qu’une expédition au lavomatic, mais Bob avait l’air très heureux – ce qui est souvent le cas des gens de Nouvelle-Zélande.

Une anecdote de celle dont on se souvient :

Ce n’est sans doute pas une bonne idée de s’intéresser de trop près à ses microbes. Louis Pasteur en était à ce point obséder qu’il en vint à examiner á la loupe chaque plat que l’on posait devant lui – habitude qui ne dut pas lui valoir d’être. Souvent réinvité à dîner.

 Les mots de la fin

Les hommes modernes n’occupent que 0,001 pour cent de l’histoire de la Terre- à peine un souffle- mais même une existence aussi brève a exigé une succession infinie de heureux hasards. Nous n’en sommes qu’au tout début . L’astuce consiste à s’assurer que nous n’en verrons jamais la fin. Et, à coup sûr , cela va exiger de nous bien autre chose que de simples coups de chance.

On en parle

Un blog que je ne connaissais pas : Urbanbike.

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 Traduit de l’américain par Fanchita GONZALLES BATTLE. 

4
Depuis qu’un traducteur était intervenu sur mon blog pour que je signale qui avait traduit le livre dont je parlais, je le fais à chaque fois et un détail m’amuse. Quand le livre vient des USA , le traducteur met : traduit de l’anglais, c’est très rare. Le plus souvent traduit de l’anglais des USA, des USA entre parenthèses ou non, et, de plus en en plus, je lis traduit de l’américain. La Française que je suis voit avec un plaisir non dissimulée que cette grand langue internationale est en train de subir le même sort que le latin de l’antiquité !

Revenons à ce livre conseillé par Ys : c’est un roman inclassable, à moins que le genre « thriller psychologique » existe ! Tous les personnages sont des ratés, mais pas le raté ordinaire des romans américains, c’est moins chargé et plus subtil. On peut se retrouver dans ce prof de fac qui essaie de conquérir une notoriété en publiant une recherche hors du commun.

Évidemment, c’est choquant que ce soit sur les théories nazies , mais ça marche bien pour le roman. La description des étudiantes riches qui sont prêtes à tout plutôt que de bosser leur matière est assez drôle. L’enquêtrice du FBI qui va rater son enquête est intéressante, mais j’ai vraiment du mal à croire qu’aux USA il reste encore des traces de sexisme dans l’administration , les féministes américaines sont autrement mieux organisées que leur consœurs françaises !

Mais le plus intéressant, c’est la personnalité du braqueur, complètement cassé par le système répressif américain et au départ victime d’une injustice. L’écrivain a un un réel talent : la description du braquage se lit d’une traite et, pour moi, qui suis lectrice avant d’être cinéphile, mieux qu’au cinéma. J’ai trouvé aussi très intéressant d’être dans la démarche des deux protagonistes : le braqueur et le braqué.

Je me suis demandé ce qu’il manquait à ce roman pour que ce soit un coup de cœur . En écrivant ce billet, je me suis rendu-compte que beaucoup des personnages font partie des grands classiques de la littérature policière américaine :

  • Le prof de fac qui couche avec ses étudiantes. Et qui n’a pas grand chose à dire autrement.
  •  Les belles et riches héritières qui utilisent leurs charmes pour réussir.
  • L’homme victime d’une injustice qui est cassée par la prison.
  • La flic victime du sexisme de la part de ses collègues.

Mais il est vrai que le talent de Ian Levison transcende tous ses clichés pour écrire un très bon roman.

Citations

 L’étudiant américain de base

Le russe lui paraissait la langue la plus compliquée de la terre. Aucun des mots ne ressemblait à l’anglais.

 Les « bobos » américains

Les campagnards méfiants s’étaient mis a vendre aux hippies citadins des meubles et des objets artisanaux merdiques à un prix phénoménal et les hippies gonflés d’orgueil racontaient partout qu’ils s’étaient meublés en « authentique », un mot qui les faisait presque atteindre des orgasmes de pieux consumérisme.

On en parle

Ysppaden

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christiane et David ELLIS

4
Quel bonheur ! Il fait partie des livres qui m’ont fait éclater de rire et aussi rager de ne pas lire l’anglais. Quand je vois le titre en français, j’ai des doutes sur la qualité de la traduction. (Mais les traducteurs n ‘y sont peut-être pour rien !). Allez peu importe, je ne boude pas mon plaisir et je recommande chaleureusement les chroniques de Bill Bryson à tous ceux et celles qui ont besoin de se détendre et de s’amuser.

Je pense que si son humour fonctionne si bien, c’est que Bill (quand vous aurez lu ses chroniques, vous saurez pourquoi je l’appelle Bill !) n’est jamais méchant et se moque aussi de lui même. Le ton se fait grave parfois sur les travers de ce grand pays qui craint beaucoup plus le tabac passif que les armes à feu, surtout quand les libertés sont gravement menacées par un soucis d’efficacité. La plupart des chroniques sont légères et amusantes même si nos cousins d’Amérique sont devenus un peu fous, ils restent des gens avec qui on aime bien vivre. Je cite quelques passages mais j’aurais bien, parfois, recopié la chronique entière.

Quel talent, je me précipite sur les autres livres de cet auteur !

Citations

Pour tous ceux et toutes celles qui ont tendance à confondre les prénoms

 Depuis longtemps les Américains se sont rendu compte qu’on pouvait mieux retenir un numéro en se fiant aux lettres plutôt qu’aux chiffres . Dans ma ville natale de Des Moines, par exemple, si vous voulez connaître l’heure – ou appeler l’horloge parlante comme vous le dites si joliment- le numéro officiel est 246 56 46, un numéro dont personne ne peut se souvenir, naturellement. Mais si vous composez BIG JOHN, vous obtenez le même résultat et tout le monde peut le mémoriser sauf, curieusement, ma mère, qui a toujours eu une mémoire assez approximative en ce qui concerne les prénoms et qui se retrouve généralement en train de demander l’heure à de parfaits inconnus réveillés en sursaut à des heures indues.

 Les spots publicitaires

Dans une autre pub, on voit un gars au bowling-les hommes sont presque toujours au bowling dans les spots- se mettre à grimacer après avoir raté son coup et murmurer à son partenaire :
– encore ces sacrées hémorroïdes !
Comme par miracle , son copain a un tube de crème dans sa poche. Pas dans son sac de sport ni dans sa boite à gants de sa voiture, mais sur lui, dans sa poche de chemise, d’où il peut le sortir en moins de deux pour offrir sa tournée. Extraordinaire !

 Les présidents américains

Désormais le but est de rendre hommage d’un seul coup à tous les présidents des États-Unis , qu’ils aient été bons ou mauvais . Je trouve plutôt sympa de tirer de l’oubli les présidents les plus obscurs , en particulier des gens comme Grover Cleveland, qui, dit-on , avait l’habitude intéressante de se soulager par la fenêtre de son bureau ou Zachary Taylor, qui n’a jamais voté de sa vie, pas même pour lui.

L ‘absurde

Dans le même genre, j’ai lu que les fabricants d’ordinateurs envisageaient de réécrire certains messages tels que « frapper la touche de votre choix » parce que de nombreux utilisateurs les appellent pour signaler qu’il n’existe pas de touche « de votre choix » sur leur clavier.

 Les devises des états sont souvent inscrites sur les plaques d’immatriculation

Le New Hampshire possède la devise la plus dingue , quelque chose de très étrange et martial :  » vivre libre ou mourir » . Vous direz sans doute que je prends les choses trop à la lettre mais, franchement , je n’aime pas rouler en affirmant noir sur blanc souhaiter trépasser si on ne me laisse pas faire ce que je veux . Je préférerais quelque chose de plus vague et de moins définitif , du style  » vivre libre ou bouder », ou même « Vivre libre si ça ne vous dérange pas merci beaucoup »

 Les Américains et la marche à pied

L’autre jour. Une de nos amies s’est plainte de la difficulté à trouver une place de parking devant notre gymnase local. Elle s’y rend plusieurs fois par semaine pour utiliser leur steppeur . La salle de sports est à 6 minutes à pied de chez elle. Je lui ai demandé pourquoi elle n’y allait pas à pied justement , réduisant ainsi de six minutes son exercice sur le steppeur . Elle m’a regardé comme si j’étais un débile mental avant de m expliquer : « mais j’ai un programme informatisé . Mon steppeur enregistre la distance et la vitesse : ça me permet de modifier le niveau de difficulté. »
Effectivement , je dois admettre que la nature comporte de graves lacunes à cet égard.

La police américaine

Meilleure encore, à mon avis est l’histoire de ces shérifs adjoints de Milwaukee envoyés à l’aéroport de pour entraîner des chiens à la chasse aux explosifs. Les policiers ont caché un paquet de deux kilos et demi de vrais explosifs quelque part dans l’aéroport. Et puis – j’adore ce détail- ils ont oublié où. Inutile de vous dire que les chiens n’ont rien trouvé. Cela s’est passé il y a quatre mois et ils cherchent toujours. C’est la deuxième fois que les services du shérif de Milwaukee réussissent à perdre des explosifs dans un aéroport.

 L’humour sur le risque

Un jour il y a quelques années de cela, mon frère s’est arrêté pour acheter un billet de loterie (chance de gagner : 1 sur 12 millions) et a repris le volant sans attacher sa ceinture (chance d’avoir un accident grave dans l’année : 1 sur 40). Quand je lui ai fait remarquer l’absurdité de son comportement, il m’a regardé avant de me lancer
– Et quelles sont les chances , à ton avis, pour que je te dépose à huit kilomètres de chez toi ?
Depuis , je garde mes commentaires pour moi. C’est moins risqué.

La sécurité en avion

Dans toute l’histoire de la navigation aérienne , pas une seule vie humaine n’a été sauvée par une distribution de gilets de sauvetage. Ce qui me fascine tout particulièrement, c’est le petit sifflet qui équipe chaque gilet. Je me vois tout à fait en train de plonger vers l’océan à 2000 kilomètres à l’heure en me disant : heureusement, Dieu soit loué, j’ai mon petit sifflet !

 Fait divers

Au Texas , un voleur potentiel s’est masqué pour pouvoir braquer une épicerie. Mais il a oublié d’ôter le badge de sa poche de chemise, ce qui a permis à douze personnes de relever son nom, son prénom et l’identité de son employeur.

 Son père, un peu radin

Mon père a été la dernière personne du Middle West à installer un climatiseur.  » C’est contre nature » disait-il. De toute façon , tout ce qui coûtait plus de tente dollars lui semblait toujours  » contre nature ».

 Les ordinateurs

Et puis j’ai fini par comprendre qu’un ordinateur était une machine stupide capable de faire des choses incroyablement intelligentes tandis qu’un informaticien était un être incroyablement intelligent capable de choses incroyablement stupides , et que la rencontre des deux formait un couple parfait mais potentiellement dangereux.

On en parle

Dasola à qui je dois ce livre et que je remercie du fond du cœur et Keisha comme Dominique me l’a suggéré.