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C’est le printemps des poètes et cet auteur Jean-Pierre Siméon , en est un des fondateurs , me semble t-il. Il a écrit bien d’autres recueils dont un qui m’a beaucoup touché et qui est déjà sur mon blog Lettre à la femme aimée au sujet de la mort. Il doit bien aimer écrire des lettres ce poète, car cette fois il s’adresse à tous ceux qui ne lisent JAMAIS de poésies, et il fait tout son possible pour leur expliquer qu’il existe quelque part dans le monde si vaste de la poésie un texte qui les attend. Je trouve cela tellement vrai !

La plupart des gens qui disent ne pas aimer la poésie en ont été dégoûtés par l’école, mais je suis persuadée que, s’ils pouvaient laisser leurs a priori derrière eux et venir avec leur sensibilité vers les poèmes, ils en trouveraient un qui soit pour eux. Ce livre, à cause des illustrations, s’adresse aux enfants ou au moins à la part d’enfance qui est en chacun d’entre nous, le texte est vraiment pour tout le monde enfant et adulte.

En ce printemps des poètes, il a sa place dans mon blog.

Citations

Faites confiance : il y a quelque part, qui n’attend que vous, le poème de Darwich, de Bashô, de Whitman, de Barnaud, de Villon, de Mandelstam, d’Hikmet, de Prigent, de Hafiz, de Chedid, je ne sais pas …

 

…..Mais je sais que ce poème

vous comprendra comme

on vous a rarement compris,

qu’il vous mènera vers les autres,

et désormais

vous ne pourrez plus

vous passez de poésie

qu’un myope de lunettes.

 

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4
J’adore Internet ! Pendant que je vous écris, j’entends la voix d’Anca Visdéi sur l’émission postcasté de France Culture les mercredis du théâtre du 15 octobre. Et je découvre avec un grand plaisir l’accent d’Anca Visdei, les « r » adoucis qui donne tant de charme à sa voix. Auteure de Théâtre, Anca Visdei a connu Jean Anouilh et a été reconnue par lui.

On sent à travers cette biographie tout le respect et l’estime de la jeune tragédienne pour un père spirituel.C’est le livre d’une amie et d’une passionnée de théâtre. C’est aussi l’occasion de revisiter le théâtre d’Anouilh. Je dois avouer que je ne connais vraiment que Antigone et Le Voyageur sans bagage. Cette biographie est réussie car elle donne envie de relire Anouilh, seulement, lire du théâtre est un exercice difficile. Si on n’a pas eu la chance d’avoir vu jouer les pièces lues, il manque l’essentiel.

La personnalité de cet auteur est impressionnante, fidèle en amitié, respectueux des jeunes auteurs, dignité dans ses prises de position. Jean Anouilh est en dehors du monde contemporain : il fuit les média, le monde parisien, les honneurs… Le monde aura bien du mal à l’accepter. En réalité, si on croit sa biographe, c’était simplement et totalement un homme de théâtre, il ne vivait que pour cela. Il était persuadé que le théâtre ne devait jamais être subventionné pour pouvoir respecter la règle d’or :

La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première. (Jean Racine)

Si Jean Anouilh est démodé, comme le dise certains, c’est sans doute à cause de son honnêteté intellectuelle et son absence de compromission. Ce n’est sans doute pas par hasard qu’il a su faire revivre pour longtemps encore l’intransigeante Antigone.

Citations

Anouilh s’est battu souvent, avec courage et un total désintéressement, pour faire connaître l’œuvre d’autres auteurs. Rare générosité dans un monde d’egos surdimensionnés comme l’est, fatalement, celui des auteurs dramatiques.

 

Voici ce que Jean Anouilh répondit à ceux qui lui demandait de faire partie de l’Académie Française :

D’accord, mais il faut me donner aussi un siège de député, une place d’administrateur à la Caisse des dépôts et Consignations, le secrétariat de la délégation ministérielle pour l’armement, le service de la promotion de la SNCF, et l’animation du Racing Club de France, section camping. (Jean Anouilh)

 

Quand on fera les comptes (…) on s’apercevra que seuls ceux qui ont amusé les hommes leur auront rendu un véritable service sur cette terre. Je ne donne pas cher des réformateurs, ni des prophètes mais il y aura quelques hommes futiles qu’on révéra à jamais. Eux seuls auront fait oublier la mort. (Jean Anouilh)

 

Mourir n’est rien. Commence donc par vivre. C’est moins drôle et c’est plus long. (Jean Anouilh)

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4
Roman très prenant, sur la quête de l’identité mêlée à l’horreur du nazisme. Le côté romanesque est un peu déroutant : reconnaître les traits du visage de son père sur une photo de Buchenwald semble hautement improbable, mais c’est le privilège du romancier que d’inventer des histoires. Bien sûr, l’auteur le dit lui-même, c’est toujours délicat de romancer les camps de concentration. Fabrice Humbert, en focalisant son enquête sur les bourreaux et leur motivation, arrive à donner un nouvel éclairage à la principale tragédie du 20° siècle à propos de laquelle les témoignages et les réflexions ne manquent pas aujourd’hui.

J’ai trouvé très intéressante son analyse de la violence, son passage en lycée dans les banlieues difficiles lui a permis d’ouvrir les yeux sur des souffrances contemporaines, j’ai trouvé qu’il le racontait bien. Les personnalités de son père et de son grand père, donnent une profondeur au secret de famille qui trop vite n’en est plus un pour le lecteur. En revanche, j’ai dû attendre la fin du récit pour vraiment comprendre le père du personnage principal.

J’ai beaucoup aimé également la façon dont l’auteur mêle à son récit les auteurs qui l’inspirent, on retrouve Semprun, Primo Levi mais aussi Jack London et Sebastian Haffner, écrivain allemand dont la lecture éclaire de façon magistrale la montée du nazisme. Comme toujours la lecture de livres sur l’extermination organisée par les nazis est éprouvante, mais c’est également réconfortant de savoir que les intellectuels d’aujourd’hui, la troisième génération après « Auschwitz », ne veulent pas oublier.

Malgré mes réserves sur l’aspect romanesque du roman je ne peux que recommander la lecture, et vous pourrez lire sur le blog « à sauts et à gambades » un avis plus enthousiaste. Le site WEB TV permet de mieux connaître cet auteur.

(Prix Renaudot poche 2010, prix orange 2009)

Citations

Weimar a été une grande ville culturelle et elle a été aussi, au XX° siècle, une ville voisine d’un camp de concentration. À part montrer que la culture n’a jamais protégé de la barbarie, je ne vois pas trop quel lien établir entre les deux.

 

 

Je subis donc son cours (rien de plus pénible pour un professeur que d’écouter les leçons des autres) jusqu’au dessert.

 

La jeune génération de mes petits-cousins, parfaitement incultes, totalement arrivistes et dénués de scrupules- bref modernes. Ils ont dix-sept, dix-huit ans, sortent en permanence, font des fêtes terribles et ne songent qu’à suivre la filière rémunératrice qui leur permettra de respecter notre rang.

 

Je suis incapable de décrire autre chose que cela : la violence. La violence qu’on s’inflige à soi ou qu’on inflige à autrui. La seule vérité qui vibre avec sincérité en moi – et donc ma seule ligne convaincante d’écriture- est le murmure enfantin de la violence, suintant de mes premières années comme une eau empoisonnée.

 

Rencontre avec l’ auteur : WEB TV

 

On en parle

 

 » à sauts et à gambades ».

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Sans le club de lecture, je n’aurais certainement pas eu l’idée de lire ce petit livre, cela aurait été bien dommage. Ce témoignage relate l’amour d’une fille pour sa mère, celle -ci , très âgée, devient peu à peu dépendante. Beaucoup d’amour, de respect et de délicatesse dans ce livre. Respect des femmes âgées, des corps qui trahissent et du personnel qui prend en charge ces personnes dépendantes.

Les portraits du personnel soignant doit être très proche de la réalité et cela réconforte sur les valeurs de notre société. La dépendance de la mère est adoucie par les moyens financiers de la fille, j’ai pensé que le manque d’argent devait rendre la fin de vie beaucoup plus difficile à supporter pour tout le monde.

Citations

Maintenant qu’elle oublie tant de choses, elle peut savourer les joies de l’improviste. Je dis que je viens, et puis je viens, mais elle avait oublié que je venais, et pour un peu elle m’applaudirait. Chaque visite est un coup de foudre.

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Les blogueuses sont toutes enthousiastes pour ce livre que j’ai bien aimé également, sans éprouver la même passion. J’ai eu du mal à accepter qu’une femme soit obligée de se cacher pour lire. Je connais bien cette génération, et je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui ne soit pas capable d’imposer ses loisirs, surtout la lecture.

J’ai beaucoup apprécié le dialogue entre la grand-mère et la petite fille. Jade décide d’éviter à sa grand-mère la maison de retraite et va vivre avec sa « Mamoune » à Paris. Très vite, il m’a semblé que la situation n’était pas réelle, autant la personnalité des deux personnages étaient bien rendues autant la vie concrète avec une personne âgée me semblait une vie de rêve loin des réalités d’un corps vieillissant.

Je regrette également que la solution de la maison de retraite soit de façon aussi évidente « la » mauvaise solution. Je connais trop de personnes âgées pour qui ce genre de maisons a rendu leur vie plus douce et plus agréable. La fin ne m’a donc pas étonnée, je comprends très bien la jeune femme qui a rêvé sa vie et ses envies plutôt que les réaliser. Je trouve même que cela donne du poids à ce roman. Je regrette également que les livres qui ont eu tant d’importance pour Mamoune ne prennent pas plus de place dans le récit. Ils sont évoqués, mais on ne comprend pas en quoi ils ont changé la vie de cette femme.

Mais c’est un beau récit et un bel exemple d’amour pour une grand-mère qui a su aimer tous les enfants dont elle s’est occupée.

Citations

Une Africaine qui disait à toutes les mères : « Dors avec tes enfants quand ils sont petits, sinon ils ne s’occuperont de toi quand tu seras vieille. » Je n’avais pas encore d’enfant à l’époque. J’ai dû oublier ses conseils. Je n’ai pas assez dormi avec mes filles. Je le découvre aujourd’hui.

 

Alors je me suis enfermée chez elle, j’ai écouté sa voix et j’ai écrit notre histoire. Je l’ai écrite comme si c’était celle d’une autre, pour ne plus être brûlée vive par la honte d’avoir laissé tomber Mamoune.

 

On en parle

Le port de l’encreuse.

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1Le style de cette auteure est bien connu, il fait tout le charme pour moi, pour d’autres l’intérêt, et parfois le rejet, de ses livres. À travers un langage cru qui cerne parfaitement la violence de son propos, elle décrit sans aucune compassion tous les côtés noirs de notre société. Soit, elle rend compte du langage de notre époque « on zone sur internet », soit elle invente des images qui font mouche, en parlant des femmes voilées, elle dit : « la bande à Dark Vador » , et parlant de très vieilles femmes qui continuent à lutter pour la beauté : « à ce stade de décomposition, le seul remède serait la burqa ».

Elle ne croit à aucun aspect gentil ou agréable de la vie, derrière toutes nos actions ne se cachent que turpitudes sexuelles et intérêts financiers. Je ne sais pas si c’est une forme de vérité, mais, en tout cas, c’est très efficace en littérature. Dans « Apocalypse Bébé », l’auteure a construit une enquête policière que les amateurs du genre apprécieront mieux que moi, mais j’ai trouvé que ça se tenait. Je me suis demandé comment elle finirait le roman, on a failli avoir une fin plausible mais affadie. Que les amateurs de Virginie Despentes se rassurent, elle finira en une superbe apothéose explosive ! !

Son regard critique impitoyable balaie bien l’ensemble de notre société, elle ne s’épargne pas elle-même, le petit monde des écrivains est pitoyable et je suis bien contente que la cérémonie de la remise de la légion d’honneur termine comme cela ! Quel curieux monde que le nôtre, où l’on voit ce genre de cérémonies continuer et se multiplier !

Moi, je remettrais bien une médaille à tous ceux qui la refusent… Allez ! Un petit coquillage parce que vous n’avez pas voulu être décoré pour avoir écrit des romans, mis des buts avec « les bleus », chanté dans le stade de France…

Citations

Quoi qu’on puisse dire contre la pornographie, elle avait eu le mérite d’apprendre aux hommes de son âge qu’on ne fait pas l’amour affalé sur sa partenaire, sans même se soulever de temps à autre pour regarder la tête qu’elle fait.

 

Elle se souvenait très bien des femmes de son père à elle, les femmes dont l’âge ne variait pas au fur et à mesure que son père devenait un vieil homme…

 

On voyait qu’elle était heureuse d’être là, qu’elle se sentait meilleure qu’une autre parce qu’elle sacrifiait deux mois de vacances à regarder les autres mourir.

 

Les enfants sont les vecteurs autorisés de la sociopathie des parents… Quelle haine du monde a bien pu les pousser à se dupliquer autant ?

 

On en parle

En bien : les pages de lecture de Sandrine, en plus critique : moi Clara et les mots, très critique et intéressant un site que je lis régulièrement : la lettrine.

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Cadeau pour mon anniversaire, merci ! Je serai étonnée qu’il n’ait pas le Goncourt 2010, et, j’attends les réactions de Michel Houellebecq. C’est vraiment un excellent roman, plein d’inventions littéraires. J’avais bien aimé, en son temps, « Les particules élémentaires », parce que je trouvais que c’était une vision pessimiste mais réaliste et sans aucune concession de notre société. Mais j’ai complètement oublié la trame romanesque. Ce roman est bien construit autour des périodes de créations d’un photographe puis d’un peintre, l’intrigue se resserre autour des rapports de Jed Martin et de son père, puis de la femme qu’il aime puis de l’œuvre de l’artiste. Mais surtout, cerne de mieux en mieux le rapport de l’homme face au vieillissement jusqu’à son effacement final.

De grands critiques littéraires ont très bien analysé ce roman, je n’irai pas sur ce terrain. Je vais, donc, rester complètement subjective. J’aime beaucoup le mélange réalité et fiction. On peut lire ce livre comme un roman avec une intrigue bien ficelée et des personnages d’une réelle profondeur psychologique, on peut aussi y trouver une étude sociologique du monde contemporain, mais ce que je trouve le plus passionnant c’est cette question fondamentale : qu’est ce que la création artistique ou littéraire ? En quoi définit-elle l’homme ?

C’est un livre plein d’observations très intéressantes sur notre monde et notre culture. On peut ne pas être d’accord avec lui, ce n’est pas le plus important, il nous oblige à changer notre regard et ce n’est pas si fréquent. Michel Houellebecq n’a aucun tabou, ni sur lui, ni sur les artistes consacrés, c’est comme une grande tempête qui secoue tout sur son passage. Assassiner Picasso en quelques phrases, il faut pouvoir se le permettre, c’est assez drôle car je pense que ceux qui sont d’accord avec lui ne lui accordent pas non plus le titre d’écrivain français.

J’ai trouvé aussi ce roman plus sensible que le premier, un peu comme-ci l’auteur nous faisait des confidences sur son propre mal de vivre, d’une façon pudique et distanciée il nous fait partager sa propre insertion dans la vie. Est-ce Jed Martin ou Michel Houellebecq qui à la fin de son roman prend congé « d’une existence à laquelle il n’avait jamais totalement adhéré ».

Citations

De toute façon Picasso c’est laid, il peint un monde hideusement déformé parce que son âme est hideuse, et c’est tout ce qu’on peut trouver à dire de Picasso.. il n’a aucune lumière, aucune innovation dans l’organisation des couleurs ou des formes, enfin il n’y a chez Picasso rien qui mérite d’être signalé, juste une stupidité extrême et un barbouillage priapique qui peut séduire certaines sexagénaires au compte en banque élevée.

 

Un prêtre âgé lui aussi, un vieux routier des enterrements, qui devaient, vu la moyenne d’âge de la population, de loin être son activité principale.

 

Ce pauvre petit bout de femme au vagin inexploré.

 

Il avait repensé à ce prêtre, physiquement il ressemblait un peu à François Hollande, mais contrairement à leader politique il s’était fait eunuque pour dieu.

 

L’église impitoyablement restaurée, les panneaux d’information prétendument ludiques , tout donnait l’impression d’un décor faux, reconstitué pour les besoins d’une série télé.

 On en parle

Les InrocksStalker (point de vue polémique intéressant).

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Un tout petit livre, pas plus long qu’une nouvelle, agréable à lire. Je ne partage pas l’enthousiasme de certains blogs sur le message contenu dans ce livre. Je ne crois pas qu’il fasse réfléchir sur la vieillesse, c’est une courte fable autour du bonheur de découvrir que, quelqu’un qui a dépassé l’âge de raisonner, peut encore nous apporter sa générosité et sa sensibilité. En le lisant, j’ai pensé à toutes mes amies et à tous mes amis qui le cœur serré , ont été obligés de laisser leur parents vieillissant dans des maisons adaptés pour eux. Je pense aussi à leur bonheur, quand ils se sont rendu compte qu’un personnel formé à la très grande vieillesse, permettait à leurs parents d’être de nouveau un peu présents au monde.

« Mon vieux et moi » ne prétend pas donner des leçons, je pense qu’il faut le lire comme un petit clin d’œil, drôle et tendre, vers le grand âge.

Citations

Si vivre avec une personne âgée apporte de grands questionnements, je constate aujourd’hui que bien des réponses sont facultatives. Je côtoie l’incertitude et l’inexplicable au quotidien, et je m’en porte très bien.

 

Souvent, il m’aide à prendre des décisions. Par exemple, lorsque j’hésite entre une émission télévisée plutôt qu’une autre, je lui cède la télécommande et il éteint, tout simplement.

 

Les vieux (…) souhaitent mourir et n’y parviennent pas.

 

Je ne les comprenais pas d’aimer Jésus. Fixé à ses deux madriers, il semblait terne et misérable. Rien pour évoquer le bonheur. Il m’arrivait de l’observer et de glisser une main sous ma veste. Je me tâtais alors, inquiet à l’idée de posséder mois de côtes que lui.

 On en parle

À sauts et à gambades (Toujours mon blog fétiche). Carozine (Un nouveau blog à découvrir).

2
Surtout ouvrez le lien à la fin de mon texte : quelqu’un a beaucoup aimé ce roman que je n’ai pas apprécié. Mes lectures sont guidées par le club de lecture de ma bibliothèque, en général, je vais de bonne surprise en bonnes surprise. Ce roman me tombe des mains, c’est pour cela que je trouve qu’il faut un autre avis que le mien. Je me suis accordé le droit que Daniel Pennac a donné à tous les lecteurs : ne pas finir un livre lorsqu’on s’ennuie.

Je l’ai survolé à partir de la page 100. Pourtant l’histoire promettait de m’intéresser. Trois jeunes sœurs orphelines résistent au conseil de famille et décident de se débrouiller pour gagner leur vie, plutôt que vivre avec la tante Rosie qui ne leur veut pas du bien.

Je n’arrive pas à m’intéresser aux personnages, ils apparaissent comme une caricature d’eux-mêmes. C’est visiblement le style de cet écrivain, il ne veut pas révéler la profondeur des personnages ni expliquer le pourquoi de ce qui leur arrive. À force de mettre de la distance par tout, je me suis sentie peu à peu étrangère, aux déboires et difficultés de ces trois jeunes femmes, et la fin, l’intérêt de la troisième pour un pervers assassin a fini de me décourager.

J’abandonne.

On en parle

Et en bien : sur la route de Jostein.

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3
Il est des livres qui sont dans la veine de ceux d’Anne Gavalda, qui, sans être de grands livres, font du bien. Cette auteure fait partie de ce courant-là. Je n’avais pas trop aimé « la tête en friche » film tiré de son roman, mais j’imagine très bien maintenant le charme de son livre. Elle sait donner vie à des personnes que nous côtoyons sans les voir parce qu’ils n’ont pas la rage de vivre chevillée au corps. Elle sait décrire les ambiances de cafés dans les villes de province, où les mauvaises blagues, si possible au détriment des gens plus faibles, font office d’esprit.

Vivement L’Avenir cerne la personnalité de jeunes trentenaires qui n’arrivent pas à se trouver des projets de vie. La rencontre avec un handicapé qui lui, veut vivre de toutes ses forces, donnera du sens à leurs trop vagues projets. Le plaisir de lecture vient également du style de Marie-Sabine Roger, au plus près de la langue de tous les jours elle sait nous faire sourire et parfois trouver du charme à toutes ses expressions toutes faites. Les approximations de la langue de Marlène sentent le vécu.

Citations

Moi je peux plus le voir, il me pile l’humeur, j’en ai les nerfs qui sortent des gaines !

Marlène, elle a le vin récapitulatif.

Au bout d’un moment, sous la couche de fond de teint et les mèches blond platine aux racines châtain foncé, je ne vois plus qu’une vieille ado qui arrive un peu trop tard sur le quai de la gare, quand le train est parti. Elle est déjà rancie comme un vieux bout de lard. Elle a la quarantaine salement amochée. Elle est triste.

 

– Pourtant moi j’étais prête à tout, s’il fallait. Même l’incinération artificielle j’aurais pas été contre !
– L’insémination.
– J’étais pas contre non plus.

 

 

Lui, je l’aurais bien vu en homme politique : son obsession, c’est de laisser quelque chose après lui. Tant pis si c’est qu’un tas de merde.

 

 

Faites pas chier avec la bière ! C’est que de l’orge et du houblon, ça fait pas de mal, les céréales ! La vie est courte ? ! Je m’en branle ! Quand elle finira, on nous mettra où ça ? Hein ? En bière, justement ! Ben moi, au moins, je m’accoutume.

 

On en parle

Moi, Clara et les mots.