5
Après le succès de « Ru »,
Kim Thuy a retrouvé la magie de l’inspiration et de l’écriture pour nous livrer « Man ». 
Dès que j’ai lu dans des blogs amis , que ce livre vous avait plu, je me suis précipitée ! Je vais rajouter des louanges aux louanges.

J’aime la façon dont cette femme mêle les fils de son histoire et de de l’histoire tragique de son pays d’origine. Comme, dans « Ru » ,on a le cœur serré à l’évocation des plus grandes des tortures que les hommes du vingtième siècle ont su inventer. Ce père famélique, par exemple, qui voit ses enfants mourir de faim et qui laisse une soupe à la tomate et au persil à côté d’une clôture pour que ses enfants puissent s’en emparer.

Cette soupe , la meilleure du monde pour Hong sa fille survivante, devenue cuisinière dans le restaurant de la narratrice sera à l ‘origine d’une des recettes qui fera le succès de leur entreprise. Car c’est cela qui m’attache aussi fort à cette écrivaine, des souffrances naissent aussi la vie . On peut, au début de la lecture, être dérouté par sa façon de raconter , car son récit n’est pas linéaire. Finalement elle renoue tous les fils , ce n’est qu’à la fin du roman qu’on comprend la première phrase :

« Maman et moi nous ne nous ressemblons pas. Elle est petite, et moi je suis grande. Elle a le teint foncé, et moi j ai la peau des poupées françaises. Elle a un trou dans le mollet, et moi j’ai un trou dans le cœur. »

C’est bien ce trou dans le cœur qu’elle va nous raconter , à sa manière et en passant par tout ce qui fait sa vie : Man, cette mère qui l’a élevée, la guerre du Vietnam et son cortège d’horreurs, les odeurs et les goûts d’une cuisine qui la feront vivre, et aussi un amour passionnel qui lui trouera le cœur.

Citations

Le plaisir des mots

C’était mon premier mot de français, »londi » . En vietnamien , « lon » signifie canette et « di » partir . Ces deux sons ensemble en français font « lundi » dans l’oreille d’une Vietnamienne . A la manière de sa mère ,elle m a enseigné ce mot en me demandant de pointer la canette avant de lui donner un coup de pied et de dire « lon-di » pour lundi. Ce deuxième jour de la semaine est le plus beau de tous parce que sa mère est décédée avant de lui apprendre à prononcer les autres jours. 

 Le plaisir de la lecture

Beaucoup de livres en français et en anglais avaient été confisqués pendant les années de chaos politique. On ne connaîtra jamais le sort de ces livres , mais certains avaient survécu en pièces détachées. On ne saurait jamais par quel chemin étaient passées des pages entières pour se retrouver entre les mains des marchands qui les utilisaient pour envelopper un pain, une barbotte ou un bouquet de liseron d’eau … On ne pourrait jamais me dire pourquoi j avais eu la chance de tomber sur ces trésors enfouis au milieu des tas de journaux jaunis. Maman me disait que ces pages étaient des fruits interdits tombés du ciel. 

Le vietnamien une langue tonale

Julie prononçait les « la, là, lâ, lä , lah … » en distinguant les tons même si elle ne comprenait pas les différentes définitions : crier, être, étranger, évanouir, frais.

Aimer en chinois

le professeur avait expliqué que le caractère « aimer » englobait trois idéogrammes : une main,un cœur et un pied, parce que l’on doit exprimer son amour en tenant son cœur dans ses mains et marcher à pied jusqu’à la personne qu’on aime pour le lui tendre.

Les visages de l’amour

Pourtant à côté du visage de Luc, le mien me ressemblait comme une évidence. Si j’étais une photographe , Luc serait le révélateur et le fixateur de mon visage, qui n’existait jusqu’à ce jour qu’en négatif.

Le temps après

Moi je possédais l’éternité parce que le temps est infini quand on n’attend rien. 

On en parle

D’une berge à l’autre, lecturissime , lire et merveille, (avec une interview passionnante de l’écrivaine) et bien d’autres que j’oublie.

 Traduit de l’anglais par François Ponthier.

5
Partir en croisière – et en revenir- avec un tel roman à bord, c’est un remède assuré contre tous les coups du sort ! Car :

  • même si vous avez mauvais temps, vous aurez moins froid qu’à Terre-Neuve
  • même si le ciel n’est pas franchement dégagé vous n’aurez pas de la brume tous les jours et souvent des journées entières,
  • même si vous devez vérifier votre moteur, vous n’aurez pas à domestiquer un moteur à deux temps qui ne vous dit jamais si le bateau part en avant ou en arrière,

  • même si parfois une odeur de gas-oil se répand dans la couchette arrière , pour avoir dû pomper l’eau dans le réservoir à cause d’un bouchon mal vissé , vous n’aurez pas à supporter l’odeur des déjections des morues qui ont servi à calfeutrer votre bateau,
  • même si vous faites partie des gens pour qui il est difficile de comprendre que, si vous voulez que votre bateau aille à droite vous devez tirer la barre à gauche , les conséquences de vos erreurs ne vous conduiront pas sur le dos d’un cachalot ! !

Bref , tout ira forcément mieux que sur « Fleur de passion » ce bateau qui prend l’eau pendant 250 pages .. sur 254 ? Vous n’aurez donc pas à vous échouer sur des bancs de vase en faisant marcher votre hélice à l’envers pour projeter la boue qui calfeutra pour quelques heures votre bateau. C’est un peu dommage, car vous n’aurez donc aucune raison d’essayer la merveilleuse recette du Café Irlandais : remplacer l’eau par du rhum pour passer le café. Mais étant donné le résultat sur les prises de décisions face aux autorités françaises , c’est peut-être préférable. Bref, un grand classique de l’humour anglais et que beaucoup de navigateurs connaissent et sur les pontons quand vous parlez de Farley Mowat vous trouvez toujours quelqu’un pour raconter un passage qui l’a fait éclater de rire.

Une petite réserve cependant, les procédés d’humour sont répétitifs et on se lasse parfois de retrouver les mêmes ressorts comiques , de plus, je pense que la traduction n’est pas excellente. Heureux ceux qui peuvent le lire en anglais.

Citations

quelques exemples de vocabulaire qu’il m’a fallu rechercher

Je tossais péniblement dans leur sillage
Un maître-bau
Son pont était un flush-deck
Deux écubiers
Taquiner la morue à la dandinette
Son petit runabot
Des glènes de filin
Un loch breveté
Des cadènes pour les haubans…

Exemple d’humour

Pour des raisons trop longues à expliquer , ce rivage s’appelle la « côte sud « , peut-être parce qu’il se trouve au sud de Saint-Jean et parce que Saint-Jean prétend être le centre de l’univers.

 Pour tous ceux que l’expérience de la mer à marquer même si c’était pendant la guerre !

Durant la guerre, il a servi sur une vedette lance-torpilles ainsi que sur diverses autres petites unités d’un confort très relatif. La paix revenue, il a repris la monotone vie des gens d’affaires, mais son âme est restée sur la passerelle d’une vedette. Il continue , en imagination, de cingler à travers les grises étendues de l’Atlantique, ses pièces crachant le feu sur les spectres des sous-marins allemands qui tentent désespérément d’échapper à leur destin.

Exemple de recette à faire frémir

Le sreech est une boisson spécifiquement terre-neuvienne . Autrefois on la fabriquait en versant de l’eau bouillante dans les tonneaux de rhum vides afin de dissoudre les particules rhumiques résiduelles dont le bois restait imprégné . On ajoutait alors au liquide noirâtre ainsi obtenu des mélanges et des moûts. On faisait fermenter cette mixture durant le temps nécessaire avant de la distiller . Parfois , on procédait au vieillissement du produit en y laissant macérer pendant quelques jours une carotte de tabac à chiquer bien noire.
Les modes ont changé depuis et le sreech est aujourd’hui un tord-boyaux tout à fait différent……dans l’état quasi gazeux dû à l’addition d’eau chaude , le transfert de l’alcool au réseau sanguin est instantané . On en perd très peu dans le tube digestif.

 Les principes à connaître avant d’aller naviguer à Terre-Neuve

  • Dès qu’une bouteille est sur la table, elle doit être débouchée . Ceci « pour laisser entrer l’air dedans et chasser les vapeurs noires ».

  • Le second est qu’une bouteille débouchée ne doit jamais être rebouchée car, selon la croyance, « le contenu se gâterait ». Aucune bouteille de rhum ne s’est jamais gâtée à Terre-Neuve , mais aucune n’ayant jamais été rebouchée, il n’y a donc aucun moyen de vérifier l’exactitude de cette croyance .

  • Le troisième et dernier principe est qu’une bouteille ouverte doit être bue aussi vite que possible »avant que tout le bon ne s’évapore ».

On en parle

Sur un blog de Voyages à la voile (of course..) biblio de bord.

 Traduit de l’espagnol par Myriam CHIROUSSE.
Merci à Keisha et à Athalie (qui n’a pas encore fait de billet sur ce livre me semble-t-il ?) leurs conseils étaient bons « le roi transparent » valait que je persévère dans la lecture de Rosa Montero.

4
Cette historienne adore le Haut Moyen-Age , la période où les sociétés humaines ont failli faire un peu plus de place aux femmes, et où la religion aurait pu devenir moins fanatique. Hélas ! On connaît la suite… 
le roman se termine avec l’anéantissement des Cathares et la fin d’une utopie religieuse qui aurait fait une place aux femmes et à la réflexion . L’auteur nous prévient dans sa volonté de nous présenter un roman d’aventure passionnant, elle se permet quelques distorsions avec les dates … Les puristes jugeront !

Quant à moi, j’ai senti son plaisir de nous faire découvrir la vie de cette époque à travers l’histoire improbable d’une jeune paysanne serve qui devient libre et cultivée. La jeune Léola amoureuse de son Jacques devra se cacher sous l’armure d’un chevalier pour avoir la vie sauve. À travers sa fuite à la recherche de son amoureux , puis simplement pour survivre, nous comprenons peu à peu ce qu’a été cette époque ; aussi bien dans les détails vestimentaires que dans les idées et les conflits armés qui ont bouleversé la vie des habitants si souvent victimes de la fureur des plus puissants qu’eux.

Les chevaliers ne ressortent pas grandi la seule chose qu’ils sachent faire c’est se battre, tuer et encore tuer. Cela se termine auprès des Cathares qui semblent être bien seuls dans leur envie de vivre en paix , ils ne pourront guère résister à la folie guerrière des soi-disant chevaliers armés par une idéologie chrétienne qui permettait de brûler tout ce qui pouvait de près ou de loin ressembler à une hérésie.

Le livre se lit très facilement , les personnages sont sympathiques ou odieux et on n’est jamais très loin du merveilleux. Il y a une sorte de facilité dans ce roman qui me gène un peu mais aussi une jubilation qui emporte mon adhésion.

 Citations

Le début des villes

Les bourgs affranchis travaillent mieux, paient des bénéfices, créent moins de problèmes, participent en hommes et en argent aux conflits armés

Les reliques

Les fameuses reliques… Vous reconnaîtrez que quelques-unes sont franchement curieuses… Une fiole du lait de la Vierge, un fragment des langes de Jésus… Je suis presque tentée de donner raison aux cathares lorsqu’ils disent que tout cela n’est que supercherie païenne.

Le poids des mots

Les paroles émues sortent trop vite de la bouche et on finit par dire des choses qui ne sont pas tout à fait vraies . Et nous devons respecter les mots, parce qu’ils sont le vase qui nous donne notre forme.

 Le Christ comme tout enfant juif était circoncis, et c’est ce qu’on célèbre le 1er janvier !

Quel mal y aurait-il à toujours à commencer l’année le même jour ! Il y en a qui disent que ce serait bien mieux de la faire commencer au 1 janvier ! Au jour glorieux de la circoncision du Sauveur !

 Les dangers de l’écriture au moment d’un débat sur l’écriture à la main ou au clavier

Non seulement c’est une façon d’écrire grossière et appauvrissante qui ne peut soutenir aucune comparaison avec la beauté de la calligraphie carolingienne, mais qui plus est, la divulgation de cette écriture maligne parmi la plèbe et autres gens sans éducation ne fait que paver la route du démon. Ne voyez-vous pas la gravité et le danger qu’il peut y avoir à mettre certaines connaissances, même fausses et médiocres à la portée de la plèbe inculte ?

La théorie des Cathares

Notre coeur est la seule église de Dieu , et c’est la plus belle. Nous n’avons pas besoin de construire des édifices coûteux , qui ne servent à rien sauf à y enterrer des sommes considérables d’argent qui pourraient être utilisées pour pallier les besoins pressants des fidèles.

On en parle

Chez Keisha et Yspadden et Zazie qui s’est ennuyée ce que je peux comprendre aussi.

4
Je ne sais plus sur quel Blog, j’ai trouvé cette référence. Le sujet m’intéressait et j’ai donc lu le récit de Joseph Fadelle, parce qu’aujourd’hui, les attentats dont sont victimes les chrétiens dans les pays à forte majorité musulmane, nous obligent à nous intéresser à leur sort. « le prix à payer » fait partie des livres qu’il faut lire pour se rendre compte à quel point l’Islam laisse peu de place à la contestation. Quant à la conversion à une autre religion, alors là ! L’individu concerné se met en danger de mort. Et encore, Joseph (ex Mohammed) a voulu devenir chrétien.. Que se serait-il passé s’il avait voulu devenir juif !

Comme tous les livres de témoignage où un homme raconte comment il a risqué sa vie pour obtenir sa liberté, l’émotion est intense. Malgré la force de ce témoignage , j’ai été déçue par ce livre. Je m’attendais à une explication plus profonde de l’Islam. Cela semble étrange que tant de gens soient attachés à cette religion alors qu’une simple lecture attentive du Coran suffise à en démontrer sa cruauté et son peu de respect de la personne humaine (surtout si cette personne est du sexe féminin !).

Sa conversion au christianisme est un peu mystérieuse, car la lecture de la Bible n’est pas non plus un recueil d’une grande douceur ! On le sent très attaché à la foi chrétienne mais sans que je comprenne bien pourquoi. La seule chose dont je sois certaine , c’est que nous avons une chance incroyable de vivre dans un pays de laïcité et qu’il faut tout faire pour que les principes qui permettent à chacun de respecter la liberté de conscience de l’autre soient en tout lieu respectés.

Et pour cela, laisser la religion dans la sphère du privé.

On en parle

La publivore.

 Traduit du Japonais par Rose-Marie MAKINO-FAYOLLE

5
En regardant le nom de la traductrice , j’ai pensé que cette femme était d’origine japonaise et avait appris le français. Mais après vérification j’ai vu qu’elle est française sans doute mariée à un japonais. 
On lit avec un tel plaisir ce roman sans jamais se sentir étranger à l’histoire que j ai pensé que la traductrice était vraiment à l’aise dans les deux cultures. J ai beaucoup aimé la délicatesse des sentiments entre les différents personnages.

Un homme, chercheur en mathématiques à perdu la mémoire immédiate à la suite d’un accident , il a une mémoire de 80 minutes et puis tout s’efface. Ses astuces pour arriver à vivre malgré ce lourd handicap le rendent touchant. Par contre il n’ a pas oublié sa passion pour le nombres et tous les mystères des mathématiques. Une jeune mère célibataire d’un petit garçon de 10 ans , vient lui servir d’aide soignante.

La façon dont cette jeune femme veut rendre cet homme le moins malheureux possible est très émouvante. Entre eux trois se tissent une amitié attentive. Le vieil homme apprécie le contact avec le jeune enfant passionné de base-ball et il lui donne peu à peu le goût des mathématiques. La jeune femme est embauchée par la belle sœur du professeur et celle-ci semble très négative dans un premier temps , mais par petites touches, on comprendra mieux sa position.

Pas de happy end possible pour ce roman. Encore que… Le jeune enfant deviendra professeur de mathématiques ce qui est somme toute la meilleure fin possible. Pour ceux qui ont de mauvais souvenirs de leurs cours de math, pour ceux , au contraire qui les ont aimé , ce roman vous conviendra.

Petit bémol , le base-ball , m’ennuie en vrai et aussi dans ce livre !

Citations

 Le professeur ne peut plus faire que des concours qu’il juge trop faciles

Résoudre un problème dont la solution existe obligatoirement, c’est un peu comme faire avec un guide une randonnée en montagne vers un sommet que l’on voit . La vérité ultime des mathématiques se dissimule discrètement à l’insu de tous au bout d’un chemin qui n’en est pas un. 

 La beauté des mathématiques

C’est justement parce que cela ne sert à rien dans la vie que l’ordre des mathématiques est beau . Même si la nature des nombres premiers est révélée , la vie ne devient pas plus aisée , on ne gagne pas plus d’argent . Bien sûr , on a beau tourner le dos au monde , on peut sans doute trouver autant de cas que l’on veut pour lesquels les découvertes mathématiques ont fini par être mise en pratique dans la réalité. Les recherches sur les ellipses ont donné les orbites des planètes, la géométrie non euclidienne a produit les formes de l’univers selon Einstein . Les nombres premiers ont même participé à la guerre en servant de base aux codes secrets . C’est laid. Mais ce n’est pas le but des mathématiques . Le but des mathématiques est uniquement de faire apparaître la vérité.

On en parle

le blogue de Zazie qui s’est ennuyée à la lecture, Céline qui a adoré et Aifelle qui tient un de mes blogs préférés.

 Traduit de l’afrikaans par Pierre-Marie FINKELSTEIN

2
La suite de l’autobiographie de Brink, plusieurs d’entre vous m’ont conseille de lire Karel Shoeman, et j’ai fait confiance à Dominique pour choisir celui-ci. Je compte sur vous pour me dire si je dois continuer dans la lecture de cet auteur, parce que , je suis désolée Dominique, mais j’ai eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi tu as aimé ce livre.

Il a le grand mérite de nous faire comprendre d’où viennent les Afrikaners qui seront dans un autre siècle les tenants de l’apartheid , mais le procédé littéraire est à peu près insupportable. Cette femme qui va mourir ne veut pas se souvenir d’une vie pétrie d’ennuis et de rancœurs, mais les souvenirs lui viennent à la mémoire malgré elle. Cela donne toutes deux ou trois pages .. je crois … je ne sais plus… est ce bien ainsi que cela s’est passé… est-ce elle ?

On s’attend à quelque chose d’énorme et finalement à force d’attendre on trouve qu’un crime passionnel et le fuite d’une femme avec le frère de son mari, sont peu de chose même si c’est bien le lourd secret qu’on vos promet au début du roman, ce n’est évidemment pas le plus important… Le plus important , c’est le silence et l’absence de réaction d’une fille qui a accepté la tyrannie de sa mère. Et n’a fait aucun choix personnel, le dur labeur de la ferme la toute puissance d’une femme acariâtre et mesquine qui a fait le malheur de toute sa famille.

Et ce pays où tout est difficile

En toile de fond , loin , très loin de leur vie , des noirs qu’on spolie ou qu’on frappe le plus fort possible. Religion, rigueur, absence de plaisir, médisance des petites communautés rurales tout cela dans le cerveau d’une pauvre vieille fille en train de mourir et qui mélange les années et n’a rien connu de la vie….

Dominique ! Help ! Si les autres romans de cet auteur sont du même bois, j’arrête !

 Citations

Les spoliations de noirs

Papa se tenait sur le seuil de la porte , en silence, et je revois encore Maman , juste derrière lui, lui donner une tape dans le dos et lui murmurer à l’oreille :  » dis à cette espèce de Hottentot de décamper ! » Je m’en souviens comme hier :Maman vêtue de sa robe noire , ses paroles, et ce petit geste d’impatience . Un beau jour , quelqu’un avait découvert ,ou décidé, que le lopin de terre sur lequel vivait Jan Baster était situé sur notre ferme et lui avait ordonné de déguerpir. 

La mémoire

Le passé est un autre pays : où est la route qui y mène ?

On en parle

« à sauts et à gambades » bien sûr, et « le mange livre  » tout aussi enthousiaste (je me sens bien seule !).

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Dominique Defert et Carole Delporte

 4
Voilà j’ai terminé, c’était long, dense et passionnant. 
La biographie de Steve Jobs m’a permis de revivre des moments importants de ma vie et j’ai été totalement captivée par cette biographie ; j’ai eu l’impression de comprendre tout ce que notre époque laissera de plus intéressant aux générations futures. J ai connu dans ma jeunesse ces jeunes américains qui refusaient leur société et se sont retrouvés dans l’engagement politique, la musique, la drogue, et les différents gourous indiens.

C’est de là que vient Steve Jobs, de là, et du fait qu’il est un enfant adopté dont des parents , en particulier son père, l’ont beaucoup aimé et ont compris très tôt que leur enfant était génial. Génial il l’est, mais aussi complètement caractériel. On l’accuse souvent de n’avoir rien inventé ,je ne suis pas assez scientifique pour en juger , ce qui est certain, c’est qu’il a su trouver partout où il le pouvait les bonnes idées pour les mettre au service d’Apple :

  • simplicité d’utilisation : monsieur et madame tout le monde doivent comprendre intuitivement le fonctionnement des appareils Apple,

  • l’esthétique : on doit reconnaître à la beauté que c’est un Apple,
  • création d’un objet conçu entièrement par Apple et n’acceptant que des produits fabriqués de A à Z par les scientifiques travaillant pour lui(les meilleurs du moment).

C’est passionnant de relire la genèse des créations d’objets qui font complètement partie de notre vie aujourd’hui et on comprend beaucoup mieux les raisons du succès des produits d’Apple. Ce qui m’a fascinée, c’est de retrouver, à travers les problèmes que se posait Steve Jobs, les discussions passionnées qui animaient parfois les dîners familiaux : si on lançait le débat « PC » , « Mac » on avait parfois l’impression de revivre l’affaire Dreyfus !

Et puis plus récemment, j’ai participé à des débats Android Iphone :Steve Jobs est il un inventeur ou un simple copieur ?

Grâce à ce livre j’ai beaucoup mieux compris le débat. Si Apple a conçu un appareil qui ne tourne qu’avec du Apple c’est pour éviter toutes les erreurs qui sont inhérentes à tout système qui permet l’ouverture à des logiciels piochés là où ils sont le moins chers. L autre possibilité, celles des PC : permettre à tous les apprentis bidouilleurs de se faire un ordinateur à leur image et beaucoup moins cher, encore faut-il en être capable !

Il reste le personnage, c’est un meneur d’hommes, très original et particulièrement imbuvable, complètement habité par son œuvre il n’a guère respecté ses amis ni ses concurrents. Pour mener son entreprise et sa vie personnelle , il a appliqué un précepte qui le caractérise :« la distorsion du réel » ce qui en gros veut dire que, lorsqu’il est persuadé du bien fondé de son point de vue, quelques soient les difficultés tout le monde – dont lui- doit réussir à le faire triompher , même si tout prouve que c’est impossible.

La guerre entre les entreprises m ‘a moins intéressée , mais c’est assez clairement expliquée. Et puis tout le monde le sait, Steve Jobs est un génie du marketing . Là tout le monde est d’accord en disant pour ceux qui n’apprécient pas Apple : « mais ce n’est que ça » , et pour ceux qui aiment ses produits :  » que cela s’appuie sur des produits hors normes ».

En conclusion, je reprends à mon compte, la remarque d’un de ses concurrents à propos de l’IPad :

Jobs a cette incroyable capacité à inventer des gadgets dont on n’a pas besoin et sans lesquels, brusquement on ne peut plus vivre.

 Citations

L’entreprise

Nous avions les mêmes valeurs. Il disait qu’il ne fallait jamais lancer une entreprise dans le but de devenir riche . Il fallait avant tout de la sincérité , croire en ce que l’on faisait . Et viser la pérennité de la société.

 Maxime attribuée à Léonard de Vinci

La simplicité est la sophistication suprême.

 les commerciaux dans l’entreprise

Entre Sculley(pepsi) et Hertzfeld (mac) le courant ne passa jamais. « Il (Sculley d’après Hertzfeld) était d’une prétention sans fond, un frimeur de première , me confiera-t-il. Il disait s’intéresser à la technologie , mais ce n’était pas vrai . C’était un commercial , et comme tous les commerciaux , ce n’était qu’un beau parleur . »

 Phrase pour débaucher Sculley

« Tu veux passer le reste de ta vie à vendre de l’eau sucrée ou tu veux changer le monde avec moi ? »

 Blague au début d’Apple

Quelle est la différence entre Apple et un camp scout ?
Réponse :les scouts sont dirigés par des adultes

Steve Jobs et l’argent

Mais Jobs se fichait de faire fortune, comme il le confia à John Markoff du New York Times :
« je ne compte pas acheter de yacht. Je n’ai jamais fait ça pour l’argent. »
Ce passage en Bourse glorieux permettait à Pixar de ne plus dépendre de Disney pour financer ses films. C’est exactement le moyen de pression que Jobs attendait.

Le culte du beau

L’appareil a de la noblesse ; il annonce sa valeur tout en dégageant une impression de sérénité , de retenue . Il n’agite pas sa queue sous votre nez. Mesuré, et fou en même temps , avec ses écouteurs qui flottent au vent. Voilà pourquoi le blanc ! Le blanc n’est pas une couleur neutre ! Il est pur et silencieux .Voyant et discret en même temps.

Le succès

Quand vous sortiez un iPod de sa boîte, il était si beau si brillant qu’on avait l’impression soudaine que les autres baladeurs MP3 avaient été fabriqués en Ouzbékistan.

 Steve Jobs et le piratage

À ce moment-là , Jobs aurait pu tout simplement se tourner vers le piratage. De la musique en accès libre aurait rendu l’IPod encore plus attractif. Mais parce qu’il aimait vraiment la musique – et les artistes -, il était contre ce qu’il considérait comme un pillage de la création.

 Les objets de notre quotidien

Jobs était contre les boutons on/off, jugés inélégants. La solution était de « balayer l’écran pour l’allumer », un geste simple et ludique qui sortirait l’appareil de son mode veille.

Ce qu’il a apporté

Jobs n’était pas un inventeur au sens strict, mais un maître pour mêler idées, art et technologie et ainsi « inventer » le futur. Il avait conçu le Mac parce qu’il avait compris le potentiel des interfaces graphiques -ce que Xerox avait été incapable de faire – et il avait créé l’IPod parce qu’il avait envie d’avoir mille chansons dans sa poche -ce que Sony , malgré tous ses atouts et son héritage , n’avait pu accomplir. Certains entrepreneurs innovent parce qu’ils ont une vision globale , d’autres parce qu’ils maîtrisent les détails. Jobs faisait les deux sans discontinuer . Résultat ‘il lança une série de produits durant ces trois dernières années qui ont révolutionné des industries entière.

On en parle

les lectures de Liyah

41wjfKX35fL._SX295_BO1,204,203,200_Traduit de l’anglais de l’Afrique du Sud par Bernard Turle.

4
Brink, André Brink ! 
Je dois à cet auteur la révélation de ce qu’a été l’Afrique du Sud : un pays tragique et superbe. Depuis Une saison Blanche et Sèche , j’ ai lu avec passion ses romans : Un turbulent silence, Au plus noir de la nuit… Il a su, avec un talent incomparable ,entraîner ses lecteurs dans les méandres des passions humaines. ET … Il vient à Saint-Malo , aux « étonnants voyageurs » , avec son autobiographie Mes bifurcations.

C’est un des meilleurs conteurs que je connaisse, et c’est, encore une fois, ce talent là qui m’a le plus intéressée dans ce très long récit. Il y fait le point sur tous ses parcours. Il a pris tous les chemins des révoltes et là où l’injustice essaie d’étouffer l’esprit de liberté ,André Brink met son talent et sa notoriété au service de ceux qui luttent. Bien avant d’être un écrivain célèbre dans le monde entier, il a été un petit Afrikaner élevé par des parents aimants mais tout naturellement racistes et cherchant à éviter tout contact avec la population noire qui les entourait.

Jeune étudiant, c’est en France, en côtoyant des étudiants noirs, qu’il prendra conscience de l’horreur de la situation dans son pays. De retour chez lui il ne cessera , alors, de participer très activement à la lutte contre l’Apartheid, prenant souvent de très grands risques. Il retourne en 1968 en France et cela m’a amusé de lire ce qu’il a pensé des événements de mai 68 en France.

Le livre mêle ses expériences et évolutions personnelles et les conflits du monde que ses positions courageuses l’ont conduit à connaître. Il le dit lui-même il est plus écrivain que politique. Il a été amené à s’appuyer sur des idées révolutionnaires qui ont provoqué bien des tragédies elles-aussi,la partie critique de ces idéologies me manque un peu. Il fait, également,la part belle aux femmes rencontrées et aimées pour certaines d’entre elles, à la passion.

Son livre se termine très tristement car l’Afrique du Sud est gouvernée par des incompétents et des corrompus. La violence y fait, encore, beaucoup de victimes , la seule différence , c’est qu’aujourd’hui elle est exercée par des noirs contre les blancs ou des noirs riches. Entre le chef d’une police dépassée ou totalement corrompue, une ministre de la santé qui veut lutter contre le Sida avec de l’ail et des décoctions de plantes, on se dit, hélas ! que ce pays est bien mal parti. Dans ce chapitre on peut lire ce qu’il avait déjà écrit dans un article du Monde paru en 2006.

Par soucis d’honnêteté, André Brink cite tous les noms des personnes qu’il apprécie où qu’il critique , on est parfois un peu submergé par tant de noms inconnus et de précisons sur les circonstances de ces rencontres . Cela alourdit son récit et je dois avouer que j’ai parfois sauter des pages. Ses mémoires fourmillent de moments très différents. Comme le dit le titre, André Brink a bifurqué souvent.. mais sa ligne de conduite a toujours été : un fil rouge tendu entre la liberté et le respect de l’être humain.

Citations

Pour consoler tous ceux et celles qui comme moi se désespèrent de ne pas savoir bricoler

Je ne sais vraiment rien faire de mes dix doigts . Et même avec quatre ou trois ou deux.
Cela dit, mon incompétence n’a jamais altéré ni mon enthousiasme ni ma détermination. Au contraire. Je raffole des outils de menuiserie. Plus ils sont chers et inutiles, plus ils me plaisent . Des plus sophistiqués, comme des meuleuses d’angle , perceuses, tournevis électriques ou scies à chantourner , aux plus simples comme les pinces , marteaux et burins de base. Je les respecte , je les révère , je les adore. Le seul problème, c’est que je ne sais pas m en servir . En théorie , oui. Mais en pratique. Qu’à cela ne tienne , je n’ai pas peur d’essayer.

 La bêtise

Je dois à Naas le plaisir douteux d’avoir rencontré une femme aussi stupide que charmante, épouse d’un troisième secrétaire à Berne, également aussi stupide que charmant . Un jour elle se lança à corps perdu dans une discussion très intense sur la résurgence de l’antisémitisme. Elle avança sa propre opinion très mûrie : « voyez-vous , j’ai beaucoup réfléchi à ce problème et je crois que l’antisémitisme tient beaucoup à la haine qu’ont les gens pour les juifs. »

 Une injure à laquelle je n’avais jamais pensé

Un jour, elle avait remis à sa place un opposant politique particulièrement vaniteux en disant que quelqu’un comme lui aurait dû s’abstenir de s’impliquer dans la vie publique.
« Que voulez vous dire ? » S’enquit-il avec une grimace méprisante.
« Il est évident, rétorqua-t-elle (entra autres, elle était sage-femme) qu’à votre naissance, ils ont enterré l’enfant et élevé le placenta. »

L’exil

Mazisi ne connaissait pas un traître mot de français mais crut reconnaître le mot zoulou « lapa », qui signifie aussi « là-bas ».
Plus tard , il expliqua qu’il n’avait pas été surpris que le gendarme lui parle en Zoulou : de son point de vue, c’était tout naturel. Ce qui l’avait surpris, et qui lui avait fait plaisir, c’est que le Français ait immédiatement reconnu dans son interlocuteur un Zoulou. À compter de ce jour, Mazisi aima les Français.

L’apartheid

Ce n’étaient pas les meurtres,les atrocités, les mutilations et les tortures que l’on considérait, en fin de compte comme le pire mal perpétré par l’apartheid, mais ceci : la violence faite aux esprits, les émotions mises à nu, la souffrance abrutissante infligée aux individus et aux générations.

3

En 1959 François Maspero , pour débuter sa maison d’édition, a publié son premier ouvrage à propos de la guerre d’Espagne. Comme il le dit lui même dans le post-scriptum de ce livre,en France à cette époque, il y avait peu de livres consacrés à ce conflit (depuis il y en eu beaucoup). Il se sent comme une dette vis a vis de Capa dont cette photo si célèbre a décoré sa librairie pendant quelques mois.

http://monsieurphoto.free.fr/Capa/Images/capa_espagne.jpg

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4f/Gerda_Taro-Anonymous.jpg/220px-Gerda_Taro-Anonymous.jpg
Il part, dans ce roman, à la recherche d’une autre photographe Gerda Taro qui fut la compagne de Robert Capa. L’histoire de leur amour est mêlée à l’engagement politique pendant la guerre civile en Espagne. On vient de découvrir qu’une partie des photos attribuées à Capa était de Gerda Taro morte en 1937 lors des combats de cette terrible guerre. Capa l’aimait et a tout fait pour qu’on connaisse ses photos mais comme lui même est mort en 1953 en Indochine et que la famille de Gerda ( Pohorylle de son véritable nom)a été victime de l’holocauste en tant que juifs, il est difficile aujourd’hui de séparer leurs œuvres.

Ce livre part à la recherche de la personnalité de Gerda , était-elle communiste ou pas tant que ça ? J’avoue que ce débat m’a agacée , je pense qu’en 1959 , le même auteur aurait tout fait pour nous prouver son engagement auprès de communistes plutôt tendance Trotskiste, mais aujourd’hui, ce n’est plus vraiment « porteur » ! ! ! Alors elle aurait été anarchiste ! Ce qui est certain , c’est qu’elle est morte en laissant des photos qui semblent très intéressantes (si j’en juge par celles qui sont montrées dans ce livre et ….l’homme qu’elle aimait est devenu très célèbre.

http://lh3.ggpht.com/monsieur.ogre/SLXaIZ0AqTI/AAAAAAAAC7o/uqimIldETFE/s800/Gerda%20Taro-blog.jpg
Le meilleur du livre, c’est la fin la réflexion sur ce qu’est une photo. Pour le reste, j’ai été déçue, mais il est vrai qu’aujourd’hui la réflexion sur la guerre d’Espagne ne manque pas d’ouvrages riches et très bien documentés.

 

 

 

Citation

Réflexion sur la photo

 Les effets chocs s’annulent, le regard du lecteur , à chaque instant sollicité, est saturé. Et si tout s’annule, c’est donc que tout se vaut. Il ne s’agit plus dès lors de convaincre le lecteur , passé du statut de sujet pensant à celui de consommateur , de la justesse d’une cause , de l’inciter à « détester ou à aimer quelqu’un », à « prendre position ». Il s’agit de triompher dans une concurrence féroce, celle de la course au toujours plus spectaculaire. La loi de la jungle.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41PfOsdO2ML._SL500_AA300_.jpg

Traduit de l’Espagnol par André GABASTOU

 4
J’ai découvert Rosa Montero grâce aux blogs, à Keisha,en particulier, et j’ai en réserve « le roi transparent ». J ai lu avec plaisir ce roman, et je suis entièrement d’accord avec ce que plusieurs d’entre vous en disaient. Elle sait créer une atmosphère.

Les barbares dont il s’agit ici, ce sont les êtres si accrochés à la drogue, qu’aucune valeur humaine ne résiste à leur passion destructrice. Ce que le personnage principal a été capable de faire pour se payer sa dose du temps de son addiction est absolument révoltant. C’est le genre d’histoires que je déteste lire d’habitude. Je sais que l’horreur existe, il suffit que j’ouvre un journal, mais je n’aime pas le lire en roman.

Le talent de Rosa Montero c’est d’avoir situé son histoire au moment où Zarza , cette ancienne droguée est sortie de son addiction. Son frère , ange maudit qui l’a fait plonger dans la drogue la poursuit pour se venger ; l’ambiance de cette traque est bien rendue. Elle nous permet aussi de remonter à l’enfance et de comprendre bien des aspects de la souffrance de cette jeune femme. Ce qu’elle voulait se cacher à elle-même : les actions les plus sordides qu’elle avait été capable de commettre autrefois, lui reviennent comme des nausées qui l’étouffent.

Le monde de la drogue est bien raconté, et comme Zarza est une historienne du Moyen-âge son récit s’enrichit de romans de la chevalerie. J ai quand même quelques réserves , est ce que cela vient de la traduction ou pas, le style est très complaisant, et la construction du roman est –à mon avis- alourdie par les récits du « roman de Chrétien de Troyes ». Mais c’est avant tout un très bon livre sur un sujet tellement tragique.

Citations 

Le destin

L’enfance est l’endroit où tu passes le reste de ta vie, pensa Zarza ; les enfants battus battront leurs enfants, les fils d’ivrognes deviendront alcooliques, les descendants des suicidés se tueront , ceux qui ont des parents fous le seront à leur tour.

Vivre avec la drogue

La vie est une guerre. Non, la vie, c’est comme avancer dans un pays inconnu. Il faut que tu sois sans arrêt sur tes gardes à l’affût….Et chaque jour qui passe, les jours empirent, parce que tu pénètres de plus en plus dans le pays des méchants, de plus en plus seul, de plus en plus cerné.

Pourquoi je ne me ferai jamais tatouer

C’est con que les tatouages durent plus longtemps que les souvenirs.

L’addiction

Zarza cherchait la Reine, parce qu’en dehors de ses bras, le monde semble exsangue et asphyxiant, un univers insupportable en blanc et noir. La Reine tue, mais sans elle on n’a plus envie de vivre et souvent il ne reste plus qu’à courir , courir de plus en plus vite , galoper jusqu’à l’abîme et s’écraser .
Le chemin vers l’enfer est fait de petits faux pas.

 Philosophie de vie

Si tu n’es pas capable de voir les autres, tu ne peux pas non plus te voir toi-même. Parce que les autres, ceux qui t entourent, ta vie et les engagements qu’elle implique, ce sont les limites qui te font être ce que tu es.

On en parle

« Conduite en état livresque » (le nom du blog est assez bien trouvé non ?).