3
Sur la couverture, c’est écrit « Thriller », on peut donc s’attendre à de l’horreur, du sang de la peur de l’angoisse. C’est plus subtil que ça, on y retrouve toutes les failles de notre monde avec une petite pointe d’exagération, ce qui rend alors le tout absolument insupportable. Ce roman est dérangeant, également, car c’est une attaque en règle contre la génération des « baby-boomers » tellement égoïste, et c’est ma génération ! Je donne un exemple des procédés utilisés. Dans ma région, les paysans produisent les ¾ des choux-fleurs pour toucher la prime européenne à la destruction des légumes non vendus.

On peut se demander pourquoi ils continuent à produire des choux-fleurs que personne ne mange, mais bon c’est comme ça ! Dans le roman c’est la production animale qui subit le sort des choux-fleurs bretons. Les trains transportant des carcasses avariées dégagent des odeurs peu ragoutantes, avant d’arriver à destination où elles seront transformées en ciment. Tiens, tiens on a déjà vécu ça non ?

Inquiétant ! C’est la même compagnie qui s’occupe du train des « baby-boomers ». Plus le train avance, plus se dévoilent les turpitudes des uns et des autres, des pans entiers de l’économie de la société de profit du culte de la jeunesse sont passés au crible de la critique du romancier, évidemment, on doute de plus en plus du paradis promis à l’arrivée des voyageurs de l’eternity-express.

Peut-on avoir de la compassion pour ces soixantenaires du train, eux qui n’ont connu qu’une vie facile, et qui n’ont recherché que le plaisir à tout prix ? Pour l’auteur certainement pas, ils ont eu tout faux, ils laisseront après eux une planète dévastée. Ce n’est franchement pas un roman qui remonte le moral, quand je pense que l’an dernier j’étais dans « le cercle littéraire des mangeurs d’épluchures de patates  » ou « La tombe du mec d’à côté  », les étés se suivent et ne se ressemblent guère. Sauf pour la pluie fidèle au rendez-vous !

Citations

Comme toujours pour mobiliser les masses, il avait suffi d’une grande peur et d’un grand mensonge. Pour lancer l’Eternity rush, on avait fait donner la mer des peurs – celle de la mort- et le plus antique des mensonges- celui de la jeunesse éternelle.

 

 Du fait de leur abandon, ces moribonds étaient de véritables mines d’or et les mois qui leur restaient à vivre se transformaient en calvaire médical.

 

Comme tous tes distingués confrères. Vous vous rêvez docteurs en vie éternelle, vous finirez ingénieurs en mort douce.

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4
Merci Dominique pour ce délicieux conseil. J’avais demandé un conseil de lecture : j’étais en train de lire une série de livres plutôt éprouvants . Et, j’ai reçu ce cadeau de lecture !

Il y a parfois des coïncidences agréables :

  • J’ai visité Bruges très récemment
  • Cet été, mes quatre petits fils ont su, à leur manière, me dire qu’ils étaient heureux que je sois leur « grand-mère »
  • Ma mère s’appelait Thérèse et ma grand-mère Augustine

La grand-mère du livre, celle que l’écrivain sait si bien faire revivre : Thérèse-Augustine ! L’amour du petit fils pour sa grand-mère est très bien raconté et ne peut que vous émouvoir. Il sait donner vie à cette femme qu’une trop rude enfance paysanne, voulait laisser dans l’ignorance de la culture.

Thérèse-Augustine découvrira les plaisirs de la lecture avec son petit fils, c’est une belle leçon d’optimisme pour ceux à qui l’âge fait peur. L’auteur sait aussi, (sa biographie nous dit que Charles Bertin est poète) décrire les plaisirs des jardins et dela mer. Certaines pages sont de petits poèmes en prose. Un court mais réel plaisir de lecture, un livre que je recommanderai à mon tour.

Citations

Elle ne pardonna jamais à son père la violence qui lui avait été faite en la retirant de l’école à douze ans. Ce fut le vrai drame de son existence : un demi-siècle plus tard ; l’amertume d’avoir été flouée la tenaillait toujours.

 

Au fil des mois, la pratique des livres dans laquelle elle n’avait vu à l’origine que le symbole de sa libération et l’instrument d’une revanche sur le destin, finit par se muer en passion toute pure.

 

O Thérèse-Augustine, ma grand-mère des groseilles de juin qui tricotiez en me racontant votre vie sur le perron aux capucines, bien des poètes, c’est vrai, firent moins bien que vous.

Pour le style

Mais la véritable fête, c’est la lumière qui me la donnait : les jeux conjugués de la pluie et du soleil transformaient mon repaire de verdure en une manière de grotte océanique où tous les tons du vert, du jade au céladon, de l’émeraude à l’aigue-marine, rivalisaient dans cette pénombre élyséenne criblée de rayons. La plus mince ramure baignait dans une mousse de lumière dorée qui paraissait puiser son éclat à quelque fabuleuse source intérieure. Je ne me lassais pas de contempler à travers l’épaisseur du feuillage encore nappé de pluie, mais d’où montaient déjà les premières vapeurs, l’irisation des gouttes suspendues qui, durant un moment dont j’aurais souhaité prolonger les délices, continuaient l’une après l’autre à se détacher, comme à regret, de l’extrême pointe des feuilles vernissées. Je ne savais pas encore que je découvrirais dans cet avènement éphémère d’une œuvre de la nature une préfiguration du plaisir que je trouverais un jour dans les accomplissements de l’art des hommes.

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Traduit de l’espagnol par Edouard Jimenez et Jacques Rémi Zéphyr.

3 Le Mexique, sa cuisine, sa révolution, son imaginaire et surtout ses femmes et leur rapport à l’amour. Merveilleuses et tyranniques les femmes du Mexique sont à la fois attachantes et effrayantes. Je dois la lecture de ce roman au blog « Enlivrezvous », pour le coup on ressort de ce livre « enlivré » d’amour et de cuisine. J’ai bien aimé, d’où trois coquillages, mais le merveilleux d’Amérique latine n’a jamais été ma tasse de thé (ni mon verre de téquila, on boit beaucoup aussi dans ce livre). Tita est un beau personnage très touchante dans sa volonté de vivre malgré la tyrannie de sa mère. Son histoire d’amour est superbe et totalement impossible évidemment puisque sa mère ne la destinait qu’à s’occuper d’elle jusqu’à sa mort.

Tout ou presque se passe dans la cuisine, chacun des douze chapitres portant le nom des douze mois de l’année commence par une recette de cuisine. Donc on voit Tita et les autres femmes éplucher, écraser, battre, tamiser, pétrir, rouler…. tous les gestes de la cuisine, dans des odeurs d’épices, de friture, de plats qui mijotent de chaud de frais … dans une atmosphère où tous les sens sont en éveil. Une forte sensualité se dégage de tous les chapitres. En arrière plan, la révolution mexicaine mais ce n’est pas très important, les troupes passent il faut les nourrir sinon les soldats se nourriront en volant tout ce qui se mange.

L’important c’est la tyrannie d’une mère qui fera le malheur de toutes ses filles, par respect de la tradition. Elle a pourtant été, dans sa jeunesse, victime de ces mêmes traditions. Ou c’est peut être parce qu’elle même a été malheureuse qu’elle s’acharne ainsi sur ses filles. Le côté merveilleux apparaît comme une exagération épique : ils se consument d’amour : ils brûlent vraiment et avec eux toute la ferme. Elle aime tellement le bébé de sa sœur qu’elle le nourrit au sein par amour elle aura une montée de lait.

Comme je l’ai dit au début, j’ai toujours du mal à accepter ce genre de merveilleux, mais dans ce roman là je trouve que ça passe assez bien.

Citations

Si c’est pour demander ta main, qu’il s’en dispense. Il perdrait son temps et me ferait perdre le mien. Tu sais parfaitement qu’étant la plus jeune des femmes, c’est à toi de veiller sur moi jusqu’au jour de ma mort.

 

Si Tita ne pouvait ni se marier ni avoir d’enfants, qui donc la soignerait sur ces vieux jours ? Quelle était la solution judicieuse dans ce cas ? Ou bien ne s’attendait-on pas à voir les filles qui étaient restées pour s’occuper de leur mère survivre longtemps au décès de leur génitrice ?

 

Le bruit des marmites entrechoquées, l’odeur des amandes dorant sur le comal, la voix mélodieuse de Tita qui chantait tout en faisant la cuisine, tout cela avait réveillé son instinct sexuel.

 

On en parle

Coup de coeur chez « enlivrez-vous » : link. Et aussi plus critique : link.

97823559309733
Qui n’a pas été une fois dans sa vie saisi par l’angoisse d’avoir envoyé un mail ou un texto au mauvais moment, à la mauvaise personne ? C’est le point de départ du roman et aussi la fin. Thomas, l’employé modèle, a-t-il bien fait la veille des vacances d’été de répondre au siège de New-York et de s’engager à fournir une analyse de la plus grande importance pour sa boîte. L’été justement, où pour lui tout va si mal, car il se retrouve face aux souvenirs de tous ses échecs et de ses impuissances. Petit à petit, le romancier démêle les fils qui rendent Thomas si antipathique : la perte de son frère jumeau, sa lâcheté à l’annonce de la grossesse de son premier amour, tout cela s’est passé dans l’île de Noirmoutier. Comme dans tous les lieux de vacances traditionnels, les Français savent si bien reconnaître les origines sociales, tout en faisant mine de se libérer de toutes les contraintes de l’année de travail.

Il y a de l’Étranger dans ce Thomas, avec ce clin d’œil un peu lourd ( ?), il prononce la même phrase que Meursault :

Aujourd’hui maman est morte, ou peut-être hier, je ne sais pas.

Hélas ce n’est pas du tout, la même écriture ! J’ai failli refermer à la première ligne.

Attention Déconnage immédiat au fond du couloir.

J’aurais eu tort. Le style m’a souvent gêné, on y « bouffe » on y « déconne » on « s’en fout » …mais le personnage avec tous ses enfermements est intéressant. La peinture de la France des classes aisées en vacances m’a fait sourire plus d’une fois. Ça manque, quand même, terriblement d’humour. Les auteurs français se complaisent à raconter les tensions familiales, c’est un trop petit monde : on a envie de lui conseiller de voyager un peu et de lâcher prise. Il le fait une fois lorsqu’il voit une enfant trisomique éclater de rire devant un spectacle de clowns. C’est pratiquement la seule note d’espoir du roman :

N’y avait-il pas une place pour chacun, voire pour lui-même ? Une toute petite place pour applaudir les clowns. Même s’ils n’étaient pas drôles, simplement parce qu’ils étaient là.

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5
J’ai eu envie de le recopier entièrement, puis je me suis dit que vous auriez plus vite fait de l’acheter que de lire mes citations en bas de mon billet. Je l’offrirai certainement, ma seule crainte serait que la personne l’ai déjà. Comme vous avez vu mes cinq coquillages, vous avez compris : « Mon couronnement » est un petit chef d’œuvre. Un livre rare, sur un sujet traité avec une extrême délicatesse : la très grande vieillesse. L’auteure nous permet de comprendre les pensées d’un vieil homme. Si vieux, qu’il a perdu le sens d’une certaine logique, ce qui ne l’empêche pas d’être sûr de ses sentiments.Il a une grande affection pour sa gouvernante Madame Ambrunaz, mais déteste sa sœur Alice qui veut faire du ménage à « l’alsacienne » chez lui. Il n’a qu’un vague souvenir de la découverte qu’il a pu faire dans sa jeunesse et qui lui vaut la récompense et toutes ses soudaines visites. On remonte le fil de sa vie au gré de sa mémoire fluctuante, c’est souvent triste, le portrait de sa première femme est poignant. L’auteure n’évite le tragique que grâce au filtre des années qui rend le malheur plus distant. C’est la même distance qui donne tout son charme aux descriptions des paysages contemporains. Nous les voyons tous les jours sans nous rendre compte de leur laideur. Evidemment, nous ne connaîtrons pas la découverte de Gilbert Kaplan , malgré moi (car tout le roman veut montrer l’inanité de presque toutes les conduites humaines) j’aurais bien aimé savoir ce qu’il avait découvert.

Citations

Cependant la perspective d’une réception en mon honneur me rend nerveux, je me prends à envisager de mourir avant la date prévue pour que cette réception, quoiqu’il ne soit pas si facile de mourir, comme j’ai aussi fini par le comprendre.

 

Il semblerait que je m’intéresse plus aux détails aujourd’hui, il semblerait que les idées générales m’aient délaissé.

 

Où que j’ai vécu, ranger un peu, a toujours été un projet, chaque fois ajourné.

 

La plupart du temps, au terme d’hypothèses cent fois hasardées et d’observations cent fois répétées, tout ce que nous parvenions à comprendre c’est comment ça ne marchait pas.

 

… de petits vieux tenant une boîte de gâteaux, de celles qu’on apporte avec soi pour se faire pardonner sa vieillesse….

 

Est-ce le moment de lui dire que j’ai oublié jusqu’à la formule de la gravitation, et que des découvertes, il s’en fait tous les jours, malgré quoi nous demeurons dans une ignorance fondamentale.

 

Je me souviens d’avoir d’un bond franchi des barrières et désormais je ralentis aux coins des tapis.
En arrivant, ma soeur va me prendre par les épaules et me congratuler et trois minutes après elle aura un de ces chiffons alsaciens à la main, une offense pour Mme Ambrunaz.

 

 Les gens les plus propres et l’argent le plus sale, tel est le paradoxe de la Suisse.

On en parle

link.

Traduit de l’Italien Par Dominique Vittoz.

2
Livre étrange, je l’ai lu attentivement et sans un réel plaisir, j’attendais toujours qu’il se passe quelque chose d’autre. Dès le début la trame est donnée et tout se déroule sans surprise. Le missionnaire ira au bout de sa folie et construira un sanctuaire destiné au culte de la vierge, rien ne peut l’arrêter, il se prend pour un saint et les bigotes du village viennent de plus en plus nombreuses à ses prêches enflammés. Les sœurs essaient par des traitements abominables de garder les « chérubins » dans la pureté chrétienne. Et en bas dans la vallée, dans un quartier appelé le chantier, des malfrats gagnent leur vie en faisant des actions malhonnêtes, comme mettre le feu à des entreprises pour éviter les ennuis avec le fisc.

Pourquoi n’ai-je pas apprécié davantage ce roman qui a reçu le prix Médicis étranger 2009 ? Sans doute parce que je n’ai pas réussi à comprendre le ton de l’auteur.(J’ai essayé d’en donner un aperçu dans la deuxième citation) On ne sait pas trop si c’est une charge contre les bonnes œuvres de l’église, ou contre la société italienne qui contraint des enfants à devenir des bandits. Les deux sans doute, l’auteur reste absent et ne juge personne, et le lecteur doit se faire sa propre opinion. Il m’a manqué la connaissance de l’Italie des années 60 savoir si ce que je lisais avait un fondement sociologique ou était une pure invention romanesque.

La seule chose qui m’a complètement saisi c’est le malheur des enfants abandonnés à la rue par des parents complètement dépassés par la misère mais qui est encore plus terrible quand ils sont livrés aux mains des bonnes sœurs sadiques.

Citations

S’il n’avait pas nourri une haine cordiale pour Dieu qui était du côté de ce curé, il serait sûrement entré un jour où l’autre dans l’église du Buon Cammino et aurait prié pour que le vieil Omero ne meure jamais.

 

Ses paroles vibrèrent dans ce grésillement – Le pasteur affamé dévora ses propres ouailles -, comme s’il apparaissait en effet dans une vision – mais fut ensuite dévorer par ses propres chiens -, secouèrent les plantes, effrayèrent les papillons et se diluèrent à travers la campagne comme des lueurs incompréhensibles qui pourtant éveillent l’amour.

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3
Comme l’a écrit un critique, c’est agaçant de savoir qu’il y a un effet de surprise à la fin du récit. À cause de cela, on ne lit pas ce livre de la même façon, on cherche à ne pas se laisser surprendre. C’est bien dommage, car ce roman est avant tout une évocation de l’Angleterre de l’entre deux guerres où il ne faisait pas bon d’être une femme seule. Les efforts qui amèneront Gladys, veuve de guerre, à trouver un moyen pour se réaliser et parfois simplement survivre, sont pathétiques. La montée du fascisme, le souvenir de la grande guerre, la crise économique tout cela est évoqué et assez bien rendu.Les rapports entre la cantatrice et son accompagnateur, et les remarques sur la technique du chant sont intéressants, mais ont peu de rapports avec le reste du livre. Les limites du roman qui font aussi son charme, c’est un côté très « british », comme un détachement par rapport au récit qui le rend ennuyeux parfois.

 Citations

…un dépôt de gerbe au Cénotaphe, le monument aux morts de Whitehall. Pour donner un peu de passé à des morts qui n’avaient pas eu le temps.

 ..le commandement qui figeait tout le monde au garde-à-vous. On sentait derrière lui la présence d’une cohorte de grands morts.

…. Une Emma qui aurait survécu, qui s’avalerait à petites doses le poison de la vie conjugale.

La vérité pour être comprise a d’abord besoin d’être crue ( William Blake)

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2
Et zut ! J’avais tellement apprécié Les pieds dans l’eau que j’ai même acheté celui-ci sans attendre mon tour de lecture. Mal m’en a pris. J’ai pesté tout le long de cette fable qui se veut drôle et l’est parfois. L’auteur n’évite aucun cliché lu dix fois sur notre époque :

Le football est sans doute l’un des derniers terrains où s’exprime un relent de nationalisme.

Le ressort du livre est vaguement drôle : de Gaulle revient au pouvoir pour sauver une dernière fois la France. Un de Gaulle qui aurait évolué sur le plan des mœurs (il accepte l’homosexualité), mais pas des valeurs. Cette distance entre les années 50 et notre société permet de voir que la France a beaucoup changé, pas seulement en bien. Benoît Duteurtre a du talent pour saisir les travers de notre époque en particulier l’uniformisation de toutes les sociétés de la planète et la destruction de l’environnement. La description des abords des banlieues, les ronds points interdits aux piétons et décorés par des artistes « surprenants » m’a beaucoup plu. Il parle d’un héron aux pattes rouillées, je connais un pêcheur métallique et un paysage marin reconstitué qui vaut le détour ! À quand la visite guidée des ronds-points ?

Si j’avais lu le début je ne l’aurais sûrement pas acheté : la défense de l’œuf mayonnaise, Beurk ! Pourtant je suis d’accord avec lui, à force de tout règlementer, les directives européennes semblent exister pour empêcher les différences entre les pays. La mayonnaise faite par un patron de bistrot n’aurait plus le droit d’exister. Je suppose que c’est vrai, mais même cet exemple me semble bizarre, car le cafetier dit qu’il n’a pas le droit de la garder. Et alors là surprise ! Je ne savais qu’une mayonnaise pouvait se garder plus d’une journée.

J’ai carrément trouvé stupide le passage où on montre des jeunes parlant comme leur texto ! C’est à peine amusant. Ce n’est pas parce qu’ils écrivent comme ça sur leur téléphone portable qu’ils s’expriment de cette façon. Finalement, j’ai pesté mais je l’ai lu jusqu’au bout et maintenant je cherche quelqu’un à qui le donner∞ Quelqu’un qui pense que tout était mieux avant et que la France fout le camp.

Citations

D’un côté ? Paris n’avait jamais été aussi radieux ; de l’autre, cette mise en scène de la beauté, arpentée par une foule en casquettes Nike, entretenait des rapports toujours plus lointains avec la ville radieuse qui m’avait fait rêver.

 

Il faut voir ce qu’est aux États-Unis, un morceau de brie congelé agrémenté de cacahuètes.

 

J’aurais dû me le rappeler : nos maladies ennuient ceux qui ne souffrent pas.

On en parle

En bien… évidemment : link (comme quoi je suis les conseils qu’on me donne !).

Traduit de l’anglais par Annick Le Goyat.

4
Sous la forme de sept lettres adressées à un dirigeant Chinois, venu visiter L’Inde pour comprendre le dynamisme de ce pays , Balram Halwaï se charge de le lui expliquer. Pour moi, c’est un livre à offrir à tous ceux qui ont visité l’Inde ou qui veulent le faire. On est loin de l’idée que les pauvres sont heureux dans leur misère et n’envient pas notre facilité de vie. Certaines descriptions sont à la limite du soutenable, par exemple l’hôpital public, où le père du personnage principal mourra sans avoir vu de médecin, dans des salles d’une saleté repoussante. La corruption est partout, les familles dominantes ne lâchent pas un iota de leur puissance et si, dix pour cent de la population vit bien sur le dos des quatre vingt dix pour cent de malheureux qui se tuent gratuitement à la tache, c’est que les familles sont autant d’otages aux mains des puissants barons de cette mafia.

Toute la société indienne est passée au crible et rien ni personne ne sortent indemnes du regard attentif et accusateur de Aravind Adiga. Sur la quatrième de couverture on lit « Roman écrit au scalpel et même à la chair du sous-continent… » C’est vrai.

Pour autant le talent de l’écrivain ne rend pas ce livre étouffant, mais implacable. Je me suis dit que je me servirai de ce livre pour expliquer pourquoi je n’irai jamais en Inde (Pour être très honnête, j’ai beaucoup de mal à voyager…) Le passage sur la description du Gange répond à une de mes interrogations : Comment peut-on prendre un bain dans le Gange qui visiblement sert à tout dans ce pays ? Réponse il ne faut surtout jamais le faire.

Citations

Je vous déconseille fortement un bain dans le Gange, à moins que vous n’aimiez avoir la bouche remplie d’excréments, de paille, de fragments de corps humains détrempés, de charognes de buffles, et de toutes sortes d’acides industrielles.

 

En résumé il y avait autrefois mille castes et destins en Inde. De nos jours, il ne reste que deux castes : les Gros Ventres et les Ventres Creux.
Et deux destins : manger ou être mangé.

 

 Il existe trois maladies majeures dans ce pays, monsieur : la typhoïde, le choléra, et la fièvre électorale.

 

Les rêves des riches ne coïncident jamais avec ceux des pauvres, n’est ce pas ? Toute leur vie, ces derniers rêvent d’avoir assez à manger et de ressembler aux riches. Et de quoi rêvent les riches ?
De perdre du poids et de ressembler aux pauvres.

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2
Je pense que c’est mon dernier essai avec « Masse critique de Babelio ». C’est ma troisième participation et pour l’instant je n’ai rien lu qui m’ait vraiment intéressé. Mais là c’est le pire… C’est d’un ennui mortel ce livre ! Je passe complètement à côté du grand auteur islandais mais tant pis, je ne vais pas jusqu’au bout, je rate «  un requiem à la force tellurique. Il enfle et se déchire comme un long poème venu des ténèbres, » dixit Télérama, je m’ennuie trop. Et j’ai hâte de lire des critiques dans le monde des blogs. Il fait froid, la mer est terrible, on meurt tout le temps. Les personnages ne pensent qu’à survivre et certains à lire, bien mal leur en prend car, alors, ils oublient qu’il fait froid et ils meurent ! !

Tout le monde n’a pas le talent d’Hemingway pour nous faire partager la dureté de la mer et de la pêche. Le pensum était trop fort, je suis désolée pour Babelio mais là, ,j’atteins mes limites. Bon courage aux futurs lecteurs. Je me demande aussi s’il n’y a pas un problème de traduction, que veut dire par exemple.

« Juvéniles jambes, feu qui flambe ».

J’ai relevé quelques citations car on sent que ce roman se veut poétique et profond, et parfois ça marche.

Citations

Ainsi va-t-il constamment dans la vie, ceux qui ne sont pas assez forts sont obligés de nettoyer la merde des autres.Il avance d’un pas martelé, assuré dans la neige et dans la boue, les pieds au sec et les bottes en caoutchouc sont certainement la meilleure chose qu’ait engendrée la grande puissance américaine

La mer vient inonder les rêves de ceux qui sommeillent au large, leur conscience s’emplit de poissons et de camarades qui les saluent tristement avec des nageoires en guise de main.

Il est sain pour un être humain de se tenir, seul, au creux de la nuit, il s’unit alors au silence et ressent comme une connivence pourtant susceptible de se changer instantanément en une douloureuse solitude.

On en parle

En bien dans un blog que j’aime beaucoup … donc à vous de voir : link.