Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Adélaïde Pralon.

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Il est des livres qui touchent profondément alors qu’ils se veulent légers. Ce sont sans aucun doute mes livres préférés. « Les fiancé d’Odessa » raconte les difficultés d’une femme belle et intelligente qui veut sortir à tout prix de son pays où la vie est trop difficile. Du côté anecdotique, il y a une histoire d’amour très compliquée : son cœur et son corps palpitent pour le chef de la mafia locale, son patron David est loin de la laisser indifférente, et elle épousera Tristan, l’Américain homme d’entretien dans une école, qui lui a permis de fuir Odessa.

La situation décrite à Odessa date des années 90, c’est la misère et la corruption généralisée. Mais pour autant, l’Ukraine est un pays de culture et ne ressemble pas à l’idée que s’en font les Américains de base représentés par Tristan et ses amis. L’écrivaine décrit avec une grande finesse la contradiction entre l’attachement à Odessa et l’aspiration à un ailleurs : « le fameux rêve américain ». Autant si ce rêve est fondé sur une volonté d’entreprendre, il peut, sans doute devenir réalité, mais s’il est fondé sur un mariage, les dés sont immédiatement pipés. On pense au film « je vous trouve très beau » d’Isabelle Mergault avec Michel Blanc, moins le Happy end.

Janet Skeslien Charles, a vécu à Odessa et elle parle le russe. Elle a connu le travail à plein temps pour 25 dollars par mois, et elle a côtoyé, ces belles jeunes femmes ukrainiennes prêtes à tout pour vivre autre chose qu’un quotidien sans futur possible. Pour une fois, quelqu’un se donne la peine de mettre en scène ce désir de partir tout en maniant l’humour , car je le redis c’est un roman drôle plein de scènes qui font sourire. C’était encore plus simple pour cette écrivaine de décrire la déception de ces femmes une fois arrivées aux USA , évidemment le rêve américain ne correspond pas à celui d’une femme cultivée qui rêve d’épanouissement personnel et culturel. L homme qui est venu les chercher de si loin, et qui a dépensé tant d’argent pour cela, est d’abord venu chercher une femme soumise qui sera reconnaissante de la bonne action qu’il a faite pour elle.

Je sais que le ton sérieux de mon billet ne correspond pas à l’ambiance du livre, alors comme Keisha, Aifelle, et bien d’autres.. lisez le car en plus vous amuserez.

Citations

Humour

Les hommes ukrainiens sont souvent paresseux, alcooliques et violents…

– Pourquoi refuser de sortir avec un beau jeune homme ?

– Tu veux dire le roi de l’escroquerie, un chef de la mafia et sûrement aussi un assassin ?

– Personne n’est parfait. Au moins, il ne fume pas. »

L’embauche en Ukraine d’une secrétaire par un patron étranger

Insinuait-il que j’étais embauchée ? Il m avait fait alors un clin d’œil avant d’ajouter :

– Bien sûr, coucher avec moi reste l’aspect le plus agréable du travail !

La vie sous le régime soviétique

En théorie, le régime dispensait des soins médicaux gratuits. En réalité, les choses étaient légèrement différentes. Pas de cadeau, pas de traitement. Pas de présent, pas d’avenir.

 Scène qui en dit long sur la pauvreté dans les années 90

Quatre soldats décharnés, qui ne devaient pas avoir plus de dix neuf ans, vêtus d’uniformes gris trois fois trop grands, s’approchèrent de nous.

– S’il vous plaît, rien qu’un morceau de pain.

Je vidai mon stock de bonbons et de pommes. J’en avais toujours sur moi parce qu’à Odessa, il fallait toujours avoir de quoi surmonter les barrières. J’appelais ça la redevance, Jane la corruption. Mais elle apprit bien vite qu’une boîte de chocolat ouvrait les portes plus facilement qu un long débat.

– Merci, Mademoiselle !

Les Israéliens étaient choqués. Je leur expliquai que tous les jeunes hommes, sauf ceux qui payaient très cher pour être déclarés « médicalement inaptes », étaient appelés sous les drapeaux. Malheureusement, l’armée n’arrivait pas à nourrir ses recrues. La pauvreté était un vrai problème.

 Les motivations des femmes dans les agences en Ukraine

Elles étaient convaincues que les Américains étaient plus riches, plus gentils que les hommes d’ici et supérieurs dans tous les domaines. Il fallait le reconnaître, nos machos infidèles, fainéants et alcooliques ne soutenaient pas la comparaison.

 Premières impressions à propos de l’Amérique

J’aimais l’Amérique. Ses rues larges et propres. Ses grandes maisons en bois érigées au milieu d’irréprochables pelouses vertes. Les variétés des produits d’entretien. J’aimais vivre dans un pays où personne ne volait les ampoules électriques des couloirs, où les ascenseurs ne sentaient pas l’urine, où la poussière ne couvrait ni mes chaussures, ni les rues, ni les trottoirs, ni les immeubles.

 

En Amérique, les habitations étaient individuelles. Les habitants aussi. Tout était personnalisé. Même les plaques d’immatriculation portaient des messages allant de Vive Les Pakers sur une jeep, à Merci Papa sur un cabriolet rouge. Les Américains n’avaient pas tous les cœur sur la main, mais ils portaient tous leur logos sur le cœur. Nike.Coke.Pepsi . Le drapeau flottait partout, sur les pulls, sur les voitures, devant les maisons et dans les lieux publics. A Odessa, personne n’aurait jamais porté le drapeau ukrainien. Jamais de la vie.

Propos d’accueil de la famille de son mari

 Tu as de la chance de passer si facilement de la misère à la richesse, dit-elle. Toutes les femmes de ton pays rêvent de vivre aux Etats-Unis. J’espère que tu n’oublieras pas ce que cette famille a fait pour toi.

 

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