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4
Je lis peu de roman policier mais je me laisse parfois tenter par mes amies blogueuses. J’ai lu celui-ci après avoir l ‘article Aifelle et d’autres que je n’ai pas hélas eus le temps de noter. J’ étais, également dans le grand nord avec Paolo Rumiz quand j’ai lu vos billets. Je commençais donc à être imprégnée par la culture « Sami ». Je me souviens aussi des écrits de Paul Emile Victor : les lapons qu ils décrivaient me fascinaient, et je suis contente que cette icône soit décrite positivement dans ce roman.

J ai quelques réserves sur le côté roman policier. Je m’explique : les méchants sont vraiment des horreurs : fascistes, pervers , pédophile et violeur pour l’un. Alors que les personnages positifs sont plus dans la nuance. Et du coup plus intéressants.

Et puis comme toujours dans un policier il faut que l’intrigue avance au rythme de l’enquête. Je me suis même demandé si l’auteur ne s’était pas senti obligé à prendre cette forme de récit pour nous sensibiliser à cette civilisation qui a à peu près entièrement disparu. Parce que je dois le dire je n’ai aucune réserve sur tout ce que nous apprenons sur cette région et les habitants. La nuit et le froid polaires rendent la vie à peu près impossibles mais les Sami ont su pendant des siècles s’adapter au climat et à la géographie. La religion est venue leur ôter des croyances fondées sur la nature puis les frontières des sédentaires ont réduit à presque rien le nomadisme et enfin le « progrès » les a ruinés de l’intérieur .

L ‘enquête permet de suivre les différences attaques dont ont été victimes les Samis et la façon dont il leur est impossible de s’en sortir. Malheureusement pour eux, ils ne sont pas organisés en nation – j’ai pensé aux Kurdes- et leur sous-sol est riche en minerai. Face à l’attrait de bénéfices conséquents les pensées charitables vis à vis d’ethnie qui veulent garder un mode de vie nomade en respectant la nature ont bien peu de poids. Cet écrivain a vraiment du talent pour nous raconter tout cela et comme tous ceux qui aiment les policiers ont salué ses qualités je comprends le succès « du dernier lapon ».

Citations

La transmission orale

 Le cri d’Aslak pétrifia le jeune garçon lapon dans sa barque. Il reconnut , fasciné , terrifié, la voix de gorge d’un chant lapon. Il était le seul ici à pouvoir en saisir les paroles. Ce chant, lancinant , guttural, l’emmenait hors de ce monde. Le joïk devenait de plus en plus haché , précipité. Le Lapon condamné aux feu de l’enfer voulait dans un dernier élan transmettre ce qu’il devait transmettre.
Puis la voix se tut. Le silence s’imposa. Le silence s’imposa. Le jeune lapon aussi resta silencieux. Il avait fait demi tour , voguant la tête pleine des râlements du mourant. Son sang avait été tellement glacé qu’il avait été saisi d’une évidence. Il savait ce qu’il devait faire. Et ce qu e, après lui , son fils devrait faire. Et le fils de son fils.

La nuit polaire

Demain, entre 11h14 et 11h41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre. Et, le jour d’après, il conserverait son ombre quarante deux minutes de plus. Quand le soleil s’y mettait, ça allait vite.

 Les frontières

Mon grand-père a dû arrêté l ‘élevage (des rennes) parce que la route de la transhumance avait été coupée par ces fichues frontières. Et les troupeaux ont été concentrés de part et d’autre des frontières . Des tas de conflits ont commencé comme ça. Et si tu veux mon avis, ces frontières ont tué beaucoup d’éleveurs.

 Les conflits entre les éleveurs et les autres

Les utilisateurs veulent pouvoir se balader dans les montagnes quand ils ont des congés, comme pour le week-end de pâques, qui est l’un des plus beaux week-end de la région , avec encore beaucoup de neige partout et beaucoup de soleil Les Norvégiens de la côte partent en famille en scooter pour trois ou quatre jours dans leur petit cabanon sur la toundra , le long du fleuve. Mais c’est l’époque où les femelles rennes mettent bas, et le s troupeaux ne doivent absolument pas être dérangés, sinon les femelles peuvent abandonner leur faon et ça occasionne de grosse perte pour les éleveurs . Donc conflits.

 Le progrès

 Aslak leur avait dit . Vous avez trop de rennes . C’est pour ça qu’il vous faut de si grands pâturages.. Et qu il y a tant de conflits. Mai sils répondaient qu’il fallait beaucoup de rennes pour payer les frais, les scooters, les quads, les voitures , le camion abattoir, la location de l ‘hélicoptère. Tu ne comprends pas , disaient-ils , toi tu as à peine deux cents rennes.
Aslak les regardait . Et il disait :j ai deux cent rennes et je vis.

On en parle

« à sauts et à Gambades » et encore une fois avec de belles images et chez Hélène lecturissime

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4
Depuis « Farrago » de Yann Appery, j’ai un faible pour le Goncourt des lycéens. Ceux de 2012 ont eu le bon goût de couronner un roman qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout. Joël Dicker a une imagination très féconde, il nous entraîne à la fois dans une enquête policière et dans les méandres de la création littéraire. Son personnage principal, écrivain en panne d’inspiration, est relancé sans cesse par un éditeurqui a un sens aiguë du commerce et du marketing. Marcus Goldman, auteur d’un premier roman à succès, vole au secours de son ancien professeur accusé du meurtre d’une jeune fille qui a eu lieu 33 ans auparavant. Il faut aller jusqu’à la dernière page (la 665 !) pour que chaque morceau du puzzle de cette enquête soit à la bonne place.

Au fil des pages, nous aurons découvert le monde de l’édition américain ( mais je ne suis pas persuadée que ce soit différent ailleurs !), la vie dans une petite ville et sa police, nous aurons suivi l’évolution psychologique d’un jeune prétentieux qui gâche son talent dans la facilité et nous aurons été confrontés à la difficulté de l’écriture. Aucun personnage n’est caricatural, je pense par exemple à Tamara la mère de Jenny, elle aurait pu n’être que cette mère américaine stupide qui veut absolument « caser » sa fille à la gloire littéraire locale .On apprendra que derrière cette virago qui rabroue son mari à la moindre occasion se cache une femme amoureuse qui va voir en cachette un psychiatre pour comprendre ses conduites sans parvenir , pour autant, à les modifier.

Cet auteur sait manier le suspens et l’humour – j’ai beaucoup ri aux différents coups de fil de la mère du personnage principal – et surtout intéresser son lecteur. Je trouve dommage d’en raconter davantage car un des charme de ce livre tient à son suspens que je voudrais vous laisser découvrir. Ce n’est sans doute pas de la grande littérature ( je me demande où elle se cache cette fameuse « grande littérature »), mais c’est un excellent divertissement que je verrai très bien adapté au cinéma.

Citations

 Une leçon de vie

Le philosophe Sénèque avait déjà expérimenté cette pénible situation : où que fuyiez , vos problèmes s’invitent dans vos bagages et vous suivent partout.

 La gloire aujourd’hui

…Je compris que la gloire était éphémère. Elle était une gorgone affamée et ceux qui ne la nourrissaient pas se voyaient rapidement remplacés …

 Le racisme ordinaire

 Soudain , une angoisse la saisit :beaucoup de grands écrivains étaient juifs . Et si Quebert était un Juif ? Quelle horreur ! Peut-être même un juif socialiste ! Elle regretta que les Juifs puissent être blancs de peau parce que cela les rendait invisibles. Au moins , les noirs avaient l’honnêteté d’être noirs, pour qu’on puisse les identifier clairement.

Le monde virtuel

Sur mon compte Facebook, je passais en revue la liste de mes milliers d’amis virtuels ; il n’y en avait pas un que je puisse appeler pour aller boire une bière.

 Le monde de l’édition

Le monde des livres était passé du noble art de l’imprimerie à la folie capitaliste du XXIe siècle, que désormais un livre devait être écrit pour être vendu, que pour vendre un livre il fallait qu’on en parle, et que pour qu’on en parle il fallait s’approprier un espace qui, si on ne le prenait pas soi même par la force, serait pris par les autres. Manger ou être mangé .

Jolie phrase

Après la gloire , il y a d’autres gloires. Après l’argent, il y a encore de l’argent. Mais après l’amour, il n’y a plus que le sel des larmes.

On en parle

chez Kitty la mouette.

Traduit du uédois par Lena GRUMBACH et Marc Gouvenain.

4
Je cherchais un roman pour me divertir après ma lecture très sérieuse sur la guerre 14/18. Et puis ma station de radio préférée, France Culture, donne tous les soirs sous forme de feuilleton la trilogie Millénium. Comme quoi elle n’est pas une station si intello que ça ! Je ne lis que très rarement des romans policiers mais j’avais gardé un très bon souvenir de ces trois romans. Vous vous souvenez sans doute de l’été où à chaque fois que l’on voyait quelqu’un plongé dans un énorme bouquin, il s’agissait d’un des tomes de Millénium ?

J’ai retrouvé avec grand plaisir Mikael Blomkvist, et Lisbeth Salander, j’ai bien aimé la façon dont les différents scandales sont dénoncés dans ces romans : les femmes qu’on fait venir de différents pays pauvres pour satisfaire les besoins de la prostitution, les économistes qui s’amusent à faire de l’argent sans aucune morale, les violences faites aux femmes et aux enfants sous tutelle, l’exploitation des enfants ou des prisonniers dans des pays très pauvres. Tout cela en Suède qui est un pays où on essaie de respecter les droits de chacun et où la liberté des mœurs semble de mise pour le plus grand bonheur de l’ensemble de la population. Mais hélas cela n’empêche pas les pervers d’exister.

Un des charmes de ce livre c’est la description de l’intelligence redoutable d’une poignée d’internautes qu’aucune barrière informatique ne peut empêcher de venir espionner les ordinateurs des puissants de ce monde. Je ne connais pas la part de vérité mais ça fait un peu froid dans le dos. La qualité d’un roman policier c’est la façon dont le suspens nous oblige à nous plonger dans l’histoire sans pouvoir lâcher le livre. La relecture, à de nouveau bien marché et j’ai retrouvé, intact, le plaisir du dénouement quand tous les méchants sont enfin démasqués.

Je trouve le deuxième tome un peu moins passionnant car on sent qu’il n’est écrit que pour amener le dénouement du 3° tome. Vraiment si vous ne le savez pas lus et que vous voulez partir dans des romans très prenants, je vous en recommande la lecture, si vous faites parties des rares personnes à avoir échappé au phénomène Millénium.

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude.

4
Quel beau livre ! Et quelle belle traduction ! À aucun moment on ne se sent gêné par la langue. Ce livre raconte la mémoire douloureuse d’un petit village polonais. Les personnages sont variés et représentent bien les différentes mauvaises consciences de la Pologne après le communisme.

Il y a une intrigue policière qui permet de donner un fil à la narration : qui a assassiné Tomek,le fils de Powierza ? L’enquête du personnage principal, paysan et voisin de Tomek nous conduira à travers les trafics des anciens dirigeants du Parti. Les nouveaux redresseurs de torts ne sont pas forcément des personnages très sympathiques. Et si la mémoire allait un peu plus loin, est-ce qu’on retrouverait le souvenir des juifs qui ont entièrement disparu du village ?

L’ambiance de la Pologne rurale est très bien décrite, l’antisémitisme ambiant dans la Pologne d’aujourd’hui également. On sent que l’auteur connaît bien la région et qu’il a fréquenté de nombreux Polonais. On est saisi par les divers sentiments de culpabilité qui soudent ces gens entre eux et tissent comme un couvercle de plomb qui écrase tout le village.

Fuir cet endroit perdu, c’est la seule solution pour presque tous les jeunes de ce village, comme on les comprend ! Mais Leszek, le personnage principal, aime le travail de la ferme, il sait nous faire partager son attachement à la terre et on espère à la fin du roman qu’il sera heureux. Les temps ont changé en Pologne comme ailleurs et le lourd passé sera peut-être plus facile à regarder en face.

Citations

La douleur aux dates officielles

Nos femmes versent facilement des larmes, presque à la demande, sur les tombes froides de mars ou de novembre, mais le deuil privé demeure caché – c’est le cas de ma mère.

Les membres du parti sous le régime communiste

Par instinct, Jablonski s’habillait dans des couleurs pigeon de ville et arpentait les couloirs sombres du pouvoir avec des chaussures à semelle de crêpe qui ne faisaient aucun bruit….il pouvait se fondre dans n’importe quelle foule sans être remarqué, une qualité qui représentait à ses yeux, la condition de survie. Il y voyait un instrument de sélection naturelle face à la loi de la jungle.

Une belle description du travail d’un paysan traditionnel

La faux coupait et envoyait le foin d’une manière qui lui convenait beaucoup mieux – plus lentement, certes, mais si le travail était bien fait, le foin, projeté par vagues irrégulières, séchait plus uniformément, comme son père et son grand-père le lui avaient appris. Pour lui, les vieilles méthodes étaient en harmonie avec les saisons, le soleil, le climat. Il savait qu’elles étaient moins efficaces ; mais elles avaient un avantage : elles étaient solitaires.

les liens dans la famille

J’appréciais mon grand père, même si ce n’était pas de l’amour. On n’apprécie pas toujours les gens que l’on est censé aimer.

 Un des thèmes de ce roman, la bonne conscience polonaise face à la shoa

Parce qu’ils (les Polonais) survivent et que le reste de la planète ne se montre pas assez compatissant avec eux. Parce qu’ils ne sont pas considérés comme des victimes. Ils ont l’impression qu’on leur a vole ça. Les Polonais sont toujours la. Pas les juifs. Dis-moi un peu, qu’est ce qui rend la Pologne célèbre dans le monde ? »
J’essayais de comprendre où il voulait en venir.
 » Copernic ? Répondit-il ? Lech Walesa ?
– le pape, fis-je
– ach ! dit-il avec une grimace. D’accord le pape. Et quoi d’autre ?
Je n’avais aucune réponse.
« Auschwitz : voilà. Auschwitz, Treblinka, Sobibor.6 millions de juifs sont morts et le monde entier pense qu’ils sont tous morts en Pologne.

 On en parle

Le goût des livres 

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2
Livre reçu dans la cadre de Masse critique de Babelio. Mon avis est très négatif et sans doute trop sévère, je n’apprécie que très peu la littérature policière, j’aurais dû me méfier. Quand des romans policiers me plaisent, ils sont en général excellents. Pour celui-là, je pense qu’il s’agit d’un honnête polar qui, personnellement, m’a beaucoup agacée.

Sans doute, pour donner un cadre particulier et une ambiance inoubliable, cela se passe sous les purges staliniennes, pour la violence c’est garanti ! J’avais été surprise et j’avais apprécié « Enfant 44 » de Tom Rob Smith. Voilà, un nouveau genre est né : le policier vaguement honnête du temps de Staline, à quand celui sous Pol-Pot ! ! !

Sinon, on a, à peu près, tous les ingrédients, les coups, le sang , le sadisme, les larmes, les traitres, avec une petite dose de religiosité. Comme c’est en Russie, c’est plus énorme plus violent, plus désespéré mais guère plus passionnant. L’enquête autour d’une icône volée est très compliquée et permet de décrire ce qui reste des croyances religieuses en Union Soviétique et la corruption des dirigeants, tout cela sans grand fondement historique (du moins si je me réfère à mes lectures sur le sujet).

J’ai lu attentivement ce roman, car j’avais accepté d’en parler sur mon blog, je vais l’oublier très vite.

 On en parle

Miss Alfie a l’air d’aimer.

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Traduit du Suédois parAnna Gibson.

4
Petite baisse dans l’écriture du blog. Il faut dire que c’est la pleine saison de la confiture d’orange amère, ça occupe bien ! Et puis, une tornade bricoleuse et néanmoins sympathique, est venue installer une bibliothèque dans le coin salon. Alors là… Je sais que vous allez être nombreuses à me comprendre, comment ranger des livres sans en relire quelques pages, donc il faut beaucoup, beaucoup de temps. J’avais décidé de faire un tri, j’ai effectivement jeté un ouvrage des années 60 sur la « Zen-attitude » de toute façon, je n’ai jamais réussi à respirer par le ventre avant d’aller à la poste, avant d’ouvrir mon relevé de comptes, avant d’aller à la mairie –où tout autre démarche administrative- expliquer pour la dixième fois mon changement de nom,

– Ah oui, vous êtes divorcée, c’est pour ça ! (ton compatissant et voix assez forte pour que tout le bureau entende)
– Oui c’est pour ça ! (ma voix, énervée un max ! sous entendant : avec le nombre de divorces en France, cela a dû vous arriver plus d’une fois non ?)

 

Bref, « la zen attitude » ne m’ayant jamais été d’aucun secours dans la vie, j’ai jeté ce livre mais c’est bien le seul ! J’arrête les rangements pour vous parler d’un roman que j’ai beaucoup aimé, Les Chaussures italiennes d’Henning MANKELL. Une courte anecdote à propos de ce livre. Je l’avais apporté pour le lire dans mon TGV préféré : Paris/Saint-Malo. Il était sur ma tablette et il a fourni l’occasion d’un échange chaleureux entre trois passionnées de lecture. Les deux autres lectrices étaient des « fan » de Henning Mankel et de ses romans policiers. Elles avaient toutes les deux entendu parler de ce roman et brûlaient d’envie de le lire, j’ai beaucoup aimé notre conversation sur le plaisir des livres.

 

Cette histoire m’a intéressée tout de suite, un homme disparaît de la vie de sa compagne sans donner aucune explication. Je trouve cette fuite est d’une violence incroyable pour la personne abandonnée, c’est un beau sujet de roman je me demandais ce que l’auteur allait en faire.(genre « Je descends chercher des cigarettes » et il ne revient jamais ! !).

La force du roman, vient de ce qu’il n’y a aucun personnage entièrement positif, et surtout pas le personnage principal. L’atmosphère des pays du nord est très bien rendue, on suit les difficultés de Fredrick Welin pour retrouver un peu de confiance dans la vie et dans les autres. Lui qui a passé sa vie à fuir ses responsabilités, il doit faire face à son destin et essaie tant bien que mal de se racheter.

 

Ce livre est prenant tant pour l’atmosphère et les descriptions des paysages du grand nord, que par l’analyse la difficulté des êtres humains à vivre en harmonie, J’ai été très émue et complètement prise par ce récit. Je ne sais pas si je lirai les romans policiers du même auteur mais j’imagine facilement qu’ils doivent être très bien.

 

Citations

Je me sens toujours plus seul quand il fait froid.

 

Il est aussi facile de perde à l’intérieur de soi que sur les chemins des bois ou dans les rues des villes

 

Il n’y a pas de gens normaux. C’est une fausse image du monde, une idée que les politiques veulent nous faire avaler. L’idée que nous ferions partie d’une masse infinie de gens ordinaires, qui n’ont ni la possibilité ni la volonté d’affirmer leur différence. Le citoyen lambda, l’homme de la rue, tout ça – c’est du flan. Ça n’existe pas.

 

Là tout à coup, sur la jetée, j’ai fondu en larmes. Chacune de mes portes intérieures battait au vent, et ce vent, me semblait-il, ne cessait de gagner en puissance.

 

La mort ne me fait pas peur. Ce que je n’aime pas, c’est l’idée que je vais devoir rester morte si longtemps.

 

 

On en parle

livrogne(parce que j’ai bien aimé le nom de son blog) et toujours à sauts et à gambades.

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Traduit de L’anglais par Christiane Besse

3
Trois coquillages ! Pour un excellent roman, oui mais voilà je ne suis pas fan du genre policier. J’ai pourtant adoré « La vie aux aguets » du même auteur. Disons que c’est un trois coquillages qui en vaut quatre…. L’intrigue est très bien menée mais la fin est étrange ou appelle une suite.

La vie londonienne d’aujourd’hui est très bien rendue, le héros doit passer inaperçu dans la capitale anglaise, j’ai trouvé passionnant de suivre l’imagination de l’écrivain pour que Adam devienne invisible aux yeux d’une ville entière. Police et Mafia sont à ses trousses et il arrive à survivre. C’est l’occasion aussi de connaître de plus près les exclus de la société anglaise. Et comme les méchants sont des gens qui travaillent dans les hautes sphères de la finance te des laboratoires pharmaceutiques, on voit aussi la haute société dans tout ce qu’elle a de déplaisant. Le grand complot autour d’un médicament plaira à tous les amateurs de romans policiers.

J’ai trouvé intéressant la traversée dans la maladie d’un personnage, son médecin lui parle de symptômes dus au stress alors qu’il a une tumeur au cerveau. Pour avoir eu une amie qui a connu la même tragédie, j’ai trouvé cela très réaliste. J’ai lu dans la blogosphère que c’était un bon William Boyd, je l’ai dit au début j’ai préféré « La vie aux aguets », mais, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne s’ennuie pas, que les personnages sont intéressants un peu à la limite de la caricature parfois. Depuis que le traducteur de Suter, m’a écrit un mail je souligne le travail de la traductrice : Christiane Besse. Il faut que j’avoue je n’ai qu’un critère pour dire qu’une traduction est bonne : j’ai l’impression que le livre est écrit en français.

Citations

 Ingram avait horreur d’exhiber, quand il s’asseyait jambes croisées un mollet blanc poilu entre le haut de la chaussette et le revers du pantalon- c’était en quelque sorte le prototype du péché capital vestimentaire anglais.

 

Il sentait instinctivement que la seule manière d’éviter d’être repéré dans une ville du vingt et unième siècle était de ne tirer aucun avantage des services qu’elle offrait –téléphonique, financiers, sociaux, municipaux ou autres.

 

Jonjo tira un peu sur la laisse du Chien et ils s’en allèrent. Il aurait préféré rôtir en enfer plutôt que de suivre son chien avec un sac en plastique pour ramasser sa merde.

 

La redoutable Déesse Stress. Elle peut faire les choses les plus étranges à un corps

On en parle

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Traduit de l’anglais par Gilles Berton.
4
Fin de mon été dans le monde du nazisme, cette fois avec trois romans policiers. Je ne suis pas une spécialiste du genre, mais l’idée me semblait géniale  : créer un détective privé sous le régime hitlérien. Philip Kerr est anglais (écossais exactement) je trouve ce détail important, il connaît parfaitement la période mais il met dans la création de ce personnage un petit côté libertaire qu’on ne retrouve pas dans les études historiques. Ceci dit, cet auteur sait faire revivre cette période à travers la personnalité de Bernie Gunther, la quatrième de couverture le compare à Philip Marlowe, les amateurs apprécieront.Si je suis allée jusqu’au bout de la trilogie, c’est pour comprendre une nouvelle fois comment cette violence a pu s’imposer en Allemagne. Vu sous cet angle, les deux premiers sont très réussis .Le dernier qui se passe à Vienne dans l’immédiate après-guerre m’a un peu déçu. J’aurais aimé comprendre ce que les allemands ont éprouvé en se rendant compte de leurs erreurs.On comprend qu’en 1947 :

  • les Allemands se sont unis dans la haine du communisme,
  • Vienne était un horrible nid d’espions,
  • tous les coups étaient permis,
  • les services de contre-espionnage ont permis à des Nazis de s’en sortir au nom de leur hostilité réciproque,
  • les Allemands ont détesté l’occupation française (armée de vaincus)
  • les Russes n’ont pas hésité à tuer, piller, violer.

Ce que j’aurais voulu savoir : Est-ce que les Allemands se sentaient responsables et de quoi ? Par contre sur l’intrigue policière de ce même volume est complexe et sans doute plus intéressante. Bref à lire pour tous ceux qui aiment la littérature policière.

Citation

Nous vivons dans la peur, la peur des Popovs surtout. Et cette angoisse n’a d’égale que celle quasi universelle, des maladies vénériennes, qui ont presque tourné à l’épidémie ? D’ailleurs ces deux fléaux sont généralement considérés comme synonymes.

 

La pièce avait quelque chose de typiquement allemand, c’est-à-dire qu’elle était à peu près aussi intime et chaleureuse qu’un couteau suisse.

On en parle

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Traduit de l’anglais (États-Unis)par FRance Camus Pichon

3
J’avais été tellement surprise par Enfant 44 que lorsque j’ai vu Kolyma sur le rayon nouveautés de ma bibliothèque préférée, je n’ai pas pu m’empêcher, je l’ai pris et aussitôt lu. Je pense que, maintenant, l’auteur tient son héros pour plusieurs romans. Pour apprécier complètement ce genre de livres, il faut aimer les séries. Autant à la télévision, je trouve ça sympa (je connais tout sur le docteur House…) autant en livres je n’accroche pas. Léo est pourtant un personnage complexe et attachant, ancien du KGB il vit dans le remord permanent de ses crimes. Si tous ceux qu’il a tués veulent se venger on est vraiment qu’au début d’une longue, très longue série.Les ressorts du thriller-policier sont comme souvent dans ce genre de littérature hautement improbables : Léo échappe aux gangs de Moscou, au KGB, à une tempête en mer sur un bateau qui le conduisait à la Kolyma , à une révolte du goulag et pour finir en beauté à l’insurrection de Budapest ; tout cela avec des genoux cassés et pour sauver sa fille adoptive qui le déteste car il a tué son père… Résumé ainsi cela ne donne peut-être pas envie de lire Kolyma, pourtant, je suis certaine que les amateurs du genre vont apprécier, et peu à peu devenir des aficionados de Léo et Raïssa.La Russie poststalinienne se prête bien à l’horreur et si Léo est encore vivant pendant la guerre de Tchétchénie cela promet quelques belles pages d’horreur.

Citations

Je n’ai pas eu le choix.
Des milliers d’innocents étaient morts à cause de cette phrase, pas sous les balles, mais au nom d’une logique perverse et de savant calculs.

On en parle

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Maison d’édition et auteure de notre région. Cette courte histoire est racontée à travers les yeux d’un jeune homme autiste, complètement enfermé dans ses souffrances. C’est l’intérêt du livre, on a l’impression que l’auteure connaît ce handicap. On découvre la difficulté de vivre lorsqu’on ne peut pas communiquer. Je ne trouve pas que l’enquête policière soit bien utile au sujet du livre. Et je reste perplexe face aux hypothèses à propos des raisonnements du jeune malade. On sait si peu de choses sur le fonctionnement affectif et intellectuel des grands autistes.