20161030_165320Lu dans le cadre du club de lecture de la média­thè­que de Dinard

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Une déception mais quel dommage ! car c’était une bonne idée : peut-on guérir le mal-être grâce à la lecture ? Le personnage central de cette histoire, Alex, en est persuadé au point de devenir « bibliothérapeute ». (J’ai découvert, grâce à Google, que cette profession existait !). Je sais, également, grâce à mon expérience personnelle que lire et faire partager ses lectures fait un bien fou. Je me suis donc plongée avec délice dans ce roman pour suivre la vie d’Alex et de ses patients. Hélas ! malgré quelques remarques pertinentes sur notre société, un ressenti acerbe contre des mères dévouées mais envahissantes, aucun personnage ne prend un relief quelconque.

C’est un roman fade, les extraits choisis par le thérapeute pour guérir ses patients sont insipides et on se demande bien pourquoi la lecture de ces œuvres peut aboutir à une amélioration de l’état mental d’une personne souffrante. Mon jugement est sévère sans doute, mais il est à la mesure de ma déception. Je ne sais pas si mes lectures m’ont soignée, mais ce dont je suis sûre c’est que je ne pourrai jamais regarder sans sourire le comportement d’un snob après avoir lu Proust nous racontant Legrandin, que quand je suis triste ces vers de Verlaine me hantent :

Je ne sais pourquoi

Mon esprit amer

D’une aile inquiète et folle vole sur la mer

Tout ce qui m’est cher

D’une aile d’effroi

Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, Pourquoi ?

Lire permet de se comprendre, d’accepter la vie et celles des autres. Je m’attendais à trouver dans ce récit la magie de textes pouvant faire plus et même soigner quelqu’un, mais je ne l’ai pas trouvé. Une déception donc. Je n’ai pas réussi à m’intéresser au personnage du commercial qui confond les qualités de sa femme et celles de sa machine à laver, ni au footballeur qui ne sait pas s’il doit rester jouer en France, ni à Yann atrocement mutilé après un accident de voiture. Et hélas ! je n’ai pas cru aux amours d’Alex et de Mélanie.

Citations

Difficultés de plaire pour un littéraire

Elles cherchaient un amoureux fougueux, courageux, dont elles pouvaient être fières pas un garçon capable de déclamer Racine au bord de la piscine où les autres exécutaient des saltos avant.

La phrase qui tue pour un adolescent qui veut sortir avec une jolie fille

Je veux bien sortir avec toi mais je ne veux pas qu’on nous voie ensemble

C’est drôle mais peu crédible

Si Alex avait grandi dans une famille d’aliénés il lui aurait demandé si elle avait également filmé la conception de sa fille chérie. Les films de naissance ennuient tout le monde, enfin les personnes sensées. Les films de conception trouveraient un public plus large.

23 Thoughts on “Aux Petits Mots les Grands Remèdes – Michaël URAS

  1. Je comprends ta déception, un roman fade, il n’y a rien de pire !

    • Pour être plus précise , je dirai que je m’attendais à découvrir des textes bien choisis pour des gens en mal être et que je n’ai rien trouvé qui arrête mon attention.

  2. J’ai été moins déçue que toi, mais j’ai eu du mal avec les personnages en effet, qui ne m’ont guère touchée, à part Yann. Et j’ai du mal à imaginer que quelqu’un choisisse des livres pour moi dans le cadre d’une thérapie …

    • tu as fait un billet sur ce roman? pour Yann, l’auteur met la dose pour nous toucher! et guérir de tout ce que la vie lui a fait en lisant Cocteau … j’avoue que je n’y crois pas beaucoup!

  3. Parfois on attend beaucoup d’un livre et puis, pfff… ça ne fonctionne pas.

  4. Dommage oui, j’espérais une jolie parenthèse de lecture avec ce roman…

  5. Dommage, effectivement un thème alléchant. Et puis, c’est bizarre, j’aime bien els citations choisis ! Je verrai, peut-être un emprunt…

  6. Je suis toujours très rétive à cette idée. Les livres que j’ai lu me plaisent, me font du bien, oui, mais je les choisis , et ce n’est pas sûr qu’ils plairaient à d’autres. Ou par exemple, la poésie pourrait aider certains, moi ça me donnerait des envies de fuir!
    J’ai quand même un gros bouquin là dessus chez moi, je l’ai pris comme une façon agréable d’augmenter ma PAL, pas de juguler une envie ou un état d’âme.
    Quand un livre emporte, il permet d’oublier le quotidien, OK, mais chacun a sa notion du livre qui emporte;..

    • Tu expliques exactement ma déception, des livres qui guérissent ? Je me demandais vraiment quels livres pouvaient faire cela. Et puis tomber sur Cocteau a sûrement contribué à me détacher du roman. Après cette lecture je suis encore plus dubitative sur le pouvoir « guérisseur » de la lecture.

  7. baptiste on 22 novembre 2016 at 07:55 said:

    J’ai bien aimé ce roman. Je ne l’ai pas trouvé fade. L’adolescent handicapé pouvait-il être guéri par Cocteau ? Par un autre auteur ? C’est un roman, ne l’oublions pas et le propre du roman est de rendre l’impossible, possible.

    • Oui, tout à fait d’accord c’est un roman et le romancier a le droit d’inventer , et comme je le dis je crois que j’attendais trop et entre autre pourquoi la lecture d’un texte peut servir de mediation entre la personne qui va mal qui s’enferme dans la souffrance et le monde réel.

  8. je crois que oui les livres et la lecture nous guérissent mais pas par une décision de l’auteur mais bien plutôt par la notre qui nous tournons vers les livres quand plus rien ne va
    la philo m’a été d’une aide extraordinaire à un moment difficile, mais au même titre un petit roman léger rempli le même service quand on a du vague à l’âme et besoin de s’évader
    par contre en faire une thérapie me semble un rien à côté du but recherché qui est celui de s’embarquer quand on veut pour la destination de son choix

    • Je me suis aussi tournée vers des livres quand j’allais mal, mais c’était des livres qui parlaient du mal être et qui aidaient à retrouver le chemin de la vie (dont font partie, à mon avis, les livres de philo) . Les romans plus légers ou plus littéraires je n’ai pu les lire que lorsque j’allais déjà un peu mieux grâce justement à un thérapeute . Pour lire de la fiction , il a fallu que je ne sois plus submergée par une réalité trop difficile à supporter. Mais ce que propose ce roman, c’est de permettre grâce à la lecture de romans d’arrêter un processus de souffrance mentale , et là je me demande si c’est possible; j’espérais que le choix des textes m’amènent à y réfléchir et puis comme je l’ai dit je n’ai pas été convaincue par son histoire ni par le choix de ces textes.

  9. on m’a parlé de ce livre, je me suis méfiée rien qu’en voyant la couverture… mais oui : dommage !

  10. Tu n’es pas la première à signer une chronique déçue. J’étais tentée mais je crois que je ne sauterai finalement pas le pas…

  11. Dommage que cela soit tombé à côté car le sujet est plutôt sympathique !

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