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Traduit du danois par Suzanne Juul et Bernard Saint-Bonnet.
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Je le savais, je l’avais écrit je lirai d’autres Racontars (Le naufrage de la Vesle Mari et autres racontars -Jorn RIEL). Parfois, en découvrant un auteur, on se demande pourquoi on ne le connaissait pas. D’autant plus que, lorsque je parle de Jorn Riel, on me répond souvent « Ah, oui j’ai bien ri à ses racontars ». Alors voilà quand le « Vertigo » (mot pour déprime au Groenland) vous prend, je vous conseille un recueil de racontars.Le bonheur c’est parfois communicatif :

« Fjordur leva les yeux et souris. De la glace vierge et des chiens joyeux. Que demander de plus à la vie ? »

La lecture comme antidépresseur, c’est moins compliqué que la méthode de Lodvig. Pour aider Petersen à lutter contre les idées noires, il l’abandonne seul sur la banquise. Au lieu de mourir de faim et de froid, Petersen deviendra un bon chasseur et le Vertigo sera vaincu…

C’est difficile de rendre compte des histoires de Jorn Riel, quand un écrivain a le don de raconter il faut simplement se laisser porter par les histoires. Celle du cercueil, façon groenlandaise, qui se balade jusqu’à New-York, dans un iceberg détaché de la banquise un soir de tempête est à mourir de rire. Quand au titre, on le doit au « curé Polleson, tout de noir et de décence vêtu ». Il imagine lutter contre la consommation d’alcool de la population en brisant à coups de hache leurs alambics. La riposte fut à la hauteur de l’offense : l’alcool au Groenland, c’est sacré !

Citations

Hansen regarda en l’air. D’abord il vit le toit qui se levait lourdement, sans empressement. Ensuite, le tout fut doublé par le missionnaire Polleson qui, tel une fusée au Nouvel An, fonça vers le ciel, les pans noirs de sa redingote battant comme des ailes ….

 

« Il a enfoncé sa hache dans la dynamite gelée » lui expliqua Hansen.
« Putain » Valfred regarda le lieutenant d’un air interrogatif. « Pourquoi ? »
« J’avais mis les caisses sur la table et marque EAU-DE-VIE sur la couvercles. Je trouvais que ça faisait mieux comme ça. »

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Voici le livre responsable du long silence de Luocine. Deux semaines sans rajouter un livre sur mon blog ! Sans aucune hésitation, je mets Alias Caracalla dans mes préférences. Ce n’est pourtant pas un roman. C’est parfaitement écrit, cet essai nous permet de suivre, jour après jour, les efforts de Jean Moulin pour unifier la résistance. C’est peu de dire que tous les coups sont permis. J’ai lu ce livre en me documentant sur l’internet pour mieux comprendre ce qui s’était passé dans ces années là. Et comme dans le site que j’indique, j’ai perdu un ami lorsque disparaît Jean Moulin.En filigrane du récit on voit l’évolution de Jean Cordier, son engagement derrière Maurras son évolution face aux trahisons de sa famille politique, et sa prise de conscience des ravages de l’antisémitisme. Ce passage est souvent cité,tant il est sobre et en même temps très beau.J’ai passé trois semaines intenses loin du monde présent, mais j’ai mieux compris les conséquences sur la politique de notre pays. La page est aujourd’hui tournée mais pour comprendre l’opposition de Mitterrand au Général de Gaulle, je pense qu’il faut lire ce livre. Il n’en parle pas : Mitterrand n’est pas encore dans la résistance quand le livre s’achève mais l’opposition de de Gaulle aux partis traditionnels est très bien décrite. Les hommes des partis de la IIIe république ont dû ressentir tout son mépris face à leur inaction et à leurs divisions.J’ai été également très sensible à l’effort de mémoire que fait cet homme de 90 ans aujourd’hui pour se souvenir exactement de ce qui s’est passé. Pendant ces trois années sans aucun doute les plus importantes de sa vie. On le sent taraudé par un souci de vérité à l’heure près. À travers son regard, la résistance semble bien fragile et le fait d’hommes autant isolés que déterminés à combattre.

Citations

Le secret de notre zèle tient dans la promesse de notre engagement au combat dès que nous serions prêts. Cet objectif nous fouette. Partout et toujours, nous sommes volontaires pour les mêmes taches rebutantes ? Notre seul objectif, depuis notre arrivée en Grande-Bretagne, est la vengeance.

 

Je suis le témoin de cette négociation difficile. Cela me permet de franchir une étape décisive dans mon évolution politique. Elle me révèle combien mes camarades et moi sommes privilégiés d’être pris depuis deux ans par la France libre et à quel point la situation des résistants métropolitains est misérable en comparaison….. Une évidence me saute aux yeux : la gauche que j’ai tant combattu, incarne seule l’espoir de changer leur condition.

 

J’ai envie de l’embrasser pour le remercier de tout : son présent, son retour, l’homme qu’il est Mais *Rex n’est pas quelqu’un que l’on embrasse. En dépit de son sourire et de sa gentillesse, son regard creuse un abîme entre nous.

 

En approchant du café, je vois venir à moi, serrés l’un contre l’autre, un vieillard accompagné d’un jeune enfant. Leur pardessus est orné de l’étoile jaune. … Je finis par comprendre que si cette vision matinale m’est tellement insupportable c’est parce qu’elle fait de moi un bourreau : elle trahit l’humanisme, la fraternité entre les hommes que je me vante de pratiquer dans le christianisme. Comment ai-je pu devenir antisémite ? … Dans cette brasserie inconnue, j’ai l’impression de m’être à jamais débarrassé du fardeau de mon éducation.

On en parle

Link.

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J’ai rarement été aussi bouleversée par un livre. J’en ai lu chaque page, chaque ligne, chaque mot avec une intensité de plus en plus forte au fur et à mesure des chapitres. La quatrième de couverture l’annonce, l’auteure cherche à cerner la folie de son père au fil des 26 lettres de l’alphabet.

Elle s’aide du journal qu’a tenu son père et de ses souvenirs d’enfance entièrement marqués par la maladie de son père maniaco-dépressif. Pour moi, dans ce livre tout n’est que souffrance et comme aucune solution ne semble possible, ni l’intelligence de son père, ni l’amour de ses filles, ni l’amour que les femmes lui ont porté, on se sent terrassé.

Il faut aussi souligner la beauté de l’écriture qui rend cette histoire lisible.

Citations

 À la lettre « D » Disparu

 Quand je disais « mon père » cette année-là, les mots tenaient bon, je ne sais pas comment le dire autrement, j’avais l’impression de parler la même langue que les autres, d’habiter un monde commun (alors que d’ordinaire, prononçant ces deux mots, je voyais s’ouvrir un écart infranchissable …… « mon père » c’est-à-dire mon délire, ma détresse, mon dément, mon deuil, mon disparu).

À la lettre « M » Mouton noir

… comme si, après toutes ces années, au seuil de sa nuit, il avait appris à jouer avec l’ombre en lui, renoncé à « faire comme tout le monde », à faire comme si, accepté cette figure imposée, ce portrait de lui en brebis galeuse, en bouc émissaire, en mouton à cinq pattes, que sais-je encore, accueilli sa folie et trouvé par là le désir et l’espoir de ne plus en souffrir, seul, toujours, différent, encore, mais apaisé.

Dans le journal de son père

 J’avais pourtant été un bon marin, mais la maladie avait fait de moi un danger public.

L’auteure parle

link.

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Je ne pense pas qu’il faille attendre de cet auteur une vérité historique, mais il sait si bien embarquer son lecteur dans le grand siècle qu’on prend un réel plaisir à lire ce livre. et comme lui, on prend parti pour Fouquet (avec La Fontaine et Madame de Sévigné) contre Louis XIV et surtout Colbert. L’image de mon livre d’histoire d’école primaire de Colbert se frottant les mains avant de se mettre au travail pour le bien de la France et de son roi, en a pris un sérieux coup. Pour Paul Morand, si Colbert se frottait les mains, c’etait surtout pour amasser une fortune personnelle, pour lui et ses enfants.L’écrivain saura émerveiller son lecteur par la description de la fête donnée à Vaux pour le Roi, le passionner par le récit du procès qui tint en haleine la France des lettres de ce temps, et enfin l’émouvoir en lui racontant le sort de celui qui fut poursuivi par l’injustice royale.

Citations

Louis XIV, avec amertume, pense à Versailles qui n’a pas d’eau ; il n’a jamais vu pareil surgissement, cette féerie de sources captées, ces nymphes obéissant à d’invisibles machines. Il se fait expliquer comment la rivière d’Anqueil a été domestiquée, resserrée dans des lieux de tuyaux d’un plomb précieux. Fouquet ne lui dit peut être pas que ce plomb appartient à l’Etat, vient d’Angleterre sans payer de douane, mais Colbert le dira au roi. Car Colbert est là, déguisant sa haineuse passion, qui observe tout, envie tout.

Vaux, énorme échec pétrifié ; mais ce n’est pas l’échec d’un fou, ce fut le décor d’une réussite parfaite, qui n’a duré qu’une seule soirée, celle du 17 aout 1661.

Si même il fut malhonnête et damnable, Fouquet, du moins, était généreux et bon, tandis que Mazarin, Colbert, Séguier, la Montespan, bien d’autres héros de ce temps, furent à la fois malhonnête et méchants.

Fouquet est l’homme le plus vif, le plus naturel, le plus tolérant, le plus brillant, le mieux doué pour l’art de vivre, le plus français. Il va être pris dans un étau, entre deux orgueilleux, secs, prudents, dissimulés, épurateurs impitoyables.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Laura Derajinski.
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Connaissez- vous beaucoup de libraires qui vous promettent de vous rembourser le livre s’il ne vous plaît pas ? Mon libraire l’a fait, mais il ne me le remboursera pas , car le trajet Paris Saint-Malo m’a semblé si court, la campagne bien petite et les vaches trop paisibles grâce à ce livre.
J’ai pensé à Une année à la campagne – Sue HUBELL. Cette fois c’est un homme qui se retrouve seul et au lieu d’élever des abeilles, ils se lancent dans l’élevage des bisons, c’est plus masculin ! J’ai beaucoup appris sur les grandes plaines américaines et les grands espaces font toujours un peu rêver.
L’élevage de bovins sur ces terres semble une bien mauvaise solution, pour les paysans qui ne s’en sortent jamais, et pour les sols détruits par l’élevage. Les bisons sauvages vivaient sur ces terres et sont adaptés à ce milieu.J’ai souri aux réflexions de son voisin Indien (40 kilomètres plus loin !), et à ses difficultés devant deux adolescents qui préfèrent la télévision à l’effort physique.

Citations

Depuis que les vaches ont été implantées dans les Grandes Plaines du Nord, elles ont consommé le paturage de façon anormale.Et là j’ai compris ce qui clochait avec les vaches. Ce n’est pas qu’elle aient un problème. C’est juste qu’ici, sur les Grandes Plaines, elles ont l’air d’ëtre peintes sur le paysage, ne pourront jamais en faire partie. Elles sont comme une sorte de touriste ongulé et, à les élever, je me sentais comme un guide qui passerait son temps à traduire les menus et à indiquer les toilettes.

La nourriture et l’industrie c’est un peu une alliance contre nature.

Les Indiens ont attendu longtemps pour voir les bisons de l’homme blanc sur leurs terres…

À mon grand étonnement, ils arrivaient à regarder les mêmes films indéfiniment. frustré, je me suis tourné vers Jill, qui avait élevé un ado et survécu à l’épreuve.

On en parle

Site pour en savoir plus sur les bisons de Dan O’Brien et acheter de la viande : link.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Rabinovitch.

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Ce livre est un petit chef d’œuvre romanesque. Il mêle une enquête passionnante autour du sauvetage d’un livre précieux : un livre de prière juive,une Haggadah. Le point de départ est vrai la Haggadah de Sarajevo existe et ce sont des lettrés musulmans qui ont sauvé ce livre juif des incendies dus à la guerre. Expliquant comment des scientifiques arrivent à remonter dans le temps grâce à d’infimes traces laissées dans les parchemins, la romancière imagine des histoires plausibles autour de ce livre. Chaque moment où elle s’arrête sont autant de moments d’ intolérance et de violence absolus, les gens et les livres se retrouvaient sur des bûchers.

En même temps on suit l’histoire personnelle d’Hanna la jeune Australienne, personnage touchant et tellement vivante. J’ai relu ce livre, car il est en compétition pour notre « coup cœur des coups de cœur de 2008″ dans notre club de lecture. Je sais que la construction du roman : l’intrigue coupée par des retours dans l’histoire, n’a pas plu à tout le monde. Moi, ça m’enchante littéralement. Je trouve que Géraldine Brooks à écrit un hymne à l’esprit de tolérance et donne foi en l’homme. Même quand l’humanité est au bord de se détruire, des « justes » en général des lettrés arrivent à ne pas se conduire en barbares.

Citations

Tu es restée dans ton joli appartement pendant toute notre guerre et tu nous as regardés crever sur ton écran de télé. Et tu t’es dit « Quelle horreur ! » et ensuite tu es allée te préparer une autre tasse de café.

– Mais comment le roi et la reine ont-ils pu faire une chose pareille ? C’est l’argent des Juifs, ou du moins l’argent collecté par les Juifs, qui leur assuré la victoire sur les Maures !
– Nous avons été dépouillés mon frère. Et maintenant, comme une vache qui ne donne plus de lait, on nous envoie à l’abattoir.

 En Angleterre, le monde de l’art est un aimant absolu pour les fils cadets de lords appauvris, ou pour les femmes du nom d’Annabelle Quelque-Chose-tiret-Quelque-Chose qui s’habillent en caleçons noirs et cachemires orange foncé et sentent vaguement le labrador mouillé.

On en parle

link.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Josée Kamoun.

5
Livre étonnant, bouleversant qui ne vous lâche pas une fois que vous êtes entré dedans. Les personnages vous hanteront longtemps après avoir refermé le livre, un peu comme ceux de : Le temps où nous chantions de Richard Powers. On y retrouve le problème du métissage aux USA. Ici le personnage principal a décidé de se faire passer pour blanc et réussi une carrière universitaire presque parfaite. Un jour, il prononce un mot malheureux « zombie » pour parler d’étudiants qui se révèlent être noirs et le « politiquement correct » va l’obliger à démissionner.

Philip Roth n’épargne dans ce roman, ni le manque de courage de ses collègues universitaires, ni la culture française, mise à mal à travers une normalienne frustrée qui sera à l’origine de sa perte, ni la pudibonderie américaine sous la présidence de Clinton. J’ai pourtant failli passer à côté de ce roman, à cause du style, les accumulations de mots, le fourmillement des idées me fatiguaient, et j’ai commencé à tourner trop vite les pages. J’en ai repris la lecture de façon attentive et en ralentissant mon rythme de lecture. Plus l’auteur allait vite, plus je lisais lentement et le charme a joué : j’ai passé huit jours complètement ailleurs dans les transports parisiens, grâce à ce livre.

Citations

Cet été là, chacun ne pensait plus qu’au sexe du président : la vie, dans toute son impureté impudente, confondait encore une fois l’Amérique.

 

Mais en Amérique en général ce fut l’été du marathon de la tartufferie : le spectre du terrorisme qui avait remplacé celui du communisme comme menace majeure pour la sécurité du pays, laissait place au spectre de la turlute.

 

Seulement le danger avec la haine, c’est que quand on commence il en monte cent fois plus qu’on en aurait voulu. Je ne connais rien de plus difficile à brider que la haine. Il est plus facile de renoncer à la bouteille que de juguler la haine, et ça n’est pas peu dire.

 

La boutique d’antiquité moribonde, le restaurant infâme, l’épicerie de survie, le débit de boisson cambrousard, le coiffeur péquenot, la magasin de vêtements pour homme d’un autre âge, la librairie au fond étique, la pharmacie mal éclairée, le salon de thé cucul, la taverne déprimante, le marchand de journaux sans journaux, la boutique de magie énigmatique et vide – tous avaient cédé la place à des établissements où l’on pouvait manger convenablement, boire un bon café, acheter des médicaments sur ordonnance, trouver une bonne bouteille, un livre traitant d’autre chose que des Berkshires, et faire des achats vestimentaires qui ne se limitent pas à des caleçons bien logs bien chauds pour l’hiver.

On en parle

link.

97820707639625
Je ne pouvais pas imaginer mon blog sans les livres de Benaquista, je n’avais pas la patience qu’il en écrive un nouveau pour le mettre sur mon blog, alors j’ai relu celui-là pour dire à quel point j’aime bien cet auteur. Lors d’un pari fou, deux hommes se donne rendez-vous trois plus tard au même endroit. Leur but : devenir quelqu’un d’autre. Le roman suit donc la trajectoire de Thierry Blin et de Nicolas Gredzinski dans leur nouvelle vie. Comme à la première lecture, j’ai beaucoup plus de sympathie pour Nicolas Gredzinski que pour Thierry Blin, d’abord parce qu’il va vivre une belle histoire d’amour et qu’il est plein de tendresse pour le humains.

Ce que j’apprécie le plus dans ce livre, c’est la façon dont Benaquista sait raconter des petits moments de vie de notre époque. Les conversations à la cafétéria sonnent tellement vraie. Son humour est décapant tonique, Bref un livre dont l’histoire est bien ficelée, et qui fait sourire : ça fait du bien.

Citations

Une de ses premières clientes avait été cette petite dame et de ses « douze Klimt » à encadrer.
– Douze Klimt ! Gustave Klimt ? Vous êtes sûre ?
– Oui, douze dessins.

– Des originaux ?
– Je ne sais pas.

– Ils sont signés ? Ce sont des oeuvres sur papier ?
– Non, sur un calendrier.

 

Les arrogants seront serviles un jour. En d’autre termes, plus on marche sur la tête des faibles, plus on est enclin à lécher les bottes des forts.

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La BD, ce n’est pas toujours ma passion, le plaisir de lecture n’a rien à voir avec celui procuré par un bon texte. Mais j’ai apprécié les dessins, l’humour et la nostalgie qui se dégagent de ces 18 nouvelles, mises en images par des dessinateurs talentueux. J’aime bien , Le View-Master de Jordi Sempere, un homme confronté à l’Alzheimer de sa mère. Ma préférée , surtout pour le dessin , Les Brûlures de Simon Hureau. Pour cette nouvelle, la qualité du graphisme ajoute beaucoup à l’histoire de la rencontre dans une piscine d’un policier noir et d’une jolie fille qui cache un secret douloureux. Le sous-titre du livre « autres nouvelles qui font du bien » est tout à fait vrai : c’est une lecture qui fait du bien.

Citations

– Vous avez raison patron. je dois être le seul chauffeur qui de fasse conduire par son patron.
– Le coup de la voiture avec chauffeur, ça épate beaucoup les coréens.
– Et vous patron, qu’est ce qui vous épate ?
– Que vous soyez parvenu à vous faire engager comme chauffeur sans même posséder votre permis de conduire !

On en parle

Voici le site qui m’a donné envie de lire cette BD : link.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard.

5 Attention, chef d’œuvre ! Ne soyez pas rebuté par les 760 pages, ni par les références aux techniques musicales, ni par les explications sur la relativité. Vous serez emporté par ce roman, vous comprendrez ce que le racisme représente de violence,de souffrance et d’humiliation pour toute une nation. Vous relirez l’histoire des Etats-Unis à la lumière des crimes raciaux et des émeutes qui finirent par en découler.

L’histoire de cette famille est bouleversante, j’ai passé de longues heures avec Délia, David, Jonah, Joseph et Ruth Strom, en espérant que les idéaux des parents, et la musique puissent triompher de la haine ! Seul reproche : j’aurais aimé avoir des notes en bas de page mon inculture américaine m’a obligée à consulter très souvent Wikipédia : je ne connaissais pas o’fay,Ashan, Movietone, Sol Hurok , FRA etc.

Merci Françoise de m’avoir offert ce cadeau qui a enchanté le début du mois de septembre 2009.

Citations

Les trois-quarts de tous les Noirs américains ont du sang blanc – et la plupart d’entre eux ne l’ont pas choisi.

 

« Votre temps est plus lent que le mien. Le mien est plus lent que le vôtre. La raison en perd la raison.
– Oui ! » L’homme s’esclaffe. « Ça aussi c’est vrai ! Mais seulement parce que notre raison a été créée à des vitesses plus lentes. »

 

Lors de ces pénibles après-midi où Jonah et moi sommes bannis de la maison ……Nous restons allongés jusqu’au jour où nos camarades recréent la chute de Berlin en nous incendiant. Après cela, pendant longtemps, nous avons eu le droit de rester à la maison.

 

Était-il possible qu’il existât des Blancs qui, finalement, ne la détestent pas d’emblée pour l’impossible pardon qu’ils attendaient d’elle ?

 

L’oiseau peut aimer le poisson uniquement pour l’étonnement qu’ils éprouvent en filant de concert vers l’inconnu.

 

La plupart des auditeurs ignorent combien il est plus difficile d’effleurer un son plutôt que de le marteler. Un démarrage sur les chapeaux de roue fera toujours plus d’effet, sur scène, qu’un légato, plus difficile à tenir.

 

Elle aimerait marcher dans la rue avec son mari sans avoir à jouer la domestique. Elle aimerait pouvoir lui prendre le bras en public. Elle aimerait qu’ils puissent aller au cinéma ensemble, ou aller dîner quelque part, sans se faire expulser comme des malotrus. Elle aimerait pouvoir asseoir son bébé sur ses épaules, l’emmener faire les courses sans que pour autant tout le magasin en soit pétrifié. Elle aimerait pouvoir rentrer à la maison sans être couverte de venin. Cela n’arrivera pas de son vivant. Mais il faudra bien que cela se produise du vivant de son fils. La rage l’agrippe chaque fois qu’elle quitte la maison. Il n’y a que l’instinct maternel pour contenir cette rage.