Traduit de l’anglais par Alice DELABRE

2
Quel sujet ! Mais…. quel livre ! Quel sujet : l’histoire de ces lépreux qui étaient isolés dans une colonie, sur une île ,au large de la Crête et qui n’a fermé ses portes qu’en 1957. Victoria Hislop raconte la souffrance des séparations : les enfants arrachés à leurs parents, les époux , puis la lutte contre cette maladie qui défigurait et faisait tant souffrir avant de tuer le malade. Je ne connaissais pas cette colonie de lépreux et j’étais bien loin de m’imaginer que le sort de ces malades a été aussi terrible et cela jusqu’à la moitié du 20° siècle. C’est pour cela que je commence en disant « quel sujet ! » (et pour cela , j’aurais dû mettre 3 coquillages).

Mais quel livre ! Dans un style linéaire où rien ne ressort vraiment , l’auteur mêle à cette histoire celle d’une rivalité amoureuse entre deux sœurs , la gentille parfaite et la méchante perverse. Ne soyez pas trop inquiet le bien finit par triompher , il faut dire que la gentille parfaite a dû pour cela subir un nombre de coups du sort assez incroyables. Mais digne, elle ne s’est souciée que du bien-être de son vieux père et quand elle rejoindra la colonie de lépreux, des autres malades. Pendant que sa sœur mariée au plus gros propriétaire terrien de la région , s’envoie en l’air avec le cousin de son ami, l’ex-fiancé de sa jeune sœur. Je vous l’avais dit la méchante et la gentille.

J avais acheté ce roman dans une gare avant de partir et je l’avais oublié pourtant il est parfait pour un voyage en train … un peu long peut-être.

Une seule citation

Te porter malchance ? Je crois que tu as épuisé toutes tes réserves dans ce domaine, Maria. Pour tout te dire, j’ai l’impression que le destin en avait après toi, mis là je suis sûre qu’il est à court de munitions.

 On en parle

Les opinions beaucoup plus positives sur Babelio et celui de Clara qui est plus proche de ce que je pense.

 Traduit de l’anglais par Christian BESSE

2
Je suis déçue par cette lecture, mais cet été peu de livres ont réussi à me toucher , je me dis que ça vient donc peut-être de moi ! J’avais bien aimé « la vie aux aguets » du même auteur et on retrouve un peu les mêmes thèmes. La vie des espions britanniques, cette fois pendant la première guerre mondiale.

J ai bien aimé le début du roman qui se passe à Vienne en 1913 , l auteur fait bien ressentir l’atmosphère étouffante de cette capitale, du temps où elle dominait un quart de l’Europe et tant de nationalités différentes. Mais la vie de de Lysander m’a franchement peu intéressée. Ces difficultés sexuelles nous valent un passage par la psychanalyse et une rencontre assez brève avec Freud en personne !

Ensuite nous partons avec le héros dans une Angleterre bouleversée par la guerre et une sombre histoire d’espionnage à la Agatha Christie. Toujours avec un petit côté détaché , Lysander finit par être totalement inconsistant et l’histoire peu crédible.

J ai fermé ce roman soulagé de l’avoir fini !

 Citations

 Ambiance à Vienne en 1913 un officier Slovène est accusé de vol il revient de son procès

– Alors, c’est fini, dit Lysander. Qu’est-ce qui leur a fait entendre raison ?

– Un embarrassant manque de preuves. Mais je leur ai donné à réfléchir. Ça les a détournés du rusé Slovène.

– Ah, oui ? Quoi donc ?

– Il y a ce capitaine dans le régiment, Frankenthal. Il ne m’aime pas. Un type arrogant. J’ai trouvé le moyen de rappeler à mes officiers supérieurs que Frankenthal était un nom juif. » Wolfram haussa les épaules.»Et comme moi,Frankenthal a eu la clé pendant une semaine.

– Quel rapport avec le fait qu’il soit juif ?

– Il n’est pas juif, sa famille s’est convertie au catholicisme il y a une génération. Mais quand même .. » Wolfram eut un sourire malicieux . « Ils auraient dû changer de nom. »

– Je ne vous suis pas.

– Mon cher Lysander, si on ne peut pas attribuer le crime à un Slovène , un juif c’est encore mieux. Ça lui apprendra à vivre , à ce type déplaisant !

On en parle

Des critiques positives chez Babelio et cet avis glané sur internet avec lequel je suis plutôt d’accord : ça sent le brûlé.

 Traduit de l’afrikaans par Pierre-Marie FINKELSTEIN

2
La suite de l’autobiographie de Brink, plusieurs d’entre vous m’ont conseille de lire Karel Shoeman, et j’ai fait confiance à Dominique pour choisir celui-ci. Je compte sur vous pour me dire si je dois continuer dans la lecture de cet auteur, parce que , je suis désolée Dominique, mais j’ai eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi tu as aimé ce livre.

Il a le grand mérite de nous faire comprendre d’où viennent les Afrikaners qui seront dans un autre siècle les tenants de l’apartheid , mais le procédé littéraire est à peu près insupportable. Cette femme qui va mourir ne veut pas se souvenir d’une vie pétrie d’ennuis et de rancœurs, mais les souvenirs lui viennent à la mémoire malgré elle. Cela donne toutes deux ou trois pages .. je crois … je ne sais plus… est ce bien ainsi que cela s’est passé… est-ce elle ?

On s’attend à quelque chose d’énorme et finalement à force d’attendre on trouve qu’un crime passionnel et le fuite d’une femme avec le frère de son mari, sont peu de chose même si c’est bien le lourd secret qu’on vos promet au début du roman, ce n’est évidemment pas le plus important… Le plus important , c’est le silence et l’absence de réaction d’une fille qui a accepté la tyrannie de sa mère. Et n’a fait aucun choix personnel, le dur labeur de la ferme la toute puissance d’une femme acariâtre et mesquine qui a fait le malheur de toute sa famille.

Et ce pays où tout est difficile

En toile de fond , loin , très loin de leur vie , des noirs qu’on spolie ou qu’on frappe le plus fort possible. Religion, rigueur, absence de plaisir, médisance des petites communautés rurales tout cela dans le cerveau d’une pauvre vieille fille en train de mourir et qui mélange les années et n’a rien connu de la vie….

Dominique ! Help ! Si les autres romans de cet auteur sont du même bois, j’arrête !

 Citations

Les spoliations de noirs

Papa se tenait sur le seuil de la porte , en silence, et je revois encore Maman , juste derrière lui, lui donner une tape dans le dos et lui murmurer à l’oreille :  » dis à cette espèce de Hottentot de décamper ! » Je m’en souviens comme hier :Maman vêtue de sa robe noire , ses paroles, et ce petit geste d’impatience . Un beau jour , quelqu’un avait découvert ,ou décidé, que le lopin de terre sur lequel vivait Jan Baster était situé sur notre ferme et lui avait ordonné de déguerpir. 

La mémoire

Le passé est un autre pays : où est la route qui y mène ?

On en parle

« à sauts et à gambades » bien sûr, et « le mange livre  » tout aussi enthousiaste (je me sens bien seule !).

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51owS4--xDL._SL500_AA300_.jpg

2
Un titre très long et qui en dit beaucoup sur un tout petit roman d’une centaine de pages. Une fable philosophique( ?) au sujet d’une femme chinoise qui aurait aimé avoir 10 enfants plutôt qu’un comme la Chine l’impose à tous ses citoyens. J’ai pris ce livre à la bibliothèque, et j’ai passé une soirée en sa compagnie en me demandant pourquoi l’auteur l’avait écrit.

On peut le prendre comme une aimable réflexion sur le trésor que représente le devenir d’un enfant, on peut y lire aussi la violence faite aux Chinois depuis la révolution communiste et son tissus d’horreurs et enfin l’adaptation sans nuance de ce grand pays à la modernité. Mais non, il faut y voir une illustration de la pensée de Confucius , c’est sans doute pour cela qu’à mes oreilles ce livre sonnait aussi faux : j’ai toujours été peu convaincue par les proverbes chinois qui me font rire plus que réfléchir. Bref un très petit livre qui ne pas convaincue sauf quelques moments comme la description de l’usine de jouets.

Citations

Les enfants trop doués

A l’époque, monsieur, j’ignorais que les élus ne réussissent que l’extraordinaire et loupent l’ordinaire. Le don, c’est inéquitable, autant pour ceux qui le reçoivent que pour ceux qui en manquent.

 Une idée qui m’a plu

C’est l’imagination qui singularise, l’imagination qui arrache a la banalité, à la répétition, à l’uniformité.

Proverbe chinois

L’expérience est une bougie qui n’éclaire que celui qui la tient.

Et une phrase qui pourrait être un proverbe

La vérité, c’est juste le mensonge qui vous plaît le plus.

On en parle

Quelqu’un qui a beaucoup aimé le cottage de Myrtille.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51U6JHlrvCL._SL500_AA300_.jpg

Traduit du norvégien par Hélène Hervieu et Eva Sauvegrain.

2
Si ce livre n’avait pas été au programme du club de lecture, donc choisi par ma bibliothécaire préférée, j’aurais abandonné à la page 50. Je n’en pouvais plus d’imaginer cette jeune femme boire des bières de plus en plus vite, en se dépêchant pour faire la place au gin, au cognac au whisky…

Tant d’alcool pour faire comprendre qu’elle va mal très mal … du coup je suis allée faire un petit tour sur Babélio et j’ai vu que d’autres lectrices avaient aimé cette histoire alors je me suis accrochée, bon c’est sûr c’est beaucoup, beaucoup trop long et trop alcoolisé. Mais il y a quelques bonnes remarques sur notre société des loisirs.

Les voyages, par exemple, et les touristes qui ne voient les paysages qu’ à travers leur appareil photo numérique sans oublier cette si noble cause : la défense des animaux sauvages. C’est un peu étrange de trouver des remarques judicieuses sur notre société dans un roman qui m’intéresse aussi peu.

La deuxième partie du livre, là où les explications sont données au mal être de Béa, va un peu plus vite. Pas de chance pour moi ! le roman prend alors l’allure d’un polar psychologique, et je n’aime pas trop les polars.

Citations

 Je me sens toujours mal à l’aise avec les Japonais et leurs sourires automatiques qui semblent venir de je ne sais où, sans raison apparente . Comment font-ils quand ils sont vraiment heureux ?

 

Des gens qui en avaient assez de monter à dos de chameau en Egypte, de se promener en gondole à Venise , ou d’écouter avec un mélange de peur et de jubilation , les sirènes de police devant Manhattan . Pour leurs amis un voyage comme ça devait être follement exotique et valoir largement son prix exorbitant

 

Tout penaud Frikk regardait le phoque sur la plaque de glace, incapable de profiter du spectacle dans la mesure où il ne pouvait pas le photographier

 

Tant d’hommes ont été estampillés courageux, uniquement parce que leur intelligence était rudimentaire.

 

 Elle avait envie de rencontrer un ours blanc, mais il fallait qu’il soit inoffensif. Rien ne devait être dangereux, seulement extraordinaire, exotique et surtout écologiquement correct….

On en parle

L’as tu lu 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41dKu2BzU8L._SL500_AA300_.jpg

Traduit de l’américain par Sophie Aslanides.

2
Coup de cœur de mon club de lecture. Tous les blogs vous le diront ce livre commence par le pire cauchemar de tous les parents : perdre des yeux quelques secondes un enfant et ne plus le retrouver. C’est pour cela que je l’ai lu et le début m’a beaucoup intéressée et puis, le roman s’enlise dans une enquête à laquelle je n’ai absolument pas cru.

Ensuite, contrairement aux lectrices du club et beaucoup de blogueuses qui ont adoré ce livre, je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de ce roman que j’ai fini en diagonale. Tout m’a semblé convenu et tellement prévisible ! Quant-aux considérations pseudo philosophiques sur la mémoire, j’ai trouvé cela très, très lourd !

Mais si, comme moi, le sujet vous tente lisez la critique dans le blog « quartier livre  » cela vous convaincra peut-être.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51HtXRQd0NL._SL500_AA300_.jpg http://www.babelio.com/images/ico_critique.jpg

2
Livre reçu dans la cadre de Masse critique de Babelio. Mon avis est très négatif et sans doute trop sévère, je n’apprécie que très peu la littérature policière, j’aurais dû me méfier. Quand des romans policiers me plaisent, ils sont en général excellents. Pour celui-là, je pense qu’il s’agit d’un honnête polar qui, personnellement, m’a beaucoup agacée.

Sans doute, pour donner un cadre particulier et une ambiance inoubliable, cela se passe sous les purges staliniennes, pour la violence c’est garanti ! J’avais été surprise et j’avais apprécié « Enfant 44 » de Tom Rob Smith. Voilà, un nouveau genre est né : le policier vaguement honnête du temps de Staline, à quand celui sous Pol-Pot ! ! !

Sinon, on a, à peu près, tous les ingrédients, les coups, le sang , le sadisme, les larmes, les traitres, avec une petite dose de religiosité. Comme c’est en Russie, c’est plus énorme plus violent, plus désespéré mais guère plus passionnant. L’enquête autour d’une icône volée est très compliquée et permet de décrire ce qui reste des croyances religieuses en Union Soviétique et la corruption des dirigeants, tout cela sans grand fondement historique (du moins si je me réfère à mes lectures sur le sujet).

J’ai lu attentivement ce roman, car j’avais accepté d’en parler sur mon blog, je vais l’oublier très vite.

 On en parle

Miss Alfie a l’air d’aimer.

2
Surtout ouvrez le lien à la fin de mon texte : quelqu’un a beaucoup aimé ce roman que je n’ai pas apprécié. Mes lectures sont guidées par le club de lecture de ma bibliothèque, en général, je vais de bonne surprise en bonnes surprise. Ce roman me tombe des mains, c’est pour cela que je trouve qu’il faut un autre avis que le mien. Je me suis accordé le droit que Daniel Pennac a donné à tous les lecteurs : ne pas finir un livre lorsqu’on s’ennuie.

Je l’ai survolé à partir de la page 100. Pourtant l’histoire promettait de m’intéresser. Trois jeunes sœurs orphelines résistent au conseil de famille et décident de se débrouiller pour gagner leur vie, plutôt que vivre avec la tante Rosie qui ne leur veut pas du bien.

Je n’arrive pas à m’intéresser aux personnages, ils apparaissent comme une caricature d’eux-mêmes. C’est visiblement le style de cet écrivain, il ne veut pas révéler la profondeur des personnages ni expliquer le pourquoi de ce qui leur arrive. À force de mettre de la distance par tout, je me suis sentie peu à peu étrangère, aux déboires et difficultés de ces trois jeunes femmes, et la fin, l’intérêt de la troisième pour un pervers assassin a fini de me décourager.

J’abandonne.

On en parle

Et en bien : sur la route de Jostein.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/5179JH5ki7L._SL500_AA300_.jpg

Traduit de l’anglais américain par Éric Chédaille, cadeau des éditions Christian Bourgeois.

2
Tenir un blog, toutes celles qui le font savent à quel point c’est un plaisir. Essentiellement, celui de pouvoir dire pourquoi on apprécie tel ou tel livre. Comme le monde des blogs est très vaste, nos avis se croisent et nous permettent d’affiner nos impressions. Il est un autre plaisir, celui de recevoir en cadeau un livre pour en faire la chronique. Les choses alors se compliquent ; a-t-on le droit de critiquer un cadeau ? Je dois d’abord dire merci aux éditions « Christian Bourgeois » de m’avoir envoyé ce roman. Et je précise bien que je suis lectrice, non pas critique littéraire. Toutes ces précautions prises, je dois dire que je n’ai qu’à moitié apprécié ce roman.

Deux thèmes se croisent, un amour pour un trop beau pilote qui s’avère être un homme à femmes, et une épidémie mystérieuse qui coupe peu à peu l’Amérique des autres pays et des bases de sa propre civilisation.

Si vous voulez connaître toutes les peurs des Américains ce roman vous éclairera

  • Peur d’être rejeté par le reste du monde.
  • Peur de ne pas être aimé.
  • Peur de ne plus avoir le confort du monde moderne.
  • Peur de la maladie.
  • Peur de la pollution.
  • Peur d’autrui…

Le thème du retour au monde primitif a été maintes fois traité, il n’y a rien d’original dans ce roman. Par contre, la découverte de la vraie personnalité de son bel amour aurait pu être un bon ressort si, dès le début, on ne devinait pas que ce bellâtre n’allait pas tenir ses promesses. D’abord, dans un roman américain d’aujourd’hui, écrit par une femme les hommes ne peuvent pas avoir un beau rôle, ici c’est presqu’une caricature : ils meurent, ils disparaissent, ils fuient !

Ce qui m’a le plus intéressée, c’est la transformation de l’adolescente révoltée stupide en une vraie personnalité. Ce n’était peut-être pas la peine d’imaginer une épidémie de peste pour ce résultat. Je n’ai pas trouvé de blogs parlant de ce livre mais quelques sites, ils vantent l’écriture de cette écrivaine, comme je ne l’ai pas lu en anglais c’est difficile de juger. J’ai trouvé que ce roman était très lent, plat, sans montée réelle vers l’angoisse de la mort et que ce défaut n’était pas contrebalancé par la peinture, critique ou positive du quotidien d’une famille américaine.

C’est le principal reproche que je ferai : « En un monde parfait » décrit la vie de tous les jours à travers une passion puis d’une rupture amoureuse, autour de ces personnages rôde une terrible épidémie, mais on n’a jamais peur, tout finit par se solutionner. Il y a bien quelques morts, surtout des hommes, sans pour autant de montée dans l’angoisse. J’espère que d’autres lectrices vont me contredire. Bonne chance à ce roman !

Citations

D’une demoiselle d’honneur elle possédait les jambes galbées, la taille de guêpe, les cheveux blonds retombant sur les épaules… Elle avait porté du satin vert et de la mousseline jaune et quelque chose de rose et d’empesé…

 

Certains des cyclistes arboraient le désormais familier drapeau américain frappé d’un gros X noir.

 

À présent, tout le monde haïssait, semblait-il les Etats-Unis. Ce pays qui avait, durant des dizaines d’années, saccagé l’environnement avec ses grosses voitures et ses interventions armées, voulait maintenant étendre son épidémie au reste de la planète.

Traduit de l’Italien Par Dominique Vittoz.

2
Livre étrange, je l’ai lu attentivement et sans un réel plaisir, j’attendais toujours qu’il se passe quelque chose d’autre. Dès le début la trame est donnée et tout se déroule sans surprise. Le missionnaire ira au bout de sa folie et construira un sanctuaire destiné au culte de la vierge, rien ne peut l’arrêter, il se prend pour un saint et les bigotes du village viennent de plus en plus nombreuses à ses prêches enflammés. Les sœurs essaient par des traitements abominables de garder les « chérubins » dans la pureté chrétienne. Et en bas dans la vallée, dans un quartier appelé le chantier, des malfrats gagnent leur vie en faisant des actions malhonnêtes, comme mettre le feu à des entreprises pour éviter les ennuis avec le fisc.

Pourquoi n’ai-je pas apprécié davantage ce roman qui a reçu le prix Médicis étranger 2009 ? Sans doute parce que je n’ai pas réussi à comprendre le ton de l’auteur.(J’ai essayé d’en donner un aperçu dans la deuxième citation) On ne sait pas trop si c’est une charge contre les bonnes œuvres de l’église, ou contre la société italienne qui contraint des enfants à devenir des bandits. Les deux sans doute, l’auteur reste absent et ne juge personne, et le lecteur doit se faire sa propre opinion. Il m’a manqué la connaissance de l’Italie des années 60 savoir si ce que je lisais avait un fondement sociologique ou était une pure invention romanesque.

La seule chose qui m’a complètement saisi c’est le malheur des enfants abandonnés à la rue par des parents complètement dépassés par la misère mais qui est encore plus terrible quand ils sont livrés aux mains des bonnes sœurs sadiques.

Citations

S’il n’avait pas nourri une haine cordiale pour Dieu qui était du côté de ce curé, il serait sûrement entré un jour où l’autre dans l’église du Buon Cammino et aurait prié pour que le vieil Omero ne meure jamais.

 

Ses paroles vibrèrent dans ce grésillement – Le pasteur affamé dévora ses propres ouailles -, comme s’il apparaissait en effet dans une vision – mais fut ensuite dévorer par ses propres chiens -, secouèrent les plantes, effrayèrent les papillons et se diluèrent à travers la campagne comme des lueurs incompréhensibles qui pourtant éveillent l’amour.