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 Traduit de l’anglais par Georges-Michel Sarotte d’après la traduction du Farsi par Sara KHALILI

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Reportez-vous vite au lien que j’ai mis à la fin de mon texte. J’aurais adoré être d’accord avec Keisha. Comme elle, j’ai ri à certains passages et j’ai apprécié l’humour terrible de cet écrivain qui raconte les pires horreurs d’un ton détaché.

Mais je me suis complètement perdue dans son récit. Je voulais lire assez vite car ce livre est proposé au club et il faut essayer de ne pas garder les livres trop longtemps. Cela explique peut-être que je n’ai pas eu le temps de me familiariser avec les méandres du récit. À la fin je ne savais plus qui était réel et qui était imaginaire, en plus les procédés sont répétitifs et finissent par émousser le sens critique du lecteur.

Sans cesse, l’auteur s’adresse à nous en disant

« posez moi la question… Demandez-moi maintenant… »

Je voulais de toutes mes forces aimer ce roman qui dénonce la censure et la violence faite aux femmes et à tous ceux qui s’oppose à l’islam en Iran. Mais les différents récits qui se croisent m’ont perdu en route. Je l’ai fini en le lisant en diagonale et sans vraiment m’y intéresser.Je suis contente de voir que d’autres ont su apprécier ce roman. Je me demande si la traduction n’est pas pour beaucoup dans ma difficulté. Voilà un livre écrit en farsi traduit en anglais pour des lecteurs américains. Et cette version là qui est traduite en français.

Citations

Cette nouvelle constitution autorise l’impression et la publication de tout livre et journal et interdit formellement la censure et tout examen préalable. Malheureusement, cependant, notre constitution ne signale pas que ces livres et autres publications ont le droit de sortir librement de l’imprimerie.

 

Peut-être ne me croirez-vous pas, mais c’est un fait qu’un grand nombre des romans de Danielle Steel ont été traduits en farsi et, comme leurs imitations iraniennes, sont réimprimées des dizaines de fois et avec de forts tirages. J’adorerais rencontrer Danielle Steel un de ces jours et lui demander tout à trac : qu’avez-vous fait pour que M. Petrovitch accorde si généreusement la permission de quitter l’imprimerie, après avoir, il va s’en dire effacer les scènes des baisers ?

 

 Au cours de notre histoire vieille de plusieurs millénaires, nous les Iraniens avons toujours cherché à rendre possible l’impossible. Pendant une certaine période où la censure imposée aux films et aux programmes de télévision était la plus sévère, le censeur chargé de visionner les programmes de la 3, chaîne gouvernemental était aveugle.

On en parle

En lisant en voyageant

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La quatrième de couverture vous le dit, le style de Saphia Azzedine « virevoltant est irrésistible ». C’est vrai, ce petit roman est un bon moment de drôlerie dans la droite file des « intouchables » il montre qu’une certaine forme d’énergie vient de la banlieue qui ne s’embarrasse pas des codes pour réussir. Dans le genre : « il n’y a que ton énergie pour te sortir de la médiocrité », les adolescents des banlieues n’ont pas beaucoup le choix : ils doivent tout donner pour s’en sortir.

Paul, finalement a cette chance d’avoir un père affectueux et présent, bien sûr il fait des ménages mais il aime son fils et c’est réciproque alors peu importe finalement que Polo n’arrive pas à l’admirer. Bien sûr ce n’est pas un « grand » roman mais en plein mois de novembre avec ces journées qui se terminent à 5 heures et les informations toujours aussi réjouissantes, rire ça fait du bien. Et Saphia Azzedine a ce talent faire rire de tout ou presque.

Citations

J’apprenais qu’un homme pouvait prendre quatre cents pages pour dire à une femme qu’il l’aime. Quatre cents pages avant le premier baiser, trois cents avant une caresse, deux cents pour oser la regarder, cent pour se l’avouer. À l’heure où on envoie des textos quand on a envie de baiser, je trouvais ça prodigieux, vertigineux, fou, démesuré, extravagant, insensé, grandiose…..

Je trimballe le chariot de produits jusque dans les toilettes hommes et il me vient une drôle de pensée en voyant ce qui m’attend. Je me dis qu’un homme a beau employer des mots dédaigneux, arrogants, supérieurs et transcendants, il ne sait toujours pas viser dans le trou.

Parfois on regarde les infos le soir sur la une et mon père commente chaque nouvelle. Comme tous les gens qui n’ont pas d’avis, il la ramène sans cesse sur des sujets trop grands pour lui.

Ma mère est une fan du fait divers sanglant. « un homme achève sa femme à la hache et dévore son foie avec des aromates. »

Elle n’est jamais rassasiée, toujours en manque d’émotion. Car un pédophile qui viole un enfant ça l’émeut aux larmes. Heureusement, il y a de nouveaux cas tous les jours. Il y a de quoi faire avec les pédophiles.

Elle ne méritait pas mieux, elle n’avait qu’à pas croire un homme marié. Ce sont les plus grands menteurs de la galaxie, tout le monde le sait. Ils n’ont pas le choix, ils sont mariés.

De toute façon, les gros bolides c’est bien connu c’est pour les cons. Le bruit du moteur sert souvent à camoufler le courant d’air qu’ils ont dans la tête

– Oui. Mais, j’veux dire, quand t’es blond tu veux être brun, et quand t’es brun, tu veux être blond.
– c’est vrai…
– Et c’est pareil pour un tas d’autre choses hein ! L’être humain, il sera jamais content. Il veut toujours le contraire de qu’est-ce qu’il a.
– Sauf quand on est riche et beau, on veut rarement devenir pauvre et moche.

C’est exactement ce que je déteste chez l’être humain en général et chez mon père en particulier. Cette obscène habitude de tout rapporter au cul, pour faire une blague quoi…. ça va graduellement : plus c’est graveleux, plus ça glousse vicieusement. C’est culturel, on parle de cul pour un oui ou pour un non, ça va de pair avec l’arriération de ma populace. Mon oncle, cousins et grand pères font la même chose le dimanche et moi ça me donne la nausée.

Fêter un mariage c’est aussi con que de fêter une entrée en guerre. Comme si on voulait faire passer la pilule avec de la crème chantilly histoire que l’enculade soit moins vive.

On en parle

Chez lo

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Je conseille ce livre à tous les parents et grand parents d’enfants entre 4 et 8 ans. Je ne l’ai pas encore testé avec mes petits fils, dès que j’aurai leur opinion je la mettrai sur mon blog. En attendant je dois dire que je me suis régalée à la fois grâce au dessin, délicieusement rétro , un peu naïf, et aussi grâce au texte qui n’a presque pas vieilli.

Citation

Moi, si j’étais grand, je serai complètement différent, et je serais toujours content. Pour commencer, je serais content de pouvoir faire tout ce que je veux…

J’attraperais les mouches à la main. À condition, bien sur, d’avoir pris des cours d’attrape-mouches.

On en parle

Tu l’as lu (tucru)

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Cela devrait être facile d’écrire sur ce livre que j’ai adoré. Mais voilà, j’ai été si émue que j’ai peur de rater mon billet, d’être trop dans l’émotion et de ne pas savoir faire partager mon plaisir de lecture. C’est la première fois qu’un livre me fait pleurer ? Rire toute seule en lisant un livre, ça m’arrive souvent, pleurer jamais.

À l’évocation de la mort de sa grand-mère mes larmes sont sorties sans que je puisse les arrêter. Evidemment d’autres morts en sont la cause ! Assez parlé de moi, revenons donc à David Foenkinos, j’avais adoré La délicatesse, pour son humour et son style. On retrouve ces deux qualités dans les souvenirs.La scène où le narrateur se décide à présenter sa compagne pour annoncer le mariage à ses parents alors que ceux-ci sont persuadés qu’ils viennent parce que leur fils a enfin compris qu’ils allaient divorcer est d’un tragi comique irrésistible. Les petites remarques rapides comme par exemple, le nom donné aux cliniques où l’on soigne les dépressifs, Camille Claudel et Van Gogh qui ne sont quand même pas des modèles d’équilibre mental m’ont fait sourire. Les souvenirs qu’il invente aux personnages, célèbres ou non, qu’il fait vivre dans son roman, m’ont également beaucoup amusée.

Mais pour moi, l’essentiel du roman, c’est la réflexion sur le vieillissement, et l’amour du narrateur pour ses grand parents. Sa grand-mère ne se sent pas bien en maison de retraite, elle est très émouvante et on comprend sa fugue vers son enfance, vers cette petite fille qu’elle a été et qui à cause de la faillite financière de ses parents a quitté l’école en CE2. Elle m’a bouleversée et il faut un vrai talent d’écrivain pour faire partager la force de ses émotions. Ses relations avec ses parents évoluent au fil des pages, et gagne en profondeur par contre je n’ai pas bien compris pourquoi son couple ne résiste pas à l’usure du temps.

Un beau livre qui permet de réfléchir en souriant aux liens familiaux.

Citations

On cherche toujours des raisons à l’étroitesse affective de nos parents. On cherche toujours des raisons au manque d’amour qui nous ronge. Parfois il n’y a simplement rien dire.

Il y avait aussi un tableau avec une vache. Le tableau devait être un pensionnaire et on l’exposait pour lui faire plaisir. Après renseignement, non, personne ne savait qui avait peint cette horreur, ni pourquoi elle était pendue là. On ne souciait pas de l’esthétique. Mon dégoût pour ce tableau allait pourtant provoquer chez moi une étrange réaction : à chacune de mes visites, je ne pourrai faire autrement que de m’arrêter devant pour le contempler. Cette vache faisait maintenant partie de ma vie. Elle serait pour toujours le symbole de la laideur. Ce n’est pas rien d’avoir ainsi un accès à la laideur, comme point de mire à l’horizon vers lequel il ne faut surtout pas aller. Cette vache là je passerai ma vie à la fuir.

 

La vie avançait pour les autres, me laissant toujours sur le côté, et je demeurais bloqué dans l’âge des choses immobiles. Ma vie sexuelle ressemblait à un film suédois. Parfois même sans les sous-titres.

 

Que veulent les vieux ? Ils s’isolent lentement, sur ce chemin qui les conduit à la blancheur. Tout ce qui fait la matière des conversations disparaît. Et on est là, comme des veilleurs de chagrin.

 

J’ai souvent entendu dire qu’un véritable ami c’est quelqu’un qu’on peut appeler en pleine nuit quand on se retrouve avec un cadavre sur les bras. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours aimé cette idée. Il y a des gens qui passent leur temps à se demander ce qu’ils feraient s’ils gagnaient au Loto, moi je me demande qui j’appellerai le jour ou je devrai me débarrasser d’un corps (car il est très peu probable que je gagne un jour au Loto) je parcours la liste de mes amis, et j’hésite. Je pèse le pour et le contre d’une lâcheté éventuelle. Et puis, je me rends compte que le choix est plus complexe que prévu : aimer un ami. C’est aussi éviter de l’impliquer dans une histoire aussi sordide que risquée.

 

Mon père a trouvé une place de stationnement rapidement, et comme toujours cela le mit en joie. Je pense qu’on pourrait positionner le fait de se garer facilement dans le trio de son panthéon du bonheur. Quelque part, c’est si symbolique : mon père a toujours voulu avoir une vie rangée. Je critique cet enthousiasme de la place de parking, mais après tout chacun fait comme il peut pour se réjouir.

On en parle

 Minou a lu

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Première fois que je parle de navet, mais vraiment là je ne sais pas quoi dire pour sauver le film. C’est lourd, la musique pour club du troisième âge. L’histoire n’est pas intéressante et les anglais gentils sans humour c’est ennuyeux. Un homme ne veut pas passer la main pour son théâtre et on apprend qu’il a été amoureux autrefois d’Alma Cogan une chanteuse.

Tous, nous nous sommes ennuyés mais nous ne sommes pas sortis avant la fin car techniquement le film est bien fait, enfin un petit compliment ! Pour moi un film à oublier très vite.

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La moitié de la salle est partie, le quart de l’autre moitié dormait. On s’ennuie ferme dans les familles bourgeoises d’Angleterre, autant sans doute que nous à ce film. En plus la copie n’était pas très bonne et tout est filmé en éclairage réel, c’est-à-dire avec des lampes de 50 Watt au maximum, j’ai entendu un moment mon voisin soupirer « vive le néon » !

Heureusement parfois on va dehors et la lumière éclaire enfin la péllicule, les îles Scilly sont enchanteresses et mon même voisin a commencé à s’intéresser : il recherchait où il pourrait bien mouiller son bateau. La scène du restaurant est un bon moment, et il y a quelques bonnes idées , mais pour moi pas de film…

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5
Sans hésitation cinq coquillages à ce pur moment d’émotion. Pourtant la copie était mauvaise, pourtant mes amis Armelle et Patrice ont émis des réserves, ils ont trouvé ce film un peu simpliste et l’attitude de la petite Lou peu crédible. J’ai, au contraire trouvé, que le côté cas social « cassosse » est traité de façon délicate et peu vue au cinéma. La mère a eu ses enfants trop jeunes et leur en veut de ne pas pouvoir mener sa vie de femme, mais ce n’est pas pour autant une mauvaise mère. Son aînée Lou va accepter que son grand père, atteint d’un débit d’Alzheimer, la confonde avec sa femme pour pouvoir fuir sa famille ou rien ne va bien.

Le jeu des enfants est remarquable et John Hurt en grand père qui perd la boule est superbe. Tout est délicat dans ce film, les images sont belles les personnages crédibles pas de « happy end » mais une fin normale : un retour vers sa mère et sa vie, en espérant que Lou garde en elle son envie d’ailleurs et qu’elle fasse ce qu’il faut pour le réaliser.

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3
Un film avec de très bonnes idées, et aussi, un film où on ne s’ennuie pas. Les deux acteurs principaux sont beaux et jouent très bien, mais… Le film n’est pas passionnant : lLe sujet : une maladie atteint tous les hommes de la planète et l’humanité perd peu à peu les sens. L’odorat, le goût, l’audition, finalement la vue…

Avant chaque perte d’un des sens les hommes sont atteint d’une forme particulière d’absolue : absolue tristesse, absolue fringale, absolue colère, absolue envie d’aimer. J’ai beaucoup aimé la force d’adaptation des hommes. Tant que la vie est possible ils s’aiment et s’adaptent. Et même les cuisiniers arrivent à faire des plats pour des gens qui ont perdu le goût.

Tout ce que je dis pourrait faire croire à un excellent film, pas complètement. Il y a un bon sujet mais le film ne prend pas et ne raconte finalement pas grand-chose.

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Quel plaisir et quelle émotion de retrouver Shane Meadows ! Précipitez vous pour aller voir ce film dès qu’il sortira en salle, c’est absolument génial. Les personnages de « This is England » ont grandi mais ont toujours autant de problèmes.

L’humanité et la délicatesse avec laquelle sont montrés les rapports humains dans un monde de personnages complètement déjantés est une réussite absolue. On rit, on pleure, on est ému. On est parfois dans la farce absolue, dans l’humour, et j’ai rarement été aussi bouleversée par un film. Il y a une scène de violence à la fin, mais une violence justifiée et complètement normale par rapport à ce qu’ont vécu les deux jeunes femmes.

Les acteurs sont remarquables avec des dégaines complètement improbables. Quel génie, ils ont les Anglais pour ce genre de films.

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Je suis sortie très en colère de ce film. Je ne dis pas que le film est mal fait mais je le trouve manipulateur et malhonnête sur un sujet où je ne peux pas l’accepter. Les adolescents qui tuent dans les lycées existent, les parents de ses enfants existent aussi. Si on veut faire un travail sur le sujet on va les voir et on discute avec eux. Ici la romancière construit une histoire, autour d’une mère qui cherche à travers tout ce qu’elle a mal fait et qui amène son enfant à devenir un tueur.

C’est exactement l’inverse de tout ce qu’on a lu sur ce sujet. La mère savait dès l’enfance que son fils était un manipulateur. Et bonjour pour la culpabilité des femmes : que toutes celles qui n’acceptent pas leur gros ventre, celles qui sont déprimées après la naissance, celle qui sont exténuées par les cris du bébé, celles qui n’arrivent pas à jouer avec leur bébé… toutes celles-là, dis-je, doivent faire bien attention de ne pas abriter dans leur foyer un monstre terrifiant. Et bien non, tout ce qu’on a pu lire, c’est que l’horreur du passage à l’acte chez l’adolescent n’est pas précédée par une enfance particulière. Ce serait vraiment trop facile si c’était comme ça !

Bref je ne juge pas le film mais le propos du film. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas comme ça. Et tous les parents qui ont connu les souffrances de l’adolescence le savent bien : suicide, anorexie, délinquance ou plus grave meurtre n’ont pas, pour autant, élevé des monstres.