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J’ai reçu beaucoup de livres pour mon anniversaire, celui-ci, je le dois à mon fils. C’est un livre étonnant, à la fois drôle et tragique comme doit l’être la vie des Africains à Paris. « Debout-payé » c’est le nom que l’on donne aux vigiles en africo-français. Quelle inventivité dans la langue ! un sens de la formule que j’avais déjà trouvé chez Alain Mabanckou. Le roman est divisé en deux parties. Une première partie constituée par les remarques et observations quasi scientifiques (au moins dans la forme !) des vigiles à l’entrée des magasins surtout de Sephora ; et une seconde par les récits de Ferdinand, Kassoum et Ossiri trois Ivoiriens qui nous font découvrir leur passé et leur façon de vivre en France.

Être vigile (donc noir dans 90 % des cas) développe un sens aiguë de l’observation, notre société vue à travers le regard des vigiles est pour le moins étonnante quand elle ne vous fait pas éclater de rire. Toutes les nationalités qui se pressent dans les enseignes des Champs Élysées ont leurs façons de se comporter dans les temples de la société de consommation. Toutes les femmes se pâment devant le « numéro 5 » de Chanel qu’il faut donc protéger des mains trop baladeuses et éviter que les flacons se retrouvent dans les endroits les plus insolites sans passer aux caisses. Un vigile voit tout mais pas particulièrement les vols contre lesquels il est très impuissant, il remarque donc : les modes vestimentaires, les inscriptions sur les tee-shirt, les types physiques selon les origines et les réactions de chacun face au bip bip du portail qui annonce que vous êtes sorti sans payer un article… Et quand il a de l’esprit, il nous fait souvent sourire. Il voit aussi comment est organisé le magasin, et malheureusement pour lui, il entend à longueur de journée une musique insipide. J’ai eu envie de noter toutes ses remarques tant elles étaient pleine d’humour.

Et puis l’autre partie du livre raconte la vie de ces vigiles africains dans ce qui reste des cités étudiantes ivoiriennes où on loue une place pour s’allonger une partie de la nuit à celui qui a sous-loué une partie de la chambre au locataire. On découvre des personnalités étonnantes au passé très divers. Et un mode de vie en marge de notre société que l’on peut deviner sans la connaître vraiment quand on passe dans certains quartiers de Paris. Rien n’est facile et la lutte pour faire sa place et survivre n’est pas simple. Le regard sur la population africaine à Paris est vraiment passionnante , un regard drôle et plein de moqueries.

Ce livre est important pour comprendre la présence africaine en France, ce n’est pas le sujet mais on se demande pourquoi les Ivoiriens se donnent tant de mal pour venir en France alors qu’ils y vivent dans des conditions si difficiles. On a l’impression que rien ne peut les empêcher de venir alors que pour certains, ils avaient plutôt une bonne profession dans leur pays. Et le plus important, après avoir lu « Debout-payé » on regarde, enfin, les vigiles comme des êtres humains.

Citations

Difficulté de devenir vigile

Nom, prénom, sexe, daté et lieu de naissance, situation matrimoniale, numéro de sécurité sociale. Etc. Ce sera l’épreuve la plus exigeante de la matinée.

Sens de l’observation

En Chine, il paraît que le mot « fesse  » n’existe pas. Là – bas, on dit « bas du dos » . On ne peut inventer un mot pour une partie du corps qui n’existe pas.

Remarque pertinente

CHINOIS. Avec la quantité énorme d’habits fabriqués au pays de Mao, on peut dire qu’un Chinois dans un magasin de fringues, c’est un retour à l’envoyeur

Présence du voile

En trois heures de vacation, le vigile a compté plus de femmes voilées dans Sephora qu’en six mois dans tout Belleville.

La religion qui unit toutes les femmes

Sephora est la Mecque et le stand de Christian Dior, la Kaaba autour de laquelle tournent les femmes , arabes ou non, voilées ou pas, au nom du saint parfum.

Le petit clin d’œil au « fessologue » d’Alain Mabanckou

Bien qu’on puisse en dégager quelques grands groupes, la forme des fesses est aussi unique qu’une empreinte digitale. Quand le vigile se met à penser à ce qui se passerait dans les commissariat si c’était ce système d’identification qui avait été choisi par les pouvoirs publics.

La militante africaine, fière de son continent

Comprenez bien les enfants, on ne peut pas être indépendants quand même ce qu’on mange vient de qui nous aliènent.Une grande partie de la richesse nationale retourne en occident par l’achat des tonnes de blé dont nous avons besoin pour satisfaire le caprice du pain. Comprenez bien les enfants, le pain est un caprice alimentaire, un complexe alimentaire, un mimétisme alimentaire, un traumatisme alimentaire. Le pain est tout ce que vous voulez sauf une denrée de subsistance pour nous . On n’est pas au Sahara. ici si tu jettes n’importe quelle graine par terre et sans même te baisser une seule fois dessus, elle devient un baobab en six mois ! Imaginez tout ce qu’on pourrait faire avec tout l’argent du blé qu’on donne à des paysans blancs.

On en parle

Deux blogs trouvés chez Babelio : Fils de lecture et Ollie. Et Jérôme

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Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

3Tout le livre est dans le nom de famille de l’auteure. Voilà une petite fille qui rêve des « choré » des Claudettes, de manger de la charcuterie,de porter des chaussures à talons, d’être comme tout le monde dans son petit village de province où elle habite le château, évidemment ! Elle devra, la mort dans l’âme vouvoyer ses parents, porter des collants en laine qui grattent et des chaussures vernies et ne jamais en faire assez pour se fondre dans la masse.

C’est un livre qui se lit en quelques heures mais qui fait bien revivre l’enfance d’une petite fille qui mord dans la vie, et qui est juste trop vivante, trop rieuse, trop imaginative pour des parents trop coincés. Il y a pourtant beaucoup d’amour dans cette famille , seuls les grands parents sont vraiment mortifères.

C’est un livre drôle et enjoué. Un plaisir de lecture qui inaugure bien du club de lecture 14/2015

Citations

Difficile de se fondre dans la masse

Moi engluée dans cette petite bourgade de quatre mille habitants bourrées de commerçants, de saisonniers, de gens qui respirent pareil, pensent pareil.

De gens que la différence irrite.

De gens capable de m’apprendre « Ah ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne… » rien que pour se fendre la poire une demi seconde.
Vous y avez pensé, maman ?
« Nan », bien sûr que « nan ».

Moi j’ai pas pu ne pas y penser. J’ai composé, triché,menti pour faire partie de la troupe, j’avais pas le courage d’être différente, je voulais me fondre dans la masse. Ils étaient si nombreux les autres.

On en parle

Blablamia

Traduit de l’anglais (des États-Unis) par Hélène Hinfray.
Avant propos de Mario Pasa.

3Si je cite l’auteur de l’avant propos , c’est qu’il raconte si bien à la fois ce livre et la personnalité de son auteur. C’est suffisamment rare pour être souligné. Il a bien de la chance , Mario Pasa de connaître Bill Bryson, on sent, en effet, sa sympathie pour un auteur hors du commun. Bill Bryson est un boulimique de connaissance et il sait les transmettre. Le projet de ce livre, c’est donc à partir de sa maison , un ancien presbytère britannique, retrouver l’histoire du monde.

On apprend donc beaucoup, sinon tout, sur les briques, le fer, l’acier,le téléphone, les toilettes, la propreté , les maladies, la condition ouvrière… On y croise des noms très connus : Eiffel, Darwin, Thomas More , Jefferson… et des noms beaucoup moins connus fort injustement. J’ai été , encore une fois, très étonnée de voir combien il est difficile de faire accepter les progrès en médecine. Deux exemples :

  • le scorbut , plusieurs personnes avaient fait la relation avec l’alimentation privée de produit frais sur les navires partant pour de longs mois. Mais il y avait toujours quelqu’un pour nier l’évidence et les pauvres marins continuaient à mourir, alors qu’il suffisait de les nourrir différemment.
  • La fièvre puerpérale , très vite on s’est rendu compte que la propreté des mains et des instruments des chirurgiens avait un rapport avec la mortalité des femmes , mais avant que ces messieurs acceptent de se laver les mains avant de s’occuper d’une parturiente , il a fallu tant de morts.

Évidemment avec Bryson on ne s’ennuie jamais et on s’amuse beaucoup quand on ne se révolte pas. Encore une fois, on voit que a condition ouvrière du début de l’ère industrielle est particulièrement horrible surtout pour les plus faibles : les femmes et les enfants.

J’ai deux petites réticences , mais qui n’ont absolument pas entaché mon plaisir.

  • J’ai eu parfois une impression de redite , avec son livre , « une histoire de tout ou presque » et d’autres livres que j’ai lus , en particulier sur la condition ouvrière du XIX° siècle .
  • Le rapport de ce qu’il raconte avec les pièces de la maison est, le plus souvent, tiré par les cheveux.

Citations

Je pourrai recopier tant de passages…. je n’en choisis qu’un

De toutes façon, le christianisme a toujours été curieusement mal à l’aise avec la propreté, et la tradition a très tôt assimilé sainteté et saleté. Quand Saint Thomas Becket rendit l’âme en 1170, ceux qui firent sa toilette notèrent en termes approbateurs que ses sous-vêtements « grouillaient de vermine ». Au Moyen Age, faire le vœu de ne jamais se laver était un moyen quasi infaillible de s’assurer une gloire éternelle . Beaucoup de gens, par exemple, faisaient à pied le pèlerinage d’Angleterre en Terre sainte, mais un certain moine Godric, qui l’effectua sans se débarbouiller une seule fois, ne pouvait que devenir saint Godric- c’était couru d’avance.

On en parle

Je n’ai pas encore lu de billets sur ce livre mais cela ne saurait tarder, je mettrai alors un lien

Traduit de l’anglais par : Josée Kamoun.
Lu dans le cadre du club de lecture de ma médiathèque.

3
Autour de l’exposition de Bruxelles, Jonathan Coe tisse ses habituelles réflexions sur les rapports humains. Tout se passe en distance et sans heurts, là où il pourrait y avoir un roman d’espionnage palpitant , une histoire d’amour torride, une naissance illégitime, on a une agréable partie de campagne , des grandes vacances d’un intellectuel anglais pas très amoureux de sa femme et attiré par des jeunes femmes en particulier un jolie hôtesse belge.

Le roman se lit facilement et ne manque pas d’humour, mais on n’est jamais passionné. On se dit aussi que Jonathan Coe n ‘aurait vraiment rien à faire d’un lectorat passionné. C’est agréable à lire aussi , pour la nostalgie d’une époque où l’on avait toute confiance dans le progrès scientifique : heureux temps où l’on croyait que l’atome allait résoudre tous les problèmes de la vie sur terre.

Mais c’est aussi la guerre froide, et la tentation d’une autre vie possible en URRS, et petit détail qui m’a étonné, la Belgique avait invité des Congolais pour montrer leur artisanat local, ils ne sont pas restés longtemps car ils se sont sentis comme des animaux de Zoo, on les comprend !

Un bon moment de lecture mais un peu fade à mon goût.

Citations

Humour, idée pour la participation britannique à l’exposition de 1958 , idée qui n’a pas été retenue , on se demande pourquoi !

Nous faisons tous la petite et la grosse commission, Sir John, même vous ! Nous pouvons bien répugner à en parler, répugner à y penser même, mais il y a de longues années, quelqu’un y a pensé, il a poussé-poussé, si j’ose dire… la réflexion, et le résultat, c’est que nous pouvons depuis faire notre grosse commission en toute hygiène et sans honte, et que le pays entier, que dis-je, et le monde entier, ne s’en porte que mieux. Alors pourquoi ne pas rendre hommage à cette réussite ? Pourquoi ne pas célébrer le fait que, outre qu’ils ont conquis la moitié du globe, les Britanniques ont livré une bataille historique contre leur grosse commission et qu’ils l’ont remportée.

Genre de préjugé que revèle cette exposition dite universelle

Le fait est que ces Belges sont plus andouilles que nature, ils connaissent rien à la bière, et, d’ailleurs rien à rien.

On en parle

Clara et d’autre avis sur Babelio

traduit de l’anglais par Isabelle Chapman
Lu dans le cadre du club de lecture de ma médiathèque

3
Un livre très intéressant sur un sujet qui ne m’intéresse absolument pas : la presse à scandale anglaise. Mais après certaines révélations de la presse française est-on si loin des tabloïds britanniques. C’est un roman à deux voix , une jeune pigiste intéressée seulement par les scandales que l’on peut lire à longueur de journées dans la presse. Elle vit dans une galère absolue et court après tous les articles pour finir ses fins de mois. Elle a la surprise de se voir confier par une rédactrice d’un journal plus prestigieux,un article sur une journaliste très très âgée qui méprise complètement la presse d’aujourd’hui.

Le roman permet de décrire tous les rouages de la presse et raconte très bien les difficultés des jeunes à s’imposer dans ce monde sans pitié. Et à l’opposé la voix de la vieille femme qui a parcouru tous le siècle avec les horreurs qu’on connaît mais avec une culture qui est si loin des préoccupations de la jeune Tamara venue l’interviewer. le choc de ces deux mondes donne lieu à des moments d’humour assez drôle.

L’intrigue est assez bien menée. Je pense que c’est important de lire un tel livre, mais je crois que les gens qui croient à la presse à scandale ne liront pas ce genre de roman , dommage ! Quant aux autres, les gens comme moi, on sait qu’on peut inventer n’importe quoi dans ces journaux et qu’à part le sexe et l’argent rien d’intéressant n’y est vraiment traité .

Intéressant mais très triste sur l’état de notre société.

Citations

La vieillesse

Il avait eu un mouvement de recul incapable de dissimuler son dégoût Craignait-il que la vieillesse ne soit contagieuse ? Elle pouvait le lui confirmer:elle l’était. La mort prématurée était la seule issue si on voulait l’éviter.

La culture de Tamara

Pour les amuse gueules, ça ira, rectifia Tamara en son for intérieur. Hitler n’était pas Sinatra, mais c’était quand même une célébrité, d’une certaine manière. Au moins tout le monde avait entendu parler de lui.

 Le directeur de rédaction

Il tenait de l’esquimau :il avait à sa disposition cinquante mots pour dire non.

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque, Thème littérature francophone canadienne.

 3
Je dois dire que j’ai une grande tendresse pour cet auteur et tout de suite après que ce n’est pas son meilleur livre. Ce que j’aime chez lui, c’est qu’il a toujours une façon légère de dire les grandes tragédies qui ont traversé sa vie. Il aurait pu faire un livre sur les horreurs du régime d’Haïti qui ne lui ont laissé comme choix que la prison , la mort ou l’exil. Il n’insiste pas , il part dans ce qu’il a justement nommé « sa dérive douce » pour s’adapter à un Canada glacé et où les portes ne s’ouvrent pas si facilement.

Heureusement, il y a les femmes ! Et le corps des femmes. Il décrit avec une grande sensualité ce qui, sans doute, lui a permis de rester en vie au début de cet exil. Il a un sens du portrait bien agréable à lire, il fait vivre devant nos yeux le monde des Québécois pas très riches mais très vivants. Alors des chroniques légères vers un destin d’écrivain. Le livre s’arrête lors de l’achat de la machine à écrire. Comme lui, je pense qu’il a plus d’avenir là que comme ouvrier, pourtant il a essayé et il est tout surpris de se rendre compte que son départ de l’usine n’a étonné personne.

 Citations

Sens du portrait

Il me présente enfin, Jenny sa petite amie, pâle et maigrichonne.
L’impression de serrer une main d’enfant tout en captant au fond de ses yeux un esprit aussi vif u’un rasoir. Je connais ce genre de nana qui ne dit pas un mot en public mais dont l’opinion en privé est décisive.

Lui et les femmes

On était dans le lit Julie et moi à regarder un documentaire sur la fidélité chez les castors (je précise tout de suite que ce n’était pas mon choix). Le zoologiste, qui a passé toute sa vie à étudier la question, racontait que cette fidélité va à un point tel que si le mâle est stérile sa compagne choisira de ne pas procréer. J’ai tout de suite su que cette histoire allait réveiller quelque chose chez Julie.

– Prends ton temps, me dit Julie, je ne suis pas pressée, tu vas m’expliquer pourquoi tu aimes toutes les femmes ?

Je regarde sa main qui s’ouvre et se ferme.

– Je t’écoute, me fait-elle avec cet air buté qu’elle prend pour parler de son père.

 Je jette un coup d’œil par la fenêtre et me perds dans la contemplation d’une famille de nuages, en balade dans le ciel rose de fin de soirée. Julie s’est rhabillée en silence. Je l’entends partir. Je n’ai rien fait pour l’arrêter. Dans de pareils moments je reste toujours figé. Elle n’a pas claqué la porte. Une telle maîtrise de soi nécessite au moins cinq générations d’apprentissage.

On en parle

D’une berge à l’autre qui comme moi aime beaucoup cet auteur.

 Traduit de l’anglais par Céline LEROY

4
Roman autobiographique, Jeanette Winterson raconte, dans un style percutant et souvent drôle, sa vie d’enfant adoptée, donc abandonnée et mal aimée par une mère à moitié folle. La famille Winterson se compose d’un père qui fuit tous les conflits, d’une mère qui est à la recherche d’un Dieu vengeur et qui déteste par-dessus tout le plaisir, et de cette petite Janette qui réagit par la colère aux souffrances qu’on lui impose.

Le récit n’est absolument pas larmoyant, même quand il décrit les nuits passées dehors, par la petite fille de 8 ans, assise sur les marches de la maison. Elle est sauvée par la colère qui l’habite et ensuite par les livres, ceux qu’elle lira et ceux qu’elle écrira. J ai beaucoup apprécié la peinture des milieux ouvriers de Manchester, les dures réalités de la pauvreté mais également les formes d’entraides qui existaient et qui n’existent sans doute plus. Janette, préfèrera les femmes aux hommes et sa folle dingue de mère lui fera subir un exorcisme pour ramener la brebis galeuse dans le droit chemin, le jour où elle surprendra sa fille dans les bras d’une amie.

Il y a des moments où j ai beaucoup ri, comme, lorsque adulte elle vient à Noël voir sa famille avec une amie noire , Madame Winterson en bonne missionnaire chrétienne s’efforce d’accueillir cette jeune femme à qui elle fait manger des ananas à tous les repas car elle pense que c’est la nourriture préférée des noirs… La fin du roman décrit la rencontre avec sa famille biologique. Ce n’est pas le happy-end , mais cela fera du bien à l’écrivaine narratrice d’enfin savoir qui est sa mère . Elle nous décrit une dispute avec sa mère qui critique sa mère adoptive .

Elle répond ce qui me semble très juste, que Madame Winterson était là et que si elle était un monstre, c’est son monstre à elle et qu’elle seule a le droit d’en dire du mal. Durant la quête de sa famille biologique elle traversera une dépression terrible dont elle ne sortira que grâce à l’écriture.

Beau texte, on a vraiment envie de lui dire : « Bravo » Jeanette Winterson de vous en être si bien sortie ! »

Citations

Portrait de sa mère Madame Winterson

Ma mère elle-même était une dépressive truculente ; une femme qui cachait un revolver dans le tiroir à chiffons et les balles dans une boîte de produit nettoyant Pledge. Une femme qui passait ses nuits à faire des gâteaux pour ne pas avoir à dormir dans le même lit que mon père. Une femme qui avait une descente d’organes, une thyroïde déficiente, un cœur hypertrophié, une jambe ulcéreuse jamais guérie, et deux dentiers – un mat pour tous les jours et un perlé pour les « grands jours ».

 Scène de son enfance

Chez nous, la lumière est allumée. Comme papa travaille la nuit, elle peut aller se coucher, mais elle ne dormira pas. Elle lira la Bible jusqu’au matin et quand papa sera de retour, il me fera entrer, ne dira rien, et elle non plus ne dira rien et nous ferons comme s’il était normal de laisser son enfant dehors toute la nuit, normal de ne jamais dormir avec son mari.

 Le pouvoir des mots

J’ai eu besoin des mots parce que les familles malheureuses sont des conspirations du silence. On ne pardonne jamais à celui qui brise l’omerta. Lui ou elle doit apprendre à se pardonner.

 L enfance malheureuse

Je suis contrariée qu’il y ait autant d’enfants dont on ne s’occupe jamais et qu’on empêche donc de grandir . Ils vieillissent mais ne grandissent pas. Pour ça il faut de l’amour. Si vous avez de la chance, l’amour viendra plus tard. Si vous avez de la chance, vous ne frapperez pas l’amour au visage.

 L’éducation sexuelle de ses parents

J’ai bien trouvé un livre…. Il s’agissait d’un manuel de sexualité des années 50 intitulé : « Comment combler votre mari »….

En réfléchissant aux horreurs de l’hétérosexualité, j’ai compris que cela ne servait à rien que je plaigne mes parents ; ma mère n’avait pas lu le livre – peut-être l’avait-elle ouvert une fois et l’avait-elle aussitôt écarté en mesurant l’ampleur de la tâche . Le livre n’était pas corné en parfait état, intact. Conclusion, mon père a dû faire sans, et comme je doute fort qu’ils aient jamais couché ensemble, il n’a donc pas eu besoin de passer ses nuits avec Madame Winterson, pénis dans une main et manuel dans l’autre, pendant que sa femme suivait les instructions.

 J ai souri

Madame Winterson marchait à l’obsession et tricotait pour Jésus depuis un an environ. L’arbre de Noël arborait des décorations en tricot, et le chien était harnaché dans un manteau de Noël en laine rouge constellé de flocons blancs. La crèche non plus n’avait pas échappé au tricot et tous les bergers portaient des écharpes parce que Bethléem était sur le trajet de bus qui allait à Accrington.
Quand il a ouvert la porte, mon père portait un nouveau pull et une cravate assortie. La maison avait été retricotée de fond en comble.

 La Bible revisitée

 Je supporte déjà tellement de choses, m’a-t-elle répondu en me lançant un regard lourd de sens. Je sais que la Bible nous dit de tendre l’autre joue, mais on n’a que deux joues pour toute une journée.

On en parle

chez Aifelle un des blogs que je lis régulièrement ainsi que lecturissime

 Traduit de l’anglais par François Ponthier.

5
Partir en croisière – et en revenir- avec un tel roman à bord, c’est un remède assuré contre tous les coups du sort ! Car :

  • même si vous avez mauvais temps, vous aurez moins froid qu’à Terre-Neuve
  • même si le ciel n’est pas franchement dégagé vous n’aurez pas de la brume tous les jours et souvent des journées entières,
  • même si vous devez vérifier votre moteur, vous n’aurez pas à domestiquer un moteur à deux temps qui ne vous dit jamais si le bateau part en avant ou en arrière,

  • même si parfois une odeur de gas-oil se répand dans la couchette arrière , pour avoir dû pomper l’eau dans le réservoir à cause d’un bouchon mal vissé , vous n’aurez pas à supporter l’odeur des déjections des morues qui ont servi à calfeutrer votre bateau,
  • même si vous faites partie des gens pour qui il est difficile de comprendre que, si vous voulez que votre bateau aille à droite vous devez tirer la barre à gauche , les conséquences de vos erreurs ne vous conduiront pas sur le dos d’un cachalot ! !

Bref , tout ira forcément mieux que sur « Fleur de passion » ce bateau qui prend l’eau pendant 250 pages .. sur 254 ? Vous n’aurez donc pas à vous échouer sur des bancs de vase en faisant marcher votre hélice à l’envers pour projeter la boue qui calfeutra pour quelques heures votre bateau. C’est un peu dommage, car vous n’aurez donc aucune raison d’essayer la merveilleuse recette du Café Irlandais : remplacer l’eau par du rhum pour passer le café. Mais étant donné le résultat sur les prises de décisions face aux autorités françaises , c’est peut-être préférable. Bref, un grand classique de l’humour anglais et que beaucoup de navigateurs connaissent et sur les pontons quand vous parlez de Farley Mowat vous trouvez toujours quelqu’un pour raconter un passage qui l’a fait éclater de rire.

Une petite réserve cependant, les procédés d’humour sont répétitifs et on se lasse parfois de retrouver les mêmes ressorts comiques , de plus, je pense que la traduction n’est pas excellente. Heureux ceux qui peuvent le lire en anglais.

Citations

quelques exemples de vocabulaire qu’il m’a fallu rechercher

Je tossais péniblement dans leur sillage
Un maître-bau
Son pont était un flush-deck
Deux écubiers
Taquiner la morue à la dandinette
Son petit runabot
Des glènes de filin
Un loch breveté
Des cadènes pour les haubans…

Exemple d’humour

Pour des raisons trop longues à expliquer , ce rivage s’appelle la « côte sud « , peut-être parce qu’il se trouve au sud de Saint-Jean et parce que Saint-Jean prétend être le centre de l’univers.

 Pour tous ceux que l’expérience de la mer à marquer même si c’était pendant la guerre !

Durant la guerre, il a servi sur une vedette lance-torpilles ainsi que sur diverses autres petites unités d’un confort très relatif. La paix revenue, il a repris la monotone vie des gens d’affaires, mais son âme est restée sur la passerelle d’une vedette. Il continue , en imagination, de cingler à travers les grises étendues de l’Atlantique, ses pièces crachant le feu sur les spectres des sous-marins allemands qui tentent désespérément d’échapper à leur destin.

Exemple de recette à faire frémir

Le sreech est une boisson spécifiquement terre-neuvienne . Autrefois on la fabriquait en versant de l’eau bouillante dans les tonneaux de rhum vides afin de dissoudre les particules rhumiques résiduelles dont le bois restait imprégné . On ajoutait alors au liquide noirâtre ainsi obtenu des mélanges et des moûts. On faisait fermenter cette mixture durant le temps nécessaire avant de la distiller . Parfois , on procédait au vieillissement du produit en y laissant macérer pendant quelques jours une carotte de tabac à chiquer bien noire.
Les modes ont changé depuis et le sreech est aujourd’hui un tord-boyaux tout à fait différent……dans l’état quasi gazeux dû à l’addition d’eau chaude , le transfert de l’alcool au réseau sanguin est instantané . On en perd très peu dans le tube digestif.

 Les principes à connaître avant d’aller naviguer à Terre-Neuve

  • Dès qu’une bouteille est sur la table, elle doit être débouchée . Ceci « pour laisser entrer l’air dedans et chasser les vapeurs noires ».

  • Le second est qu’une bouteille débouchée ne doit jamais être rebouchée car, selon la croyance, « le contenu se gâterait ». Aucune bouteille de rhum ne s’est jamais gâtée à Terre-Neuve , mais aucune n’ayant jamais été rebouchée, il n’y a donc aucun moyen de vérifier l’exactitude de cette croyance .

  • Le troisième et dernier principe est qu’une bouteille ouverte doit être bue aussi vite que possible »avant que tout le bon ne s’évapore ».

On en parle

Sur un blog de Voyages à la voile (of course..) biblio de bord.

http://extranet.editis.com/it-yonixweb/IMAGES/ESL/P3/9782365690447.JPG

Traduit de l’espagnol par Catalina SALAZAR

 

3
Ouf j’ai fini ! J’ai traîné ce livre pendant 10 jours en cherchant pourquoi Cathulu et Clara avaient été aussi enthousiastes, c’est ce qui m’a permis, d’ailleurs,d’aller jusqu’au bout. Même la fin est décevante, évidemment c’est au lecteur de l’imaginer !

Les hypocondriaques me font rire d’habitude mais celui-là m’a ennuyée , on ne sait absolument pas pourquoi il est tueur et pourquoi il doit tuer sa victime. On a une pâle explication à la fin, une sombre histoire d’héritage. L ‘important n’est pas là , mais dans la description de toutes les maladies du tueur.

On sourit parfois (heureusement !) , mais 230 pages sur les maladie imaginaires, les siennes, ou celles des hommes illustres, c’est terriblement ennuyeux. J ‘ai souri à la description de sa grossesse nerveuse et je veux bien croire que c’est très rare chez l’homme ! C’est compliqué de tuer un homme quand on louche, quand on est atteint de sommeils subits à n’importe quel moment de la journée, de crispations des doigts au moment de tirer…

Contrairement à Clara, j’ai trouvé ce roman très répétitif et puis même traité sous le ton de l’humour j’ai fini par ne plus supporter les descriptions des maladies. On sait par avance qu’il ne parviendra pas à tuer sa cible, le seul intérêt c’est de savoir quelle nouvelle maladie va l’en empêcher. Cela ne m’a pas suffit pour trouver de l’intérêt à cette longue élucubration sur toutes les pathologies que l’on peut s’inventer aujourd’hui.

Citations

 Genre de statistiques absurdes mais drôles

Selon le Département des Risques de l’université de l’Iowa, il y a 700 000 médecins en activité aux États-Unis et il meurt 120 000 personnes par an pour des raisons dérivées d’une mauvaise pratique médicale. Cela équivaut à une moyenne de 0,171 mort par médecin. Par ailleurs , 80 millions d’Américains possèdent une arme à feu et 1500 personnes meurent chaque année d’un accident lié à ces mêmes armes a feu . Ce qui donne une moyenne de 0,0000188 mort accidentel par armes. Par conséquent , si l’on en croit les statistiques,nous devrions en conclure qu’un médecin est 9000 fois plus dangereux qu’une arme à feu, conclusion sans doute exagérée. 

 Conseils pour être un bon tueur

Ne tue jamais sous l’emprise de la colère,même pas les gens qui t’énervent dans le métro , dans les bureaux de l’administration publique ou à la mercerie , même si l’on te méprise en raison de ton physique différent, de ta façon de te déplacer et de t habiller , de tes coutumes taciturnes , de ton âme sensible et mélancolique et, parfois aussi, de ta maladresse au tir.

On comprend son médecin

Le dernier médecin de famille que j’ai appelé lors d’une attaque de goutte en pleine nuit , avec le gros doigt du pied droit et les genoux enflés , m’a dit à l’aitre bout du fil :
– Bon Dieu, vous voulez bien arrêter de téléphoner à n’importe quelle heure, monsieur ? Je vais vous donner un autre numéro. Notez le : 901 242 626. C’est bon ? Vous l’avez ? Bien , c’est celui d’une entreprise de pompes funèbres. Ils s’occuperont mieux de vous que moi.

On en parle

Je n’ai trouvé que des avis positifs, je suis visiblement la seule à m’être ennuyée ! Outre Clara et Cathulu le blog de Moon

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51MSF3GW2VL._SL500_AA300_.jpg

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christiane et Da id ELLIS

4
Et voilà, mon voyage est terminé, je suis de retour d’une Australie si bien racontée par Bill Bryson, que cela va me préserver d’un trop long vol vers ce pays qui m’a toujours attiré. Comme toujours avec un humour qui n’appartient qu’à lui et un sérieux dans ce qu’il veut nous faire comprendre, Bill Bryson explique que l’Australie est un pays continent si vaste et si varié que chacun d’entre nous peut y trouver des merveilles inoubliables.

Ce qui m’a frappée à la lecture de ce livre c’est à quel point je savais peu de choses sur l’Australie. Mais je ne suis visiblement pas la seule comme nous le dit Bill Bryson c ‘est peut-être parce que

Ce pays ne connaît pas de coups d’État, n’épuise pas ses réserves de poissons, n’arme pas d’horrible despotes, ne pratique pas la culture de la drogue de façon indécente. Bref, c’est un pays qui ne joue pas les gros bras et ne fait pas sentir sa puissance d’une manière provocante et déplacée. Un pays stable, pacifique et correct. Un pays qui n’a pas besoin d’être surveillé du coin de l’oeil, ce qui fait qu’on ne le regarde même plus.

J’ai beaucoup aimé les descriptions des petits musées qui sont souvent plus intéressants qu’il ne le pensait de prime abord. Le danger de la faune m’a fait irrésistiblement penser au « Koala tueur » je m’attendais que Bill Bryson cite Kenneth COOK car ils ont le même humour quand ils décrivent les dangers de la gent animale australienne. Pendant toute la lecture, je me demandais comment (et quand) il allait parler des Aborigènes, il le fait à la fin mais hélas on sent bien qu’il n’ a discuté avec aucun d’entre eux. Je trouve que ça manque.

Alors si vous voulez qu’on vous raconte une nature absolument superbe, désertique ou luxuriante, rencontrer des gens « cool et sympa » , avaler des kilomètres sous une chaleur étouffante, vous faire peur avec des requins, des araignées, des méduses des serpents ou tout autre insecte, n’hésitez pas prenez le temps de lire « nos voisins du dessous »

Citations

Les musiques d’ambiance

Le fond sonore, je le remarquai avec un certain intérêt , avait évolué et on était passé de « pot-pourri de vos vieilles comédies musicales favorites » à  » Jour de fête à la maison de retraite ».

 Pour décomplexer à jamais ceux qui ont peur de ronfler

Je dors comme si on m’avait injecté une dose de cheval d’un relaxant musculaire des plus puissant.
Mes jambes s’écartent d’une manière grotesque. Mes mains retombent au niveau du plancher. Tous mes accessoires internes – langue , glotte, gaz intestinaux – décident d’aller faire un tour à l’extérieur. De temps en temps, comme un jouet ridicule, ma tête dodeline vers l’avant et déverse sur mes genoux un demi-litre de salive visqueuse , avant de repartir en arrière pour refaire le plein avec des borborygmes de chasse d’eau qui se remplit. Et je ronfle de façon bruyante, indécente, comme des personnages de dessins animés dont les lèvres exagérément élastique émettent de gros nuages de vapeur.

 Les charmes de l’Australie

En fait, je pense qu’il est tout simplement impossible de répertorier en une seule vie l’intégralité des dangers qui vous guettent dans le moindre buisson d’acacia ou la moindre flaque d’eau de cette contrée si étonnamment riche en espèces aux crocs venimeux ou acérés

 Les araignées

Personne n’a pu m’ expliquer, incidemment , pourquoi ces bestioles sont d’une toxicité aussi phénoménale. Car posséder assez de venin pour tuer un cheval, alors qu’il ne s’agit que de capturer des mouches, me paraît un cas flagrant de gaspillage de ressources naturelles. Mais au moins les araignées sont-elles sûres que les gens s’écarteront sur leur passage.

Les serpents

la plupart des serpents ne vous feront aucun mal . Si vous vous trouvez dans le bush face à l’un d’eux, arrêtez-vous net et laissez-le passer tranquillement sur vos chaussures. Personnellement, au palmarès des « conseils les moins susceptibles d’être suivis » j’accorde le premier prix à celui-là.

 Toujours le même talent a nous raconter avec humour les aventuriers qui ont sillonné l’Australie au 19e siècle

On choisit comme chef un officier de police irlandais , un certain Robert O’Hara Burke, qui de sa vie n’avait jamais mis les pieds dans l’outback, qui était réputé se même à Dublin et qui ne connaissait rien au monde de la science ou de l’exploration. Le topographe serait William John Wills , dont les principales qualifications semblent avoir été une origine très respectable et son désir de partir là-bas. Un des atouts les plus remarquables de ces deux gentlemen étaient un visage orné d’un système pileux exceptionnel.

Un petit clin d’œil à la Française que je suis

 Si La Pérouse avait été plus rapide, il aurait pu proclamer l’Australie terre française et épargner à ce pays deux cents ans de cuisine britannique.

 À propos du peuplement de l’Australie

 À la fin du XVIIIe siècle , les textes de loi britanniques offraient une longue liste de crimes passibles de la peine capitale. On pouvait être pendu pour deux cents délits comprenant, notamment, le crime impardonnable de « se faire passer pour un Egyptien ».

 Le paragraphe sur le cricket

Après des années d’études patientes et laborieuses (avec le cricket il ne peut en être autrement) , j’en suis arrivé à la conclusion que ce jeu gagnerait beaucoup à l’introduction de quelques chariots de golf. Ceux qui prétendent que les Anglais ont inventé le cricket uniquement pour rendre intéressante et palpitante toute autre forme d’activité humaine ont tort. Loin de moi l’idée de dénigrer un sport qui fait le bonheur de millions de gens – dont certains arrivent même à garder les yeux ouverts pendant les matchs- mais, franchement, c’est un jeu bizarre. C’est le seul sport qui inclut une pause pour le thé. C’est le seul sport qui porte le même nom qu’un insecte. C’est le seul sport où les spectateurs brûlent autant de calories que les joueurs ( et même plus , s’ils sont un brin enthousiaste). C’est la seule activité de type compétitif- mis à part les concours de boulangers- où les acteurs s’habillent tout en blanc le matin et se retrouvent aussi immaculés en fin de journée.

Encore le cricket

Suivre deux journalistes sportifs commentant une rencontre de cricket à la radio, c’est comme écouter deux pêcheurs assis dans une barque un jour où le poisson ne mord pas.

 Une bonne blague australienne

Un homme arrive à la finale de la coupe de football australien à Melbourne et constate avec surprise que le siège à côté de lui est vacant. Or généralement, tous les billets de finale sont vendus des mois à l’avance et il ne reste jamais le moindre place libre. L’homme s’étonne donc.
– excusez-moi dit-il à son voisin , mais comment se fait-il que cette place soit inoccupée ?
– c’est la place de ma femme, réplique celui-ci, un peu morose. Malheureusement elle est décédée.
– Mais c’est affreux ! Je suis terriblement navré !
– Ouais. Elle n’a jamais raté un match de sa vie.
– Vous auriez pu proposer sa place à un ami ou a l’un de vos parents ?
– Impossible :ils sont tous à l’enterrement.

J’aime cette remarque à propos des voyages au bout de la terre

Ma promenade m’a conduit devant des magasins au luxe tapageur – Prada,Hermès, Ralph Lauren. Impeccable. Mais pas très intéressant. Je n’avais pas parcouru treize mille kilomètres pour contempler des serviettes de bain signées Ralph Lauren.

On en parle

Chez Keisha et chez Urbanik (que je ne connaissais pas)

Voulez vous écouter Mathilda et essayer avec les paroles de Bill Bryson légèrement imbibé à la bière locale

Oubliant que les cuillères avaient été inventées, 
Le Swagman immergea son zizi dans le thé
Et il soupira en voyant l’objet bouillir
« C’est pas demain que j’aurais du plaisir ! »