Livre reçu dans le cadre « de masse critique »
et offert par les éditions du Seuil.
Ce roman nous plonge dans l’intimité de Staline ce tyran tortionnaire du 20° siècle qui inspire davantage les écrivains que son sinistre compère Hitler. Je dois à ce roman la découverte d’une atrocité communiste dont je n’avais pas encore entendu parler.
En 1933, on a débarqué en Sibérie dans l ‘île de Nazino 6000 personnes sans aucun moyen de survie. On a appelé cet endroit, l’île aux cannibales car les détenus finiront par s’entre-dévorer. 2000 survivront et seront envoyés dans des goulags (pour finir leur peine…). Je lirai certainement le livre de Nicolas Werth , historien qui a mis en lumière ce crime abominable.
Ces faits historiques sont très importants pour la fin du roman, et n’ont hélas, rien à voir avec de la fiction. L’auteur invente un tête à tête entre Staline sa maîtresse qui lui aurait conseillé un jeune peintre prêt à se lancer dans une œuvre grandiose à la gloire du petit père des peuples. L ‘atmosphère devient de plus en plus lourde dans le palais où Staline retient ses proies. J’avoue avoir été peu convaincue par l ‘analyse des rêves sur le fameux divan (d’où le titre). J’ai peu adhéré au style de l’auteur qui hache ses phrases d’une façon curieuse à la limite de la compréhension parfois.
À la fin de son livre, l’auteur rend hommage à Vassili Grossman « Vie et Destin », que je trouve également un chef d’œuvre. J’ai lu beaucoup des grands témoins de cette époque en particulier Soljenitsyne et je me demande ce que la création romanesque peut apporter à la compréhension historique. Je suis certaine que Jean-Daniel Baltassat a essayé de faire ressortir les traits de caractère de Staline à travers ce récit en s’inspirant de tout ce que l’on sait de la façon dont le régime fonctionnait à cette époque, mais pour moi rien ne vaut le travail des historiens dont, il dit, s’être inspiré.
Je suis gênée qu’on fasse des romans d’horreurs aussi abominables.
Citations
Je remercie cet auteur d’avoir mis en exergue de son roman ces deux citations d’Aragon qui donnent une haute idée des intellectuels français !
1933 au moment de l’affaire Nazino
En URSS , nous sommes à un moment de l’humanité qui ressemble en quelque chose à la période du passage du singe à l’homme.
et en 1953
Merci à Staline pour ces hommes qui se sont forgés à son exemple , selon sa pensée, la théorie staliniennes !
le début du roman, phrase qui m’a accrochée
La nature est ainsi faite que tout finit par se corrompre et se livrer aux maladies , même ce qui a été purgé et récuré en profondeur.
La cour et les courtisans
Poskrebychev, expert en poids et mesure du silence du Patron , échange un coup d’œil avec Vlassik . Il s’autorise un peu de surenchère approbative.
La peur
Le plus grand malheur de l’homme est d’avoir peur de tout, même de son ombre. Mais son autre grand malheur, c’est de se mentir et de ne plus savoir reconnaître sa peur.