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Je ne sais plus sur quel Blog, j’ai trouvé cette référence. Le sujet m’intéressait et j’ai donc lu le récit de Joseph Fadelle, parce qu’aujourd’hui, les attentats dont sont victimes les chrétiens dans les pays à forte majorité musulmane, nous obligent à nous intéresser à leur sort. « le prix à payer » fait partie des livres qu’il faut lire pour se rendre compte à quel point l’Islam laisse peu de place à la contestation. Quant à la conversion à une autre religion, alors là ! L’individu concerné se met en danger de mort. Et encore, Joseph (ex Mohammed) a voulu devenir chrétien.. Que se serait-il passé s’il avait voulu devenir juif !

Comme tous les livres de témoignage où un homme raconte comment il a risqué sa vie pour obtenir sa liberté, l’émotion est intense. Malgré la force de ce témoignage , j’ai été déçue par ce livre. Je m’attendais à une explication plus profonde de l’Islam. Cela semble étrange que tant de gens soient attachés à cette religion alors qu’une simple lecture attentive du Coran suffise à en démontrer sa cruauté et son peu de respect de la personne humaine (surtout si cette personne est du sexe féminin !).

Sa conversion au christianisme est un peu mystérieuse, car la lecture de la Bible n’est pas non plus un recueil d’une grande douceur ! On le sent très attaché à la foi chrétienne mais sans que je comprenne bien pourquoi. La seule chose dont je sois certaine , c’est que nous avons une chance incroyable de vivre dans un pays de laïcité et qu’il faut tout faire pour que les principes qui permettent à chacun de respecter la liberté de conscience de l’autre soient en tout lieu respectés.

Et pour cela, laisser la religion dans la sphère du privé.

On en parle

La publivore.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Dominique Defert et Carole Delporte

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Voilà j’ai terminé, c’était long, dense et passionnant. 
La biographie de Steve Jobs m’a permis de revivre des moments importants de ma vie et j’ai été totalement captivée par cette biographie ; j’ai eu l’impression de comprendre tout ce que notre époque laissera de plus intéressant aux générations futures. J ai connu dans ma jeunesse ces jeunes américains qui refusaient leur société et se sont retrouvés dans l’engagement politique, la musique, la drogue, et les différents gourous indiens.

C’est de là que vient Steve Jobs, de là, et du fait qu’il est un enfant adopté dont des parents , en particulier son père, l’ont beaucoup aimé et ont compris très tôt que leur enfant était génial. Génial il l’est, mais aussi complètement caractériel. On l’accuse souvent de n’avoir rien inventé ,je ne suis pas assez scientifique pour en juger , ce qui est certain, c’est qu’il a su trouver partout où il le pouvait les bonnes idées pour les mettre au service d’Apple :

  • simplicité d’utilisation : monsieur et madame tout le monde doivent comprendre intuitivement le fonctionnement des appareils Apple,

  • l’esthétique : on doit reconnaître à la beauté que c’est un Apple,
  • création d’un objet conçu entièrement par Apple et n’acceptant que des produits fabriqués de A à Z par les scientifiques travaillant pour lui(les meilleurs du moment).

C’est passionnant de relire la genèse des créations d’objets qui font complètement partie de notre vie aujourd’hui et on comprend beaucoup mieux les raisons du succès des produits d’Apple. Ce qui m’a fascinée, c’est de retrouver, à travers les problèmes que se posait Steve Jobs, les discussions passionnées qui animaient parfois les dîners familiaux : si on lançait le débat « PC » , « Mac » on avait parfois l’impression de revivre l’affaire Dreyfus !

Et puis plus récemment, j’ai participé à des débats Android Iphone :Steve Jobs est il un inventeur ou un simple copieur ?

Grâce à ce livre j’ai beaucoup mieux compris le débat. Si Apple a conçu un appareil qui ne tourne qu’avec du Apple c’est pour éviter toutes les erreurs qui sont inhérentes à tout système qui permet l’ouverture à des logiciels piochés là où ils sont le moins chers. L autre possibilité, celles des PC : permettre à tous les apprentis bidouilleurs de se faire un ordinateur à leur image et beaucoup moins cher, encore faut-il en être capable !

Il reste le personnage, c’est un meneur d’hommes, très original et particulièrement imbuvable, complètement habité par son œuvre il n’a guère respecté ses amis ni ses concurrents. Pour mener son entreprise et sa vie personnelle , il a appliqué un précepte qui le caractérise :« la distorsion du réel » ce qui en gros veut dire que, lorsqu’il est persuadé du bien fondé de son point de vue, quelques soient les difficultés tout le monde – dont lui- doit réussir à le faire triompher , même si tout prouve que c’est impossible.

La guerre entre les entreprises m ‘a moins intéressée , mais c’est assez clairement expliquée. Et puis tout le monde le sait, Steve Jobs est un génie du marketing . Là tout le monde est d’accord en disant pour ceux qui n’apprécient pas Apple : « mais ce n’est que ça » , et pour ceux qui aiment ses produits :  » que cela s’appuie sur des produits hors normes ».

En conclusion, je reprends à mon compte, la remarque d’un de ses concurrents à propos de l’IPad :

Jobs a cette incroyable capacité à inventer des gadgets dont on n’a pas besoin et sans lesquels, brusquement on ne peut plus vivre.

 Citations

L’entreprise

Nous avions les mêmes valeurs. Il disait qu’il ne fallait jamais lancer une entreprise dans le but de devenir riche . Il fallait avant tout de la sincérité , croire en ce que l’on faisait . Et viser la pérennité de la société.

 Maxime attribuée à Léonard de Vinci

La simplicité est la sophistication suprême.

 les commerciaux dans l’entreprise

Entre Sculley(pepsi) et Hertzfeld (mac) le courant ne passa jamais. « Il (Sculley d’après Hertzfeld) était d’une prétention sans fond, un frimeur de première , me confiera-t-il. Il disait s’intéresser à la technologie , mais ce n’était pas vrai . C’était un commercial , et comme tous les commerciaux , ce n’était qu’un beau parleur . »

 Phrase pour débaucher Sculley

« Tu veux passer le reste de ta vie à vendre de l’eau sucrée ou tu veux changer le monde avec moi ? »

 Blague au début d’Apple

Quelle est la différence entre Apple et un camp scout ?
Réponse :les scouts sont dirigés par des adultes

Steve Jobs et l’argent

Mais Jobs se fichait de faire fortune, comme il le confia à John Markoff du New York Times :
« je ne compte pas acheter de yacht. Je n’ai jamais fait ça pour l’argent. »
Ce passage en Bourse glorieux permettait à Pixar de ne plus dépendre de Disney pour financer ses films. C’est exactement le moyen de pression que Jobs attendait.

Le culte du beau

L’appareil a de la noblesse ; il annonce sa valeur tout en dégageant une impression de sérénité , de retenue . Il n’agite pas sa queue sous votre nez. Mesuré, et fou en même temps , avec ses écouteurs qui flottent au vent. Voilà pourquoi le blanc ! Le blanc n’est pas une couleur neutre ! Il est pur et silencieux .Voyant et discret en même temps.

Le succès

Quand vous sortiez un iPod de sa boîte, il était si beau si brillant qu’on avait l’impression soudaine que les autres baladeurs MP3 avaient été fabriqués en Ouzbékistan.

 Steve Jobs et le piratage

À ce moment-là , Jobs aurait pu tout simplement se tourner vers le piratage. De la musique en accès libre aurait rendu l’IPod encore plus attractif. Mais parce qu’il aimait vraiment la musique – et les artistes -, il était contre ce qu’il considérait comme un pillage de la création.

 Les objets de notre quotidien

Jobs était contre les boutons on/off, jugés inélégants. La solution était de « balayer l’écran pour l’allumer », un geste simple et ludique qui sortirait l’appareil de son mode veille.

Ce qu’il a apporté

Jobs n’était pas un inventeur au sens strict, mais un maître pour mêler idées, art et technologie et ainsi « inventer » le futur. Il avait conçu le Mac parce qu’il avait compris le potentiel des interfaces graphiques -ce que Xerox avait été incapable de faire – et il avait créé l’IPod parce qu’il avait envie d’avoir mille chansons dans sa poche -ce que Sony , malgré tous ses atouts et son héritage , n’avait pu accomplir. Certains entrepreneurs innovent parce qu’ils ont une vision globale , d’autres parce qu’ils maîtrisent les détails. Jobs faisait les deux sans discontinuer . Résultat ‘il lança une série de produits durant ces trois dernières années qui ont révolutionné des industries entière.

On en parle

les lectures de Liyah

41wjfKX35fL._SX295_BO1,204,203,200_Traduit de l’anglais de l’Afrique du Sud par Bernard Turle.

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Brink, André Brink ! 
Je dois à cet auteur la révélation de ce qu’a été l’Afrique du Sud : un pays tragique et superbe. Depuis Une saison Blanche et Sèche , j’ ai lu avec passion ses romans : Un turbulent silence, Au plus noir de la nuit… Il a su, avec un talent incomparable ,entraîner ses lecteurs dans les méandres des passions humaines. ET … Il vient à Saint-Malo , aux « étonnants voyageurs » , avec son autobiographie Mes bifurcations.

C’est un des meilleurs conteurs que je connaisse, et c’est, encore une fois, ce talent là qui m’a le plus intéressée dans ce très long récit. Il y fait le point sur tous ses parcours. Il a pris tous les chemins des révoltes et là où l’injustice essaie d’étouffer l’esprit de liberté ,André Brink met son talent et sa notoriété au service de ceux qui luttent. Bien avant d’être un écrivain célèbre dans le monde entier, il a été un petit Afrikaner élevé par des parents aimants mais tout naturellement racistes et cherchant à éviter tout contact avec la population noire qui les entourait.

Jeune étudiant, c’est en France, en côtoyant des étudiants noirs, qu’il prendra conscience de l’horreur de la situation dans son pays. De retour chez lui il ne cessera , alors, de participer très activement à la lutte contre l’Apartheid, prenant souvent de très grands risques. Il retourne en 1968 en France et cela m’a amusé de lire ce qu’il a pensé des événements de mai 68 en France.

Le livre mêle ses expériences et évolutions personnelles et les conflits du monde que ses positions courageuses l’ont conduit à connaître. Il le dit lui-même il est plus écrivain que politique. Il a été amené à s’appuyer sur des idées révolutionnaires qui ont provoqué bien des tragédies elles-aussi,la partie critique de ces idéologies me manque un peu. Il fait, également,la part belle aux femmes rencontrées et aimées pour certaines d’entre elles, à la passion.

Son livre se termine très tristement car l’Afrique du Sud est gouvernée par des incompétents et des corrompus. La violence y fait, encore, beaucoup de victimes , la seule différence , c’est qu’aujourd’hui elle est exercée par des noirs contre les blancs ou des noirs riches. Entre le chef d’une police dépassée ou totalement corrompue, une ministre de la santé qui veut lutter contre le Sida avec de l’ail et des décoctions de plantes, on se dit, hélas ! que ce pays est bien mal parti. Dans ce chapitre on peut lire ce qu’il avait déjà écrit dans un article du Monde paru en 2006.

Par soucis d’honnêteté, André Brink cite tous les noms des personnes qu’il apprécie où qu’il critique , on est parfois un peu submergé par tant de noms inconnus et de précisons sur les circonstances de ces rencontres . Cela alourdit son récit et je dois avouer que j’ai parfois sauter des pages. Ses mémoires fourmillent de moments très différents. Comme le dit le titre, André Brink a bifurqué souvent.. mais sa ligne de conduite a toujours été : un fil rouge tendu entre la liberté et le respect de l’être humain.

Citations

Pour consoler tous ceux et celles qui comme moi se désespèrent de ne pas savoir bricoler

Je ne sais vraiment rien faire de mes dix doigts . Et même avec quatre ou trois ou deux.
Cela dit, mon incompétence n’a jamais altéré ni mon enthousiasme ni ma détermination. Au contraire. Je raffole des outils de menuiserie. Plus ils sont chers et inutiles, plus ils me plaisent . Des plus sophistiqués, comme des meuleuses d’angle , perceuses, tournevis électriques ou scies à chantourner , aux plus simples comme les pinces , marteaux et burins de base. Je les respecte , je les révère , je les adore. Le seul problème, c’est que je ne sais pas m en servir . En théorie , oui. Mais en pratique. Qu’à cela ne tienne , je n’ai pas peur d’essayer.

 La bêtise

Je dois à Naas le plaisir douteux d’avoir rencontré une femme aussi stupide que charmante, épouse d’un troisième secrétaire à Berne, également aussi stupide que charmant . Un jour elle se lança à corps perdu dans une discussion très intense sur la résurgence de l’antisémitisme. Elle avança sa propre opinion très mûrie : « voyez-vous , j’ai beaucoup réfléchi à ce problème et je crois que l’antisémitisme tient beaucoup à la haine qu’ont les gens pour les juifs. »

 Une injure à laquelle je n’avais jamais pensé

Un jour, elle avait remis à sa place un opposant politique particulièrement vaniteux en disant que quelqu’un comme lui aurait dû s’abstenir de s’impliquer dans la vie publique.
« Que voulez vous dire ? » S’enquit-il avec une grimace méprisante.
« Il est évident, rétorqua-t-elle (entra autres, elle était sage-femme) qu’à votre naissance, ils ont enterré l’enfant et élevé le placenta. »

L’exil

Mazisi ne connaissait pas un traître mot de français mais crut reconnaître le mot zoulou « lapa », qui signifie aussi « là-bas ».
Plus tard , il expliqua qu’il n’avait pas été surpris que le gendarme lui parle en Zoulou : de son point de vue, c’était tout naturel. Ce qui l’avait surpris, et qui lui avait fait plaisir, c’est que le Français ait immédiatement reconnu dans son interlocuteur un Zoulou. À compter de ce jour, Mazisi aima les Français.

L’apartheid

Ce n’étaient pas les meurtres,les atrocités, les mutilations et les tortures que l’on considérait, en fin de compte comme le pire mal perpétré par l’apartheid, mais ceci : la violence faite aux esprits, les émotions mises à nu, la souffrance abrutissante infligée aux individus et aux générations.

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Traduit de l’Espagnol par André GABASTOU

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J’ai découvert Rosa Montero grâce aux blogs, à Keisha,en particulier, et j’ai en réserve « le roi transparent ». J ai lu avec plaisir ce roman, et je suis entièrement d’accord avec ce que plusieurs d’entre vous en disaient. Elle sait créer une atmosphère.

Les barbares dont il s’agit ici, ce sont les êtres si accrochés à la drogue, qu’aucune valeur humaine ne résiste à leur passion destructrice. Ce que le personnage principal a été capable de faire pour se payer sa dose du temps de son addiction est absolument révoltant. C’est le genre d’histoires que je déteste lire d’habitude. Je sais que l’horreur existe, il suffit que j’ouvre un journal, mais je n’aime pas le lire en roman.

Le talent de Rosa Montero c’est d’avoir situé son histoire au moment où Zarza , cette ancienne droguée est sortie de son addiction. Son frère , ange maudit qui l’a fait plonger dans la drogue la poursuit pour se venger ; l’ambiance de cette traque est bien rendue. Elle nous permet aussi de remonter à l’enfance et de comprendre bien des aspects de la souffrance de cette jeune femme. Ce qu’elle voulait se cacher à elle-même : les actions les plus sordides qu’elle avait été capable de commettre autrefois, lui reviennent comme des nausées qui l’étouffent.

Le monde de la drogue est bien raconté, et comme Zarza est une historienne du Moyen-âge son récit s’enrichit de romans de la chevalerie. J ai quand même quelques réserves , est ce que cela vient de la traduction ou pas, le style est très complaisant, et la construction du roman est –à mon avis- alourdie par les récits du « roman de Chrétien de Troyes ». Mais c’est avant tout un très bon livre sur un sujet tellement tragique.

Citations 

Le destin

L’enfance est l’endroit où tu passes le reste de ta vie, pensa Zarza ; les enfants battus battront leurs enfants, les fils d’ivrognes deviendront alcooliques, les descendants des suicidés se tueront , ceux qui ont des parents fous le seront à leur tour.

Vivre avec la drogue

La vie est une guerre. Non, la vie, c’est comme avancer dans un pays inconnu. Il faut que tu sois sans arrêt sur tes gardes à l’affût….Et chaque jour qui passe, les jours empirent, parce que tu pénètres de plus en plus dans le pays des méchants, de plus en plus seul, de plus en plus cerné.

Pourquoi je ne me ferai jamais tatouer

C’est con que les tatouages durent plus longtemps que les souvenirs.

L’addiction

Zarza cherchait la Reine, parce qu’en dehors de ses bras, le monde semble exsangue et asphyxiant, un univers insupportable en blanc et noir. La Reine tue, mais sans elle on n’a plus envie de vivre et souvent il ne reste plus qu’à courir , courir de plus en plus vite , galoper jusqu’à l’abîme et s’écraser .
Le chemin vers l’enfer est fait de petits faux pas.

 Philosophie de vie

Si tu n’es pas capable de voir les autres, tu ne peux pas non plus te voir toi-même. Parce que les autres, ceux qui t entourent, ta vie et les engagements qu’elle implique, ce sont les limites qui te font être ce que tu es.

On en parle

« Conduite en état livresque » (le nom du blog est assez bien trouvé non ?).

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Tenir un blog vous vaut parfois de merveilleux petits cadeaux. « Normandie terre des arts » s’est adressé à moi pour que je parle de ce livre, je me méfie beaucoup de ce genre de demande mais j’ai accepté, car j’avais trouve intéressant le travail du dessinateur Bernard Vernochet, enfin ce que j’avais pu en voir sur Internet. Ce petit livre est une merveille , Granville a bien de la chance d’être aimé par tous les gens qui se sont unis pour offrir à ses visiteurs un si beau souvenir. Car plusieurs amoureux de cette petite ville côtière ont écrit un petit texte qui accompagne très bien les dessins.

Mais le charme de petit livre tient dans le regard du dessinateur et aquarelliste, tout en nuances, et dans l’observation des petits détails qui font la vie. Si Granville n’est pas un site à couper le souffle, c’est un lieu où on se sent bien pour qui sait regarder.

Un petit regret , il me manque quelques images de la mer , pourtant la vie du port est partout. Et finalement, j’ai découvert un chanteur que je ne connaissais pas et qui va bien au livre et à cette région : Jean- Marie Vivier. écoutez-le ce n’est pas la chanson du livre car je ne l’ai pas trouvée sur youtube, j’ai trouvé celle-là, elle me plaît bien !

Couverture

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Nous avons été nombreux à adorer « Effroyables jardins » du même auteur. C’est le seul livre que j’ai lu de Michel Quint. Et comme beaucoup, j’avais été très touchée par ce récit. Ce roman choisi dans les nouveautés de ma bibliothèque m’a tentée. Je ne suis pas déçue par la lecture (à un détai près).

Il s’agit d’un enquête policière à Lille : il faut découvrir qui a tué un jeune espoir du LOSC (oui je sais maintenant que équipe de Lille s’appelle ainsi !), cela va nous entraîner dans les réseaux mafieux liés au foot. Et découvrir un personnage très atypique, marqué par une enfance sans père et un fort sentiment d’échec. Michel Quint a une langue bien à lui, il mêle dans un style particulier, les expressions du nord (les gens décarochent.. par exemple)au langage poétique. Il faut s’accrocher parfois, mais finalement, on est pris par sa façon de raconter.

Ce que j’ai vraiment apprécié , c’est la balade dans Lille je pense que tous les gens de cette région vont retrouver à la fois leurs racines et aussi les transformations d’une ville qui est passée de l’ère du labeur en usine à l’ère de la rénovation des friches industrielles en quartiers bobo centrés sur les loisirs.Pour les non-Lilloises comme moi, l’accumulation des noms de lieux est un peu lassante. La description de la corruption du milieu du foot et de tous ceux qui ont trop d’argent : soirées fines arrosées et des call-girls payées ou pas , rôle de la police… est très bien rendue.

Évidemment , avec les récentes affaires DSK et la police lilloise on commence à se faire une certaine idée des soirées dans le milieu politique. Mais là, pas touche ! Notre auteur ne veut surtout pas qu’on pense qu’il s’agit d’un livre qui dénonce des magouilles du PS ! AH ! L’intelligentsia ,elle ne peut être que de gauche n’est ce pas ? Alors au milieu de tout il invente un élu de la majorité présidentielle -son roman a dû être rédigé avant la victoire de Hollande- qui dans dans un café explique à des buveurs de bière (on boit beaucoup de bières, nord oblige !) que si les électeurs arrêtaient de voter socialiste , il y aurait moins de crimes !

C’est vraiment lourd , personne ne pensait que les socialistes étaient en cause et je trouve que ça gâche le roman. En plus je me demande d’où il sort un élu de droite à Lille ? Et surtout pourquoi ?

Cela n ’empêche que c’est un bon livre et que Michel Quint a bien du talent.

Citations

Portraits si vrais

J’entrais dans des boutiques bon genre , aux vendeuses fardées, inaccessibles sur leurs talons hauts,qui consentaient à travailler jusqu’à demain où elles épouseraient un milliardaire : leur destin imminent était écrit sur leurs lèvres boudeuse, dans leur regard dédaigneux , leur façon de fermer leur décolleté d’une main , que je n’accède pas au spectacle réservé de leurs foutus nichons à tomber sur le cul.

Balade dans Lille

Une fois franchies les quatre voies automobiles en prolongement du boulevard Vauban , on arrivait à l’Esplanade , les ponts sur la Deûle , l’écluse, cette belle promenade où les militaires de la citadelle proche, au-delà de la rivière canalisée , venaient croiser les demoiselles de famille aux siècles d’avant et bomber le torse pendant qu’elles baissaient les yeux , pauvres filles.

 Lille aujourd’hui

C’est curieux maintenant que le travail manque , les petits bourgeois , les nouveaux riches raffolent des lieux où. Le prolétariat urbain a usé sa vie. Comme s’ils avaient besoin d’un monument pour se souvenir aujourd’hui que le boulot est devenu souvent virtuel, rarement salissant que la classe ouvrière s’est éteinte. Les mains ne servent plus à rien , elles ne sont plus bonnes qu’au macramé, à l’art du bouquet, á cuisiner joli , singer les maîtres queux , et se fourrer les doigts dans le nez

On en parle

Liliba

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Je viens de refermer ce livre et je pense à toutes les vocations de navigateurs qu’il a dû faire naître. C’est un roman d’aventure écrit à la fin du XIX° siècle,dans la veine de Robinson Crusoé mais sur la mer. Je ne connaissais pas Joshua Slocum , ce récit était offert en supplément du magazine « Voiles et Voiliers ». La première partie est consacrée à la navigation de Joshua Slocum en tant qu’armateur sur un trois mats : l’Aquidneck.

C ‘est vraiment passionnant de découvrir à quel point le commerce maritime est compliqué , en plus du danger de la navigation, le capitaine est confronté à une série de difficultés et peut à tout moment être complètement ruiné, voire pire …(les meurtres sont visiblement très fréquents ).
Il y a d’abord la mer et les tempêtes . Ce que Slocum ne dit pas c’est qu’il est victime aussi de son entêtement à vouloir naviguer à la voile alors que déjà, en 1880, tous les navires de commerce, ou presque tous, étaient passés au moteur.

Ensuite, il y a les règlements, visiblement les autorités portuaires peuvent décider de garder des bateaux loin de leurs ports et faire pourrir des cargaisons de marchandises sans que les motivations soient très claires. Il y a ensuite les maladies : choléra, variole.. Et enfin les hommes, les marins sont souvent des crapules , voire des criminels et parfois des incompétents ou des voleurs. Parmi tous ces hommes ,il y a Slocum qui,il faut bien le dire, a une très haute idée de sa valeur, il se pense excellent marin , c’est sans doute vrai mais c’est un peu agaçant qu’il le répète à l’envie pendant tout son récit. La seconde partie « le voyage du Liberdade », commence par le récit de la construction d’un voilier rudimentaire après le naufrage de l »Aquidneck »

Il part du Brésil pour revenir jusqu’à Washington avec pour tout équipage son épouse et ses deux fils. C’est pendant ce voyage qu’on pense à Robinson : comment survivre avec un minimum d’équipement, dans une nature au combien hostile ? Au cours de ce voyage extraordinaire sur cette embarcation de fortune,un jour, il accoste pour chercher de l’eau auprès d’un phare perché sur un minuscule rocher et là l’attend un gardien de phare qui se dit « gouverneur » de l’île et qui se comporte en chef d’état , c’est assez drôle et tellement absurde !

C’est aussi l’intérêt du récit : les rencontres avec toutes sortes de gens. J’ai bien aimé sa discussion avec des paysans américains . Il leur explique que les Brésiliens ont libéré les esclaves sans pour autant se faire la guerre. Le paysan répond, « Les sudistes étaient fous, ils ont eu la guerre et ils ont dû affranchir les noirs quand même… ». Les notes qui accompagnent ce récit sont intéressantes, on y apprend que Slocum n’a jamais réussi à refaire sa fortune et qu’il était bien le marin extraordinaire qu’il dit être.

Citations

 Les gens de mer et le jugement sur les pilotes

On me raconta qu’ils juraient plus que coutume , ce qui en dit long , car tout le monde s’accorde à considérer que le pilote moyen est le personnage le plus mal embouché de la gent marine.

 Une grosse tempête

Nos hommes s’étaient amarrés chacun à son poste. Tous les espars de rechange dont on n’avait pas doublé les amarres furent balayés par-dessus bord ainsi, sur le pont , que d’autres accessoires qui furent brisés et dont la tempête arracha les saisines. La cambuse ne fut pas épargnée et le cuisinier échappa d’un cheveu à un grave accident lorsqu’une lame, balayant le pont, emporta portes , fenêtres , réchaud casserole , bouilloires…. et l’artiste culinaire lui-même , entraînant tout en vrac dans les dalots sous le vent , à travers lesquels l’homme de l’art ne passa heureusement pas grâce à l’accumulation de toutes ces épaves. Une avarie de ce genre est toujours vivement ressentie et vous fait l’effet d’une douche froide , si j’ose ainsi m exprimer. Cela signifie qu’il va falloir manger froid pendant quelque temps , si ce n’est pire.

 Description des vagues lors des tempêtes

Nous passions sur un banc et la mer brisait sur le haut fond ! Une seconde vague arrivait, énorme , et se dressait, haute, plus haute , toujours plus haute , jusqu’à ce que rien ne pût soutenir plus longtemps la montagne d’eau ! Elle parut alors marquer un temps d’arrêt, puis s’écroula comme pour mieux nous engloutir et nous emporter dans sa furie dévastatrice. Barre dessous , je ne pouvais rien faire de plus, sinon prier. La manœuvre fit brutalement virer le canot , étrave face au danger , tandis que, souffle coupé par l’anxiété , nous nous apprêtions à affronter la suite. Nous avions à peine eu le temps de murmurer « Sauvez-nous Seigneur ,ou nous allons périr… » que la vague brisait avec une violence terrifiante … et passait en nous laissant là , tremblants , dans la main de Dieu, réduits plus que jamais à l’impuissance.

 Construction du Liberdade

Il me faut en premier lieu dire un mot de l’outillage qui nous permit de le réaliser.
En premier lieu , nous disposons d’une hache , d’une herminette et de deux scies , d’une tarière de 12,5 millimètres , d’une autre de 15 millimètres et d’une troisième de 10 millimètres . Dans deux grandes aiguilles à voiles nous réalisâmes des vrilles , une aiguille à ralinguer servit de poinçon et, précieuse entre toutes, nous disposions d’une lime , découverte dans un vieux sac à voiles rejeté par la mer.

 Genre d’aventure qui fait froid dans le dos

On y jeta l’ancre et les voiles furent amenées, Nous sommes restés dans ce port enchanté jusqu’au lendemain matin, où la lumière du jour nous révéla que nous étions au beau milieu de récifs déchiquetés , d’énormes lames brisant de toutes parts. Seul était libre le petit chenal par lequel nous étions entrés à l’aveuglette .

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Je lis peu de roman policier mais je me laisse parfois tenter par mes amies blogueuses. J’ai lu celui-ci après avoir l ‘article Aifelle et d’autres que je n’ai pas hélas eus le temps de noter. J’ étais, également dans le grand nord avec Paolo Rumiz quand j’ai lu vos billets. Je commençais donc à être imprégnée par la culture « Sami ». Je me souviens aussi des écrits de Paul Emile Victor : les lapons qu ils décrivaient me fascinaient, et je suis contente que cette icône soit décrite positivement dans ce roman.

J ai quelques réserves sur le côté roman policier. Je m’explique : les méchants sont vraiment des horreurs : fascistes, pervers , pédophile et violeur pour l’un. Alors que les personnages positifs sont plus dans la nuance. Et du coup plus intéressants.

Et puis comme toujours dans un policier il faut que l’intrigue avance au rythme de l’enquête. Je me suis même demandé si l’auteur ne s’était pas senti obligé à prendre cette forme de récit pour nous sensibiliser à cette civilisation qui a à peu près entièrement disparu. Parce que je dois le dire je n’ai aucune réserve sur tout ce que nous apprenons sur cette région et les habitants. La nuit et le froid polaires rendent la vie à peu près impossibles mais les Sami ont su pendant des siècles s’adapter au climat et à la géographie. La religion est venue leur ôter des croyances fondées sur la nature puis les frontières des sédentaires ont réduit à presque rien le nomadisme et enfin le « progrès » les a ruinés de l’intérieur .

L ‘enquête permet de suivre les différences attaques dont ont été victimes les Samis et la façon dont il leur est impossible de s’en sortir. Malheureusement pour eux, ils ne sont pas organisés en nation – j’ai pensé aux Kurdes- et leur sous-sol est riche en minerai. Face à l’attrait de bénéfices conséquents les pensées charitables vis à vis d’ethnie qui veulent garder un mode de vie nomade en respectant la nature ont bien peu de poids. Cet écrivain a vraiment du talent pour nous raconter tout cela et comme tous ceux qui aiment les policiers ont salué ses qualités je comprends le succès « du dernier lapon ».

Citations

La transmission orale

 Le cri d’Aslak pétrifia le jeune garçon lapon dans sa barque. Il reconnut , fasciné , terrifié, la voix de gorge d’un chant lapon. Il était le seul ici à pouvoir en saisir les paroles. Ce chant, lancinant , guttural, l’emmenait hors de ce monde. Le joïk devenait de plus en plus haché , précipité. Le Lapon condamné aux feu de l’enfer voulait dans un dernier élan transmettre ce qu’il devait transmettre.
Puis la voix se tut. Le silence s’imposa. Le silence s’imposa. Le jeune lapon aussi resta silencieux. Il avait fait demi tour , voguant la tête pleine des râlements du mourant. Son sang avait été tellement glacé qu’il avait été saisi d’une évidence. Il savait ce qu’il devait faire. Et ce qu e, après lui , son fils devrait faire. Et le fils de son fils.

La nuit polaire

Demain, entre 11h14 et 11h41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre. Et, le jour d’après, il conserverait son ombre quarante deux minutes de plus. Quand le soleil s’y mettait, ça allait vite.

 Les frontières

Mon grand-père a dû arrêté l ‘élevage (des rennes) parce que la route de la transhumance avait été coupée par ces fichues frontières. Et les troupeaux ont été concentrés de part et d’autre des frontières . Des tas de conflits ont commencé comme ça. Et si tu veux mon avis, ces frontières ont tué beaucoup d’éleveurs.

 Les conflits entre les éleveurs et les autres

Les utilisateurs veulent pouvoir se balader dans les montagnes quand ils ont des congés, comme pour le week-end de pâques, qui est l’un des plus beaux week-end de la région , avec encore beaucoup de neige partout et beaucoup de soleil Les Norvégiens de la côte partent en famille en scooter pour trois ou quatre jours dans leur petit cabanon sur la toundra , le long du fleuve. Mais c’est l’époque où les femelles rennes mettent bas, et le s troupeaux ne doivent absolument pas être dérangés, sinon les femelles peuvent abandonner leur faon et ça occasionne de grosse perte pour les éleveurs . Donc conflits.

 Le progrès

 Aslak leur avait dit . Vous avez trop de rennes . C’est pour ça qu’il vous faut de si grands pâturages.. Et qu il y a tant de conflits. Mai sils répondaient qu’il fallait beaucoup de rennes pour payer les frais, les scooters, les quads, les voitures , le camion abattoir, la location de l ‘hélicoptère. Tu ne comprends pas , disaient-ils , toi tu as à peine deux cents rennes.
Aslak les regardait . Et il disait :j ai deux cent rennes et je vis.

On en parle

« à sauts et à Gambades » et encore une fois avec de belles images et chez Hélène lecturissime

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Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christiane et Da id ELLIS

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Et voilà, mon voyage est terminé, je suis de retour d’une Australie si bien racontée par Bill Bryson, que cela va me préserver d’un trop long vol vers ce pays qui m’a toujours attiré. Comme toujours avec un humour qui n’appartient qu’à lui et un sérieux dans ce qu’il veut nous faire comprendre, Bill Bryson explique que l’Australie est un pays continent si vaste et si varié que chacun d’entre nous peut y trouver des merveilles inoubliables.

Ce qui m’a frappée à la lecture de ce livre c’est à quel point je savais peu de choses sur l’Australie. Mais je ne suis visiblement pas la seule comme nous le dit Bill Bryson c ‘est peut-être parce que

Ce pays ne connaît pas de coups d’État, n’épuise pas ses réserves de poissons, n’arme pas d’horrible despotes, ne pratique pas la culture de la drogue de façon indécente. Bref, c’est un pays qui ne joue pas les gros bras et ne fait pas sentir sa puissance d’une manière provocante et déplacée. Un pays stable, pacifique et correct. Un pays qui n’a pas besoin d’être surveillé du coin de l’oeil, ce qui fait qu’on ne le regarde même plus.

J’ai beaucoup aimé les descriptions des petits musées qui sont souvent plus intéressants qu’il ne le pensait de prime abord. Le danger de la faune m’a fait irrésistiblement penser au « Koala tueur » je m’attendais que Bill Bryson cite Kenneth COOK car ils ont le même humour quand ils décrivent les dangers de la gent animale australienne. Pendant toute la lecture, je me demandais comment (et quand) il allait parler des Aborigènes, il le fait à la fin mais hélas on sent bien qu’il n’ a discuté avec aucun d’entre eux. Je trouve que ça manque.

Alors si vous voulez qu’on vous raconte une nature absolument superbe, désertique ou luxuriante, rencontrer des gens « cool et sympa » , avaler des kilomètres sous une chaleur étouffante, vous faire peur avec des requins, des araignées, des méduses des serpents ou tout autre insecte, n’hésitez pas prenez le temps de lire « nos voisins du dessous »

Citations

Les musiques d’ambiance

Le fond sonore, je le remarquai avec un certain intérêt , avait évolué et on était passé de « pot-pourri de vos vieilles comédies musicales favorites » à  » Jour de fête à la maison de retraite ».

 Pour décomplexer à jamais ceux qui ont peur de ronfler

Je dors comme si on m’avait injecté une dose de cheval d’un relaxant musculaire des plus puissant.
Mes jambes s’écartent d’une manière grotesque. Mes mains retombent au niveau du plancher. Tous mes accessoires internes – langue , glotte, gaz intestinaux – décident d’aller faire un tour à l’extérieur. De temps en temps, comme un jouet ridicule, ma tête dodeline vers l’avant et déverse sur mes genoux un demi-litre de salive visqueuse , avant de repartir en arrière pour refaire le plein avec des borborygmes de chasse d’eau qui se remplit. Et je ronfle de façon bruyante, indécente, comme des personnages de dessins animés dont les lèvres exagérément élastique émettent de gros nuages de vapeur.

 Les charmes de l’Australie

En fait, je pense qu’il est tout simplement impossible de répertorier en une seule vie l’intégralité des dangers qui vous guettent dans le moindre buisson d’acacia ou la moindre flaque d’eau de cette contrée si étonnamment riche en espèces aux crocs venimeux ou acérés

 Les araignées

Personne n’a pu m’ expliquer, incidemment , pourquoi ces bestioles sont d’une toxicité aussi phénoménale. Car posséder assez de venin pour tuer un cheval, alors qu’il ne s’agit que de capturer des mouches, me paraît un cas flagrant de gaspillage de ressources naturelles. Mais au moins les araignées sont-elles sûres que les gens s’écarteront sur leur passage.

Les serpents

la plupart des serpents ne vous feront aucun mal . Si vous vous trouvez dans le bush face à l’un d’eux, arrêtez-vous net et laissez-le passer tranquillement sur vos chaussures. Personnellement, au palmarès des « conseils les moins susceptibles d’être suivis » j’accorde le premier prix à celui-là.

 Toujours le même talent a nous raconter avec humour les aventuriers qui ont sillonné l’Australie au 19e siècle

On choisit comme chef un officier de police irlandais , un certain Robert O’Hara Burke, qui de sa vie n’avait jamais mis les pieds dans l’outback, qui était réputé se même à Dublin et qui ne connaissait rien au monde de la science ou de l’exploration. Le topographe serait William John Wills , dont les principales qualifications semblent avoir été une origine très respectable et son désir de partir là-bas. Un des atouts les plus remarquables de ces deux gentlemen étaient un visage orné d’un système pileux exceptionnel.

Un petit clin d’œil à la Française que je suis

 Si La Pérouse avait été plus rapide, il aurait pu proclamer l’Australie terre française et épargner à ce pays deux cents ans de cuisine britannique.

 À propos du peuplement de l’Australie

 À la fin du XVIIIe siècle , les textes de loi britanniques offraient une longue liste de crimes passibles de la peine capitale. On pouvait être pendu pour deux cents délits comprenant, notamment, le crime impardonnable de « se faire passer pour un Egyptien ».

 Le paragraphe sur le cricket

Après des années d’études patientes et laborieuses (avec le cricket il ne peut en être autrement) , j’en suis arrivé à la conclusion que ce jeu gagnerait beaucoup à l’introduction de quelques chariots de golf. Ceux qui prétendent que les Anglais ont inventé le cricket uniquement pour rendre intéressante et palpitante toute autre forme d’activité humaine ont tort. Loin de moi l’idée de dénigrer un sport qui fait le bonheur de millions de gens – dont certains arrivent même à garder les yeux ouverts pendant les matchs- mais, franchement, c’est un jeu bizarre. C’est le seul sport qui inclut une pause pour le thé. C’est le seul sport qui porte le même nom qu’un insecte. C’est le seul sport où les spectateurs brûlent autant de calories que les joueurs ( et même plus , s’ils sont un brin enthousiaste). C’est la seule activité de type compétitif- mis à part les concours de boulangers- où les acteurs s’habillent tout en blanc le matin et se retrouvent aussi immaculés en fin de journée.

Encore le cricket

Suivre deux journalistes sportifs commentant une rencontre de cricket à la radio, c’est comme écouter deux pêcheurs assis dans une barque un jour où le poisson ne mord pas.

 Une bonne blague australienne

Un homme arrive à la finale de la coupe de football australien à Melbourne et constate avec surprise que le siège à côté de lui est vacant. Or généralement, tous les billets de finale sont vendus des mois à l’avance et il ne reste jamais le moindre place libre. L’homme s’étonne donc.
– excusez-moi dit-il à son voisin , mais comment se fait-il que cette place soit inoccupée ?
– c’est la place de ma femme, réplique celui-ci, un peu morose. Malheureusement elle est décédée.
– Mais c’est affreux ! Je suis terriblement navré !
– Ouais. Elle n’a jamais raté un match de sa vie.
– Vous auriez pu proposer sa place à un ami ou a l’un de vos parents ?
– Impossible :ils sont tous à l’enterrement.

J’aime cette remarque à propos des voyages au bout de la terre

Ma promenade m’a conduit devant des magasins au luxe tapageur – Prada,Hermès, Ralph Lauren. Impeccable. Mais pas très intéressant. Je n’avais pas parcouru treize mille kilomètres pour contempler des serviettes de bain signées Ralph Lauren.

On en parle

Chez Keisha et chez Urbanik (que je ne connaissais pas)

Voulez vous écouter Mathilda et essayer avec les paroles de Bill Bryson légèrement imbibé à la bière locale

Oubliant que les cuillères avaient été inventées, 
Le Swagman immergea son zizi dans le thé
Et il soupira en voyant l’objet bouillir
« C’est pas demain que j’aurais du plaisir ! »

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Depuis « Farrago » de Yann Appery, j’ai un faible pour le Goncourt des lycéens. Ceux de 2012 ont eu le bon goût de couronner un roman qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout. Joël Dicker a une imagination très féconde, il nous entraîne à la fois dans une enquête policière et dans les méandres de la création littéraire. Son personnage principal, écrivain en panne d’inspiration, est relancé sans cesse par un éditeurqui a un sens aiguë du commerce et du marketing. Marcus Goldman, auteur d’un premier roman à succès, vole au secours de son ancien professeur accusé du meurtre d’une jeune fille qui a eu lieu 33 ans auparavant. Il faut aller jusqu’à la dernière page (la 665 !) pour que chaque morceau du puzzle de cette enquête soit à la bonne place.

Au fil des pages, nous aurons découvert le monde de l’édition américain ( mais je ne suis pas persuadée que ce soit différent ailleurs !), la vie dans une petite ville et sa police, nous aurons suivi l’évolution psychologique d’un jeune prétentieux qui gâche son talent dans la facilité et nous aurons été confrontés à la difficulté de l’écriture. Aucun personnage n’est caricatural, je pense par exemple à Tamara la mère de Jenny, elle aurait pu n’être que cette mère américaine stupide qui veut absolument « caser » sa fille à la gloire littéraire locale .On apprendra que derrière cette virago qui rabroue son mari à la moindre occasion se cache une femme amoureuse qui va voir en cachette un psychiatre pour comprendre ses conduites sans parvenir , pour autant, à les modifier.

Cet auteur sait manier le suspens et l’humour – j’ai beaucoup ri aux différents coups de fil de la mère du personnage principal – et surtout intéresser son lecteur. Je trouve dommage d’en raconter davantage car un des charme de ce livre tient à son suspens que je voudrais vous laisser découvrir. Ce n’est sans doute pas de la grande littérature ( je me demande où elle se cache cette fameuse « grande littérature »), mais c’est un excellent divertissement que je verrai très bien adapté au cinéma.

Citations

 Une leçon de vie

Le philosophe Sénèque avait déjà expérimenté cette pénible situation : où que fuyiez , vos problèmes s’invitent dans vos bagages et vous suivent partout.

 La gloire aujourd’hui

…Je compris que la gloire était éphémère. Elle était une gorgone affamée et ceux qui ne la nourrissaient pas se voyaient rapidement remplacés …

 Le racisme ordinaire

 Soudain , une angoisse la saisit :beaucoup de grands écrivains étaient juifs . Et si Quebert était un Juif ? Quelle horreur ! Peut-être même un juif socialiste ! Elle regretta que les Juifs puissent être blancs de peau parce que cela les rendait invisibles. Au moins , les noirs avaient l’honnêteté d’être noirs, pour qu’on puisse les identifier clairement.

Le monde virtuel

Sur mon compte Facebook, je passais en revue la liste de mes milliers d’amis virtuels ; il n’y en avait pas un que je puisse appeler pour aller boire une bière.

 Le monde de l’édition

Le monde des livres était passé du noble art de l’imprimerie à la folie capitaliste du XXIe siècle, que désormais un livre devait être écrit pour être vendu, que pour vendre un livre il fallait qu’on en parle, et que pour qu’on en parle il fallait s’approprier un espace qui, si on ne le prenait pas soi même par la force, serait pris par les autres. Manger ou être mangé .

Jolie phrase

Après la gloire , il y a d’autres gloires. Après l’argent, il y a encore de l’argent. Mais après l’amour, il n’y a plus que le sel des larmes.

On en parle

chez Kitty la mouette.