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 Traduit de l’américain par Michèle Lévy-Bram.

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Ce livre m’a été offert par Babelio, pour que j’écrive ce que j’en pense sur mon blog et sur Babelio. Je trouve intéressant que les blogs soient maintenant utilisés pour faire la promotion de livres. Vous connaissez sans doute cette auteure (oui Lionel aux Etats-Unis c’est une femme), elle a écrit Il faut qu’on parle de Kevin , où elle analysait le comportement d’un jeune adolescent qui a tué sept de ses camarades de collège, un employé de la cafétéria et un professeur de son lycée.

Dans double faute, c’est un couple de joueurs de tennis de haut niveau, qu’elle passe au scalpel de son analyse. Lionel Shriver décrit de façon implacable le monde du tennis professionnel, après avoir lu ce roman, on se demande quels parents seraient assez fous pour laisser leur enfant s’engager dans un sport pour faire de la compétition. On y découvre les dessous des compétitions de tennis, et tout ce qu’il faut s’imposer pour pouvoir être « classé ». Willy (c’est la femme) et Eric vivent leur vie comme un tournoi permanent. Leur couple ne résistera pas aux coups de boutoirs, donnés par des raquettes de moins en moins amoureuses.

Je n’ai aucun intérêt pour le tennis, j’attends avec impatience les réactions des habitués de Roland Garos, ils apprécieront mieux que moi, je pense, ce roman. L’analyse du couple est très poussée et détaillée, hélas, je suis restée complètement extérieure car cela ne peut concerner que des gens confrontés à la célébrité. Rien à voir avec la vie, d’habitude on ne passe pas sa vie à vérifier si son classement est meilleur que celui de son conjoint. On comprend dès le début que ça ne peut pas marcher entre eux, c’est donc l’analyse d’une chute dans le style roman américain à succès.

Citations

Dicton

Le tennis c’est un sport où il faut être assez intelligent pour jouer bien, et assez idiot pour croire que ça compte

 

le gâteau américain

Elle était assise devant l’habituel gâteau, affaissé, sa mère ratant systématiquement le glaçage à la noix de coco. La pseudo-« neige » des blancs d’œufs insuffisamment battus-retournait à l’état glaireux, tandis que le pseudo –« glaçage » dégoulinait sur les côtés… L’intérieur du gâteau était constitué de plusieurs couches molles vaguement architecturées par un biscuit de Savoie étouffant, caoutchouteux- triste quoi- en parfaite conformité avec l’atmosphère dépressive de la maisonnée.

 

Le bonheur des premiers mois évoquait une balle au sommet de sa trajectoire : solide, sereine, équilibrée. À son apogée, elle semble figée à jamais, mais l’ascension implique la chute.

 

On en parle

Avides lectures.

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Sans le club de lecture, je n’aurais certainement pas eu l’idée de lire ce petit livre, cela aurait été bien dommage. Ce témoignage relate l’amour d’une fille pour sa mère, celle -ci , très âgée, devient peu à peu dépendante. Beaucoup d’amour, de respect et de délicatesse dans ce livre. Respect des femmes âgées, des corps qui trahissent et du personnel qui prend en charge ces personnes dépendantes.

Les portraits du personnel soignant doit être très proche de la réalité et cela réconforte sur les valeurs de notre société. La dépendance de la mère est adoucie par les moyens financiers de la fille, j’ai pensé que le manque d’argent devait rendre la fin de vie beaucoup plus difficile à supporter pour tout le monde.

Citations

Maintenant qu’elle oublie tant de choses, elle peut savourer les joies de l’improviste. Je dis que je viens, et puis je viens, mais elle avait oublié que je venais, et pour un peu elle m’applaudirait. Chaque visite est un coup de foudre.

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Les blogueuses sont toutes enthousiastes pour ce livre que j’ai bien aimé également, sans éprouver la même passion. J’ai eu du mal à accepter qu’une femme soit obligée de se cacher pour lire. Je connais bien cette génération, et je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui ne soit pas capable d’imposer ses loisirs, surtout la lecture.

J’ai beaucoup apprécié le dialogue entre la grand-mère et la petite fille. Jade décide d’éviter à sa grand-mère la maison de retraite et va vivre avec sa « Mamoune » à Paris. Très vite, il m’a semblé que la situation n’était pas réelle, autant la personnalité des deux personnages étaient bien rendues autant la vie concrète avec une personne âgée me semblait une vie de rêve loin des réalités d’un corps vieillissant.

Je regrette également que la solution de la maison de retraite soit de façon aussi évidente « la » mauvaise solution. Je connais trop de personnes âgées pour qui ce genre de maisons a rendu leur vie plus douce et plus agréable. La fin ne m’a donc pas étonnée, je comprends très bien la jeune femme qui a rêvé sa vie et ses envies plutôt que les réaliser. Je trouve même que cela donne du poids à ce roman. Je regrette également que les livres qui ont eu tant d’importance pour Mamoune ne prennent pas plus de place dans le récit. Ils sont évoqués, mais on ne comprend pas en quoi ils ont changé la vie de cette femme.

Mais c’est un beau récit et un bel exemple d’amour pour une grand-mère qui a su aimer tous les enfants dont elle s’est occupée.

Citations

Une Africaine qui disait à toutes les mères : « Dors avec tes enfants quand ils sont petits, sinon ils ne s’occuperont de toi quand tu seras vieille. » Je n’avais pas encore d’enfant à l’époque. J’ai dû oublier ses conseils. Je n’ai pas assez dormi avec mes filles. Je le découvre aujourd’hui.

 

Alors je me suis enfermée chez elle, j’ai écouté sa voix et j’ai écrit notre histoire. Je l’ai écrite comme si c’était celle d’une autre, pour ne plus être brûlée vive par la honte d’avoir laissé tomber Mamoune.

 

On en parle

Le port de l’encreuse.

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Cadeau pour mon anniversaire, merci ! Je serai étonnée qu’il n’ait pas le Goncourt 2010, et, j’attends les réactions de Michel Houellebecq. C’est vraiment un excellent roman, plein d’inventions littéraires. J’avais bien aimé, en son temps, « Les particules élémentaires », parce que je trouvais que c’était une vision pessimiste mais réaliste et sans aucune concession de notre société. Mais j’ai complètement oublié la trame romanesque. Ce roman est bien construit autour des périodes de créations d’un photographe puis d’un peintre, l’intrigue se resserre autour des rapports de Jed Martin et de son père, puis de la femme qu’il aime puis de l’œuvre de l’artiste. Mais surtout, cerne de mieux en mieux le rapport de l’homme face au vieillissement jusqu’à son effacement final.

De grands critiques littéraires ont très bien analysé ce roman, je n’irai pas sur ce terrain. Je vais, donc, rester complètement subjective. J’aime beaucoup le mélange réalité et fiction. On peut lire ce livre comme un roman avec une intrigue bien ficelée et des personnages d’une réelle profondeur psychologique, on peut aussi y trouver une étude sociologique du monde contemporain, mais ce que je trouve le plus passionnant c’est cette question fondamentale : qu’est ce que la création artistique ou littéraire ? En quoi définit-elle l’homme ?

C’est un livre plein d’observations très intéressantes sur notre monde et notre culture. On peut ne pas être d’accord avec lui, ce n’est pas le plus important, il nous oblige à changer notre regard et ce n’est pas si fréquent. Michel Houellebecq n’a aucun tabou, ni sur lui, ni sur les artistes consacrés, c’est comme une grande tempête qui secoue tout sur son passage. Assassiner Picasso en quelques phrases, il faut pouvoir se le permettre, c’est assez drôle car je pense que ceux qui sont d’accord avec lui ne lui accordent pas non plus le titre d’écrivain français.

J’ai trouvé aussi ce roman plus sensible que le premier, un peu comme-ci l’auteur nous faisait des confidences sur son propre mal de vivre, d’une façon pudique et distanciée il nous fait partager sa propre insertion dans la vie. Est-ce Jed Martin ou Michel Houellebecq qui à la fin de son roman prend congé « d’une existence à laquelle il n’avait jamais totalement adhéré ».

Citations

De toute façon Picasso c’est laid, il peint un monde hideusement déformé parce que son âme est hideuse, et c’est tout ce qu’on peut trouver à dire de Picasso.. il n’a aucune lumière, aucune innovation dans l’organisation des couleurs ou des formes, enfin il n’y a chez Picasso rien qui mérite d’être signalé, juste une stupidité extrême et un barbouillage priapique qui peut séduire certaines sexagénaires au compte en banque élevée.

 

Un prêtre âgé lui aussi, un vieux routier des enterrements, qui devaient, vu la moyenne d’âge de la population, de loin être son activité principale.

 

Ce pauvre petit bout de femme au vagin inexploré.

 

Il avait repensé à ce prêtre, physiquement il ressemblait un peu à François Hollande, mais contrairement à leader politique il s’était fait eunuque pour dieu.

 

L’église impitoyablement restaurée, les panneaux d’information prétendument ludiques , tout donnait l’impression d’un décor faux, reconstitué pour les besoins d’une série télé.

 On en parle

Les InrocksStalker (point de vue polémique intéressant).

3
Un tout petit livre, pas plus long qu’une nouvelle, agréable à lire. Je ne partage pas l’enthousiasme de certains blogs sur le message contenu dans ce livre. Je ne crois pas qu’il fasse réfléchir sur la vieillesse, c’est une courte fable autour du bonheur de découvrir que, quelqu’un qui a dépassé l’âge de raisonner, peut encore nous apporter sa générosité et sa sensibilité. En le lisant, j’ai pensé à toutes mes amies et à tous mes amis qui le cœur serré , ont été obligés de laisser leur parents vieillissant dans des maisons adaptés pour eux. Je pense aussi à leur bonheur, quand ils se sont rendu compte qu’un personnel formé à la très grande vieillesse, permettait à leurs parents d’être de nouveau un peu présents au monde.

« Mon vieux et moi » ne prétend pas donner des leçons, je pense qu’il faut le lire comme un petit clin d’œil, drôle et tendre, vers le grand âge.

Citations

Si vivre avec une personne âgée apporte de grands questionnements, je constate aujourd’hui que bien des réponses sont facultatives. Je côtoie l’incertitude et l’inexplicable au quotidien, et je m’en porte très bien.

 

Souvent, il m’aide à prendre des décisions. Par exemple, lorsque j’hésite entre une émission télévisée plutôt qu’une autre, je lui cède la télécommande et il éteint, tout simplement.

 

Les vieux (…) souhaitent mourir et n’y parviennent pas.

 

Je ne les comprenais pas d’aimer Jésus. Fixé à ses deux madriers, il semblait terne et misérable. Rien pour évoquer le bonheur. Il m’arrivait de l’observer et de glisser une main sous ma veste. Je me tâtais alors, inquiet à l’idée de posséder mois de côtes que lui.

 On en parle

À sauts et à gambades (Toujours mon blog fétiche). Carozine (Un nouveau blog à découvrir).

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Traduit par Cécile Arnaud.

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L’intérêt de ce roman vient du style de cette auteure, et puisque je ne lis pas l’américain, du bon travail de la traductrice. L’histoire raconte, une fois encore, l’étroitesse d’esprit des petites villes de l’Amérique profonde, avant la deuxième guerre mondiale. Nous sommes dans les états du Sud donc confrontés au racisme ordinaire, insupportable aujourd’hui, mais tellement banal à l’époque dans ce pays là. On pense à Ne tirez pas sur l’oiseau Moqueur, car l’histoire nous est racontée à travers les regards d’enfants.

Une jeune femme, Vienna Daniels, belle et cultivée, élève seule deux enfants, son mari l’a abandonnée. Elle se fiche du conformisme social ambiant . Les petits notables « de province » lui feront payer cher son indépendance d’esprit. Tout le village ne fait pas bloc contre elle, la personnalité du médecin est très intéressante, aussi celle de son voisin amoureux transi qui protège au mieux sa trop belle voisine.

On rentre dans ce roman comme dans un film car les descriptions sont très précises, ne surchargent pas le roman bien au contraire, elles lui donnent une couleur particulière. Un vrai plaisir de lecture : dépaysement garanti.

Citations

Souviens-toi, être différent ne fait pas de vous quelqu’un de spécial, mais être spécial fait de vous quelqu’un de différent. J’espère que tu te joindras à mes prières pour que Vienna Daniels ne change jamais.

 

En plus, elle aimait les Nègres et elle fumait des cigarettes. Voilà ce qui arrive, disait-on, quand on lit trop de livres : Ca ramollit le cerveau, et Addison imaginait alors la texture spongieuse des champignons des bois ou des crackers détrempés. On racontait qu’elle possédait des milliers de livres.

 

Le fait d’être tous deux élevés dans le sud, d’avoir été élevés dans les souvenirs de la guerre de Sécession qui projetait son ombre noire sur deux générations pour imposer aux enfants de ses enfants le legs et la tradition de la perte

 

Elliot voulut savoir pourquoi les gens de couleurs ne projetaient pas d’ombres blanches puisque le sombres des blancs étaient noires

On en parle

Un de mes sites préférés : à sauts et à gambades et Le songe et les livres de Mélo.

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Il est des livres qui sont dans la veine de ceux d’Anne Gavalda, qui, sans être de grands livres, font du bien. Cette auteure fait partie de ce courant-là. Je n’avais pas trop aimé « la tête en friche » film tiré de son roman, mais j’imagine très bien maintenant le charme de son livre. Elle sait donner vie à des personnes que nous côtoyons sans les voir parce qu’ils n’ont pas la rage de vivre chevillée au corps. Elle sait décrire les ambiances de cafés dans les villes de province, où les mauvaises blagues, si possible au détriment des gens plus faibles, font office d’esprit.

Vivement L’Avenir cerne la personnalité de jeunes trentenaires qui n’arrivent pas à se trouver des projets de vie. La rencontre avec un handicapé qui lui, veut vivre de toutes ses forces, donnera du sens à leurs trop vagues projets. Le plaisir de lecture vient également du style de Marie-Sabine Roger, au plus près de la langue de tous les jours elle sait nous faire sourire et parfois trouver du charme à toutes ses expressions toutes faites. Les approximations de la langue de Marlène sentent le vécu.

Citations

Moi je peux plus le voir, il me pile l’humeur, j’en ai les nerfs qui sortent des gaines !

Marlène, elle a le vin récapitulatif.

Au bout d’un moment, sous la couche de fond de teint et les mèches blond platine aux racines châtain foncé, je ne vois plus qu’une vieille ado qui arrive un peu trop tard sur le quai de la gare, quand le train est parti. Elle est déjà rancie comme un vieux bout de lard. Elle a la quarantaine salement amochée. Elle est triste.

 

– Pourtant moi j’étais prête à tout, s’il fallait. Même l’incinération artificielle j’aurais pas été contre !
– L’insémination.
– J’étais pas contre non plus.

 

 

Lui, je l’aurais bien vu en homme politique : son obsession, c’est de laisser quelque chose après lui. Tant pis si c’est qu’un tas de merde.

 

 

Faites pas chier avec la bière ! C’est que de l’orge et du houblon, ça fait pas de mal, les céréales ! La vie est courte ? ! Je m’en branle ! Quand elle finira, on nous mettra où ça ? Hein ? En bière, justement ! Ben moi, au moins, je m’accoutume.

 

On en parle

Moi, Clara et les mots.

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 Traduit de l’américain par Isabelle D. Philippe.

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Avec quelle énergie j’ai demandé à lire ce livre, lors de notre première réunion du club de lecture. J’avais vraiment adoré le Livre d’Hanna. Quelle déception ! Il faut dire qu’il y a eu tellement de beaux et grands livres sur la guerre de Sécession. Un de plus, les pages sur l’esclavage sont insoutenables, mais trop convenues. Il reste que le sujet même du roman, comment un homme idéaliste et sincère réagit dans les tourmentes d’une guerre civile, est bien traité. Je suis toujours surprise de lire que la guerre de Sécession a fait plus de mort aux Etats-Unis que n’importe quel autre des guerres que les américains ont menées.Le docteur March aura bien du mal à garder son idéal et sa dignité dans un conflit où les coups les plus bas ont été permis. Cette lecture m’a donné également envie de relire le roman de Louisa May Alcott,les quatre filles du Docteur March qui reste un agréable souvenir de lecture de mon enfance.

Finalement je pense que c’est un livre très honnête, j’attendais beaucoup plus de cette auteure qui m’avait enchantée avec son précédent roman.

Citations

Le seul moyen de garder des esclaves honnêtes est de ne pas leur faire confiance

 

Guider le nègre sans excès de passion, tel est le défi chrétien. De cette manière, personne ne prend pour malice personnelle ce qui est simple exigence de gestion.

 

Qui peut-on qualifier de brave ? Celui qui ne connaît pas la peur ? S’il en est ainsi, la bravoure n’est que le terme poli pour désigner un esprit dénué de rationalité et d’imagination. Le brave, le vrai héros, tremble de peur, transpire, sent ses entrailles le trahir et, malgré cela, avance pour accomplir l’acte qu’il redoute.

On en parle

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Cet écrivain sait particulièrement bien décrire les maux de notre époque. Le malaise de Sarah qui ne se sent pas bien dans le monde compétitif où l’on conduit ses études d’économie, permet de décrire tous les travers des entreprises où il faut être toujours et tout le temps, le meilleur et si possible écraser les faibles. Le séminaire de formation est petit morceau de bravoure et, j’en ai bien peur, proche de vérité. Mais ,il est vrai que l’on sait déjà tout ça.
Dans le genre, je préfère l’arrogance d’un Benacquista.

Ce que j’ai vraiment bien aimé,c’est la peinture les problèmes dans lesquels se bat Sarah, brillante étudiante de Dauphine, ses origines modestes la rendaient mal à l’aise avec les étudiantes et étudiants très bourgeois de son université. Son mariage ne la protègera pas du malaise grandissant, souligné par la maladie mentale de son frère Nathan qui lui ne veut ni ne peut s’adapter au monde. Elle part au Japon pour comprendre ce frère tant aimé et finalement, elle se découvrira elle-même.

J’ai été moins séduite par la partie japonaise du roman, on sent l’auteur visiteur du pays mais il n’a pas évidemment toutes les clés du mal de vivre japonais. On reste un peu dans le cliché et la poésie des paysages japonais ne m’ont pas touchée. Beaucoup de lecteurs sont plus enthousiastes que moi, je reconnais à cet auteur un véritable talent pour témoigner d’un certain mal de vivre on se laisse prendre par la lecture et les souffrances de Sarah.

Citations

« Ressemble à une vieille refaite plutôt qu’à une vieille tout court (…) , ajoute le pathétique à l’irréversible »

 

Le jardinage qu’il tenait pour une activité fasciste (garder ce qui est fort, couper ce qui est faible et empêcher le fort d’être plus fort)

 

Parfois je me dis que je suis devenue la cliente idéale pour une secte, quiconque me promettrait le repos, la paix intérieure me verrait rappliquer et lui baiser les mains de gratitude.

 

Personne n’a envie de mourir. Tout le monde veut vivre. Seulement, à certaines périodes de notre vie, ça devient juste impossible.

 

Je l’ai épousé parce qu’il m’aimait et qu’auprès de lui je me sentais en sécurité. Auprès de lui j’avais moins peur.

On en parle

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Traduit de L’anglais par Christiane Besse

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Trois coquillages ! Pour un excellent roman, oui mais voilà je ne suis pas fan du genre policier. J’ai pourtant adoré « La vie aux aguets » du même auteur. Disons que c’est un trois coquillages qui en vaut quatre…. L’intrigue est très bien menée mais la fin est étrange ou appelle une suite.

La vie londonienne d’aujourd’hui est très bien rendue, le héros doit passer inaperçu dans la capitale anglaise, j’ai trouvé passionnant de suivre l’imagination de l’écrivain pour que Adam devienne invisible aux yeux d’une ville entière. Police et Mafia sont à ses trousses et il arrive à survivre. C’est l’occasion aussi de connaître de plus près les exclus de la société anglaise. Et comme les méchants sont des gens qui travaillent dans les hautes sphères de la finance te des laboratoires pharmaceutiques, on voit aussi la haute société dans tout ce qu’elle a de déplaisant. Le grand complot autour d’un médicament plaira à tous les amateurs de romans policiers.

J’ai trouvé intéressant la traversée dans la maladie d’un personnage, son médecin lui parle de symptômes dus au stress alors qu’il a une tumeur au cerveau. Pour avoir eu une amie qui a connu la même tragédie, j’ai trouvé cela très réaliste. J’ai lu dans la blogosphère que c’était un bon William Boyd, je l’ai dit au début j’ai préféré « La vie aux aguets », mais, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne s’ennuie pas, que les personnages sont intéressants un peu à la limite de la caricature parfois. Depuis que le traducteur de Suter, m’a écrit un mail je souligne le travail de la traductrice : Christiane Besse. Il faut que j’avoue je n’ai qu’un critère pour dire qu’une traduction est bonne : j’ai l’impression que le livre est écrit en français.

Citations

 Ingram avait horreur d’exhiber, quand il s’asseyait jambes croisées un mollet blanc poilu entre le haut de la chaussette et le revers du pantalon- c’était en quelque sorte le prototype du péché capital vestimentaire anglais.

 

Il sentait instinctivement que la seule manière d’éviter d’être repéré dans une ville du vingt et unième siècle était de ne tirer aucun avantage des services qu’elle offrait –téléphonique, financiers, sociaux, municipaux ou autres.

 

Jonjo tira un peu sur la laisse du Chien et ils s’en allèrent. Il aurait préféré rôtir en enfer plutôt que de suivre son chien avec un sac en plastique pour ramasser sa merde.

 

La redoutable Déesse Stress. Elle peut faire les choses les plus étranges à un corps

On en parle

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