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3
La quatrième de couverture vous le dit, le style de Saphia Azzedine « virevoltant est irrésistible ». C’est vrai, ce petit roman est un bon moment de drôlerie dans la droite file des « intouchables » il montre qu’une certaine forme d’énergie vient de la banlieue qui ne s’embarrasse pas des codes pour réussir. Dans le genre : « il n’y a que ton énergie pour te sortir de la médiocrité », les adolescents des banlieues n’ont pas beaucoup le choix : ils doivent tout donner pour s’en sortir.

Paul, finalement a cette chance d’avoir un père affectueux et présent, bien sûr il fait des ménages mais il aime son fils et c’est réciproque alors peu importe finalement que Polo n’arrive pas à l’admirer. Bien sûr ce n’est pas un « grand » roman mais en plein mois de novembre avec ces journées qui se terminent à 5 heures et les informations toujours aussi réjouissantes, rire ça fait du bien. Et Saphia Azzedine a ce talent faire rire de tout ou presque.

Citations

J’apprenais qu’un homme pouvait prendre quatre cents pages pour dire à une femme qu’il l’aime. Quatre cents pages avant le premier baiser, trois cents avant une caresse, deux cents pour oser la regarder, cent pour se l’avouer. À l’heure où on envoie des textos quand on a envie de baiser, je trouvais ça prodigieux, vertigineux, fou, démesuré, extravagant, insensé, grandiose…..

Je trimballe le chariot de produits jusque dans les toilettes hommes et il me vient une drôle de pensée en voyant ce qui m’attend. Je me dis qu’un homme a beau employer des mots dédaigneux, arrogants, supérieurs et transcendants, il ne sait toujours pas viser dans le trou.

Parfois on regarde les infos le soir sur la une et mon père commente chaque nouvelle. Comme tous les gens qui n’ont pas d’avis, il la ramène sans cesse sur des sujets trop grands pour lui.

Ma mère est une fan du fait divers sanglant. « un homme achève sa femme à la hache et dévore son foie avec des aromates. »

Elle n’est jamais rassasiée, toujours en manque d’émotion. Car un pédophile qui viole un enfant ça l’émeut aux larmes. Heureusement, il y a de nouveaux cas tous les jours. Il y a de quoi faire avec les pédophiles.

Elle ne méritait pas mieux, elle n’avait qu’à pas croire un homme marié. Ce sont les plus grands menteurs de la galaxie, tout le monde le sait. Ils n’ont pas le choix, ils sont mariés.

De toute façon, les gros bolides c’est bien connu c’est pour les cons. Le bruit du moteur sert souvent à camoufler le courant d’air qu’ils ont dans la tête

– Oui. Mais, j’veux dire, quand t’es blond tu veux être brun, et quand t’es brun, tu veux être blond.
– c’est vrai…
– Et c’est pareil pour un tas d’autre choses hein ! L’être humain, il sera jamais content. Il veut toujours le contraire de qu’est-ce qu’il a.
– Sauf quand on est riche et beau, on veut rarement devenir pauvre et moche.

C’est exactement ce que je déteste chez l’être humain en général et chez mon père en particulier. Cette obscène habitude de tout rapporter au cul, pour faire une blague quoi…. ça va graduellement : plus c’est graveleux, plus ça glousse vicieusement. C’est culturel, on parle de cul pour un oui ou pour un non, ça va de pair avec l’arriération de ma populace. Mon oncle, cousins et grand pères font la même chose le dimanche et moi ça me donne la nausée.

Fêter un mariage c’est aussi con que de fêter une entrée en guerre. Comme si on voulait faire passer la pilule avec de la crème chantilly histoire que l’enculade soit moins vive.

On en parle

Chez lo

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 Traduit de l’américain par Anouk Neuhoff.

3
Je le dis tout net j’ai été déçue par ce roman qui pourtant m’avait été chaudement recommandé par ma bibliothécaire préférée. Elle connaît mon goût pour les histoires teintées de féminisme, pour l’Angleterre et les romans de Jane Austen.

Mais j’ai trouvé ce livre un peu raté. Comme nous l’avoue l’auteure en postface, elle a essayé de faire un roman à propos de deux femmes qui ont passé leur vie sur des plages à chercher des fossiles dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est que leurs découvertes ont obligé les savants de l’époque à abandonner leur certitudes à propos de l’évolution des animaux sur la terre. Que ce soit historique, ou non, n’enlève rien au manque d’intérêt d’un récit.

Certes cette femme illettrée de milieu extrêmement pauvre a découvert des squelettes d’animaux qui remettaient en cause les croyances religieuses de l’époque, certes les femmes n’avaient pas le droit de participer aux réunions scientifiques, certes la société britannique de l’époque est construite sur des préjugés sociaux qui ne sont vaincus que dans les romans de Jane Austen , tout cela est assez bien raconté et je ne savais rien de Lyme ni de Mary Anning.

Maintenant je le sais et je suis contente de l’avoir appris, j’aurais pu lire un article de presse , cela m’aurait fait le même effet.

Citations

Pour ma part, j’étais petite, anguleuse et dénuée de beauté, et comme je ne pouvais séduire par mes charmes, je m’efforçais de discuter de choses sérieuses, ce qui faisait tout autant fuir les hommes.

 

Jamais je ne pourrai faire confiance à un homme qui en imposait par ses vêtements.

 

Les femmes mariées étaient figées comme des flans dans un moule, alors que les vieilles filles comme moi étaient informes et imprévisibles.

On en parle

Très positivement Quartier livre Blog Littéraire. Un peu moins : à Sauts et à Gambades

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3
J’ai fait un petit tour dans ma bibliothèque préféré et je suis tombé sur ce livre. J’ai immédiatement pensé à Krol et sa grande sensibilité à cette maladie. Déjà elle m’a fait découvrir Rides, j’aurais envie de trouver des mots consolateurs pour elle. Mais voilà je ne sais pas. Sauf lui dire qu’elle a raison ce livre est beau et finalement pas si triste que ça.

C’est une belle histoire d’amour qui se finit tendrement malgré la maladie. Mais il faut aussi dire qu’il faut des moyens financiers énormes pour que la fin d’un être atteint d’Alzheimer soit à peu près correcte. Des moyens personnels qui ne suffiront pas, la prise en charge par la collectivité a un coût qui me fait toujours me demander jusqu’à quand pourrons-nous supporter de telles charges financières. Car sinon, c’est l’horreur des centres où on parque des malades impuissants et dépendants.

J’ai beaucoup aimé la façon dont elle raconte son aventure à Madagascar, loin d’être accueillie à bras ouverts, elle sera obligée de fuir ce pays en but à l’hostilité de la population. On se dit que la France n’accueille peut-être pas si mal les étrangers. Mais ce n’est pas le propos. L’important c’est la façon dont elle décrit la souffrance du malade et la difficulté de la prise en charge.

Je pense que toutes les personnes qui ont été confrontées à cette maladie retrouveront dans cet essai une partie de leur difficile chemin vers une mort qu’ils espèrent la plus digne possible.

Citations

Les statisticiens aussi y sont allés de leurs élucubrations et prédictions socioculturelles, pour nous prouver que plus notre niveau de culture et de diplôme est élevé, moins on est « sujet à risque ». Que les intellectuels se rassurent, ils sont équipés d’un « réservoir cognitif » bien garni qui leur permettra de mieux résister aux attaques de la maladie d’Alzheimer. Ex-docteurs ès lettres, ex-ingénieurs, ex-avocats ou ex-diplômés de tous bords que j’ai côtoyés au centre d’accueil de jour, comment avez-vous pu dilapider ainsi votre « réserve cognitive » Immunitaire ?

Autre paradigme saisissant, énoncé dans une émission de télévision avec une véhémente componction par un neurologue patenté, « le cerveau vieillit bien si l’on n’est pas malade ». Je suppose que le foie aussi s’il n’a pas de cirrhose, tout comme l’oreille, si elle ne devient pas sourde.

On en parle

Chez Krol bien sur et Brize que je viens de découvrir dans le monde des blogs littéraire.

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3
Moment absolument délicieux mais ambiguë : la première année de retraite après une vie active bien remplie. L’auteur Fanny Chesnel, malgré sa petite trentaine, a su croquer ce moment si particulier. Sa jeunesse a entraîné son roman dans une histoire d’amour torride, peu crédible, qui m’a un peu gênée et puis finalement j’ai tellement bien ri que je me suis dit pourquoi pas ?

Caroline part à la retraite, avec comme cadeau de la part de ses filles, un abonnement au club du « Nouvel âge », club qui permet aux retraités de pratiquer toutes sortes d’activités. Chacune des activités est l’occasion d’un moment d’humour et de tendresse vis-à-vis des personnes oisives qui jouent à s’occuper.

La séance d’œnologie où tout le groupe finit bien éméché est très drôle, la marche où les quelques hommes comparent leur matériel High Tech m’a fait penser à mon activité du mercredi, la séance de poterie m’a fait sourire. Mais j’ai vraiment éclaté de rire quand Caroline se méprend sur le contenu de la petite boîte de bonbons à la violette. Elle envoie son trop jeune amant dans le magasin spécialisé en bonbons de qualité pour trouver les dites petites boites alors qu’il y avait stocké un paradis plus artificiel. Le quiproquo est bien raconté : la gêne du vendeur et de Julien son amant, sa propre naïveté et son obstination à bien faire !

Tout ce que l’auteur a saisi des différences de générations est amusant, comme cette jeune esthéticienne qui lors d’une séance d’épilation dit très fort dans le salon : « Je vous dégage l’anus, ou on reste sur quelque chose de plus sobre ? ». Comme l’a dit une femme du club de lecture de Dinard, c’est un roman qui vous fait éclater de rire. C’est rare, rien que pour cela lisez-le cet été et offrez-le à toutes les femmes qui partent à la retraite.

Je ne suis pas sure qu’il fasse autant rire les jeunes générations (Je parie qu’on tirera un mauvais film à la française de ce livre).

Citations

 Un bon retraité est un retraité en bonne santé. La plupart d’entre nous portent des montres High Tech- cadeau de Noël de leurs enfants en mal d’idées originales probablement – qui mesurent leur poids, leurs dépenses caloriques, leur vitesse, et qui font même GPS.

 

 À présent, je vais finir mon ouvrage et essayer de trouver ça mignon. C’est le mot que tout le monde employait d’ailleurs quand je me baladais avec les colliers de nouilles que les filles me confectionnaient. Le fait maison n’est pas noté pareil, tout est dans l’intention. Au nom de toutes les croûtes qu’elles m’ont offertes, je revendique le droit à la vengeance. Tiens, je vais de ce pas leur confectionner à chacune un joli petit paquet et hop : une coupelle apéro en terre cuite et un cendrier informe. Qu’elles s’estiment heureuses encore. Si j’étais vraiment méchante, je soudoierai Sylvianne pour qu’elle leur lègue son amphore !

On en parle

Cuneipage

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 Traduction Philippe Giraudon.

3
L’été, j’aime bien lire des bons romans, un peu longs qui m’entraînent dans des univers différents du mien. Je n’aime pas trop les romans historiques, je traînais donc dans ma bibliothèque préférée (à Dinard) et la bibliothécaire, m’a proposé celui-ci, en me disant « ce n’est pas ton genre mais ça peut te plaire ». Elle a gagné, je m’y suis plongée et je n’en suis sortie que quatre jours plus tard.

C’est un roman pastiche des romans Victoriens. Tout y est : les bas fonds de Londres, la richesse et la décadence de la noblesse anglaise, les histoires compliquées d’héritage et l’enfant que l’immonde oncle croyait avoir assassiné et qui réapparaît. Et même le Happy End final. On a tous lu des histoires similaires dans son enfance ou adolescence.

Cela permet de soutenir l’intérêt du lecteur , car l’histoire est touffue et souvent sordide , mais le côté novateur et passionnant de ce roman, c’est la construction de la personnalité de Rose Des circonstances exeptionnelles ont obligé cet enfant puis adolescent à garder l’apparence d’une fille alors qu’il était un garçon. Et cela pendant 17 ans ! C’est très bien raconté, on s’attend toujours à une catastrophe qui arrivera finalement.

Les différents cadres où se passe l’action sont très importants pour ce roman, j’ai vraiment cru que ce château était réel, il correspond à des images tellement classiques vues au cinéma ou dans des illustrations que, finalement, il existe bien dans l’imaginaire de chaque lecteur.

Il y a un passage où j’ai lâché prise, c’est lorsque le personnage arrive en Turquie pour retrouver la source d’Hermaphrodite, j’ai alors lu en diagonale.Si cet été vous avez envie d’un roman ,celui-là n’a d’autres ambitions que de vous embarquer dans la fiction et dans vos souvenirs de Dickens, en même temps il vous fera réfléchir sur la construction de la personnalité d ‘un être humain.

Citations

 Après avoir porté le deuil de son époux – une année en noir, deux en gris puis encore deux en gris clair-, lady Loveall était passé directement à celui de sa fille, puis à celui de sa sœur, avec qui elle était brouillée. Quand elle eut épuisé les ressources des autres, elle porta son propre deuil.

 

Sa mère ne s’intéressait pas aux enfants, et encore moins aux siens qu’à ceux des autres. Elle détestait les toucher….. À ses yeux, l’enfance n’était que l’état ennuyeux après lequel la conversation devenait possible. Encore faut-il avouer que Lady Loveall avait plus besoin d’un muet admirateur que d’un interlocuteur.

 

Toute réponse évidente est un mensonge.

 

Pour la première fois de ma vie, j’éprouvai un sentiment qui me serait familier à l’avenir : celui d’essayer en vain de convaincre une personne de la réalité d’un fait qu’elle ne pouvait pas comprendre.

 On en parle

Lulu off the Bridge

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christophe Magny.

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3
Je ne serais pas allée naturellement vers ce livre et j’aurais eu tort, que « Babelio » en soit remercié, cela m’a permis découvrir un livre intéressant et de réfléchir à un problème qui empoisonne l’humanité depuis plus de 60 ans. Tous ceux qui s’intéressent à Israël et à la Palestine, devraient lire ce livre. S’ils ont déjà des réponses toutes faites, ou bien s’ils sont, par avance, convaincus par leur cause, ils n’apprendront rien, mais s’ils cherchent à comprendre, encore une fois, comme moi, ils verront que rien n’est simple dans ce conflit.

La maison au citronnier n’est pas un roman, ce livre est né d’un documentaire sur une maison à Ramla qu’une femme israélienne a ouverte aux enfants arabes de son pays afin d’en faire un lieu de paix. L’auteur suit le destin des deux familles, celle de Dalia juive bulgare échappée aux bourreaux nazis, et celle de Bachir chassée de chez elle à cause de la naissance de l’état d’Israël. Il s’attache à respecter scrupuleusement le point de vue des deux parties et plonge son lecteur dans l’horreur inextricable de deux communautés qui ne peuvent que s’exclure. Pourtant, entre Bachir et Dalia , un lien fragile existe et peut-être un tout petit espoir. Très faible en effet : Bachir et sa famille ne comprendront jamais pourquoi ils ont dû partir de chez eux, et Dalia sait que si on autorise les Palestiniens à revenir Israël n’existera plus.

Deux souffrances terribles et l’amour d’une même terre peuvent-ils permettre de vivre ensemble ? Je ne sais pas, l’auteur non plus mais au moins, pour une fois, juifs et palestiniens, sont réunis dans un même livre et rien que pour cela ce témoignage est remarquable.

Citations

(Début du livre)

La maison dépeinte dans cet ouvrage existe réellement, de même que le citronnier qui se trouve dans sa cour… la maison aux deux histoires.

 Les Israéliens qui venaient déposer ces gerbes honoraient ce qu’ils appelaient leur guerre d’indépendance ; Bachir appelait ce même événement la « nakba », la catastrophe.

 Pour moi, Sion est l’expression d’un désir très ancien, un mot qui symbolise un refuge pour mon peuple, et notre expression collective ici. Pour lui, c’est un régime de terreur qu’il a le devoir de combattre, auquel il doit résister par tous les moyens. Car pour lui, le sionisme est le règne de la terreur, et le terrorisme est donc une réponse adéquate !

Dalia haussait le ton : « Non, je ne peux pas combattre une erreur en en commettant une autre.Cela ne mène nulle part. »

On en parle

Critiques futiles

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Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Lucie Delplanque.

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Je voulais comprendre ce qu’était Facebook. J’ai donc lu ce livre et j’ai bien compris , je le recommande donc, à tous ceux ou celles, qui se posent des questions sur ce phénomène. Le livre n’a pas d’autre intérêt que de nous faire comprendre le monde très particulier d’une création sur Internet qui fait gagner beaucoup d’argent. L’écrivain n’a pas pu rencontrer Mark Zuckerberg (le personnage principal) alors il raconte cette histoire à partir des témoignages de ceux qui ont entouré le petit « génie » puis se sont séparés de lui avec procès à la clé. J’ai compris ce qu’était Facebook, c’était le but par contre cela ne rend pas le monde des petits génies d’Internet très sympathique.

L’idée est simple : en ne donnant qu’une adresse email chacun peut retrouver immédiatement tous les gens qu’il a connus et qui sont sur le site Facebook. Le nombre fait que la publicité y est rentable et donc la société vaut beaucoup d’argent. On peut résumer la chose en une formule pour se venger des filles qui ne le regardaient jamais, Mark Zuckerberg a inventé le moyen le plus rapide de rencontrer des gens. Et lui, a toutes les filles qu’il veut car il est très, très, riche !

Depuis je suis sur Facebook… Mais je n’ai rencontré personne.

Citations

Le type à la droite d’Eduardo, un grassouillet d’un mètre soixante-cinq, était membre de l’équipe d’échecs de Harvard et parlait couramment six langues. Rien de vraiment utile en matière de drague.

 

Pour un observateur extérieur la relation qu’il entretenait avec son ordinateur semblait bien plus harmonieuse que toutes celles qu’il pouvait créer avec le monde extérieur. Mark ne semblait jamais aussi heureux que devant son écran.

 

Même à Harvard, la plus prestigieuse université du monde, il n’était en réalité que question de cul. To fuck or not to fuck. Il y avait ceux qui s’envoyaient en l’air et les autres.

 

 C’était un outil inouï pour lubrifier les rapports sociaux. Tout allait beaucoup plus vite. Sur Facebook, vous connaissiez déjà les gens que vous invitiez à être vos amis en ligne, même si vous ne leur aviez parlé qu’une fois.

On en parle

Stef au pays des livres.

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3
Je me rends compte que je n’ai pas fait d’article pour « Les Adieux à la Reine » alors que j’ai vraiment adorée de la même auteure « Le testament d’Olympe » est un roman en deux parties, ce qui permet à Chantal Thomas de balayer l’ensemble de la société sous Louis XV, l’enfance d’Olympe se passe à Bordeaux dans une famille bien née mais très pauvre, misérable même, car le père refuse de travailler pour d’obscures raisons religieuses. C’est Apolline qui raconte la vie d’Ursule sa sœur ainée qui deviendra Olympe. À la mort de cette dernière, elle retrouve son cahier. Olympe vient de mourir dans l’extrême misère après avoir été la maîtresse du roi grâce au duc de Richelieu, gouverneur d’Aquitaine.

La deuxième partie c’est, donc, la vie d’une favorite du roi Louis XV. J’ai beaucoup aimé la première partie moins la seconde, c’est tellement sordide de voir les hommes les plus puissants du royaume satisfaire tous leurs plaisirs alors que la majorité de la population ne connaît que la misère, la faim la maladie, la mort. Il faut reconnaître que la maladie touche aussi les riches, leur fin est moins sordide, mais ils meurent aussi beaucoup. J’ai pensé en lisant ce roman (les mêmes faits sont d’ailleurs évoqués : les enlèvements d’enfants pour assouvir les plaisirs sexuels des seigneurs libertins à « la marche rouge » de Marion Sigaut », étude intéressante mais absolument insoutenable car très bien documentée).

J’ai trouvé passionnant dans ce roman, la description de l’emprise de la religion du haut en bas de la société, le moins croyant c’est sans doute le duc de Richelieu . le Roi, lui-même, est hanté par le péché ce qui ne l’empêche pas de se livrer à tous ses plaisirs et d’être d’une cruauté absolue quand il veut se débarrasser de quelqu’un. Le XVIIIe siècle français décrit dans ce roman ne méritent guère l’appellation « siècle des lumières » mais plutôt celui des obscurantistes religieux, des injustices et du malheur absolu d’être une femme.

Citations

 Il était une chose qu’il honnissait en particulier et dont il se préservait davantage que de la peste : le travail, malédiction originelle, penchant ignoble péché d’orgueil et de désespoir. Il fallait être bien prétentieux par rapport au pouvoir de la Nature pour oser se targuer d’en obtenir davantage que ce qu’elle nous offrait, et bien méfiant par rapport à Dieu pour ne pa s s’en remettre, dans l’insouciance à son parfait Amour. « Est-il ou n’est-il pas notre Père ? » proférait mon père en levant vers le plafond cloqué d’humidité de la cuisine.

 

Nous étions entourés de laborieux de toutes espèces, de gens qui, manifestement, doutaient de la main de Dieu

 

Je fus longtemps malade, sans doute gravement, puisque la cérémonie de ma première communion se joignit à celle de l’extrême-onction. C’était chose banale à Notre-Dame-de-la –Miséricorde, comme dans tous les couvents, où mouraient en grand nombre, surtout les premiers mois de leur séjour, les pensionnaires,-mais nulle part autant qu’à Saint-Cyr, véritable mouroir de petites filles.

 

Le sujet parfait est l’homme qui jouit de se ruiner pour une femme qui lui refuse tout.

 

Ce qui me répugne le plus chez Voltaire, ce n’est pas le traitre, ce n’est pas le philosophe athée-encore que les libres penseurs me fassent horreur-, c’est le vil courtisan, le flatteur. Si je pouvais lui retirer sa charge d’historiographe du royaume, pour laquelle je le paie deux mille livres par an, sans que mon geste provoque une affaire d’Etat je le ferais …

On en parle

Ma librairie.

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3
Lors de notre dernière réunion du club de lecture, j’ai senti un enthousiasme très fort pour cet auteur, et j’ai donc lu le roman auquel les lectrices avaient accordé un grand coup de cœur la dernière fois. Je comprends bien le plaisir de lire un roman facile à lire qui surfe sur les sombres réalités de la guerre 14/18 et la vie intellectuelle de cette époque, mais je reste plus réservée sur les qualités de ce roman.

Il est vrai que « Retour parmi les hommes » ne manquent pas d’attraits : Philippe Besson décrit très bien la beauté du sentiment amoureux, et la finesse des rapports entre homosexuels. C’est très finement et précisément évoqué, on se laisse porter et on ressent bien ses joies et ses tristesses et comme la Mort est présente à toutes les pages, le tragique nous touche.

Pour tout le reste du roman, c’est comme une succession d’images rapides sur l’ensemble d’une société et du monde, un condensé du « Voyage au bout de la nuit » sans le talent de Céline. On suit un périple en Afrique en Amérique et on revient en France. Tout est rapidement évoqué, le colonialisme au Liban, l’arrivée des émigrants à Ellis Island, la réussite américaine, l’étroitesse d’esprit des gens d’une famille « coinçoss » du XVI° arrondissement, la condamnation de l’homosexualité, Radiguet, Cocteau…

Le talent de cet auteur, c’est de tout évoquer sans s’appesantir sur rien, et donc faire appel à nos souvenirs littéraires pour combler ce qu’il ne nous raconte pas. Ça marche assez bien, il est vrai que les romans fleuves des grands familles Bourgeoises, des Boussardel au Thibault (je les ais à peu près tous supprimés de ma bibliothèque : c’est illisible aujourd’hui) racontent bien les étroitesses d’esprit de cette époque, Philippe Besson n’y consacre que quelques lignes. Les avoir lus me permet de comprendre immédiatement ce genre de formules « Ma mère, confite dans le souvenir, n’a touché à rien », immédiatement je plante le décor de cet appartement aux tentures trop lourdes, aux meubles signés renfermant des secrets de famille qui ont tant fait souffrir les enfants.

J’espère ne choquer personne (en particulier pas mes amies qui ont parlé de chef d’œuvre à propos de ce livre) en disant qu’on retrouve dans ce roman la marque du zapping de notre époque, un style allusif et complice mais où souvent le cliché sert de réflexion. Tout est en séduction mais, il manque un réel travail à la fois sur le fond et très certainement sur le style. Je rejoins le commentaire que j’ai mis en lien.

Moi aussi j’oublierai ce livre assez vite avec lequel j’ai passé un bon moment.

 Citations

Je veux bien admettre que la mer peut rendre fou. Que cette étendue dont tout à coup on n’envisage plus la fin peut faire perdre la raison ? Cette immensité a quelque chose d’effrayant car, paradoxalement, elle procure la sensation d’enfermement.

 

(Ma mère) Elle dit : « quand je serai morte, ceci te reviendra. ». Je regarde autour et je ne vois qu’un tombeau, une poussière délicate sur les meubles, une nostalgie qui pue et je rêve de tout raser. Elle ajoute : «  J’ai tout gardé pour toi. J’ai tenu notre rang. » Et cet entêtement à conserver des privilèges, à ne rien partager pour ne pas être entamé, à entretenir l’illusion de la grandeur me paraît abjecte.

 

Renouer avec mes obligations d e fils, mon oisiveté d’héritier, ma dégoûtante aisance de riche. Entamer des conversations avec ma mère à propos du temps qu’il fait, de la médiocrité des domestiques, des rumeurs du faubourg.

 On en parle

From The Avenue.

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Traduit de l’espagnol par François Maspero.

3
Livre prêté par une amie, Geneviève, Photographe, parce qu’elle y avait trouvé une réflexion intéressante sur l’acte de photographier. Loin de son travail, ce roman est une analyse, ô combien précise, du métier de reporter-photographe de guerre, au cours du roman la réflexion s’élargit à la photographie et à l’art en général.

Ce que ne m’avait pas assez dit Geneviève, c’est l’horreur du sujet, la violence des guerres dont a été témoin ce reporter. Ce livre lu entre Paris et Saint-Malo, m’a plombé complètement le moral. Par la violence des descriptions – le sujet est d’ailleurs très proche- il m’a fait penser au film « Incendies  ». Mais contrairement à Geneviève, les mots ont pour moi une réalité bien plus forte que les images.

Le livre pose un problème qui m’a toujours plus ou moins hanté, au lieu de photographier des bébés mourant de faim pourquoi les photographes des magazines occidentaux ne les nourrissent pas. Pour les photographies de guerre, je dois dire que je ne les regarde jamais, j’en ai quand même dans mon réservoir à images, celle de Capa qui est commenté dans ce roman, et la femme en pleurs après un attentat en Algérie.

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Ce roman est très prenant, mais m’a mise très mal à l’aise : comment quelqu’un d’aussi douée pour la vie que Geneviève peut me conseiller de lire de tels passages.

 « Ce n’était pas possible de photographier le danger ou la faute. Le bruit d’une balle qui fait exploser un crâne. Le rire d’un homme qui vient de gagner sept cigarettes en pariant sur le sexe du fœtus de la femme qu’il a éventrée avec sa baïonnette »

Ensuite, le problème que j’ai dû résoudre c’est pourquoi je suis allée jusqu’au bout de ce roman, Geneviève avait le prétexte de la réflexion sur la photo, moi, celui qu’elle me l’avait prêté. Quel rôle joue le lecteur de telles horreurs ? Ne suis-je pas alors voyeur d’un exhibitionniste de talent de la souffrance humaine ? Car si le photographe prend un cliché avant de penser à sauver celui qui va être tué, il n’existerait pas si sa photo ne se vendait pas et n’était pas regardée.

La trame romanesque est assez bien tendue : le rapport entre l’ancien soldat Croate dont le reporter photographe a détruit la vie à cause d’une bonne photo, et l’histoire d’amour, un peu trop romanesque cependant. Tout n’est raconté que pour faire réfléchir à ce que représente une image. Le photographe reporter ne s’appelle pas pour rien un « chasseur d’images ». Est-ce qu’avoir conscience que la guerre, amène obligatoirement ce genre de souffrances permettra de changer le comportement des hommes ? Il faut l’espérer.

Pour conclure un livre à ne pas mettre entre des mains sensibles à cause d’une description, hélas trop vraie, des guerres qui ont traversé ces dernières années. Un livre enfin, qui pose le problème du témoignage de l’horreur dans toute sa complexité.

Citations

Photographier un incendie n’implique pas de se sentir pompier.

 (Seule note d’humour)

J’ai le plaisir de t’annoncer que tu es très beau Faulques. Et je me trouve au point exact où une Française te tutoierait, une Suissesse tâcherait de découvrir combien de cartes de crédit tu as dans ton portefeuille et une Américaine te demanderait si tu as un préservatif.

 

La photographie considérée comme un art est un terrain dangereux : notre époque préfère l’image à la chose, la copie à l’original, l’apparence à l’être ;

 

Il savait qu’aucune photographie n’était inerte ou passive. Elles exerçaient toutes une action sur ce qui les entourait, sur les gens qui y figuraient.

On en parle

canoe.ca divertissement.