2
Je ne veux pas être trop injuste avec ce roman qui m’a quand même beaucoup déçue. J’avais beaucoup aimé La Délicatesse. L’histoire d’amour entre Fritz et Anna n’a pas réussi à me passionner, la description à la fois des personnages et des milieux m’a semblé proche de la caricature. Je n’ai pas retrouvé la verve humoristique qui m’avait tant plu dans le précédent roman de cet auteur. Mais je ne veux pas être injuste car il m’a permis de passer une nuit d’insomnie beaucoup plus agréable que si j’avais zappé devant les reportages animaliers de la télé.

On en parle

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Une femme qui préfère se faire appeler Chouquette que mamie (ou grand-mère), qui lutte de toutes ses forces pour garder un mari qui ne l’aime plus. La vie à Saint-Tropez où l’alcool et la drogue occupent une grand partie du temps. L’horreur des femmes de 60 ans qui veulent encore passer des soirées dans le vent.

Beurk de beurk, ce n’est vraiment pas drôle d’avoir peur de vieillir à ce point et d’être plongé dans des histoires abominablement tristes. L’auteur a ce talent de dire les choses brutalement un peu dans le style de certaines journalistes de Elle. Emilie Frèche décrit bien en le caricaturant peut-être un peu, le monde people où doit vivre une si petite partie de la population française. Ce n’est pas mon monde et je n’ai guère envie d’en faire partie,Les soirées sur yachts saint-tropéziens sont à vomir (et pas seulement dans le sens métaphorique !). Le désespoir de Catherine Alias Chouquette me touche assez peu, elle représente un peu tout ce que j’espère ne jamais être.

Le livre se lit très rapidement comme un grand article d’un hebdomadaire d’été.

Citations

Elle s’imagine parler au téléphone avec sa fille !

« Il faut que tu te réveilles, Adèle, mamie Nova, c’est terminé ! Oui, je me fais sauter ! Oui, je prends mon pied ! J’ai soixante balais et je mouille encore le fond de ma petite culotte, si tu veux tout savoir ! »

3Nouveauté au club de lecture, nous gardons deux mois de suite un thème, et c’est le deuxième mois pour la littérature haïtienne. Autant « Hadriana dans tous mes rêves » de René Depestre, ne correspond pas du tout à mes goûts autant « Yanvalou pour Charlie » m’a touchée. On se perd un peu dans le récit et je n’ai pas accroché de bout en bout d’où seulement trois coquillages. La présence des jeunes garçons haïtiens abandonnés à la misère de la rue est vraiment émouvante. Le personnage du prêtre qui est impuissant face à l’extrême pauvreté et la dureté de la société haïtienne malgré sa générosité est touchant.

J’ai été intriguée par l’histoire des prénoms qui font « campagne » et qu’il faut absolument changer pour réussir sa vie en ville. C’est assez amusant car le prénom que le personnage principal s’est choisi : Mathurin, fait, pour moi, plus campagne que Dieutor son vrai prénom. L’écriture souvent poétique, se fait poignante en restant très pudique quand elle décrit la misère absolue des petits enfants à l’orphelinat.

Citations

La première fois que j’ai croisé la mort, un cyclone nous menaçait. Le vent soulevait déjà les tôles et le ciel versait sur nos têtes toutes ses réserves d’eau.

 

C’est vrai que Dieutor, ça va pas avec « monsieur » ni « maître ». C’est comme si on mettait un smoking à une vache.

 Vu que nos géniteurs nous ont abandonnés, je suppose que les gens nous considèrent comme des miraculés et se félicitent au nom de la société, d’avoir participé au miracle collectif, même quand ils n’ont rien fait pour nous. Ça doit être pareil pour les réfugiés, quand ils arrivent dans un pays et qu’on leur ouvre la frontière. Quand on est le fils de personne ou qu’on a plus de pays, faut toujours s’excuser de se trouver là où on se trouve ou tout simplement d’être en vie.

 

Le père Edmond n’a que ses mots dans la bouche : Humilité, droiture, les qualités avec lesquelles bâtir une vie de tous les jours qui n’emmerde pas les autres …. On avait choisi, pour sortir du nombre, des métiers qui passent à la télé …Gino a dit aviateur, Filidor dompteur de lion. Moi j’ai dit guitare classique.

 

Pour eux non plus c’est pas tout beau comme dans la Bible. Eux, ils ont pas de Messie volontaire du Bon Dieu, pour mourir à leur place.

On en parle

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3
On est loin de l’humour de La vengeance du wombat du même auteur. Dans ce court roman (109 pages) Kenneth Cook nous fait découvrir l’horreur d’une soirée alcoolisée en Australie. Il se donne la peine de remonter la chaîne des responsabilités qui a abouti à la mort d’une femme. C’est horrible et cela ne donne pas envie d’aller boire une bière un samedi soir dans les bars australiens. La description très précise des actions d’une rare violence est prenante et on est absolument écœuré par tant de bêtises. Le passage sur la façon de tuer les bœufs à coups de merlin est à peu près insoutenable.

On est dans le sordide, je ne sais pas si la lecture de ce roman aiderait les gens à ne pas se livrer à des beuveries, sinon je recommanderai ce livre à tous ceux pour qui font la fête en frisant le coma éthylique. La bonne personne est accusée de meurtre mais peut-être pas pour le bon meurtre. Car finalement ce soir là, dans cet endroit là, il y a eu un viol, la mort d’un jeune complètement ivre au volant de sa voiture, une tentative de meurtre digne d’un film d’horreur et finalement la mort d’une femme.

 Citations

John Verdon, instrument d’une société qui avait besoin de viande tout en refusant de tuer, alla se doucher de très mauvaise humeur. Dans la mesure où son travail lui procurait du plaisir – sans parler de son salaire –, il était lui aussi un artiste. Les exécutions défectueuses le démoralisaient plus qu’il n’aurait plus l’exprimer.

 

Verdon avait souri en sentant l’élan du marteau et, pour la première fois depuis plus d’un an, le plaisir de tuer qui lui descendait dans les reins.

 

Le jeune se mit sur pied avec difficulté, à peine conscient de son entourage, le taux d’alcool dans son sang proche du niveau fatal….. Son corps se soumit alors à l’instinct du vingtième siècle qui offre à un homme incapable de tenir debout la faculté de conduire une voiture.

 

Malheureusement, cet instinct n’améliorait guère sa vision, surtout à la vitesse de cent quarante kilomètres à l’heure qu’il avait atteinte peu après avoir quitté l’hôtel.

 

C’est ainsi qu’il s’encastra dans un semi-remorque, dont le plateau lui arracha le crâne au niveau du nez.

On en parle

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3
Deuxième livre de Sinoué et toujours aussi peu convaincue ! J’ai quand même été intéressée les descriptions du travail sur la peinture au 15° siècle. Mais la conspiration policière et religieuse autour de l’inventeur de la peinture à l’huile : Jan Van Eyck, m’a prodigieusement ennuyée. Décidément, je n’aime pas les romans policiers historiques !

Les personnages vont être victimes d’une double conspiration. La puissance terrestre veut retrouver une carte permettant de naviguer afin de rapporter des matières précieuses dans les caisses royales. La puissance religieuse veut interdire tout ce qui permettra de reproduire l’art et les idées. Si on imagine bien le choc de l’imprimerie pour la religion , c’est un tout petit peu plus difficile à croire que tant d’innocents aient payé de leur vie le secret de ….. la peinture à l’huile ! !

 Sur Wikipédia le détail d’un tableau

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e6/Ghent_Altarpiece_D_-_Nature.jpg/300px-Ghent_Altarpiece_D_-_Nature.jpgOn en parle

Il est plus apprécié sur ce site : link.

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Traduit de l’anglais par Jamila Ouahmane Chauvin et Serge Chauvin

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Destinées de femmes malheureuses dans l’Angleterre de l’après-guerre. Rosamund, 76 ans, se sentant mourir explique les liens qui la relient à Imogen une petite cousine aveugle. Pour cela, elle s’enregistre et raconte sa vie à partir de vingt photos correspondant à des moments particulièrement forts d’une destinée malheureuse. L’auteur analyse tout en finesse les rapports entre les êtres humains. La vie de ces femmes aurait pu être plus heureuse ou plus tragique encore. Le destin ne tient à pas grand-chose mais a une place importante dans le roman, il lui arrive même de se rappeler aux personnages du livre sous une forme inattendue. (Comme cet oiseau qui vient se tuer sur le pare-brise de Gill, un « certain » soir sur une « certaine » route.)

Béatrix n’a pas été aimée par sa mère, elle a fait subir un destin plus tragique encore à Théa sa fille, qui dans un geste de violence rendra sa propre fille Imogen aveugle. Rosamund n’a pas pu, malgré tout son amour pour Théa, briser ce cercle infernal. Beaucoup de tristesse dans ces portraits de femmes qui se battent mais pas toujours avec les bonnes armes pour connaître le bonheur. On espère jusqu’à la dernière page que les chaînes du malheur s’arrêteront à la troisième génération.

Les époques qui se succèdent à travers les vingt photos font une grande partie du charme de ce roman. (La guerre, l’immédiate après-guerre, l’époque « baba-cool », l’Angleterre d’aujourd’hui…). J’ai beaucoup hésité à mettre quatre coquillages ou seulement trois, car je n’ai pas du tout retrouvé l’humour du « testament à l’anglaise ».

Citations

Non ça ne me dérange pas la pluie en été. En fait, j’aime bien ça. C’est ma pluie préférée. – Ta pluie préférée ? ? ? » Je revois Théa fronçant les sourcils en méditant ces paroles, et puis elle a proclamé : «  Eh bien moi, j’aime la pluie avant qu’elle tombe ».


Tout ce qui a abouti à toi était injuste. Donc tu n’aurais pas dû naître.
Mais tout chez toi est absolument juste : Il fallait que tu naisses.
Tu étais inévitable.

 

Oui, c’est vrai, rien de tout ça n’aurait dû arriver, ce n’est qu’une longue suite d’erreurs terribles, terribles, et pourtant regarde à quoi ça a abouti. Ça a abouti à toi Imogen.

On en parle

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1
J’aurais dû me méfier, de mauvaises étoiles planaient sur ce roman : notre bibliothécaire ne l’avait pas lu, si elle l’avait mis au rendez-vous du club du mois de mai, c’est parce que c’est une nouveauté et un bon succès de librairie. Deuxième mauvais présage, une amie du club le rapportait à la bibliothèque le jour où je l’ai pris en disant qu’elle s’était ennuyée à la lecture. Troisième : la couverture ! ! elle est plutôt mieux que le contenu du livre !

Courageusement, je suis partie à l’assaut des 500 pages, mais je n’irai pas jusqu’au bout. Rien ne me plaît dans ce roman, les intrigues qui se croisent s’entrecroisent sont toutes plus invraisemblables les unes que les autres. C’est vrai que j’ai adoré Eugène Sue, mais je ne l’ai pas relu depuis longtemps et je n’avais pas imaginé que c’était un modèle littéraire qui pouvait encore inspirer aujourd’hui.

Pour faire passer la sauce et tenir en haleine les lectrices d’aujourd’hui, l’ambiance et beaucoup plus torride que dans les « Mystère de Paris » et l’héroïne jusqu’à la page 188 est en tension sexuelle permanente. Comme ce livre est encensé dans certains blogs je mets un lien à la fin d e mon billet, mais moi j’arrête à la page 200, c’est peut-être après que ça devient bien !

Citation

Hagarde, rougissante, ses yeux cherchèrent une réponse autour d’elle, sur les étagères, les tableaux, les tentures, les fauteuils, au milieu de la table, sur la carte, dans les yeux noirs. Cela ne dura qu’un instant. Le temps d’être dépossédée de tout. Charles tourna les talons et disparut dans le couloir.

On en parle

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3
Un beau roman, qui fait du bien , il doit plaire aux adolescents. Tous ces gens mal dans leur vie qui essaient de s’en sortir par tous les moyens m’ont fait penser aux personnages d’Anne Gavalda. On ressent la même confiance dans la force de l’amour et dans le hasard des rencontres.

J’ai adoré ce petit Tom qui va voler des pommes de terre et qui replante les plans pour que ça ne se voie pas trop. La fin reste en suspend mais sur la bonne voie. Il ne faut pas trop penser à la réalité c’est un roman et on peut espérer que, parfois, la vie, c’est comme ça aussi. J’ai bien aimé les animaux, ils sont très importants : il arrive que l’histoire soit imaginée de leur point de vue (le rêve du chien qui pète m’a fait sourire et quand on connaît mon amour des chiens, j’y verrais bien une preuve du talent de cette auteure !).

Citations

Dans le potager, il marche à l’ombre de la haie. Il connaît bien le coin. De loin, il se repère, puis se décide. Il court dans l’allée. Il s’accroupit devant un plan. Tire dessus très doucement. Fouille ses racines. Ramasse quatre pommes de terre. Remet soigneusement le plan en terre. Tasse bien autour du pied et repart.

 

Allongé à leurs pieds, Cap’tain Achab cherche par tous les moyens à attirer leur attention. Il aimerait leur faire comprendre, ce matin, qu’il a un besoin pressant de caresses. Là sur le ventre se serait bien. Maintenant ! Ça fait des jours et des jours qu’ils le négligent. Alors il met le paquet. Long étirement, clignement d’yeux lascifs.

On en parle

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3
Roman agréable à lire, écriture contemporaine. Avec délicatesse l’auteure évoque des grandes tristesses de la vie et du monde : la perte d’une amie, des chagrins d’une enfance marquée par la mort ; la guerre à Sarajevo. Elle parle bien aussi de l’amour, celui d’une jeune mère pour ses enfants qui lui dévore tout son temps, et d’une femme juive pour un homme Algérien qui lui sera enlevé trop tôt.Une jeune femme, Emmanuelle, est touchée par une œuvre romanesque et nous la suivons une journée dans sa course au temps, prenant enfin un peu de temps pour elle. Cela lui permet de comprendre pourquoi ce livre l’a touchée et de revivre des émotions qu’elle ne peut pas laisser s’exprimer tant son quotidien est rythmé par la vie de famille.Agréable à lire, certes mais pas beaucoup plus, sauf l’évocation de la mort de son amie Héloïse et la difficulté de faire le deuil d’une véritable amie.

 Citations

Prendre une photo c’est commencer une histoire en commençant par la fin. En prenant connaissance d’abord de la fin.

 

Il m’a dit moi c’est Abel. Le seul des trois fils d’Adam et Ève dont le nom se perpétue. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui s’appelle Caïn ou Seth.

 

« Veille à ce que le Bluetooth de ton portable soit toujours désactivé ». Elle s’est fait une réflexion, sur le moment : ma grand-mère n’aurait pas compris cette phrase sortie d’un monde peuplé d’étoiles et de dièses destinés à soumettre les clients, abonnés et consommateurs à une force implacable. Pour tourner en rond tapez 1 suivie d’étoile. Si vous voulez vous suicidez, tapez 3 suivi de dièse ? Nous n’avons pas compris votre réponse. Veuillez réessayez. Sinon tapez 0 pour revenir au sommaire.

On en parle

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Raphaël Fejtö.
4
Livre pour adolescents ou plutôt adolescentes. Une jeune fille de la petite noblesse anglaise, en l’an 1290, tient son journal. Ce qui le rend plaisant à lire c’est qu’elle est particulièrement délurée, elle n’a pas la langue dans sa poche. Son regard sur ses proches est sans pitié. On peut facilement comprendre ses révoltes si l’on admet qu’elle n’a aucune envie de répondre aux attentes des mœurs de cette époque : une femme noble doit apprendre à coudre, broder, tisser, et surtout attendre avec patience le mari que son père lui choisira.Ce qui est plus difficile à comprendre c’est la raison pour laquelle cette jeune fille n’accepte pas cette éducation qui était la règle pour les femmes de sa condition dans ce temps-là. L’auteur lui donne une personnalité et un langage du 21e siècle. C’est un roman, pourquoi pas après tout, c’est ce qui rend la lecture amusante.La façon dont les Anglais vivaient à l’aube du 13e siècle est bien rendue. Je ne sais pas si ce livre a connu un grand succès auprès des jeunes. Je me pose souvent cette question quand je lis des livres pour adolescents. Celui-ci ne cherche pas à plaire aux adultes, et j’ai un peu peur qu’il ennuie les adolescents d’aujourd’hui. Catherine commence l’éciture quotidienne de son journal en citant le saint du jour et en racontant les raisons pour lesquelles il est devenu saint. J’ai beaucoup ri d’apprendre que :

  • Colman est saint « parce qu’il a appris à une souris à le maintenir éveillé pendant la messe »
  • Brigitte d’Irlande fut sainte pour avoir transformé « l’eau de son bain en bière pour les religieux de passage »
  • Tatwin fut saint parce qu’« il était archevêque de Canterburry et faiseur de devinettes »