Vous avez été nombreux à dire du bien de ce roman, Keisha, Jérôme, Noukette, je savais donc que je le lirai. Un roman vite lu sur un sujet tragique : la maladie mentale . C’est une jeune femme extraordinaire qui est malade, elle a su se faire aimer d’un homme inventif et très drôle . L’amour est ici un feu d’artifice , brûlant et pétillant. L’enfant, au milieu d’adultes aimant la vie et s’aimant si fort que rien n’aurait dû pouvoir les séparer , se construit son monde et ses jugements sur les adultes qui l’entourent. Un monde de fête et d’absence totale de convention. Bien sûr on se laisse prendre, qui peut résister à la voie de Nina Simone et à tant d’amour. En plus c’est vraiment plein d’humour et de moments très drôles.
Malheureusement pour bien connaître la maladie mentale je me sens un peu mal à l’aise : je n’ai pas connu de moments de vraies fêtes avec des bipolaires, mais j’ai vu, même quand ils semblaient gais et inventifs à quel point ils souffraient. C’est ma réserve pour ce roman, mais je ne veux priver personne d’imaginer que l’on peut se sentir heureux dans la folie, ça fait une très belle histoire, c’est certain.
J’ai, depuis peu, lu plusieurs billets qui expriment également des réserves sur l’aspect joyeux de ce livre et de la folie. Dasola par exemple.
Citations
Début du roman (comment ne pas lire la suite ?)
Mon père m’avait dit qu’avant ma naissance, son métier c’était de chasser les mouches avec un harpon. Il m’avait montré le harpon et une mouche écrasée.
– J’ai arrêté car c’est très difficile et très mal payé, m’avait-il affirmé en rangeant son ancien matériel de travail dans un coffret laqué.
Dialogue entre ses parents
À cette époque, je l’ai toujours vu heureux, d’ailleurs il répétait souvent :
– Je suis imbécile heureux !
Ce à quoi ma mère répondait :
– Nous vous croyons sur parole Georges, nous vous croyons sur parole !
La réalité de la maladie mentale
Après des années de fêtes, de voyages, d’excentricités et d’extravagante gaîté, je me voyais mal expliquer à mon fils que tout était terminé, que nous irions tous les jours contempler sa mère délirer dans une chambre d’hôpital, que sa Maman était une malade mentale et qu’il fallait attendre sagement de la voir sombrer.
Et pour écouter cette superbe chanson de la grande Nina Simone sur laquelle les parents ont tant dansé…
« I knew a man Bojangles
And he danced for you
In worn out shoes
With silver hair, a ragged shirt
And baggy pants, the old soft shoe
He jumped so high, he jumped so high
Then he lightly touched downMr. Bojangles, Mr. Bojangles
Mr. Bojangles, dance ! »