Édition Le livre de Poche

 

Merci Géraldine, tu tiens bien tes promesses ! Effectivement tu m’as prêté ce roman qui t’avait tant plu. Je comprends ta recherche après avoir visité l’Afrique du Sud pour retrouver ce pays si problématique à travers la littérature. J’ai beaucoup lu sur ce pays et comme souvent, je trouve que les écrivains originaires du pays me font mieux ressentir les réalités de leur société. Celui qui m’a fait vibrer pendant mon adolescence André Brink celle que j’ai découvert grâce aux blogs mais qui ne m’avait pas trop plu Karel Schoeman et le dernier qui a été pour moi un vrai coup de coeur La Voisine de Yewande Omotoso.

Dans ce roman, l’auteur crée une histoire d’amour et un roman d’action pour faire comprendre la réalité de l’Apartheid. Une jeune enseignante littéraire de l’université de Nanterre a accepté un poste à l’université du Cap. Grâce à une amitié avec une jeune fille très engagée auprès des noirs dont les droits sont bafoués, elle découvre l’aspect le plus cruel de la société Sud-africaine, et un jeune médecin beau comme un Dieu avec qui elle va vivre une passion amoureuse. Le beau Victor cache un engagement politique qui les entraînera dans un projet d’évasion de Nelson Mandela de son horrible prison sur l’île de Robben Island.

L’apartheid est très bien raconté et la société apparaît dans toute sa complexité . En particulier la difficulté des Noirs à faire confiance aux Blancs. Comme on les comprend ! Car l’imagination des racistes pour faire souffrir des hommes qu’ils considèrent comme des sous hommes ne connaît pas de limite. Le père de Victor avait réussi à enfermer dans une cage une famille de Buchmen et la famille venait se distraire comme si ses gens étaient des animaux. La scène est à peine supportable. Et tout cela dans un pays dont la beauté est parfois à couper le souffle et qui est bien décrite.

Mes réserves viennent de l’aspect romanesque : je n’avais pas besoin de cette histoire d’amour trop parfaite pour partir dans la réalité de ce pays, la réalité de la tentative d’évasion de Mandela a eu une vague réalité et cela permet de voir les services secrets en action. Mais que ce soit le beau Victor qui en soit l’instigateur c’est un peu trop pour moi.

 

Citations

Justice de l’apartheid

 En Afrique du sud, quant un Noir viole une blanche, le juge le condamne à mort. La semaine dernière, un blanc, qui avait violé une petite indienne de neuf ans, a écopé de neuf mois de prison. Récemment, aussi, à jury a condamné à six coups de canne quatre jeunes fermiers blancs coupables de viol en bande sur une femme noire. Depuis 1911 ne figurent que deux blancs sur la salle liste des 132 homme exécutés pour viol. Et tous deux ont commis leur crime sur des petites filles blanches.

Mandela en prison

 La nuit, dans le bloc plongeait dans le silence, il quittait sa couchette, se frottait les épaules et les pieds au mur de sa minuscule cellule, puis se plantait devant les barreaux de sa lucarne. Au delà du soupirail, et de la cour, une batterie de projecteurs illuminait des hommes, le fusil à la main, patrouillant, prêts à réagir d’un coup de feu à la moindre évasion. Un Mirador installé sur pilotis parachevait encore le dispositif de parade.

Le statut de la nounou ou maid

 Elle est devenue la maid de la famille à ma naissance. Elle m’a bercé et élevé avec amour. Je l’adore et je la plains, c’est très confus, je ne pourrais pas me passer d’elle et en même temps je vois qu’elle vieillit et qu’elle aura consacré sa vie à servir des blancs. Tu comprendras qu’en Afrique du sud il n’y a pas de sujet plus casse-gueule que celui de la maid. Chacun témoigne d’une affection sincère, mais en fermant bien les yeux sur la malhonnêteté de cette relation forcément inégalitaire.