Traduit de l’américain par Jean-luc PININGRE.

5
J’ai passé quatre semaine en compagnie de ce gros roman , j’avais noté cet auteur chez Cuneipage, à propos d’un autre titre que je lirai également. J’ai commencé par celui-là car il était diponible à la médiathèque. C’est un roman exigeant et long à lire, mais jamais ennuyeux et qui peint toute la société nord-américaine aux différents stades de la vie. De l’enfance , en passant par l’adolescence jusqu’à la vieillesse, tout est là avec des propos d’une justesse étonnante. Je sais qu’un livre me restera en mémoire quand j’ai envie de noter une multitude de passages. Les scènes dans le bar de Miles sont criantes de vérité.(Mais trop longues à recopier !).

On rit parfois, par exemple, lorsque le seul jeune américain qui n’avait pas conduit avant de prendre des leçons passe son permis au péril de la vie de l’examinateur est à mourir de rire (finalement , l’examinateur n’aura que le poignet cassé !). On sourit souvent aux remarques douces amères sur les défauts des personnages secondaires. Et des personnages, il y en a beaucoup certains hauts en couleur comme ce vieux prêtres complètement frapadingue qui écoute en confession des amours des uns et des autres, en se faisant passer pour son collègue.

Certains sont d’une humanité qui me touche comme Béa, tenancière de bar,la mère de Jeanine, la future « ex » femme du personnage principal, qui se trompe souvent et qui préfère se fâcher contre sa mère plutôt que d’ouvrir les yeux sur ses conduites. Et puis il y a Francine Whiting qui a provoqué le malheur de tant de gens ! Elle est souvent haïssable mais finalement est-elle responsable ou victime ? Mais le roman ne se résume pas à une peinture de personnages, on a peur également car on sent une tension monter peu à peu jusqu’au dénouement et la violence d’un jeune trop cassé par la vie.

J ‘aime beaucoup la personnalité du personnage principal qui se laisse tout le temps avoir à cause de sa gentillesse , il le sait mais n’arrive pas à devenir méchant. Il accepte de servir dans son bar, l’homme qui lui a ravi sa femme , mais j’ai adoré qu’il lui casse la figure le jour où , enfin, la coupe a été trop pleine. Tout le roman est sous-tendu par une histoire qui s’est passée du temps de l’enfance de Miles, on la découvre peu à peu et on sent que le point final ne pourra être mis que lorsque tout sera enfin éclairci.

Un grand roman j’ai tout aimé et aussi parce qu’il a réussi à me faire ralentir mon rythme de lecture habituel.

Citations

Personnalité du gentil Miles

Il avait suggéré à Mrs. Whiting de le remplacer, mais c’était un appareil coûteux et la vieille dame s’y était refusée tant qu’il fonctionnerait. Quand Miles était d’humeur clémente, il voulait bien se rappeler que les femmes de plus de soixante dix ans n’aimaient pas qu’on leur parle d’une machine âgée, épuisée, qui avait déjà duré plus que leur espérance normale de vie. Lorsqu’il était d’humeur moins charitable, il soupçonnait son employeur de faire coïncider l’obsolescence de tout le matériel -le Hobart, le fourneau Garland, le Grimm, le Mixer à milk-shake, avec son propre décès, minimisant ainsi sa générosité

 L’humour de l’adolescente

La seule bonne chose qu’ait apportée la séparation de ses parents, avait déclaré Tick, était qu’au moins elle n’avait plus besoin d’aller à l’église, maintenant que sa mère avait troqué la religion catholique contre l’aérobic.

 Les disputes dans le couple

Pour Miles un des grands mystères du mariage était qu’ on disait à chaque fois les choses avant de comprendre qu’il aurait fallu se taire.

 Un dicton à méditer

Qui veut s’entendre avec ses voisins met une clôture à son jardin.

 Humour de Miles

À chaque fois que Max l’emmenait en voiture, Miles ressentait une profonde parenté avec tout être vivant incapable de courir plus vite que son père ne conduisait, à savoir -les guépards étant rares dans l’état du Maine- à peu près tous.

 Un personnage vraiment radin et antipathique

Walt avait même dû emprunter pour payer l’alliance et les deux jours de lune de miel foireuse sur la côte, au cours desquels, si Jeanine avait eu un cerveau, elle aurait pu comprendre pourquoi il aimait tant faire l’amour avec elle. Parce que ça ne lui coûtait rien

 Je trouve cette phrase particulièrement juste

Ce n’est pas parce que les les choses arrivent progressivement qu’on est prête à les vivre. Quand ça urge , l’esprit s’attend à toutes sortes de mouvements brusques , et on sait que la vitesse est un atout. La « lenteur » , qui fonctionne sur un mode totalement différent , donne à tort l’impression d’avoir le temps de se préparer, ce qui occulte une réalité fondamentale , à savoir que les choses peuvent sembler particulièrement lentes, on sera toujours plus lent soi-même.

 On en parle

voir Babelio

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque.

1
J’ai deux motifs de satisfaction :

 

  • D’abord, à cause de la couverture, un lecteur choisira, peut-être ce livre en pensant lire une œuvre érotique… Et… Il tombera sur Bruno Kerjen et ses masturbations au téléphone !
  • Mais surtout, j’imagine l’horreur pour Nina Bouraoui , d’être restée le temps de l’écriture à peaufiner un être aussi nul et qui ne vit que pour la raideur de son sexe !

Je ne sais pas pourquoi mais cette idée me faisait du bien , tandis que je me morfondais à la lecture de son roman. Devient-on méchante quand un livre vous déplaît totalement ?

Voilà, j’ai tout dit ou presque, une écrivaine a créé un personnage degré zéro de l’humanité, et m’a horripilée pendant tout le temps de la lecture. En plus, ce livre fourmille de détails inexacts qui évidemment vont agacer les malouins (je m’en fiche, je suis dinardaise !). Nina Bouraoui est née à Rennes donc, elle connaît la région, et de toute façon elle peut regarder une carte ! Comment son personnage peut-il voir la Vilaine dans le train de Paris à Saint-Malo ? Pourquoi situer Rothéneuf à 10 kilomètres dans les terres ? Pourquoi garer une voiture porte Saint-Vincent, en pensant qu’elle est proche de la sortie de la gare ? …

Un livre de plus , qui veut décrire le cafard ambiant des hommes qui ratent leur vie ? Bien sûr, pour donner une couleur « sociétale » il y a Supelec, cette entreprise qui va délocaliser, mais son personnage, Bruno Kerjen, est si vide qu’il ne peut en rien, nous apprendre quoi que ce se soit sur les difficultés des gens qui subissent ces délocalisations. Sa seule action a été de se raser la tête ! D’ailleurs, ça suffit pour le faire virer …non, j’exagère ! Mais pas tant que ça.

En ces temps, où il pleut un jour sur deux , je ne recommande pas cette lecture.

Citations

Sa vie à Saint-Malo cadre d’une tristesse infinie

la vie n’était pas un cadeau mais pas toujours un fardeau pour certains, mais ceux-là, il ne les connaissait pas ; la vie manquait d’horizon, de promesse, elle était brutale comme toutes les pierres grises qui tenaient les maisons de la rue de son enfance que seuls les hortensias coloraient.

Photo pour vérification , c’est bien de ce Saint-Malo là dont il s’agit :

le manque d’horizon :

 

L’érotisme du personnage

Ses épaules avaient durci grâce aux exercices de Maurice tout comme sa queue qui se réveillait elle aussi:Marlène devait être dans le coin.

 On en parle

On en dit du bien dans la presse ; dans les blogs, je n’ai pas encore trouvé de billet concernant ce roman.

Traduit de l’anglais par Robert Fouques Duparc
Lu dans le cadre du club de lecture de ma médiathèque : thème Afrique du Sud

3
Devrait-on relire les livres qui nous ont marqués à leur parution ? Je n’ai pas la réponse, mais j’ai du mal à cacher ma déception pour ce livre là. Il faut dire que son écriture correspondait à un moment précis de l’histoire de l’Afrique du Sud , au moment où une répression terrible s’abattait sur tous ceux et celles qui voulaient que le monde entier sache ce que le régime de l’apartheid cachait d’horreurs dans son implacable application.

André Brink a eu le mérite, grâce à ce livre , d’ouvrir notre conscience à l’inacceptable violence faite aux valeurs de l’humanité. Un homme honnête, Ben Du Toit, simplement honnête, veut montrer qu’on a tué d’abord le fils du jardinier de l’école puis, le jardinier lui-même seulement parce qu’ils étaient noirs. Je me souviens bien combien j’avais été angoissée par l’enquête du personnage principal Ben , au point d’avoir parfois du mal à tourner les pages. Le roman commence en effet par la fin , la mort de l’honnête et courageux Ben. On sait que tout finit mal, seul espoir : l’écrivain réussit à écrire ce roman , il en devient un personnage ; comme son livre est arrivé jusqu’à nous, on comprend qu’une partie de la vérité a été révélée au monde.

Je trouve que le roman a vieilli et il m’a fallu toute la force de mes souvenirs pour aller jusqu’au bout. Je ne veux pas m’étendre car ce serait comme abîmer une œuvre qu’on a adorée mais je laisse à deux autres blogueuses le soin d’exprimer deux opinions opposées.

Citations

Une citation qui sert trop souvent (elle est de Tolstoï)

Toutes les familles heureuses se ressemblent. Mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon.

Face à la tyrannie, je suis d’accord avec cette phrase

Je veux dire que peu de gens semblent prêts à être simplement humains, à en prendre la responsabilité.

 La vie

Attendre, attendre. Comme si la vie était un avoir dans une banque, un dépôt qui vous serait restitué un jour, une fortune. Et puis vous ouvrez les yeux et vous découvrez que la vie ne vaut guère plus que la petite monnaie qui se trouve dans votre poche.

Le racisme

Ils ne savent pas ce qu’ils font. Même quand ils tuent nos enfants, ils ne savent pas ce qu’ils font.. Ils croient que ça n’a pas d’importance. Ils ne croient pas que nos enfants soient des êtres humains. Ils pensent que ça ne compte pas.

 On en parle

Missbouquin qui aime beaucoup et Mimipinson qui n’a pas apprécié.

 Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque , thème : le voyage.

3
J’ai dans la ma liste, deux romans de cet auteur que vous avez été plusieurs a bien aimés : « la lune captive dans un oeil mort » et « la théorie du panda » chez Krol une fan inconditionelle de cet auteur. 
Ce roman est, je le pense parce que je n’ai pas lu les autres, un bon exemple de son écriture.

Il y a un charme à sa façon d’écrire, et ses personnages sont attachants malgré leur peu d’envie de vivre. Mais j’avoue que l’extrême pudeur du narrateur m’a quelque peu dérangée. Le narrateur mal dans sa vie, et en décalage avec le monde qui l’entoure, s’enfuit à travers la France avec sa fille Anne qu’il a fait sortir de l’hôpital psychiatrique. On ne saura pas pourquoi elle y était, une chose est sûre, il aurait mieux valu, pour les personnages transformés en cadavres, qu’elle y soit restée.

Rien n’étonne son père (moi si !) et comme il n’a plus goût à grand chose cette cavale lui semble mieux que la vie avec la gentille Chloé qui passe son temps à rénover des tables de nuit. Dit comme ça, on pourrait penser que je n’ai pas aimé ce roman, ce n’est pas tout à fait vrai , Pascal Garnier a un style et une façon de raconter qui retient le lecteur.

Je lirai ses autres livres pour me faire une idée définitive de cet écrivain. Pour l’instant je ne suis pas totalement conquise.
Je mets en lien son interview où il m’est apparu très sympathique.

Citations

J’aime bien cette phrase

Bien des fois, alors qu’il circulait au volant de sa voiture, il avait remarqué ces individus, généralement solitaires, penchés au-dessus des grands axes routiers comme des busards mélancoliques.

C’est exactement l’état d’esprit du personnage principal

La vie au paradis. C’était exactement l’idée que Marc s’en faisait, l’insignifiance poussée jusqu’à la perfection. 

On en parle

Biblio-lingus beaucoup plus enthousiaste que moi

et son interview sur encres vagabondes

la-traversee-du-continent

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque, Thème littérature francophone canadienne.

5Et voilà 5 coquillages sans l’ombre d’une hésitation : quel plaisir de découvrir un petit bijou de lecture qu’on a immédiatement envie de partager avec tous ceux qu’on aime. Un club de lecture, ça sert à ça : PARTAGER des plaisirs. Une enfant de 11 ans vit depuis 5 ans avec ses grands parents aimants et ses deux petites soeurs, dans un tout petit village francophone, au milieu des champs de maïs ; elle doit traverser le continent Nord américain , pour retrouver sa mère .

Tout est parfait et sonne juste dans ce roman, d’abord la séparation avec les grands parents. L’auteur change de point de vue à chaque fois que Rhéauna (Nana) doit se confronter à la peine d’un membre de sa famille, on suit d’abord les difficultés de la petite fille, puis en quelques pages très sobres, on comprend pourquoi l’adulte en est arrivé à vivre une vie qui semble parfois totalement absurde. Comme le mari de Bébette monstre obèse qui dégoûte profondément la petite Rhéauna.

Le grand-père sait qu’après le départ de ses petites filles qu’il aime encore plus fort que sa propre fille, il n’y aura plus que la mort comme perspective. Sa souffrance m’a beaucoup touchée. La première halte de l’enfant, c’est chez la petite soeur de son grand-père. La mal aimée, l’acariâtre tante révèlera son douloureux et si beau secret à la petite fille émerveillée. Ensuite, elle retrouve Bebette et son fameux « saperlipopette », que de tristesse derrière cette personnalité exubérante !

Puis elle retrouve Ti-Lou , qui est devenue « guidoune » pour faire souffrir son tortionnaire de père. À travers ce voyage , l’enfant va peu à peu se détacher de la déchirure qu’a représentée la séparation de son lieu d’enfance protégé par ses grands-parents et en même temps, s’attacher et aller vers sa mère. Les trois rêves qu’elle fait dans le train sont de très beaux moments de littérature et permettent de comprendre le chemin inconscient de l’enfant qui part de la terreur pour aller vers l’indépendance et l’affection.

La chute, la fin, je ne peux pas la raconter sans déflorer le roman, mais c’est absolument génial. Le style fait beaucoup pour le plaisir de lecture, on ne comprend pas tous les mots mais on savoure une langue venue d’ailleurs, plus rocailleuse que le français mais qui va bien avec ce que décrit l’auteur.

PS je n’explique pas le mot « guidoune » à vous de trouver !

Citations

Les mots qu’on ne connaît pas mais qu’on comprend

Il l’embrasse à pleine bouche, cette fois en ratoureux qui n’a pas d’autre argument.

Les personnalité et les rôles dans les fratries

Elle continuait de faire rire tout le monde, comme toujours, tout en faisant preuve d’une assurance étonnante. Et se montrait tranchante quand elle trouvait bon de l’être, c’est-à-dire à peu près tout le temps.

C’est ainsi qu’elle s’était transformée sans trop s’en soucier en tortionnaire de cette petite sœur qu’elle considérait davantage, à l’instar des autres membres de la famille, comme la servante de la maisonnée que comme la fille cadette des Desrosiers, Bebette commandait, Régina obéissait. Ce n’était nulle part, c’était juste une chose qu’on acceptait sans discuter. Et qui avait durer des années.

J’ai enfin compris l’utilité des dimunitifs

Ils portent des noms impossibles, Althéode, Olivine, Euphrémise, Télesphore, Frida, Euclide, qu’ils font claquer à grands coups de tapes dans le dos ou entre deux embrassades.

 La société dans les années 1900

En grandissant , tu vas te rendre compte qu’on vit dans un monde fait par les hommes, pour les hommes….pis souvent contre les femmes…C’est comme ça depuis la nuit des temps, on peut rien y changer, pis celles qui essayent de changer quequ’chose font rire d’elles… Elles ont beau se promener dans les rues avec des banderoles pour exiger le droit de vote par exemple, tout le monde rit d’elles…même les autres femmes. Tu comprends, on a juste trois choix, nous autres : la vieille fille ou ben la religieuse -pour moi c’est la même chose- , la mère de famille, pis la guidoune.

 On en parle

Babelio en attendant de mettre des liens plus précis

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque.
Proverbe yiddich qui se vérifie dans le roman :

Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut pas en revenir.

3
Je suis passée sur Babelio et j’ai vu que ce roman était encensé par le monde des blogs. Donc je suis un peu mal à l’aise car je vais commencer par quelques critiques. Certains procédés de styles sont difficilement supportables. Kaine Tuil utilise/use/abuse/ me soûle avec les slashs , j’ai failli refermer le livre. Mais j’aurais eu tort : on s’habitue à tout. Elle a découvert également un « truc » qui l’amuse beaucoup . Les notes en bas de page , à propos de personnages secondaires qui ne font que passer dans l’histoire.

L’histoire est très complexe, tout repose sur un trio amoureux qui tourne mal. Autant les deux personnages masculins, Samuel et Samir sont intéressants, autant le personnage féminin, Nina,est complètement vide. Elle est belle, voilà tout.
C’est quand même pas beaucoup. On ne sait qu’une chose d’elle , elle n’a pas osé quitter Samuel pour Samir qu’elle aime car Samuel a essayé de se suicider en apprenant son départ.

Est ce là tout ? Non, car ce roman brasse toute notre époque et décrit de façon pertinente certaines de nos difficultés. Par exemple ce que dit Samir sur sa difficulté à intégrer le monde des avocats d’affaire en tant que jeune arabe musulman est crédible. Cela va l’amener à mentir sur ses origines , d’un petit mensonge du début : Samir va se changer en Sam et se forger peu à peu, une identité juive. J’ai beaucoup apprécié que cette auteure qui visiblement connaît bien ce milieu n’en reste pas à de vagues jugements anti- racistes simplistes.

À la fin du roman Samir (Sam) aura la surprise de voir que le cabinet d’avocat qui l’avait embauché sur sa fausse identité juive, vient de recruter un jeune Soufian arabe et musulman sur ses qualités intellectuelles. La réussite de Sam ,mari d’une très riche héritière juive de New York va se transformer en cauchemar le jour où son demi frère refait surface de sa banlieue parisienne. La fin est inattendue et bien imaginée.

Donc, un roman qui a plu mais qui ne m’a pas passionnée. Je l’ ai lu peut-être un peu rapidement car je voulais le rendre assez vite pour que d’autres lecteurs du club de lecture puissent se faire une opinion.

Citations

Le truc des notes en bas de page et les slashs

Ils se retrouvent autour d’une table en Plexiglas noir placée devant la piste de danse, un seau à champagne attire des pétasses blondes/brunes/rousses. Dès filles° nues s’enroulent autour de rampes lumineuses

° Charlène et Nadia,23 et 25 ans. La première rêvait de devenir danseuse classique. La seconde avait longtemps été professeur d’aérobic avant d’ être embauchée dans ce club sur l’insistance de son compagnon Bruno Benchimol dit BB. A ses parents, elle avait dit qu’elle travaillait « dans l’événementiel »

Les arabes et les juifs

La vérité, c’est que les Arabes se sentent humiliés et les juifs persécutés.
La vérité c’est que les Arabes réagissent encore comme si on cherchait à les coloniser et les juifs comme si ils risquaient toujours d’être exterminés.

 On en parle

sur Babelio et »blablamia » avec qui je suis en grande partie d’accord

 Traduit de l’allemand par Olivier MANNONI

1
Une énorme déception, j’ai fini par lire complètement en diagonal les derniers chapitres. Pourquoi suis-je allée vers ce roman, parce que « Small World » du même auteur,est pour moi un excellent roman. Il y avait tout dans ce roman, l’intensité d’un polar, une réflexion sur la société et les difficultés d’un être en prise avec un Alzheimer débutant. Et j’avais également beaucoup aimé « le cuisinier« . Et là rien, sauf une lenteur et une prétention à propos des réflexions sur le temps ! Le scénario à peine digne d’un mauvais atelier d’écriture, un vieil homme obsédé par la mort de sa femme veut remonter le temps.

Comme le temps n’a pas de réalité, que seuls le vieillissement et les transformations sont tangibles, il va embarquer le narrateur qui a, également, perdu sa femme (assassinée devant chez lui) dans une reconstitution à l’identique de la journée d’avant la décision qui a entraîné la mort de sa femme.

Et voilà , le roman, il faut retrouver dans les moindres détails la journée où le vieil homme va accepter d’aller au Tibet avec son épouse et non pas en Afrique où celle-ci attrapera une malaria mortelle. Et là vraiment c’est d’un ennuie mortel : il leur faut mesurer chaque plante, chaque portion du paysage de leur rue… En même temps notre narrateur recherche l’assassin de sa femme, et surprise, ce n’est pas la mauvaise piste sur laquelle nous étions au début, et puis surprise finale.

Non , je ne vous en dit pas plus lisez le, si vous voulez, et sachez que cet écrivain mérite beaucoup mieux que ce roman.

On en parle

Sur Babelio avec plein de critiques positives.

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque, thème le voyage.
Traduit de l’italien par Carole Cavellera.

2
Les hasards sont étranges, je lis ce livre et en même temps, j’entends une émission consacrée à Malaparte. 
Personnalité ambiguë , l’émission m’a donné envie de relire ses œuvres plus connues. Je ne peux pas dire que j’ai été conquise par ce court roman. Et je me demande bien pourquoi il a été choisi pour participer au club de lecture sous le thème « voyage ».

Il s’agit surtout de la guerre et de la désorganisation des troupes confrontées à la défaite. Voici l’histoire : un soldat ramène le cercueil de son capitaine à sa famille à travers une Italie en déroute. La quatrième de couverture parle « d’un portrait tout en finesse du peuple italien, capable des pires bassesses mais aussi plein de courage et de générosité. ».

Le roman ne fait qu’une centaine de pages donc très court et sans grand intérêt et il faut tout la bienveillance d’un éditeur pour dire que c’est « un de ces inédits dignes de figurer aux côtés des plus grandes œuvres de leur auteur ». Le soldat a promis à son capitaine de ramener son corps à Naples , il va le faire , on se demande bien pourquoi. Au lieu de se rendre , puisque le combat était perdu d’avance, ce capitaine a fait tuer dans des combats pour l’honneur la moitié de ses hommes.

On a du mal à comprendre que ce brave soldat soit si attaché à son officier. Mais, avec ce que j’ai entendu de Malaparte , j’ai pensé que cela correspondait à son idéologie : un brave paysan rustre mais honnête, qui se charge du corps de son capitaine appartenant à la vieille noblesse italienne. Sur son chemin, il rencontre d’abord une jeune orpheline éprise de liberté, mais qu’il sera incapable d’aider, puis une femme dont il va tomber amoureux.

On retrouve dans les descriptions des personnages , l’ambiance des films néoréalistes de l’après guerre en Italie. Ce sont souvent des femmes courageuses qui s’opposent aux truands mais elles doivent avant tout trouver du travail pour nourrir leur famille. Il y a un passage très cinématographique , où Mariagiulia administre une claque superbe à une mère maquerelle , et où les macs ne peuvent pas s’opposer à la fuite des jeunes femmes qu’ils avaient déjà recrutées pour leur sale trafic.

Je me demande bien ce qu’en penseront mes amis du club… (vous avez remarquez le masculin , et oui avec la nouvelle médiathèque , un homme a rejoint le club !).

Citations

Au début

Ce sont des hommes simples, honnêtes, et bien qu’ils pressentent que tout est perdu, inutile, qu’il n’y a plus rien à faire , ils ne renoncent pas à leur devoir .

À la fin

 Invoquant la Madonne et tous les Saints, avec cette forme de piété collective qui à Naples est le signe le plus noble, le plus spontané , de la solidarité chrétienne et sociale des pauvres.

On en parle

lecture addict où j’ai lu une remarque très intéressante, c’est une ébauche de roman, je pourrai rajouter ou un script de film.

 Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque (thème : littérature canadienne).

3
Je ne connaissais pas cette auteure, pourtant présentée comme un « grand classique » de la littérature canadienne. C’est un roman très agréable à lire , même si (ou parce que !)on a parfois l’impression d’être au pays des « bisounours » ! Tout le monde est gentil et même les méchants sont fréquentables. Ce roman correspond à l’idée que l’on se fait des Canadiens : des gens vivant dans des contrées très isolées dans une nature aussi belle que sauvage, parlant peu , rudes à la tâche et au cœur d’or.

Derrière le côté gentil, se dessine des vrais personnalités , et en lisant ce livre, je me disais que nous, lecteurs d’aujourd’hui,étions davantage attirés par la noirceur et la dureté des rapports humains. Par exemple, le personnage de Bessette qui exploite les trappeurs aurait pu être peint sous les traits d’un infâme avare, certes, il est odieux , mais comme tout le monde doit vivre avec lui , on a l’impression qu’il est préférable de l’accepter comme il est.

Et notre homme d’église qui se donne le rôle de justicier, et qui réussira à faire payer les fourrures à un prix plus juste, s’en voudra d’avoir précipité les hommes des bois dans un alcoolisme encore plus violent qu’auparavant (du temps où Bessette les exploitait outrageusement). J ai été émue par le passage où Luzina se rend compte que l’éducation qu’elle a tant voulu donner à ses enfants les a conduits à s’éloigner définitivement de son mode et de son lieu de vie.

Un roman sympathique , bien loin des difficultés de notre société actuelle, un bol de grands espaces peuplés de gens gentils.

 Citations

Portrait d’un taiseux

Dans un pays où on était souvent silencieux, faute d’avoir du nouveau à commenter, il détenait le record de la taciturnité. Il passait pour avoir mené ses affaires, accepté des commissions, rendu service, accompli son devoir de facteur, fait l’amour, procréé des enfants, tout cela sans avoir prononcé plus d’une dizaine de phrases.

 Un trait de caractère assez répandu

Telle était Miss O’Rorke. Sa préférence morne et accablante allait toujours à ce qu’elle avait perdu, et s’il y avait des coins du monde qu’elle vantait sans répit, c’étaient toujours ceux-là où elle était assurée de ne plus remettre les pieds.

 Un facteur qui a une vision personnelle du progrès

Quinze ans plus tôt , il était arrivé tout fin seul dans ce pays, et il avait pu croire qu’il y vivrait en paix. Personne ne savait écrire et lire dans ces bons temps , et personne n’en souffrait. Le progrès, la civilisation, comme ils appelaient les embêtements, avaient tout de même commencé à les rattraper, petit à petit dans le Nord. D’abord les gens s’étaient fourré dans la tête de recevoir des lettres, des catalogues de magasins. Les catalogues de magasin , voilà à peu près ce qu’il y avait de plus bête au monde ! C’était encombrant. Ça vous bourrait un sac en un rien de temps, et pourquoi, je vous le demande ! Rien que pour vous démontrer que vous auriez maintenant besoin d’un tas de choses dont vous vous étiez parfaitement passé…

On en parle

Livres de Malice que j’ai trouvé sur Babelio.

 Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque

4
Encore une fois, j’ai oublié sur quel blog j’avais acquis la certitude que je lirai ce livre. 
Mais lorsque la bibliothécaire, responsable de mon club de lecture (qui a enfin repris ses activités après un an d’absence),a proposé ce livre, je me suis précipitée. Pour moi, il s’agit plus d’un roman que d’une biographie du fils schizophrène d’Albert Einstein, Eduard.

Laurent Seksik a consulté toutes les sources disponibles pour essayer de cerner au plus près les relations dans la famille Einstein. Il est médecin et il a mis son savoir médical au service de la compréhension de la schizophrénie d’Eduard. Mais la relation entre le père et le fils demeure du domaine de l’intime , et aucun biographe ne pourra jamais la faire comprendre complètement. Je craignais avant la lecture que la phrase en quatrième de couverture : « Le fils d’Einstein finira ses jours parmi les fous, délaissés de tous, dans le plus total dénuement. » soit le fil conducteur du roman et qu’on assiste à un déboulonnage en règle de la célébrité d’Einstein.

Ce n’est absolument pas le cas. Eduard est le fils de la première femme d’Einstein, et l’éloignement de son père est, aussi, le résultat d’un divorce très douloureux et des violences de la guerre. Einstein a dû fuir l’Allemagne nazie en laissant tous ses biens derrière lui, il est arrivé en Amérique mais ses positions antiracistes lui ont valu la réprobation d’une grande partie des classes dirigeantes de ce pays.

L’auteur ne justifie rien, il expose des vies déchirées par l’horreur du temps et en particulier du nazisme, par le divorce et la maladie mentale. Bien avant d’être célèbre, le couple Einstein a connu l’horreur de perdre une petite fille qu’ils avaient mis en nourrice, évidemment son épouse s’en voudra beaucoup et lui, a caché et sans doute nié, ce fait toute sa vie. Liserl aurait-elle vécu si elle était restée près d’eux ? Comment soignait-on la scarlatine à cette époque ? J’avoue avoir été plus choquée par la mort du fils de leur fils aîné , Hans-Albert qui refusera au petit Klaus les soins pour une diphtérie au nom de sa foi dans l’église scientiste !

Ce livre pose cette question à tous ceux qui connaissent la maladie mentale : comment aider un schizophrène qui s’enferme dans un rejet violent de toute forme de compassion . La famille est souvent la plus mal placée pour aider le malade . Eduard semble haïr son père , alors que sans doute il aurait voulu que celui-ci s’occupe de lui. Je pense que seule une institution faisant preuve d’humanité peut réellement aider le malade qu’il soit fils d’Einstein ou du plus parfait inconnu.

Loin de tout voyeurisme ce livre m’a bouleversée , et je le trouve d’une honnêteté admirable !

Citations

Être le fils d’Einstein

 Peut-être que de nombreuses personnes se présentent en ce lieu en affirmant être le fils d’Einstein. Je ne leur jetterai pas la pierre. Porter un illustre patronyme peut être considéré comme une chance. On croit que la gloire rejaillira sur soi. On se trompe lourdement. Le nom d’Einstein est une charge pour le commun des mortels. Une seule personne possède les épaules assez solides pour supporter un tel fardeau : mon père. Ni mon frère ni moi n’avons la stature. Voilà la cause de mes tracas si c’est ce que vous cherchez.

 Le lourd secret

Liserl était le secret le mieux préservé de la légende Einstein, mieux gardé que celui des Templiers. Aucun registre n’attestera jamais de sa naissance. Nul ne se doute encore aujourd’hui, en 1930, trente ans après les faits qu’Albert et elle avaient eu et abandonné un enfant, que cette enfant était décédée. Liserl Einstein était effacée des mémoires.

Note d’humour (il y en a peu !)

La production a utilisé une doublure pour la fin. Finalement il n’y a pas que moi qui me dédouble. Mais moi, ce n’est jamais du cinéma.

 La neutralité Suisse

Nos coffres sont pleins et nous n’avons pas connu la guerre. Préférerais-tu l’inverse ? La Suisse n’a jamais été en guerre. Elle n’a souhaité la défaite de personne , la victoire de personne. Qui prétendra le contraire est un menteur. Soit il te ment maintenant à toi et à tes Alliers vainqueurs, soit il a menti aux Boches pendant six ans.

 Le courage d’Einstein et la faiblesse d’un père

Il a eu tous les courages. Braver la Gestapo,soutenir, un des premiers, la cause des Noirs, aider à la création d’un état juif , braver le FBI, ne pas baisser l’échine, ne jamais renoncer, écrire à Roosevelt pour construire la bombe contre l’Allemagne et écrire à Roosevelt pour arrêter la bombe destinée au Japon. Soutenir les juifs opprimés par le Reich. Pétitionner. Être en première ligne. Mais aller voir son fils est au-dessus de ses forces. Il a trouvé ses limites. Seul l’univers ne connaît pas de limites.

 Le rapport père fils

Il est le père d’Eduard. Qu’est ce que cela signifie ?

Les pères engendrent les fils. Mais ce sont les fils qui rendent père leur géniteur, qui font d’eux des hommes.

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