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Traduit (et bien traduit très bien même) de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude 

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Livre que je dois à mes amies blogueuses : je l’ai acheté après avoir lu une critique qui a éveillé mon intérêt chez Dasola  » Le problème Spinoza ». Dans les commentaires, Dominique recommandait « Mensonges sur le Divan » pour découvrir l’œuvre de Irvin D.Yalom. Alors un énorme merci à toutes les deux et, je vais me précipiter sur les autres livres de cet auteur. Je dois préciser que je suis une aficionados de la série « in treatment » et dans ce roman, j’ai retrouvé tant d’aspects qui me plaisent.

J’ai toujours des scrupules à dévoiler l’intrigue d’un roman car je crains alors d’en dire trop et que vous n’ayez plus envie de le lire. J’essaie quand même : à travers différentes cures de psychothérapie vous verrez à l’œuvre, la sincérité, l’amour et la fin de l’amour, la passion du jeu, le deuil, une arnaque absolument géniale, la vengeance… Vous découvrirez les motifs profonds des comportements humains , les rivalités entre psychothérapeutes et les différentes écoles analytiques, comportementales et autres beaucoup plus fantaisistes.

Tout cela raconté avec un humour à la Woodie Allen, très juif New-yorkais en tout cas. Si vous, ou un de vos proches, a eu besoin d’une psychothérapie pour se reconstruire , je pense que vous y retrouverez des moments que vous avez vécus. J’imagine que les praticiens doivent s’amuser de ce genre de romans écrit par l’un des leurs. La raison principale pour laquelle j’aime ce genre d’histoires, c’est qu’elles donnent confiance dans l’être humain. On peut tous trouver en soi des raisons d’avoir confiance dans la vie, même si, comme les personnages de cette histoire on se laisse égarer par l’appât du gain , la soif de vengeance ou autres motifs peu avouables.

J’oubliais un détail, l’intrigue est très bien construite sur la 4° de couverture, je lis : « un éblouissant thriller psychanalytique », éblouissant, je suis d’accord, thriller un peu moins mais ce qui est certain c’est que le suspens est tenu jusqu’à la dernière ligne et même après. J’espère que je n’ai pas trop dévoilé l’intrigue et que je vous ai donné envie de vous y plonger.

Citations

Les limites du psychothérapeute et la force de l ‘amour , et un brin d ‘humour

Laura , qui sortait a peine du lycée , avait simplement dit a Justin qu’il devait quitter sa femme , et il lui avait obéi. Alors que lui, Ernest Lash, un thérapeute doué , extrêmement doué même, s’était escrimé pendant cinq inutiles années a convaincre le même Justin de quitter sa femme – en vain.

Le plaisir du joueur

Pour qu’un jeu ait quelque intérêt , la mise se doit être importante , car il faut que la défaite fasse un peu mal.

Les codes sociaux aux US

Fin observateur des différences sociales, Marshal savait bien que, lorsqu’ils mangent, les gens aisés repoussent toujours a plus tard , délibérément, la première bouchée de nourriture ; en réalité , plus la richesse est ancienne , plus le délai est long .

Un des ressorts des comportements humains

Macondo a utilisé l’appât le plus puissant, celui du privilège d’en être. Je passe mon temps a traiter des patients plein aux as. Nous sommes proches, nous partageons des moments d’intimité, et je leur suis indispensable. Pourtant je sais exactement quelle est ma place, si je les avais croisés dans un autre contexte, ils ne m accorderaient pas une minute.

On en parle

Le blog de Syannelle

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Depuis le testament français, je suis attachée Andreï Makine, j’aime les histoires qu’il me raconte. J’ai parfois quelques réserves mais ce cours roman m’a littéralement enchantée. Comme toujours avec cet écrivain, la construction romanesque est intéressante. Entre la description de deux grandes manifestations soviétiques, la vie du narrateur s’écoule avec ses tragédies et ses éclats de bonheur. En huit moments différents qui sont presque de courtes nouvelles, Makine nous peint la société soviétique qui est en train de s’effondrer et l’enfant qu’il a été, perdre toutes ses naïves illusions.

Dans chaque chapitre on trouve un court moment de bonheur. Et on se pose alors la question essentielle du livre : et si être heureux sur terre, c’était savoir aimer et saisir ces courts moments ? Au delà du communisme, Makine s’adresse à la totalité de la condition humaine confrontée au pouvoir.

À chaque fois que je lis un livre sur la Russie , je me demande ce que les Russes ont de si particuliers pour connaître une destinée aussi tragique. Si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez vous , la poésie, l’émotion , l’humour, la révolte sont au rendez vous dans une langue d’un grand classissisme, et, pour moi, d’une grande beauté.

Citations

 le premier émoi amoureux

 Ce n’était pas la première femme qui m’a ébloui par sa beauté, par la force patiente de son amour. Elle était la première, en tout cas, à me révéler qu’une femme aimante n’appartient plus à notre monde mais en crée un autre et y demeure, souveraine, inaccessible à la fébrile rapacité des jours qui passent.

Les orphelinats sous l’ère sovietique

Mais le bonheur n’a pour échelle de mesure , que notre propre existence , riche ou déshéritée . A midi , à la fin des repas , nous avions droit à une tasse de liquide chaud où maceraient quelques lamelles de fruits séchés . La chance de tomber sur une figue transformait l’un de nous en élu , il savourait, les yeux mi-clos, tout concentré sur le goût ineffable éclos dans sa bouche.

Naïveté de la foi communiste

Les gens qui vivront dans la société communiste auront un autre type de conscience que nous . Les magasins seront toujours pleins et tout sera gratuit mais chacun ne prendra que ce dont il a besoin . Pourquoi accumuler si l’on peut revenir demain ?

 Le sens même du livre

Notre erreur fatale est de chercher des paradis pérennes. Des plaisirs qui ne s’usent pas, des attachements persistants, des caresses à la vitalité des lianes : l’arbre meurt mais leurs entrelacs continuent à verdoyer. Cette obsession de la durée nous fait manquer tant de paradis fugaces, les seuls que nous puissions approcher au cours de notre fulgurant trajet de mortels.

 Un sentiment que je connais bien

Bien des années plus tard, cette vieille femme que j’avais laissée toute seule sur le petit perron de sa maison menacée deviendrait un de ces remords fidèles qui reviennent, notre vie durant, sans obtenir de pardon.

Le dissident

Très tôt, il devine que toutes les sociétés fabriquent la même espèce de créature : celles qui avec une servilité zoologique ne pensent qu’à s’alimenter, à se reproduire, à s’incliner devant la force de l’état qui les enchaîne dans des besognes décérébrantes, les assomme avec des ersatz de culture, les laisse s’entre-tuer dans des guerres.

On en parle

Un peu partout mais aussi chez Cynthia que je ne connaissais pas.

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Ce livre très dense de 630 pages a retenu toute mon attention. Comme je l’ai emprunté à la bibliothèque j’ai dû me dépêcher un peu et je le regrette car c’est un livre qu’on ne peut pas avaler d’une traite. Il s’est passé un phénomène bizarre avec ce roman si je m’obligeais à le lire vite il me lassait mais dès que je le reprenais je le trouvais passionnant.

Deux destins d’homme se croisent, l’un jeune qui vit une grave dépression et un vieil homme peintre et ancien parachutiste ayant fait trois guerres : la libération, l’Indochine et l’Algérie. Les récits et les réflexions sur les guerres sont passionnants et bouleversants.

Le monde contemporain en particulier la banlieue lyonnaise est aussi pour l’auteur en état de guerre je trouve cela plus discutable mais je ne vis pas en banlieue. J’ai trouvé sa peinture du monde d’aujourd’hui beaucoup moins bien réussi que les passages sur les conflits du passé. Les personnalités des anciens parachutistes sont minutieusement disséquée, on a l’impression de mieux comprendre ce qui amène les hommes à savoir se battre.

Les guerres coloniales sont une pure horreur et la défaite semblait inscrite dans la nature même du conflit. Mais c’est plus facile de le dire auojurd’hui qu’à l’époque. Jamais un livre n’aura aussi bien fait ressortir l’horreur de la guerre et je me demande ce que pense les militaires français de ce livre. Pour le style j’ai été un peu déçue, les répétitions sont insupportables et les relâchements vers la langue orale sans aucune justification un peu étrange.

Je pense que ce roman aurait supporté quelques coupures qui aurait allégé la lecture.

Citations

Les guerres d’aujourd’hui

 Les morts occidentaux étaient morts par accident, on sait qui c’était et on s’en souviendra ; les autres ne comptent pas. Il fallut le cinéma pour me l’apprendre : la destruction des corps a la machine s’accompagne d’un effacement des âmes dont on ne s’aperçoit pas. Lorsque le meurtre est sans trace le meurtre lui même disparaît ; et les fantômes s’accumulent, que l’on est incapable de reconnaître.

Un mot que je ne connaissais pas, j’aimerais le retenir.

On lentibardane sous les platanes

Tuer de loin (1945)

Le pilote qui a fait ça n’a rien vu. Il a visé le char dans une mire géométrique, il a appuyé sur une touche rouge de son manche et il n’a même pas vu l’impact , il filait déjà . Grâce aux machines on peut passer plein de types dans les voitures au chalumeau. Sans l’industrie nous n’aurions pas pu tuer tant de gens, nous ne l’aurions pas supporté.

L’humour juif

– dites-moi, Koloyannis, demanda enfin le colonel, vous êtes juif ?
– je voyais bien que cela vous tracassait. Bien sûr, colonel ; je me prénomme Salomon. Vous pensez bien que par les temps qui courent, on ne s’encombre pas d’un prénom pareil sans de solides raisons familiales.

 Je crois que c’est vrai

Il est toujours mon ami, car nous avons fait l’école buissonnière ensemble. Ne pas aller a l’école ensemble crée bien plus de lien que d’y être allés

La violence et la guerre

Tout le monde veut la guerre pour simplifier. Les nœuds ou l’on vit, on veut finalement les trancher par l’usage de la force. Avoir un ennemi est le bien le plus précieux, il nous donne un point d’appui. Le modèle de résolution de tous les problèmes est la torgnole que l’on retourne au gamin, ou le coup de pied que l’on flanque au chien. Voilà qui soulage, À celui qui dérange, chacun rêve par la force de faire entendre raison par la force. Il ne comprend que ça.

 Vision de la France aujourd’hui

La France est une façon de mourir ; la vie en France est un long dimanche qui finit mal.

Le repas du dimanche

On prend place devant l’assiette que l’on nous a désignée. Tout le monde s’assoit devant une assiette, tout le monde a la sienne ; tout le monde s’assoit avec un soupir d’aise d’aise mais ce soupir ce peut être aussi un peu de lassitude , de résignation , on ne sait jamais avec les soupirs. Personne ne manque, mais peut-être voudrait-on être ailleurs ; personne ne veut venir mais l’on serait mortifié si l’on redoute d’être exclu ; être la est un ennui mais ne pas y être serait une souffrance. Alors on soupire et on mange.

La balade du dimanche

Rien n’est moins intéressant qu’une promenade du dimanche tous ensemble. On n’avance pas ; les pas s’écoulent comme des grains paresseux du temps ; on fait semblant d’avancer.

La forêt en Indochine

On se prend les pieds dans les racines qui poussent dès la moitié du tronc, les troncs se couvrent de poils qui durcissent en épines, les épines couvrent la bordure des feuilles, les feuilles deviennent tout autre chose que des feuilles, trop cirées , trop molles , trop grandes, trop gonflées, trop cornues, c’est selon ; le trop est leur seule règle. La chaleur dissout l’entendement. Des insectes zizillent en permanence , en essaims qui suivent toute source de sang chaud , ou cliquettent sur les feuilles , ou rampent , déguisés en branches. Une diversité phénoménale de vers imprègnent le sol, grouillent, et il bouge.

On en parle

Le blog de Brestéphan (est ce un hasard que pour ce livre j’ai surtout lu des articles écrits pas des hommes !).

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Depuis « Où on va papa » on sait que Jean-Louis Fournier peut nous faire sourire des plus terribles des tragédies de la vie. Il écrit ce livre après la mort de celle qu’il a aimée pendant quarante ans. Il réussi son pari : faire revivre une femme qu’on aurait envie de mieux connaître et sans doute, parvient-il à un peu moins souffrir en la rendant si présente. Il réussit cela à sa façon en nous faisant sourire et rire parfois aux éclats .

Je vous recommande pour les soirées de morosité le formulaire de satisfaction du crématorium du cimetière du Père-Lachaise

J’ai reçu un questionnaire du crématorium du Père-Lachaise, ils veulent savoir si j’ai été satisfait des prestations. Je dois mettre des croix dans les petites cases , de « insatisfaisant » à « très bien » . on demande aussi mes observations et mes suggestions. Tout est passé en revue, l’accueil, la courtoisie, le choix des textes, le choix des musiques. Il y a aussi un service traiteur. À la rubrique « suggestion » , je vais proposer un barbecue géant.

Et une petite citation une phrase que je crois très vraie

Un bon souvenir, c’est comme une bonne bouteille , il ne faut pas le boire seul.

 Un brin d’humour

 J’invite des veuves à déjeuner à la maison. Monsieur Picard est la providence du veuf, je dégèle des petits plats pour réchauffer les veuves. On parle de nos conjoints qui n’avaient que des qualités parce que, c’est bien connu, ce sont les meilleurs qui partent en premier. On est quelque fois gênés d’être encore là.

On en parle

Moi clara et les mots, par exemple mais je pense qu’il y a beaucoup de beaux billets sur ce merveilleux petits livre.

 

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Dans le cadre du Club de lecture. Un livre qui va émouvoir toutes les lectrices et tous les lecteurs. Allons-nous abandonner le support papier pour le support électronique ? Au-delà de ce problème technique, Paul Fournel nous parle de notre époque avec un humour bienfaisant. Le monde des éditeurs et des auteurs est peint sans méchanceté mais avec un regard précis. La langue est belle et savoureuse, on se sent complice de son personnage principal qui ayant fait de son métier « la lecture » avoue ne jamais avoir eu le temps de lire.

C’est évidemment le livre que toutes le blogueuses doivent lire, car c’est le monde que nous fréquentons, même si nous n’avons pas le pouvoir d’éditer un manuscrit, nous avons celui, parfois , de faire le succès d’un livre un peu oublié par les critiques officielles.

J’espère que la réponse à sa question finale

 Lorsque j’aurai terminé la lecture du dernier mot de la dernière phrase du dernier livre, je tournerai la dernière page et je déciderai seul si la vie devant moi vaut encore la peine d’être lue.

Sera un grand OUI.

Citations

 Je n’ai pas non plus un grand goût pour la campagne

 J’ai horreur de la campagne. C’est pour cette raison que j’y vais tous les week-ends. Pour lire et faire mes infarctus en terrain hostile, dans un méchant silence noir.

L’éloge de l’artichaut et avec quel talent !

L’artichaut est un légume de solitude, difficile à manger en face de quelqu’un, divin lorsqu’ on est seul. Un légume méditatif, réservé aux bricoleurs et aux gourmets. D’abord du dur, du charnu, puis, peu à peu, du plus mou, du plus fin, du moins vert. Un subtil dégradé jusqu’au beige du foin qu’un dernier chapeau pointu de feuilles violettes dévoile. La vinaigrette qui renouvelle son goût au fil des changements de texture. Un parcours que l’on rythme à sa guise. Rien ne presse dans l’artichaut…

Comme quoi, tout le monde fait des fautes, même les écrivains !

J’éteins mon portable, dégaine le texte, essuie l’humidité de la première page et branche mon œil correcteur. Je suis décidé à faire le tri entre les « er », les « ez » et le « é », la nouvelle épidémie des participes et je lutterai jusqu’au soir.

Le petit commerce rural

Le boucher me prévient qu’il me donne de la poire uniquement parce que c’est moi. Il préférerait de loin me fourguer un de ses rôtis fourrés à l’emmenthal et au perlimpinpin , alignés comme des militaires dans sa banque froide avec des moustaches au persil. En parant mon morceau, il me donne toute les nouvelles du village qui tiennent même répétées deux fois, en cinq petites minutes. 

 Humour

 Par esprit de farce et de solidarité j’ai pris chez mon boulanger des petits pains aux céréales ronds et je vais présenter des steaks dedans à la façon des « biftecks à la mode de Hambourg » , comme on écrivait dans les premières traductions de polars américains chaque fois qu’un « hamburger » tombait sous la plume d’un traducteur.

On en parle

Page après pageEn lisant en écrivant et une critique sur Babelio de quelqu’un qui n’a pas de blog.

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J’ai hâte que ma mathématicienne préférée lise le seul roman où un écrivain se donne la peine de raconter un raisonnement par récurrence. Elle qui se plaint souvent que les mathématiques ne soient pas un bon thème de discussions dans les soirées, elle verra que c’est possible. En tout cas les mathématiques sont à l’honneur dans ce livre et ça fait un bon roman.

J’ai beaucoup apprécié la description des différents types d’intelligences, et en tant que littéraire adoré que ce soit la fréquentation des grands auteurs qui finissent par aider le personnage principal à prendre confiance en lui et à passer l’horrible barre fatidique « de la sup étoile à Louis Legrand ». Le système élitiste des « prépa- parisiennes » est parfaitement décrit ; je ne sais pas pourquoi la France s’enorgueillit de ce système mais ce qui est sûr c’est que rien ne le fait jamais changer.

Ce que confirme ce petit roman, c’est que, sous couvert d’égalité, les dés sont complètement pipés. A Louis-Le-Grand il y a, par exemple, et je pense dans d’autres grands lycée parisiens aussi, des premières et des terminales où on fait si vite le programme officiel , qu’on a le temps d’assimiler également celui de la première année de prépa.

On découvre aussi que les parents prof en prépa ont des enfants qui réussissent en prépa, comme c’est bizarre ! Qu’avoir un QI de 200 est la seule façon d’accéder à ses classes si on vient de l’extérieur. Alors Laurent venant d’un honnête lycée de la banlieue chic de Paris, finira par ruser pour parvenir à ses fins et pourquoi pas ? On découvre également que les littéraires jouent dans une autre cour, ce sont en général des filles. Elles ne pourront pas intégrer Polytechnique, alors si elles sont jolies, fortunées et intelligentes elles viennent en Khâgne pour trouver leur futur Polytechnicien.

L’auteur ne dénonce pas ce système, il se contente de le décrire à travers un personnage qui s’adapte très bien et finit par tirer son épingle du jeu. C’est justement à travers cette objectivité parfois froide, voire glacial que le lecteur prend conscience que notre élite sort d’un moule peu recommandable.

Citations

Réussir en prépa

Au début du mois d’avril, il se demande toujours comment gravir des places au classement général quand on ne possède pour soi aucun piolet magique.

La beauté des raisonnements mathématiques

C’est ce que Gratien apprécie dans la pensée mathématique, cette faculté qu’elle a d’être déroulée à grande vitesse et dans toute sa clarté, comme une étoile filante. les chiffres, les calculs et les démonstrations entraînent son stylo , entraînent sa pensée… C’est cela la beauté des raisonnements mathématiques selon Gratien Bar : cette spirale qui se construit en s’accélérant et en se clarifiant à l’infini.

L’art de la conversation chez les littéraires

Pour cela, quand bien même un DS causerait du souci, sourire toujours galamment à Mélanie’s, parler d’Arcade Fire, d’Heidegger et de Boby Lapointe dans la même soirée, et surtout, surtout, ne jamais s’écarter d’un pouce des préceptes de Galatée.

Bizutage et réaction des élèves

Il faut savoir tout de même que dans un lycée du quartier l’an dernier un taupin est mort le jour de la « grande barbarie ». Comment ? Pas compliqué : du premier étage on lui a balancé sur la tête une éponge gorgée d’eau lourde comme du plomb ; il est mort sur le coup d’un traumatisme crânien. Pif, un concurrent en moins.

La réussite

Laurent finit l’année en se disant qu’il est tout compte fait à la fois Vautrin et Rastignac, ce qui est la seule véritable clé du succès : il a désormais le chemin ouvert vers la réussite, il entre en classe de spé étoile au lycée Louis-Le-Grand.

On en parle

Un jugement ramassé qui reflète bien le roman chez Cuneipage et En lisant et en écrivant.

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Dans le cadre du club de lecture. Les livres qui me font éclater de rire sont rares et celui-là en fait partie. Je conseille ce livre à tous ceux et toutes celles qui un soir de solitude n’ont pas un moral extraordinaire, c’est mieux que du prozac. La description de sa meilleure amie qui, pour passer inaperçue, s’affuble d’un bonnet péruvien est irrésistible.

La tentative de suicide aux cachets d’ultra levure : fou rire garanti. Mais je dois avouer que j’ai complètement accroché au roman quand le personnage principal a décrit ses réactions face à la mort. J’ai ensuite été plus attentive au récit. En plus, le suspens est bien mené : on veut absolument connaître le secret du beau Ric, l’homme dont Julie est amoureuse. Je suis bluffée que ce roman soit écrit par un homme, car il décrit avec une grande finesse les comportements féminins. Les séances de repas entre copines sont à mourir de rire et les remarques un peu « vachardes » sont trop vraies.

Évidemment, ce n’est pas un grand roman mais, j’avais besoin, ce soir là, d’un remontant, et le talent de cet écrivain à raconter la vie de tous les jours de façon drôle a bien fonctionné.

Citations

Remarque tellement vraie

C’est en les voyant que j’ai compris une chose essentielle : la mort se tient tout près de nous et elle ne manque jamais de saisir ceux qui passent à sa portée.

Julie, l’amoureuse impatiente

– À bientôt ! A-t-il lance avec son joli sourire.
–  » A bientôt «  : quelle expression détestable. Pour moi qui panique à l’idée de perdre les gens, ces simples mots sont une horreur. Ils signifient que l’on ne sait pas quand on se reverra. Que c’est le hasard qui décide. C’est insupportable. Je veux être certaine de retrouver tous ceux auxquels je tiens tellement.

Une bonne formule

Son chemisier à faire crever un caméléon.

Le suicide de Jade

Il faut vous dire que, la dernière fois que Jade a essayé de se tuer, elle a avalé dix gélules d’ultra-levure. Tout juste de quoi avoir des gaz pendant deux heures. C’est ce qui s’appelle vouloir en finir… Le pire c’est qu’elle a appelle SOS médecin.

Un truc qui m’énerve aussi

Quelle que soit la situation, elle avait toujours le chic pour vous sortir le proverbe ou la sentence populaire pleine de bon sens qui a le don de vous mettre les nerfs en pelote.

Je suis bien d’accord

Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n’y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j’adorais et celles que je détestais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prête à tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l’on aime quand même un peu et ceux que l’on prend pour des proches et qui n’arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.

Le bonnet péruvien

Ce matin-la j’ai découvert une des sept vérités fondamentales qui commandent l’univers : le bonnet péruvien ne va a personne… Je ne sais pas si c’est la forme, la matière ou la couleur mais franchement, je comprends que ça énerve les lamas et qu’ils crachent sur des innocents

On en parle

Les bonheurs de Sophie (j’aime bien le nom du blog).

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Traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné revu par Caroline Sers.

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Trois pour traduire ce roman… L’anglais devient une langue bougrement compliquée ! Cela m’amuse de voir qu’il existe maintenant un anglais du Canada, il arrivera un jour où, pour les habitants de la planète, la référence à l’anglais d’Oxford ressemblera au latin pour les Européens des siècles passés, avant d’accepter que le français, l’espagnol, l’italien le roumain.. deviennent des langues à part entière. Sans mon club et ma bibliothécaire je n’aurais pas lu ce roman. Tous les lecteurs connaissent cette sensation agréable, d’être surpris par un livre qu’on n’imaginait pas aussi intéressant.

Les déboires d’une femme de 135 kilos, je trouvais ça triste, un peu dégoûtant surtout dans un monde où tant de gens luttent pour leur survie. Je ne connaissais pas cette écrivaine et je lirai, à l’occasion, « les filles » le roman qui l’a fait connaître. Keisha, la blogueuses que j’ai mise en lien à la fin de mon article, a préféré « les filles » à ce roman et cela l’a un peu empêchée d’apprécier celui-ci.

Il est vrai que le début m’a un peu ennuyée, car ça démarre trop doucement et je n’arrive pas à comprendre le « pourquoi » de son obésité. Et puis peu à peu, Mary nous devient extrêmement proche. On connaît tous, je pense, des moments où l’envie de ne rien faire nous paralyse, où l’on remet à demain ce qui devrait de toute urgence être fait le jour même.

On comprend alors son calvaire, car elle souffre à peu près tout le temps : elle est dominée par « L’obête » qui est en elle qui l’oblige à se goinfrer, elle est blessée par le regard des autres, elle souffre de douleurs insupportables à chaque geste ou presque. Une image aura son importance dans le récit : elle est si lourde qu’elle a creusé des ornières dans la moquette entre son lit et sa cuisine. Elle parle à son sujet, d’obésité morbide et c’est tellement vrai !

Et puis, elle devra enfin bouger un peu : son mari l’a quittée. Le roman prend un tout autre intérêt, elle s’ouvre un peu aux autres et nous fait découvrir les habitants de Los-Angeles. Pas les stars, mais les gens de tous les jours et les Mexicains. Elle va reprendre sa vie en main peu à peu.

Cette écrivaine a vraiment un don pour nous faire partager les sensations physiques de son personnage. Ce n’est sans doute pas un chef d’œuvre, mais c’est un excellent roman d’aujourd’hui. Je suis partie dans le monde l’obésité, j’ai découvert une Amérique que je ne connaissais pas, celle qui est rarement dans les films hollywoodiens. Je pense que le fait que ce soit écrit par une Canadienne n’y est pas pour rien.Ce sont deux pays voisins certes, mais avec un brin d’étrangeté dans le regard. Cela permet une acuité des observations de cette auteure, bienfaisante pour le lecteur européen.

Citations

Début du roman, elle se retrouve nue sur sa pelouse et n’arrive pas à se relever

Elle était elle-même tout entière et elle n’était rien, sauf la brise qui la soulevait, jusqu’ au moment ou elle aperçut son énorme silhouette poupine, paisible et jolie, déshabillée par le vent. Dans la situation présente elle était trop illuminée pour éprouver des regrets et elle considérait le corps dont elle avait hérité, mais qu’elle n’avait pas mérité, sans inquiétude, sans envie et sans honte.

Les sentiments de honte

Elle se rendit compte qu’elle ne s’était jamais sentie aussi lourde réflexion aussitôt chassée par la certitude que, de fait, elle n’avait jamais été aussi lourde. Elle en était là. Elle était devenue si grosse qu’elle avait littéralement repoussé son mari. Comme l’eau qui déborde de la baignoire

Un moment d’humour

Mary se souvint d’avoir lu quelque part que les Françaises croyaient que toutes les femmes d’un certain âge devaient choisir entre leur visage et leur derrière. Le raisonnement apparaissait sensé : la graisse effaçait les rides et gardait au visage une apparence juvénile, mais elle alourdissait le postérieur et lui donnait l’aspect d’un sac de billes. À voir les yeux enfoncés et la peau plissée de Sylvie Lafleur, les rides verticales de sa bouche et horizontales de ses yeux, on comprenait qu’elle avait choisi de sauver son cul.

Le retour vers la vie et les sensations

Elle ajouta la joie au répertoire de ses émotions récentes et songea : « je suis guérie.  » Elle n’était plus la victime d’un vague malaise .Aucun de ses sentiments n’était vague. Elle aurait pu nommer chacune de ses magnifiques sensations – espoir, excitation, panique, chagrin, peur et dessiner une carte de leurs dérivés. Voilà aussi ce qui arrivait aux personnes qui s’extirpaient des ornières de leur moquette, songea-t-elle. Elles se retrouvent dans des montagnes russes et prennent gout aux montées d’adrénaline.

Réflexion sur l’Amérique et l’obésité

Au moment de s’unir, un homme et une femme étaient parfaitement conscients du fait qu’ils avaient une chance sur deux de rester ensemble. Mary se demanda si. En Amérique du nord, l’obésité avait progresse au même rythme que le taux de divorce . La gloutonnerie comme réalisation de soi.

On en parle

En lisant, en voyageant : Keisha

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude.

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Quel beau livre ! Et quelle belle traduction ! À aucun moment on ne se sent gêné par la langue. Ce livre raconte la mémoire douloureuse d’un petit village polonais. Les personnages sont variés et représentent bien les différentes mauvaises consciences de la Pologne après le communisme.

Il y a une intrigue policière qui permet de donner un fil à la narration : qui a assassiné Tomek,le fils de Powierza ? L’enquête du personnage principal, paysan et voisin de Tomek nous conduira à travers les trafics des anciens dirigeants du Parti. Les nouveaux redresseurs de torts ne sont pas forcément des personnages très sympathiques. Et si la mémoire allait un peu plus loin, est-ce qu’on retrouverait le souvenir des juifs qui ont entièrement disparu du village ?

L’ambiance de la Pologne rurale est très bien décrite, l’antisémitisme ambiant dans la Pologne d’aujourd’hui également. On sent que l’auteur connaît bien la région et qu’il a fréquenté de nombreux Polonais. On est saisi par les divers sentiments de culpabilité qui soudent ces gens entre eux et tissent comme un couvercle de plomb qui écrase tout le village.

Fuir cet endroit perdu, c’est la seule solution pour presque tous les jeunes de ce village, comme on les comprend ! Mais Leszek, le personnage principal, aime le travail de la ferme, il sait nous faire partager son attachement à la terre et on espère à la fin du roman qu’il sera heureux. Les temps ont changé en Pologne comme ailleurs et le lourd passé sera peut-être plus facile à regarder en face.

Citations

La douleur aux dates officielles

Nos femmes versent facilement des larmes, presque à la demande, sur les tombes froides de mars ou de novembre, mais le deuil privé demeure caché – c’est le cas de ma mère.

Les membres du parti sous le régime communiste

Par instinct, Jablonski s’habillait dans des couleurs pigeon de ville et arpentait les couloirs sombres du pouvoir avec des chaussures à semelle de crêpe qui ne faisaient aucun bruit….il pouvait se fondre dans n’importe quelle foule sans être remarqué, une qualité qui représentait à ses yeux, la condition de survie. Il y voyait un instrument de sélection naturelle face à la loi de la jungle.

Une belle description du travail d’un paysan traditionnel

La faux coupait et envoyait le foin d’une manière qui lui convenait beaucoup mieux – plus lentement, certes, mais si le travail était bien fait, le foin, projeté par vagues irrégulières, séchait plus uniformément, comme son père et son grand-père le lui avaient appris. Pour lui, les vieilles méthodes étaient en harmonie avec les saisons, le soleil, le climat. Il savait qu’elles étaient moins efficaces ; mais elles avaient un avantage : elles étaient solitaires.

les liens dans la famille

J’appréciais mon grand père, même si ce n’était pas de l’amour. On n’apprécie pas toujours les gens que l’on est censé aimer.

 Un des thèmes de ce roman, la bonne conscience polonaise face à la shoa

Parce qu’ils (les Polonais) survivent et que le reste de la planète ne se montre pas assez compatissant avec eux. Parce qu’ils ne sont pas considérés comme des victimes. Ils ont l’impression qu’on leur a vole ça. Les Polonais sont toujours la. Pas les juifs. Dis-moi un peu, qu’est ce qui rend la Pologne célèbre dans le monde ? »
J’essayais de comprendre où il voulait en venir.
 » Copernic ? Répondit-il ? Lech Walesa ?
– le pape, fis-je
– ach ! dit-il avec une grimace. D’accord le pape. Et quoi d’autre ?
Je n’avais aucune réponse.
« Auschwitz : voilà. Auschwitz, Treblinka, Sobibor.6 millions de juifs sont morts et le monde entier pense qu’ils sont tous morts en Pologne.

 On en parle

Le goût des livres 

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J’avais tellement apprécié « Cœur cousu » que je redoutais un peu de me lancer dans ce roman dont j’entendais tant de bien autour de moi. C’est un peu paradoxal, mais cette auteur arrive à m’entrainer dans un domaine qui souvent m’est complètement étranger : le mysticisme et les croyances aux forces de l’au-delà.

Et bien, j’avais tort, j’ai adoré « Du domaines des Murmures » et comme toutes les blogueuses avant moi, je ne peux que recommander chaudement la lecture. Cette femme emmurée qui deviendra finalement l’écho des hommes de son siècle, alors qu’elle désirait se donner à Dieu et à Lui seul, est vivante, sensible superbe dans la force de sa jeunesse. Le roman fait revivre le temps des croisades et les errements de la religion et d’une société fondée sur le seul pouvoir de la force masculine. Et surtout il offre une tribune à la parole des femmes de cette époque. Que savons-nous d’elles ?

J’ai eu la chance d’entendre Carole Martinez lors d’un café littéraire à Fontenay sous bois. Elle nous a dit, entre autre, qu’après la lecture de Georges Duby, elle avait pris conscience que les femmes du XIIe Siècle n’avaient pratiquement laissé aucun témoignage. Ce grand spécialiste du Moyen-âge parlait d’elles comme des « ombres ».

Loin de n’être qu’un roman historique, cette auteure nous entraîne à travers le personnage d’Esclarmonde , dans une réflexion sur la place de la femme dans les sociétés patriarcales religieuses. C’est aussi une réflexion sur l’engagement absolu de la jeunesse : il y a du Antigone dans cette recluse. L’intrigue est bien menée et passionnante jusqu’au bout le style est très agréable : C’est celui d’une conteuse qui séduit ses lecteurs car il crée une atmosphère.

Carole Martinez a beaucoup de talent et encore bien des histoires à raconter, le soir du café littéraire on la sentait habitée par ses personnages et prête à les faire revivre devant un auditoire complètement médusé.

Citations

Tandis que nous avancions, j’attendais que la pluie vînt balayer ma peur, mais l’orage restait sec et seuls les éclairs veinaient mon horizon d’ardoise.

 

 

L’enfantement n’est pas seulement une torture physique, mais une peur attachée comme une pierre à une joie intense. Les mères savaient la mort à l’œuvre dès le premier souffle de leur enfant, comme accrochée à leur chair délicate. 

 

 

Les croisades sont des saignées qui rééquilibrent les humeurs du pays. Qu’elles emportent au loin les jeunes cavaliers, les cadets sans terres et sans femmes, dont les tournois ne parviennent pas à calmer les ardeurs, qu’elles éloignent tous ceux qui sèment le trouble dans le comté et n’y respectent pas la Paix de Dieu ! Qu’elles le vident de ce sang jeune et impétueux qui n’y trouve pas sa place, du pus que sont les fous du Christ incapables de dégorger leur violence de la morve des désœuvrés et non des seigneurs vieillissants qui maintiennent l’ordre en leurs fiefs ou leur alleu et sont garants de quiétude 

 

Marie étant restée vierge après la naissance du Christ, corps intact, sans fissure, « vulve et utérus fermés ». Ces hommes, si éloignés des secrets de l’accouchement, se passionnaient pour les entrailles de la mère de Dieu.

 

Nous étions au début du printemps, en cette période de l’année où une heure de jour valait une heure de nuit. Les heures en mon siècle étaient des divisions aux durées élastiques. Les jours comme les nuits en comptaient toujours douze en décembre comme en juin. La durée d’une heure de jour était donc trois fois plus longue au début de juillet qu’aux alentours de Noël.
Comment pouvait-on-me mutiler ainsi ? J’avais choisi de me clôturer, non de me taire. Cette fois, la recluse volontaire se changeait bel et bien en prisonnière et je n’étais plus seulement la captive de quinze ans qui, n’imaginant son bonheur qu’en Dieu , avait fait ériger cette chapelle , de cette naïve damoiselle des Murmures persuadée de gagner la béatitude et la liberté en s’emmurant vivante , d’une innocente qui ne savait rien encore du monde et ignorait à quel point un être peut changer

 

Pourtant, mon esprit ne pouvait se résoudre à renier Dieu, nous vivions en un temps où Il animait chaque créature ou Il vibrait dans la moindre brindille , nous agissions sous Son œil. Je ne pouvais douter que des hommes, de ma foi et de moi-même, pas de Son existence.

 On en parle

Moi Clara et les mots

Écoutez Carole Martinez