Édition Les Presses de la Cité

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

 

Toujours ce club qui me pousse à lire des romans que je laisserais sagement sur les étagères sans mon grand plaisir à confronter mon avis avec celui de mes amies. Evidemment là les dès sont un peu pipés, bien sûr que mon avis est mitigé mais bien sûr aussi que des amatrices du genre (ou amateurs ?) peuvent être plus enthousiastes que moi. Il s’agit en effet d’un roman policier et ce n’est vraiment pas mon genre préféré.

Ce roman surfe sur la période troublée du début de la prise de pouvoir par Bonaparte qui est encore en campagne en 1800 en Italie : Est-il mort, comme le bruit en court à Paris ?

Auquel cas, il s’agit de prendre le pouvoir au plus vite et nous retrouvons nos deux compères, Fouché et Talleyrand qui se jouent de tous ceux qui croient se jouer d’eux.

Sur fond historique sûrement assez proche de la réalité, l’auteur a imaginé un jeune aventurier Armand de Calvimont et une jolie Julie héroïne qui fait tourner bien des têtes. L’auteur n’hésite pas à accumuler les cadavres ni les coups fourrés au point parfois de me faire sourire. Quand nous étions étudiants, nous lisions pour le plaisir de nous envoyer les phrases les plus cocasses de Pardaillan , vous savez du genre « ils sont 100 nous sommes 3, encerclons les ! ».
Bref on ne peut pas croire aux exploits du jeune Armand mais en revanche la duplicité de celui à propos duquel Bonaparte aurait dit

« vous êtes de la merde dans un bas de soie »

est bien rendue.

 

bref à vous de juger et sachez que cela se termine sur un baiser fougueux et une promesse d’une suite avec les mêmes héros.

 

Citations

Genre de phrases qui sonnent bien.

Avec les puissants, surtout quand ils le sont depuis peu, on a toujours tort.

Talleyrand.

Charles-Maurice (Talleyrand) restait un homme de l’ancien monde. Et quiconque avait le tort de s’empresser à le satisfaire se rendait vite compte qu’il n’existait plus que pour le servir.

Dialogue savoureux .

 « George oublie de dire qu’il était médecin à l’époque, coupa la Gaîté, mais que la passion de la bouteille lui a fait couper la mauvaise jambe d’un colonel. Une faute qui a … amputé sa carrière… »

 


Édition JCLattès

Sur Luocine, vous trouverez , Veuf, Ma mère du Nord, Mon autopsie, et ceux qui n’y sont pas sont très bien aussi, bref, un petit moment de cafard et Jean-Louis Fournier est là pour vous rendre encore plus triste mais avec la classe et le sourire.

J’ai commencé ce livre en me disant que je le lisais juste pour moi, et que je ne le mettrai pas sur Luocine, et puis il m’a fait tellement de bien que je viens le partager avec vous. C’est une réflexions sur la solitude qui est à la fois drôle et émouvante par un auteur dont j’adore la mauvaise foi.

Des réflexions qui font parfois une demi page jamais plus de deux et qui sont la preuve que même le plus grincheux des hommes n’est pas fait pour vivre seul et pourtant c’est le lot de tant de gens qui vieillissent. En le lisant, on se dit « mais c’est tellement vrai' » ou « il exagère » peu importe on sourit souvent et on admire son art de jouer avec les mots et son incroyable talent de décrire de façon impertinente (comme sa grammaire !) la société dans laquelle il ne sent plus à sa place. J’espère que les passages que j’ai choisis vous feront sourire et donneront envie de lire ce livre ou n’importe quel livre de Jean-Louis Fournier.

 

Citations

 

Le ton du livre.

 J’en ai marre d’être seul, de plus en plus seul, de plus en plus vieux, de plus en plus moche..
 Si j’avais su, je ne serais pas vieux. 
C’est la canicule et je crève de chaud et malgré les injonctions du gouvernement, mes proches devenus lointains, ne m’appelle pas pour savoir si je bois consciencieusement de l’eau.

 

Bien vu !

Je suis dans le métro, debout au milieu d’une bande de jeunes, on est très serrés les uns contre les autres, j’étouffe. Il y en a qui lit un livre, « Les rêveries du promeneur solitaire », les autres qui ne savent plus lire, ont des germe de pommes de terre que leur sortent des oreilles, ils ont le regard perdu, certains accompagnent une musique avec leur tête.

J’adore et lisez jusqu’à la fin et dites moi si vous riez !

 C’était superbe un concert dans la cathédrale d’Arras, ils étaient au moins cent, des hommes, des femmes, des enfants. Ils ont chanté ensemble, en chœur, l’hymne à la joie de Beethoven 
Ils n’avaient pas tous des voix extraordinaires, c’était des amateurs, mais ensemble c’était bouleversant. 
Ce qu’on fait à plusieurs est quelque fois mieux.
 Regarder les cathédrales, ils s’y sont mis à plusieurs pour les construire.
 C’est quelque fois pire aussi …
Penser à la tour de Babel et au concours de l’Eurovision.

Les apartés concernant ses voisins.

 Les volets de mes voisins d’en face sont fermés. Ils ont dû partir.
Ils ne m’ont même pas prévenu…
 Les volets en fer de mes voisins sont encore fermés.
 Mes voisins ne sont pas rentrés, pourtant on est dimanche soir, ils ne sont pas très sympas…

Humour grinçant. Et plaisir des mots.

 J’en ai marre de moi, je m’invente des histoires pour me faire peur, j’imagine le pire, je fais des cauchemars.
J’ai autant peur de la mort de peur de la vie. Que choisir ?
 Je bois pour oublier, de l’eau de vie par peur de l’eau delà. 

 

Édition Robert Laffont

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

 

J’avais beaucoup aimé « un été au Kansaï » qui m’avait permis de connaître le quotidien des Japonais pendant la deuxième guerre mondiale. Dans ce roman l’auteur raconte les huit jours de « la débâcle » française en juillet 1940 . Il choisit pour cela des personnages qui lui semble typiques de la France de l’époque , un soldat qui va se battre courageusement, et dont la fiancée une superbe mannequin fuit Paris. Sur les routes de l’exode, nous suivrons une famille très riche qui sera plus émue par la mort du petit chien que de leur petite bonne, un couple qui part aussi avec beaucoup d’argent.
Nous verrons les trains bombardés, et qui avancent au grè des déplacement des troupes, nous verrons aussi les avions allemands mitrailler sans relâche la population sur les routes.

Nous entendrons les propos qui dessinent une France tellement divisée , ceux qui pensent que tout est de la faute du « youtre » Blum , ceux qui attendent les troupes russes avec tant d’espoir. Nous verrons l’armée totalement désorganisée et les actes de bravoures absolument inutiles. L’horreur absolue arrive avec le traitement des soldats d’origine africaine, les allemands ont commis des massacres dont on a peu entendu parler après la guerre.

Ce roman est pénible à lire car il y a peu de gestes de simple humanité, il y en a parfois. Il montre trop bien les mesquineries dans une France où aucune valeur ne tient debout. La partie historique est sérieuse mais je n’ai pas compris que pour la partie romanesque l’auteur aille aussi loin dans l’horreur, le père incestueux qui non seulement fait de sa fille son jouet sexuel mais qui de plus a fait assassiner les petites bonnes quand elles étaient enceintes de ses oeuvres, est pour le moins surprenant. Je crois que l’horreur de la guerre me suffisait largement. Les cadavres qui jonchent les routes, la peur des enfants, la soif sous ce mois de juillet trop chaud, l’impression qu’on ne peut fuir nulle part tout cela est bien rendu. Mais les côtés romanesques m’ont semblé plaqués sur le fil de l’histoire, comme la jeune fille de bonne famille de quinze ans qui veut absolument « baiser » avec le premier venu pour connaître le plaisir sexuel . C’est peu de dire que les personnages sont caricaturaux, il le sont à l’excès et de plus la documentation historique semble encombrer l’auteur qui inflige aux lecteurs les détails techniques qui alourdissent bien inutilement le roman.

J’étais très triste en lisant ce livre car j’ai pensé qu’aujourd’hui encore la France était divisée et je me demande si nous serions capables de nous unir pour sauver la République et ses valeurs.

Bref une déception, ou un mauvais jeu de mot une débâcle ! et je ne serai certainement pas aller jusqu’au bout de ce roman sans mon club de lecture.

 

Citations

Humour !

 Un des surveillants Jean Lasne, qui peignait et écrivait des vers, a été tué le seize mai dans les Ardennes au début de la catastrophe. Elle ne le connaissait pas, mais apprenant son sort Jacqueline a fondu en larmes. Très fiere de ses beaux yeux verts, elle pense de toute facon que pleurer la rend plus intéressante. 

C’est un récit que j’ai déjà entendu par mes parents : l’arrivée des Allemands en France .

Comme à la parade défilent des chars légers de combat, et de curieux véhicules, semi-chenillés, sortes d’autobus découverts dans lesquels sont assis cinq par cinq, sur quatre rangs, des fantassins boches casqués se tenant bien droit leur armement entre les jambes ; en tête, des officiers dans des petites voitures plates décapotées, et, en serre-file, les motocyclistes avec des side-cars. 

La guerre.

 Il est frappé un court instant par l’incongruité de la chose : ces types qu’il ne connaît pas, avec qui il aurait pu échanger des propos aimables lors de sa traversée touristique de l’Allemagne, avancent gavés de slogans nazis pour le tuer ou le capturer, lui, Lucien Schraut. Et lui doit les tuer pour se défendre. Parce que c’est la guerre. Parce qu’on ne porte pas le même uniforme. 

L’auteur a fait des recherches donc je pense que c’est vrai !

 Et puis les industriels déteste toujours augmenter le salaire des ouvriers, ça diminue leurs profits et les dividendes de leurs actionnaires. Voilà pourquoi on a regardé de plus en plus du côté d’Hitler qui face à Staline, représente le dernier espoir pour l’Europe Unie ! Notamment dans la manière de traiter les rouges et les syndicalistes. Dès 1933 Schneider-Creusot fournissait au Reich des chars français du dernier modèle, les expédiant en catimini via la Hollande. Et, depuis le début de la guerre, la France a livré des quantités considérables de minerai de fer à l’Allemagne et reçu du charbon en retour. Cette fois le transit s’effectuait par la Belgique … Ce que je te raconte là espt des plus secrets, bien entendu.

Aux hasards des rencontres de l’exode.

 L’officier est inscrit au PPF : durant tout le trajet, il ne cesse de se vanter de ses relations politiques et journalistiques, de critiquer le gouvernement, les juifs, les francs-maçons, les instituteurs, de faire l’éloge de Weygand et de Pétain. 
 La femme hait Daladier, déplore la politique d’apaisement et la reculade de Munich. C’était mal, et en plus idiot d’avoir abandonné la Tchécoslovaquie, qui en 1938 possédait une armée solide et pouvait nous aider à combattre Hitler.

 

Édition Gallimard . Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

 

Après Les invités et Le portrait voici ma troisième lecture de Pierre Assouline. Il s’agit là d’un roman de 400 pages qui se passe sur la Paquebot « Georges Philppar » connu pour avoir été celui où Albert Londres a perdu la vie en revenant de Chines en 1932.

Pierre Assouline connaît bien Albert Londres, puisqu’il lui a consacré une biographie que je n’ai pas lue. Mais ce grand journaliste n’arrivera dans ce livre qu’à la page 300. Tout le roman est construit autour d’un personnage collectionneur de livres rares qui est venu sur ce bateau pour vendre et acheter à l’escale de Shangaï des raretés très très chers, mais aussi pour rencontrer Alber Londres. Comme on ne connaît que tardivement les raisons de cette volonté je ne la dévoilerai pas, même si je la trouve sans aucun intérêt.

Donc pendant 300 pages nous suivons les réflexions, les descriptions des passagers et les penchants amoureux du narrateur, c’est parfois intéressant et souvent très ennuyeux. C’est certain que lors d’une croisière de plusieurs mois, confinés dans un espace assez réduits les gens s’ennuient et ce n’est pas toujours le meilleur d’eux même qui apparaît au grand jour. Les passages les plus intéressants racontent la montée du National Socialisme en Allemagne et la façon dont des grands industriels allemands voient en Hitler un pantin qu’ils sauront dominer. On retrouve dans ce huis clos toutes les peurs et les discussions qui ont animer les salons d’avant la guerre et cela rappelle les discussions autour du danger de la Russie et de Poutine avant 2014.

Sinon, chacun le sait, Pierre Assouline est très cultivé et peut citer un nombre d’auteurs absolument stupéfiant, bien sûr ce n’est pas lui qui parle mais son personnage , mais cette érudition à toutes les pages ou presque est très pesante. Le livre fonctionne comme une mise en abîme de tous les livres qu’il a lus (l’auteur ou son narrateur). Je ne peux pas toutes les citer sans apparaître moi même pédante et en oublier certains ce qui montrerait mon inculture ! Mais cela m’a agacée autant que le plaisir des traits d’esprit qui me semble un plaisir assez vain.

Et Albert Londres dans tout ça  ? il semble bien loin de ce monde là, lui qui toute sa vie a ouvert les yeux sur la vraie vie : Les bagnards à Cayenne, les malades dans les asiles psychiatriques, la misère absolue dans la Russie soviétique… On ne saura jamais ce qu’il voulait écrire sur le communisme en Chine car son article a disparu avec lui et ses amis morts dans un crash d’avion. De là, à imaginer un complot pour le faire taire définitivement … mais ce n’est visiblement pas ce que pense l’auteur …

Il y a aussi un autre aspect qui m’a bien plu : les paquebots étaient très dangereux en particulier pour les risques d’incendies. La sécurité passait après le désir de construire un superbe décor, le plus important c’était de faire appel aux plus célèbres décorateurs, tant pis pour les risques que l’on faisait courir aux passagers. Ainsi, sur ce bateau, les fils électriques, très mal isolés, couraient derrières des lambris de bois vernis qui se sont enflammés comme une boîte d’allumette. La raison du départ de l’incendie est plus complexe, sans doute l’utilisation du courant continue alors que l’installation ne le supportait pas bien.

Un roman, que toutes les lectrices et tous les lecteurs, qui aiment cet auteur liront avec plus de passion que moi.

 

Citations

Première phrase

On peut adorer s’en aller. Ivresse du départ, volupté de l’arrivée ; encore faut-il revenir.

Les privilégiés.

 Un certain nombre de passagers des catégories de luxe sont des invités de la compagnie. Ceux-là vivront le voyage comme une pure villégiature. Certains parmi ces heureux du monde se connaissent, d’autres se reconnaissent. Tout dans leur attitude insouciante reflète le seul tourment d’avoir à se laisser vivre. Ils se comportent comme des invités permanents de la société.

Je ne sais pas si c’est vrai ?

 Si tout paquebot est une ville flottante, et le nôtre possédait même une cellule, une salle de quarantaine et une cabine capitonné pour aliénés, son pont promenade en est le boulevard à ragots.

Un portrait cruel

 Notre célibataire de l’art, ce bellâtre italien à l’évidence entretenue par la compagne hors d’âge appuyée d’ordinaire à son bras (on le sait depuis la belle Otéro, la fortune vient en dormant, mais pas en dormant seul) se faisait appeler Luigi Caetani et laissait croire à qui voulait l’entendre une parenté avec l’illustre famille de cardinaux. Tout en lui suintait l’arrivisme, jusqu’à son eau de toilette ; son ambition avait quelque chose de pestilentiel.

Encore un portrait cruel.

 La crainte de paraître goujat inciter sa petite cour brillante au bar de la piscine, à la contempler comme l’ébouissant vestige d’un révolu ; à force de fréquenter son mobilier, son visage en était devenu Art déco ; son corps, un temple autrefois beaucoup visité, conservait ses adorateurs bien que des racines en eussent remplacés les piliers, un peu comme à Ankor ; en vérité c’était une ruine.

Mot d’esprit.

Le genre de type qui devait porter sa rosette de la Légion d’honneur jusque sur le revers de sa veste de pyjama.

Un français attiré par les thèses nazies.

 Je monte régulièrement à cheval au bois de Boulogne et j’ai constaté une chose : à peine est-on en selle que, de là-haut, on se sent déjà moins républicain ..

L’horrible Modet-Delacourt.

 « Non vraiment, n’insistez pas, vous comprenez les bourgognes, les vins de la Loire, tout ce que vous nous proposez, ça ne vaut même pas d’être pissé », ce qui contrasta brutalement avec l’arôme de violette qui mûrit puis s’épanouit en un goût de pétales de roses à peine fanée que le sommelier venait d’évoquer. Il aurait pu réussir à être blessant sans se montrer grossier, mais non, pas son genre. C’est aussi à cela que l’on juge une éducation :cette faculté d’humilier
 publiquement le personnel, lequel n’en peut mais, par définition.

Citation et trait d’esprit.

 Elle me paraissait incarner la femme telle que Beaumarchais la définissait : une âme active dans un corps inoccupé.

Genre de remarque qui truffe ce roman et le rend pédant.

 Milk n’en fit même pas cas, tous occupé à discuter des vertus de l’odontomettre pour mesurer la dentelure des timbres ou à plus de plaider, une fois de plus, la cause de l’adoption du néologisme « timbrologie » en lieu et place de « philatélie » au motif que si l’on avait vraiment voulu s’en tenir à l’étymologie grecque, c’est de « philotélie » qu’on devrait parler.

 

 


Édition Harper Collins

C’était déjà une édition Masse critique qui m’avait découvrir Sophie Pointurier, à propos d’un roman sur le monde de l’art contemporain et le destin d’une femme peintre originaire de RDA. J’avais beaucoup aimé le roman « la femme périphérique » et beaucoup moins celui-ci. La construction, cependant, est intéressante car on sait dès le départ que le personnage principal, Claude, a fait quelque chose de suffisamment grave pour se retrouver en garde à vue et être soupçonnée de meurtre. Cela n’empêche pas le récit de monter régulièrement en tension. Évidemment, l’interrogatoire est coupé par des retours en arrière qui explique pourquoi cette femme en est arrivée là. Puisque le policier lui demande de revenir au début, elle se remémore le début de son projet : construire avec Élie un lieu pour des femmes inspirée qu’elle était par le béguinage. Élie et elle avaient été choquées à Paris par la mort d’une vieille femme désespérée. L’annonce d’un petit village à vendre dans le Tarn va lancer leur projet. Avec Harriet une américaine et Anna elles vont acheter puis retaper ce village. Le danger vient du voisin, Michel, producteur de lait, qui veut récupérer une partie des terres.

Pourquoi ces femmes portent-elles un fusil ? Pour aider d’autres femmes à ne pas se faire tuer par leur conjoint. Parce que finalement c’est là le coeur du livre, l’autrice a dû être frappée, comme beaucoup d’entre nous, par le nombre de femmes qui meurent sous les coups de leur conjoint. Elles veulent aider ces femmes avant qu’il ne soit trop tard mais ça ne se passe pas comme prévu.

D’où viennent mes réserves ? Je trouve que cette cause est si importante que je supporte difficilement de la voir traiter de cette façon. Non, il n’existe pas des femmes qui ont pris des fusils pour arracher des victimes aux mains de leurs maris-bourreaux. Cette fiction me gêne et dessert la cause qu’elle veut défendre. L’engagement politique est une vraie caricature : aller taguer les murs du journal « valeurs Actuelles » ne me semble pas de première nécessité. La violence faite aux femmes n’a pas hélas de couleur politique ! Je ne pense pas que Marie Trintignant ait été tuée par un homme lisant « Valeur Actuelle » ! Ni qu’Adrien Quatennens soit un homme politique de droite !

Bref une déception sur un sujet tellement important !

 

Citations

Le béguinage .

 Pendant des siècles, les béguines ont su se frayer un chemin entre vie laïque, travail rétribué et vie mystique, où leur engagement était révocable. Ce statut, créé sur mesure par elle-même et pour elles-mêmes, leur avait permis de contourner l’obéissance pendant des siècles. Ni mariées, ni religieuses, ni soumises. Juste : tranquilles.

Cela ne m’étonne pas.

 Je savais que les vieux souffraient de dépression, j’en donnais les statistiques dans mes cours, mais c’était un des sujets que je m’étais toujours refusé d’investir émotionnellement. Pourtant, j’avais décliné mille fois les chiffres de l’ARS : les personnes âgées de plus de 65 ans représentent la tranche de la population est plus à risque de décès par suicide, chez les femmes le taux est deux fois supérieure à la moyenne nationale 

La presque fin du roman.

 Qu’est-ce qui a fait que je me suis retrouvé par trois fois à appuyer sur la détente ? Je voulais une maison loin de tout, pour moi, pour mon fils, et je me suis retrouvé au milieux de la violence millénaire. J’ai accepté d’être le soldat que Harriet avait vu en moi et je savais que j’avais raison de le faire. C’est pour ça que je me suis exécuté froidement. Je m’en suis chargé à ma manière.

 

 

 

Édition inculte

J’avais dit à « lireaulit » que je lirai ce livre, il ne faut pas être trop pressé car c’est chose faite en 2023 , (son article date du 11 avril 2020), j’ai enfin pu rayer dans ma liste ce livre auquel elle avait attribué un « énorme » coup de coeur. J’ai aimé aussi , mais un peu moins qu’elle vous pourrez comparer nos deux points de vue.

C’est un roman qui raconte un drame en milieu rural montagnard. La famille Anfosso se sent propriétaire non seulement de chez eux, ce qui est normal après tout, mais aussi de la montagne environnante qui est leur terrain de chasse au sens propre, mais aussi des consciences de tous les villageois car il ne fait pas bon s’opposer aux Anfosso, surtout quand ils lâchent leurs chiens ou qu’ils sont armés de leurs fusils toujours chargés.

Guillaume, un beau jeune homme, fils de gens qui sont venus à la retraite dans ce village, décide d’y construire une bergerie.

Des moutons sur leur montagne ! les Anfosso, en particulier Joseph, ne peuvent le supporter. Le roman se situe donc dans cette guerre et cette rancune si tenace et si amer qu’elle monte à la tête de tous les Anfosso . Tout le village le sent et sait que ça va mal se finir mais quand ce genre de conflit arrive dans un village fermé sur ses certitudes rien ne peut arrêter le torrent de la haine.

L’écriture cerne au plus près ce qu’il se passe dans ce genre de situation et nous entrons dans les réflexions les plus intimes de tous les protagonistes et en toile de fond le village qui est plus ou moins d’accord.

Je comprends bien le plaisir des mots et aussi celui que procure une tragédie annoncée au dénouement inéluctable, mais si j’ai un bémol à ce genre de lecture c’est justement que ce côté tragique ne raconte pas assez la diversité du monde. Les parents du beau et jeune berger habitent aussi ce village et ils y semblent heureux, pourquoi n’ont-ils pas réussi à briser ce cercle infernal ?

La jeune femme de Guillaume parle avec le médecin du village et on sait à quel point l’influence du médecin peut peser sur les consciences.
En réalité mon bémol vient de là , je ne crois pas à l’isolement de Guillaume, en revanche je n’ai aucune illusion sur le » bonheur » de vivre à la campagne.

Cela reste un bon moment de lecture et une très belle écriture.

Citations

Les cafés de village.

 Dans ces cafés de villages, les tables sont privées d’autonomie et d’intimité. On s’imagine passer quelques instants avec son employés ou son meilleur ami, mais en réalité on est tous ensemble assis à une immense table imaginaire. Que l’on soit derrière le zinc, juché sur une chaise haute, à une table au fond où qu’on s’abandonne quelques secondes sur le perron avant d’aller arroser les fleurs de la grand-mère, on participe de la même chose, chacun construit le bric-à-brac vacillant de la discussion 

Le chœur des femmes du village

(connaissez vous l’expression « se devoir se devoir de quelqu’un » ?)
 Le chœur sentait qu’il perdait Mireille et ça lui faisait un peu mal parce que tout le monde se devait un peu de Mireille – surtout Denise qui avait toujours tout partagé avec elle- mais on se refusait de sacrifier le collectif millénaire. Et puis, elle était vieille, on ne lui donnait plus très longtemps. Alors on préférait invoquer la dépression, le dérèglement, la sénilité. Il valait mieux se couper une main que laisser passer la gangrène.
Mireille basculait du côté du berger irrémédiablement. Bientôt elle aurait rentré sa chaise, ne participerait plus à aucune discussion Et perdrait de ce fait tous ses droits.

Lorsqu’on a que la haine en partage.

 Dans ces moments de faiblesse, il détestait les chasseurs et il se détestait de les haïr autant. Et les tenant pour responsable de ce dévoiement, il nourrissait une haine de plus en plus effrayante.
 Voilà, il leur ressemblait désormais. Voilà ce que je suis devenu, un Anfosso, se disait-il.
Puis il se reprenait, s’inventait une indifférence, à divertissement. Il se tournait vers sa femme, vers son fils, vers ses bêtes se rassurait, se laissait fondre en quelques instants, quelques heures au mieux.
Mais cela revenait. 
Cela revenait sans cesse.

 

 

 

 

 

 


Ėdition JC Lattès

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard 

J’ai commencé ce livre en étant intéressée par l’histoire de cette petite fille si mal aimée par cette mère au cœur dur. Pour lui plaire, Alice devient une petite fille coquette qui participe à des castings et devient à l’adolescence une Miss Normandie .. et puis le cœur du roman que je vais dévoiler -surtout que les antidivulgâcheuse ne lisent pas la suite-, je précise quand même que je ne raconte pas la fin du roman, Alice est enfin heureuse avec Jean un homme dont elle a une petite fille Charlotte qu’elle adore. Le jour de son mariage sa mère lui apprend que Jean est son frère….La solution ? il n’y en a pas, alors elle fuit. Et moi aussi j’ai pris la fuite de ce roman où tout devient horrible. Et pourtant il me restait les trois quart du roman à lire, je n’ai pu le faire qu’en diagonale pour partir au plus vite des horreurs qui vont s’accumuler.

La situation de départ est tellement improbable et les réactions des différents protagonistes tellement stupides que je m’en voulais de lire de telles horreurs.
bref … lisez le si vous voulez et dites moi si vous avez résisté à cette accumulation de quiproquos qui poussent les personnages à avoir des conduites destructrices pour tout le monde.

 

Citations

Son frère aîné.

 A la naissance, sa cervelle de pinson a manqué d’oxygène et il est devenu singulier. Mongol, disent les gens. Et il restera pour toujours le tout petit de la famille. Le tiot .

Sa mère abandonnée .

 Après le départ du père ma mère devient une femme tourmenté un sanglot cristallisé.
Chacun leur tour deux homme tentent pourtant de vivre sous notre toit. Mais l’un comme l’autre se bornent à la libérer parfois de son chagrin, à lui offrir quelques battements de cœur et quand maman consent à bien vouloir lever les yeux vers eux, à ruisseler près d’elle. Las, ils finissent par partir.



Édition Dargaud

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard 

Célèbre pour ‘le chat du Rabbin » (et pas du Rabbit), Joann Safr raconte dans ce récit autobiographique son enfance à Nice avec un père avocat. Sa mère est morte quand il avait 4 ans, le fils et le père ont tissé des liens très forts. Les engagements politiques de son père ne sont pas toujours faciles à comprendre, adepte de la non violence , il n’hésite pas à faire le coup de poing contre un homme qui devant lui se gare sur sa place privée de parking . Défenseur de la cause palestinienne, il coupe avec toutes les organisations françaises qui ne dénoncent pas le terrorisme (et il y en a beaucoup). Son fils s’ennuie ferme à la synagogue et cherche tous les moyens pour échapper aux offices qui lui semblent interminables. Son idée c’est de faire partie de ceux qui protègent la synagogue des attentats terroristes car du coup il reste dehors et surveille (efficacement ?) les abords de là synagogue. Donc, il s’initie aux sports de combat ce qui n’était pas dans sa nature première !

Cette BD est l’occasion de faire revivre une époque et une ville : Nice. C’est drôle et triste à la fois : comme la vie en quelque sorte. J’ai beaucoup aimée, je l’ai lue avec grand intérêt. Et je suis très contente de vous recommander une BD.

Citations

J’ai ri !

« Et bizarrement j’ai vu très peu de vrai docteur pendant mon séjour à l’hôpital. Des infirmières et des internes. »

 » Hospitalisation à l’hôpital c’est comme au foot, il vaut mieux jouer à domicile. »

Et un sourire de plus !

 « Il faut que je trouve un moyen pour ne plus aller à la synagogue. C’est insupportable. »
« Et encore, je n’aborde pas le sujet de l’office de kippour. Qui dure quoi ? Douze heures ? »
« On lit un bouquin trois fois comme Le Seigneur des Anneaux, en hébreu. Et parfois on répète mêmes passages. Ça me rend fou,. Littéralement. Il faut que je trouve un moyen de ne plus jamais vivre ça. »

Lapsus révélateur de Raymond Barre !

 « Il y eut quatre morts et quarante six blessés lors de l’attentat de la rue Copernic. Les victimes n’étaient pas toutes juives. »
Après le carnage, Raymond Barre, premier ministre de l’époque, aura les mots suivants.
 « Cet attentat odieux voulaient frapper les israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic. »
Pour se défendre de ce qu’il appellera un lapsus, Barre déclara plus tard :
« Cette opération indigne contre moi l’œuvre du lobby juif le plus lié à la gauche. »

Éclat de rire (Séance de self défense)

 « Je vous jure que je visais la tête »
 » C’est possible d’être assez con pour viser la tête et atterrir dans les couilles ? »
 » Je suis pas souple. »

 


Édition Liana Levy

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard 

On ne peut pas changer le monde Ben, mais il faut tout faire pour qu’il ne nous change pas.

Sans mon club je n’aurai jamais ouvert ce roman car je déteste tout ce que l’auteur soutient, mais j’aurais eu tort car cet écrivain a une langue très particulière qui donne un ton original et très séduisant à son roman. Qu’est ce que je déteste ? Ce livre justifie sans aucune nuance toutes les violences des mouvements contestataires et se termine par enfin une action réussie qui n’a pas encore eu lieu la prise de l’assemblée nationale par le héros de l’histoire.

Ce qui m’a le plus manqué dans ce livre c’est l’humour (celui de Safr par exemple !) tout est tragique et sans espoir. J’ai quand même souri lorsque le héros rassemble tous les sigles créés par l’administrations françaises.

Et pourtant il y a de très belles pages dans ce livre. Des pages qu’on a envie de lire à haute voix car elle résonne comme des slams. Rouda sait raconter la violence, l’amour et l’amitié aussi . On peut le lire sans partager ses idées, sauf si pour l’auteur ce livre livre est une demande d’adhésion au parti de ceux qui pensent que seul une révolution violente serait la solution à tous les problèmes de la société française.

 

Citations

L’art de la formule.

 J’ai déjà confondus des cris de dispute avec des soupirs d’amour. Et comme mes parents s’engueulent plus qu’ils ne font l’amour, je préfère imaginer qu’ils s’aiment. Parfois entre les silences et les bruits de fourchettes qui raflent la faïence, j’essaie de leur poser des questions. Mais mon père répond toujours que c’est mieux de finir son assiette que de finir une phrase.

Un portrait positif d’une jeune femme.

 Oriane est curieuse de tout, elle te pose de vraies questions. Elle plante son menton dans ses mains, elle plonge ses yeux couleur de nuit dans les tiens et tu te sens unique. Comme elle s’intéresse à toi, à ce que tu as fait de ta journée, à ce que tu comptes faire des prochaines de ta vie elle te rend toujours intéressant. Elle écoute. Elle attend que tu ais finis tes phrases pour commencer les siennes.

Phrase d’Oriane.

On ne peut pas changer le monde Ben, mais il faut tout faire pour qu’il ne nous change pas.

Portrait de lui en militant avec un peu de distance !

 Je suis incollable sur l’Histoire de la gauche française. Lorsqu’on sort en soirée, je tiens de grands discours sur les luttes politiques. J’ai un avis sur tout et surtout un avis sur rien. J’arrive à me persuader que je suis convaincu de ce que je dis, et je porte de la banlieue en étendard. Je me prends pour un militant du réel avec ma paire de Nike est ma veste Lacoste.

Le goût de la France pour les sigles ou acronymes.

Mon CDD, qui ne sera jamais un CDI, se passe dans un CADA. Attention. Pas un SPADA. Ni un CHRS. Quand l’ADA est enregistré au GUDA, et si l’OPC est validée les demandeurs d’asile peuvent avoir accès aux CMA. Alors, je peux les accompagner pour la CMU, l’AME et l’ASA. Mais s’ils sont déboutés par l’OFPRA, je les aide à monter leurs dossiers CNDA, pour éviter qu’ils attendent dans un CRA avec une OQTF.


Édition Rivages(Plont) 

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard 

 

J’ai adoré la première partie de ce roman, un peu lassée dans la seconde et ennuyée à la fin. Je m’explique le début du roman décrit un homme très oublié : Augustin Mouchot qui croit à l’énergie solaire et qui invente une machine dont il fera la démonstration à Napoléon III à Biarritz. Son enfance est marquée par la maladie , et son père comprendra très vite que ce petit être souffreteux réussira mieux dans les études que dans son atelier. Mouchot devient donc professeur dans un lycée mais sa grande idée c’est d’utiliser le soleil comme source d’énergie. Et ça a presque marché , pour cela il faut du soleil ! et la Touraine n’en est pas toujours pourvue.
Dans la seconde partie on le voit grâce à l’aide d’un homme plus entreprenant que lui réussir à s’imposer comme chercheur et décidé de partir en Algérie pays où le soleil est plus fréquent.

En réalité, ses recherches se heurtent à l’essor du charbon. l’Europe profite alors une source d’énergie si peu chère que le solaire, très compliqué à dompter, intéresse peu les dirigeants de ce monde.
Arrive la troisième partie du livre, la déchéance du presque complètement oublié Augustin Mouchot qui vit avec une mégère alcoolique dans un bouge immonde ! Et là j’aurais volontiers abandonné la lecture sans la motivation de la discussion du club.

Je rédige bien vite cet article car, malgré le talent et l’humour de l »auteur, je sais que je vais tellement vite l’oublier moi aussi ce pauvre Augustin Mouchot.. La seule question que je me pose c’est de savoir ce qu’il aurait fallu pour que les recherches autour du soleil continuent même si l’énergie fossile a été pendant plus de deux siècles très bon marché.
J’avais lu de cet auteur « Sucre noir » que j’avais bien aimé.

 

Citations

 

Un début accrocheur.

 Son visage n’est sur aucun tableau, sur aucune gravure, dans aucun livre d’histoire. Personne n’est présent dans ses défaites, rares sont ceux qui assistent à ses victoires.

L’enfance sous le signe de la maladie en 1826.

 Il attrapa la variole, la scarlatine, la diphtérie, la fièvre, une diarrhée qui dura 14 jours, une forme rare de chlorose qu’on disait réservé aux jeunes filles de la haute société et, longtemps, le voisinage se demanda comment cet être sans force ni résistance avait pu survivre à une telle tempête d’infections.
Il resta ses trois première année au lit. Jamais il ne vit la lumière du jour, muré dans l’ombre de sa chambre, veillé par sa mère à la torche. Cette carence de vitamine s’accentua par la venue de l’été et couvrit sa peau d’une constellation de boutons rouges, de squames sèches, de fétides inflammations en plaques arrondies.

L’art de la formule.

 Il avait cette fragilité endurante qu’on trouve chez les hommes voués à une mort précoce et que pourtant rien ne tue .

Le sort des soldats.

C’était un vieil officier de l’armée, né dans le siècle des philosophes, grand amateur de sciences, qui avait perdu une main lors de la prise d’Alger, un œil pendant le siège de Sébastopol, une jambe à la fin de la bataille de Malakoff et boitait de l’autre depuis qu’un cheval d’une demi-tonne s’était effondré sur son genou et dans les marécages de Crimée.

L’art du portrait.

Abel Pifre avait tout ce qui lui faisait défaut. Il parlait sans hésitation ni tremblement. Il marchait droit le menton haut. Sa veste était toujours serrée à la ceinture, ouverte sur la dentelle de son jabot, retenue par d’élégants boutons de manchette qui laissaient voir la finesse de ses poignets. Son pantalon avait la raie du milieu pliée au cordeau et descendait jusqu’à de luisantes bottines vernies qui le forçaient à marcher lentement avec une distinction délicate. Coquet, intelligent, il ne portait que des cravates de mousseline, des chemises en toile de baptiste et une canne au pommeau orné d’un soleil qui donnait à tout ce qu’il faisait un caractère étincelant. Il parlait comme il faut, en homme ayant vécu. Sa conversation était pétillante parsemée de mots anglais comme s’il revenait de voyage, ornée de plaisanteries savantes et de légèretés pudiques, si bien que lorsque Mouchot le rencontra pour la première fois, il pensa qu’Abel Pifre était ce en quoi le soleil s’il s’était fait homme, ce serait incarné.