Film éprouvant mais qu’il faut voir. Pour vous donner une idée à quel point il est prenant, j’y suis allée avec des amis qui ont la curieuse habitude de payer 7 euros pour dormir confortablement assis dans les salles de cinéma. Une de mes fonctions c’est de les tenir éveillés pour qu’ils puissent dire, sans trop mentir, qu’ils ont vu tel ou tel film. Cette fois, je n’ai réveillé personne et si j’étais contente d’être entre eux deux c’est pour ressentir un peu de chaleur humaine.
Le film raconte l’évasion d’un goulag et une marche de 5000 kilomètres d’un petit groupe d’hommes pour arriver en Indes. La partie la plus dure, c’est l’arrestation du héros polonais et sa vie dans le Goulag en Sibérie, c’est à peine supportable. Ensuite, grâce à la solidarité du groupe et la beauté des paysages on reprend espoir.
Je ne suis pas prête d’oublier le récit du prêtre lituanien, qui avoue avoir tué de ses propres mains un jeune garde soviétique, après avoir constaté la destruction de toutes les églises dans son pays. J’ai pensé en regardant ce film que, quelques années auparavant, l’intelligentsia français n’aurait pas accepté qu’on montre de telles images sur la réalité soviétique, on les voit maintenant ; s’il n’est pas trop tard pour s’indigner, on ne pourra plus rien changer au passé.
Je pense qu’il y a des invraisemblances dans le récit, ce n’est pas le plus important. Les rapports entre les hommes, puis, entre eux et la seule femme sont finement analysés, de plus, c’est un film qui fait réfléchir sur ce terrible 20° siècle. À voir avec des amis, et si on a le moral.