http://ecx.images-amazon.com/images/I/51qFFNWNhFL._SL500_AA300_.jpg

 Traduit du Suédois par Philippe BOUQUET.

Quel plaisir de découvrir et savourer ces neuf nouvelles autour d’un même thème : la recherche universitaire. Neuf disciplines différentes donc neuf personnages soumis aux dures lois de la production intellectuelle. L’écrivain suédois, Björn Larsson, invité au Festival des étonnants voyageurs à Saint-Malo, lui-même professeur de français à l’Université de Lund, connaît bien les petits et grands travers de ses chers collègues. Il ne les brocarde pas avec férocité mais les décrit avec humour et beaucoup de tendresse.Passant du philologue, au grammairien, au chimiste au virologue au philosophe… ces neuf facettes de la vie universitaire, nous permettent de faire le tour des connaissances actuelles et de leurs limites.

Ce livre plaira beaucoup aux universitaires, car si aucun d’entre eux ne s’identifiera complètement à l’un des portraits, tous reconnaîtront un de leurs défauts, une de leurs qualités et surtout un de leurs collègues dans les personnalités décrites. Mais au-delà de ce «  petit monde », l’auteur à travers ses neuf récits scrute la condition humaine , soulève beaucoupde questions et ne se contente pas de réponses faciles.

Parfois ce sont les travers de notre société qui sont visés : le « Da Vinci Code » est bien largement préféré aux savantes études du philologue qui, seul pourtant, peut lire et comprendre les textes anciens dont prétend s’être inspirés Dan Brown. Plus grave, et quelque peu ridicule, on lui demandera de répondre à des questions posées par l’écrivain à succès mais qui n’ont rien à voir avec le sérieux de son travail. Combien de fois dans les interviews à la radio ou à télévision « le spécialiste » invité semble ennuyeux et combien plus chatoyant l’inventeur d’histoires et parfois même l’animateur du débat !

Les neuf nouvelles sont autant de petits drames très bien imaginés, surprenants et parfois angoissants à l’image du spéléologue qui met sa vie en danger pour la gloire d’être le premier à trouver un lac souterrain. Les chutes sont toujours surprenantes un peu trop à mon goût, j’aime bien que les nouvelles ne finissent pas par « un effet » mais soient comme suspendues dans le vide à l’image de la vie. Que ce léger reproche, qui ne reflète que mon goût ne vous empêche pas de vous précipiter sur ce livre qui, j’en suis certaine, saura vous plaire, vous amuser et souvent vous émouvoir.

Citations

Mais le monde est ingrat. Personne ne prêtait attention, quand il clamait les lois de l’évolution phonétique dans des salles de cours à moitié vides.

 

Il avait beau vivre dans son ancien français, il avait lui aussi besoin d’un peu de compagnie humaine, de temps en temps, surtout si la conversation, ainsi qu’elle le fit tout naturellement, venait à porter sur les subtilités de l’emploi du subjonctif dans le français du haut moyen-âge

 

Étant donné que tous les autres parlent anglais il suffit de savoir « un peu de français de tous les jours » pour se distinguer de la masse.

 

Ses collègues, en particulier ses rivaux dans la chasse aux crédits…

 

Au cours des années qui suivirent, Birger travailla encore plus dur, si possible. Il négligea femme et enfants, même si ceux-ci ne purent guère noter de différence par rapport à ce qui se passait précédemment. Ils avaient pris l’habitude que leur mari et père ne soit qu’exceptionnellement présent à la maison. La seule nouveauté était qu’il travaillait également le samedi et le dimanche.

On en parle

Un nouveau blog celui de miss orchidée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Post Navigation