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Sur la couverture, c’est écrit « Thriller », on peut donc s’attendre à de l’horreur, du sang de la peur de l’angoisse. C’est plus subtil que ça, on y retrouve toutes les failles de notre monde avec une petite pointe d’exagération, ce qui rend alors le tout absolument insupportable. Ce roman est dérangeant, également, car c’est une attaque en règle contre la génération des « baby-boomers » tellement égoïste, et c’est ma génération ! Je donne un exemple des procédés utilisés. Dans ma région, les paysans produisent les ¾ des choux-fleurs pour toucher la prime européenne à la destruction des légumes non vendus.

On peut se demander pourquoi ils continuent à produire des choux-fleurs que personne ne mange, mais bon c’est comme ça ! Dans le roman c’est la production animale qui subit le sort des choux-fleurs bretons. Les trains transportant des carcasses avariées dégagent des odeurs peu ragoutantes, avant d’arriver à destination où elles seront transformées en ciment. Tiens, tiens on a déjà vécu ça non ?

Inquiétant ! C’est la même compagnie qui s’occupe du train des « baby-boomers ». Plus le train avance, plus se dévoilent les turpitudes des uns et des autres, des pans entiers de l’économie de la société de profit du culte de la jeunesse sont passés au crible de la critique du romancier, évidemment, on doute de plus en plus du paradis promis à l’arrivée des voyageurs de l’eternity-express.

Peut-on avoir de la compassion pour ces soixantenaires du train, eux qui n’ont connu qu’une vie facile, et qui n’ont recherché que le plaisir à tout prix ? Pour l’auteur certainement pas, ils ont eu tout faux, ils laisseront après eux une planète dévastée. Ce n’est franchement pas un roman qui remonte le moral, quand je pense que l’an dernier j’étais dans « le cercle littéraire des mangeurs d’épluchures de patates  » ou « La tombe du mec d’à côté  », les étés se suivent et ne se ressemblent guère. Sauf pour la pluie fidèle au rendez-vous !

Citations

Comme toujours pour mobiliser les masses, il avait suffi d’une grande peur et d’un grand mensonge. Pour lancer l’Eternity rush, on avait fait donner la mer des peurs – celle de la mort- et le plus antique des mensonges- celui de la jeunesse éternelle.

 

 Du fait de leur abandon, ces moribonds étaient de véritables mines d’or et les mois qui leur restaient à vivre se transformaient en calvaire médical.

 

Comme tous tes distingués confrères. Vous vous rêvez docteurs en vie éternelle, vous finirez ingénieurs en mort douce.