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Je suis allée voir ce film car j’aime cet écrivain et j’étais attiré par le synopsis que j’avais lu sur internet. Je ne regrette pas ma soirée ! C’est un film chaleureux, émouvant, drôle. Le personnage du frère anti-Berlusconi est absolument irrésistible. Certains moments m’ont fait mourir de rire. L’accent italien toujours aussi agréable à entendre.

Il y a quelques faiblesses mais ce n’est pas si grave, la galerie des personnages secondaires est bien trouvée, le chef de chœur de l’ensemble de musique baroque est plus vrai que nature, la bande d’amis n’est pas piquée des hannetons.

Un des charmes du film, ce sont les acteurs, ils sont tous très bons et pas très connus, si bien que l’on croit facilement à leur personnage. Une mention spéciale pour Neri Macore qui joue le frère d’Allessandro. La ville de Strasbourg est très jolie sans le côté pittoresque genre carte postale, je me demande s’il y fait toujours aussi beau !

Certains diront encore une comédie à la française, et on a déjà vu tout ce qui y est raconté : la crise de l’adolescence d’une fille que son père ne voit pas grandir, la bande de copains quelque peu branquignole, la mort, l’amour. Peu importe ! On peut se laisser porter, le rire est garanti au moins deux trois fois, pour la détente je ne peux que vous conseiller ce film.

On en parle

Beaucoup moins enthousiaste , le critique du « Monde » n’a pas entièrement tort à propos du côté pathos.

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Merci, un grand merci, à Evelyne, notre bibliothécaire, elle sait choisir des livres qui font du bien. Celui-là vous fera rire quelles que soient vos convictions sur le réchauffement climatique ( : le RC). Et vous amènera, aussi, à réfléchir. À force de recevoir des idées, plus ou moins vraies, vantant la bonne cause écolo, on oublie de réfléchir par soi-même : voilà le thème de ce livre.

Iegor Gran, a un talent fou, pour croquer les travers des bien-pensants moutonniers. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il n’est pas là pour créer un parti de militants anti-écolo, il veut réfléchir et s’amuser du consensus de la peur qui réunit Yann Arthus-Bertrand, François-Henri Pinault, Luc Besson et ses voisins qui trient avec ardeur leurs poubelles !

Surtout ne ratez pas ses notes en bas de page, d’ailleurs vous ne pourrez pas, elles sont parfois plus longues que le texte, elles sont toujours passionnantes et souvent très drôles. J’ai bien ri quand son dentiste lui assène des arguments alors qu’il a la bouche grande ouverte et qu’il ne peut, évidemment, pas répondre. Qui n’a pas déjà vécu une telle situation ?

Comme lui, j’ai bien du mal à croire au sérieux de la candidature de Nicolas Hulot à la présidence de la République (excusez le du peu ! !), et j’aimerais avoir son talent pour en rire. (En réalité je trouve ça plutôt triste). Ce petit livre décrit aussi l’évolution de ses rapports avec son meilleur ami, Vincent, convaincu du RC (réchauffement climatique), et, le dîner où l’ on évite tous les sujets qui fâchent est très bien raconté et tellement vrai !

Je crois que ce livre fait un bien fou, comme toutes les réflexions qui vont à contre courant elles nous apportent un vent frais qui nous permet de mieux respirer, et quand en plus l’auteur nous fait rire, alors on se sent soudain heureux : content de faire partie de cette humanité là, celle qui ose rire de tout et se questionner sur nos comportements mêmes ceux qui nous semblent les plus ordinaires .

Citations

 Un marchand de soupe a mis son pied dans mon pas-de-porte. On veut m’imposer quelque chose. Une inquiétude, comme un réflexe, moi qui suis né dans un pays de l’Est. On aimerait bien penser à ma place.

(En note)

Rappelons que dans une vie antérieure, Yann Arthus-Bertrand a été pendant dix ans photographe-reporter du Paris-Dakar ? Étonnante conversion. Les voies du gazole sont impénétrables.

 

Son papier-toilette ressemble à un journal de l’Est, il est gris et n’absorbe pas ? (Mesdames, évitez les toilettes de Vincent !) Il aime à penser que, quand il se torche le derrière, aucun arbre n’est lésé dans l’affaire.

 

Un peu d’humilité la science ! Cou couche panier ! Peut-être faudrait-il déjà qu’elle se mette d’accord sur l’existence ou non du point G, avant de s’attaquer à ces choses autrement plus obscures.

 

 La cinquantaine… c’est l’âge où les grenouilles de bénitier se noient définitivement, où les komsomols tournent apparatchik, où les femmes se mettent à manger des graines- l e premier stade de la vieuconisation.

 

Et une petite dernière pour la route et quelqu’un que je connais…

Le mari est toujours fautif, vingt-quatre heures sur vingt quatre, il est coupable au sens métaphysique, il porte sur ses épaules un péché originel. C’est aussi ce qui fait l’intérêt d’avoir un mari, ce pourquoi la femme le tolère, dans sa grande clairvoyance. 

Il m’arrive de ruminer ce genre de pensées non dénuées de tendre misogynie.

 

 

On en parle

Le Pandémium littéraire.

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Traduit du Suédois parAnna Gibson.

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Petite baisse dans l’écriture du blog. Il faut dire que c’est la pleine saison de la confiture d’orange amère, ça occupe bien ! Et puis, une tornade bricoleuse et néanmoins sympathique, est venue installer une bibliothèque dans le coin salon. Alors là… Je sais que vous allez être nombreuses à me comprendre, comment ranger des livres sans en relire quelques pages, donc il faut beaucoup, beaucoup de temps. J’avais décidé de faire un tri, j’ai effectivement jeté un ouvrage des années 60 sur la « Zen-attitude » de toute façon, je n’ai jamais réussi à respirer par le ventre avant d’aller à la poste, avant d’ouvrir mon relevé de comptes, avant d’aller à la mairie –où tout autre démarche administrative- expliquer pour la dixième fois mon changement de nom,

– Ah oui, vous êtes divorcée, c’est pour ça ! (ton compatissant et voix assez forte pour que tout le bureau entende)
– Oui c’est pour ça ! (ma voix, énervée un max ! sous entendant : avec le nombre de divorces en France, cela a dû vous arriver plus d’une fois non ?)

 

Bref, « la zen attitude » ne m’ayant jamais été d’aucun secours dans la vie, j’ai jeté ce livre mais c’est bien le seul ! J’arrête les rangements pour vous parler d’un roman que j’ai beaucoup aimé, Les Chaussures italiennes d’Henning MANKELL. Une courte anecdote à propos de ce livre. Je l’avais apporté pour le lire dans mon TGV préféré : Paris/Saint-Malo. Il était sur ma tablette et il a fourni l’occasion d’un échange chaleureux entre trois passionnées de lecture. Les deux autres lectrices étaient des « fan » de Henning Mankel et de ses romans policiers. Elles avaient toutes les deux entendu parler de ce roman et brûlaient d’envie de le lire, j’ai beaucoup aimé notre conversation sur le plaisir des livres.

 

Cette histoire m’a intéressée tout de suite, un homme disparaît de la vie de sa compagne sans donner aucune explication. Je trouve cette fuite est d’une violence incroyable pour la personne abandonnée, c’est un beau sujet de roman je me demandais ce que l’auteur allait en faire.(genre « Je descends chercher des cigarettes » et il ne revient jamais ! !).

La force du roman, vient de ce qu’il n’y a aucun personnage entièrement positif, et surtout pas le personnage principal. L’atmosphère des pays du nord est très bien rendue, on suit les difficultés de Fredrick Welin pour retrouver un peu de confiance dans la vie et dans les autres. Lui qui a passé sa vie à fuir ses responsabilités, il doit faire face à son destin et essaie tant bien que mal de se racheter.

 

Ce livre est prenant tant pour l’atmosphère et les descriptions des paysages du grand nord, que par l’analyse la difficulté des êtres humains à vivre en harmonie, J’ai été très émue et complètement prise par ce récit. Je ne sais pas si je lirai les romans policiers du même auteur mais j’imagine facilement qu’ils doivent être très bien.

 

Citations

Je me sens toujours plus seul quand il fait froid.

 

Il est aussi facile de perde à l’intérieur de soi que sur les chemins des bois ou dans les rues des villes

 

Il n’y a pas de gens normaux. C’est une fausse image du monde, une idée que les politiques veulent nous faire avaler. L’idée que nous ferions partie d’une masse infinie de gens ordinaires, qui n’ont ni la possibilité ni la volonté d’affirmer leur différence. Le citoyen lambda, l’homme de la rue, tout ça – c’est du flan. Ça n’existe pas.

 

Là tout à coup, sur la jetée, j’ai fondu en larmes. Chacune de mes portes intérieures battait au vent, et ce vent, me semblait-il, ne cessait de gagner en puissance.

 

La mort ne me fait pas peur. Ce que je n’aime pas, c’est l’idée que je vais devoir rester morte si longtemps.

 

 

On en parle

livrogne(parce que j’ai bien aimé le nom de son blog) et toujours à sauts et à gambades.

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Je ne me suis accrochée à ce livre que parce qu’une amie du club, Virginie, m’en avait dit le plus grand bien. Je n’ai pas un grand goût pour la science fiction et au début tout m’a semblé confus dans cette histoire. Je supplie tous les lecteurs aussi impatients que moi de s’accrocher un peu, ils ne seront pas déçus. D’ailleurs ce livre a reçu un coup de cœur au club de la bibliothèque de Dinard hier soir. Mon texte sera donc le résumé de ce qui s’est dit à notre réunion.

Première remarque, nous avons toutes salué le talent de cet écrivain qui a su changer complètement d’atmosphère après son succès avec « la pièce montée ». Comme nous sommes des lectrices assidues, nous reprochons aux auteurs à succès d’écrire toujours un peu le même roman. Blandine Le Callet a quitté l’analyse sarcastique des phénomènes de société pour entrer dans la fiction et par la même nous faire comprendre les disfonctionnements d’un monde trop policé et trop protégé.

Nous avons souligné l’originalité de la construction du roman, la société qui est décrite ne nous est pas expliquée, petit nous comprenons que ce n’est pas tout à fait la réalité, même si cela s’en approche. On doit faire l’effort de ne comprendre que peu à peu le monde qui nous est dévoilé. Personnellement, ce qui m’a le plus touché c’est le combat de Lila pour vivre en rusant tout le temps avec ceux qui veulent « son bien ». Lila a survécu à des violences physiques et morales, elle ne peut plus avoir confiance dans les adultes. Son seul but c’est de retrouver sa mère, celle qui l’a fait souffrir, mais, elle en est certaine l’a aussi aimée. Je trouve que sa lutte de tous les instants est très proche de tous les enfants ou adolescents qui sont murés dans une souffrance psychologique mortifère.

La fin du roman a déçu une lectrice, et en l’écoutant je me suis rendu compte que je n’y avais pas attaché beaucoup d’importance, mais qu’il est vrai qu’on ne sait pas très bien comment se termine cette histoire. En relisant la fin tranquillement chez moi, j’ai compris que je n’avais pas accepté la fin , mais qu’hélas il y en a bien une !

Il me reste à parler de l’aspect « science fiction », des êtres hybrides ni homme ni robot, de la surveillance par vidéo de tous les faits et gestes de chacun, de la zone seul endroit où cet ordre n’existe pas. Tout cela donne une atmosphère particulière, on reconnaît notre société qui attire les jeunes des mondes pauvres et en guerre, mais les exclut aussi impitoyablement pour mieux se protéger et vivre en vase clos. C’est bien notre monde, un tout petit plus exagéré, ce petit rien qui nous permet de réfléchir à ce que nous voulons comme société pour demain.

Citations

Quand je suis arrivée dans le Centre, je n’étais ni bien grande, ni bien grosse, ni en très bon état. Ils ont tout de suite cherché à me faire manger. Me faire manger, c’était leur obsession, mais c’était trop infect. Chaque fois qu’ils essayaient, je détournais la tête en serrant les mâchoires.

 

Mais surtout, je pensais que mes mots possédaient un pouvoir : celui de vous protéger. Tant que quelqu’un vous parle, quelque part, vous écrit, vous ne pouvez pas mourir. Vous êtes encore au monde.

On en parle

Je connais ce blog depuis peu de temps, je le trouve très agréable à lire, pourtant il ne partage pas mon opinion sur ce livre Livrogne.

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J’adore Internet ! Pendant que je vous écris, j’entends la voix d’Anca Visdéi sur l’émission postcasté de France Culture les mercredis du théâtre du 15 octobre. Et je découvre avec un grand plaisir l’accent d’Anca Visdei, les « r » adoucis qui donne tant de charme à sa voix. Auteure de Théâtre, Anca Visdei a connu Jean Anouilh et a été reconnue par lui.

On sent à travers cette biographie tout le respect et l’estime de la jeune tragédienne pour un père spirituel.C’est le livre d’une amie et d’une passionnée de théâtre. C’est aussi l’occasion de revisiter le théâtre d’Anouilh. Je dois avouer que je ne connais vraiment que Antigone et Le Voyageur sans bagage. Cette biographie est réussie car elle donne envie de relire Anouilh, seulement, lire du théâtre est un exercice difficile. Si on n’a pas eu la chance d’avoir vu jouer les pièces lues, il manque l’essentiel.

La personnalité de cet auteur est impressionnante, fidèle en amitié, respectueux des jeunes auteurs, dignité dans ses prises de position. Jean Anouilh est en dehors du monde contemporain : il fuit les média, le monde parisien, les honneurs… Le monde aura bien du mal à l’accepter. En réalité, si on croit sa biographe, c’était simplement et totalement un homme de théâtre, il ne vivait que pour cela. Il était persuadé que le théâtre ne devait jamais être subventionné pour pouvoir respecter la règle d’or :

La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première. (Jean Racine)

Si Jean Anouilh est démodé, comme le dise certains, c’est sans doute à cause de son honnêteté intellectuelle et son absence de compromission. Ce n’est sans doute pas par hasard qu’il a su faire revivre pour longtemps encore l’intransigeante Antigone.

Citations

Anouilh s’est battu souvent, avec courage et un total désintéressement, pour faire connaître l’œuvre d’autres auteurs. Rare générosité dans un monde d’egos surdimensionnés comme l’est, fatalement, celui des auteurs dramatiques.

 

Voici ce que Jean Anouilh répondit à ceux qui lui demandait de faire partie de l’Académie Française :

D’accord, mais il faut me donner aussi un siège de député, une place d’administrateur à la Caisse des dépôts et Consignations, le secrétariat de la délégation ministérielle pour l’armement, le service de la promotion de la SNCF, et l’animation du Racing Club de France, section camping. (Jean Anouilh)

 

Quand on fera les comptes (…) on s’apercevra que seuls ceux qui ont amusé les hommes leur auront rendu un véritable service sur cette terre. Je ne donne pas cher des réformateurs, ni des prophètes mais il y aura quelques hommes futiles qu’on révéra à jamais. Eux seuls auront fait oublier la mort. (Jean Anouilh)

 

Mourir n’est rien. Commence donc par vivre. C’est moins drôle et c’est plus long. (Jean Anouilh)

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Roman très prenant, sur la quête de l’identité mêlée à l’horreur du nazisme. Le côté romanesque est un peu déroutant : reconnaître les traits du visage de son père sur une photo de Buchenwald semble hautement improbable, mais c’est le privilège du romancier que d’inventer des histoires. Bien sûr, l’auteur le dit lui-même, c’est toujours délicat de romancer les camps de concentration. Fabrice Humbert, en focalisant son enquête sur les bourreaux et leur motivation, arrive à donner un nouvel éclairage à la principale tragédie du 20° siècle à propos de laquelle les témoignages et les réflexions ne manquent pas aujourd’hui.

J’ai trouvé très intéressante son analyse de la violence, son passage en lycée dans les banlieues difficiles lui a permis d’ouvrir les yeux sur des souffrances contemporaines, j’ai trouvé qu’il le racontait bien. Les personnalités de son père et de son grand père, donnent une profondeur au secret de famille qui trop vite n’en est plus un pour le lecteur. En revanche, j’ai dû attendre la fin du récit pour vraiment comprendre le père du personnage principal.

J’ai beaucoup aimé également la façon dont l’auteur mêle à son récit les auteurs qui l’inspirent, on retrouve Semprun, Primo Levi mais aussi Jack London et Sebastian Haffner, écrivain allemand dont la lecture éclaire de façon magistrale la montée du nazisme. Comme toujours la lecture de livres sur l’extermination organisée par les nazis est éprouvante, mais c’est également réconfortant de savoir que les intellectuels d’aujourd’hui, la troisième génération après « Auschwitz », ne veulent pas oublier.

Malgré mes réserves sur l’aspect romanesque du roman je ne peux que recommander la lecture, et vous pourrez lire sur le blog « à sauts et à gambades » un avis plus enthousiaste. Le site WEB TV permet de mieux connaître cet auteur.

(Prix Renaudot poche 2010, prix orange 2009)

Citations

Weimar a été une grande ville culturelle et elle a été aussi, au XX° siècle, une ville voisine d’un camp de concentration. À part montrer que la culture n’a jamais protégé de la barbarie, je ne vois pas trop quel lien établir entre les deux.

 

 

Je subis donc son cours (rien de plus pénible pour un professeur que d’écouter les leçons des autres) jusqu’au dessert.

 

La jeune génération de mes petits-cousins, parfaitement incultes, totalement arrivistes et dénués de scrupules- bref modernes. Ils ont dix-sept, dix-huit ans, sortent en permanence, font des fêtes terribles et ne songent qu’à suivre la filière rémunératrice qui leur permettra de respecter notre rang.

 

Je suis incapable de décrire autre chose que cela : la violence. La violence qu’on s’inflige à soi ou qu’on inflige à autrui. La seule vérité qui vibre avec sincérité en moi – et donc ma seule ligne convaincante d’écriture- est le murmure enfantin de la violence, suintant de mes premières années comme une eau empoisonnée.

 

Rencontre avec l’ auteur : WEB TV

 

On en parle

 

 » à sauts et à gambades ».

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4
Le mot qui me vient à la bouche c’est jouissif, c’est un film qui fait du bien. C’est rare, non ? Bien sûr il y a des outrances, bien sûr ce n’est pas un chef d’œuvre, mais un dimanche d’hiver où, même à Dinard, tout était gris autour de nous, j’ai profité d’heure quarante quatre de bonheur. Et je voulais vous le dire.

Je pense que l’idée du film est dans le nom du réalisateur, qui a dû être si heureux de ne pas s’appeler Edouard, jusqu’au jour où le fils Michel est devenu plus célèbre que son père. Comme le dit la chanson, c’est bien qu’il y ait un avantage à s’appeler Ducon. Ce film ne se raconte pas, le résumé que vous trouverez partout suffit. Chacun aimera ce film pour des raisons différentes. J’en connais qui s’arrêteront à la scène du métro !

Ma scène préférée : le résultat des élections de 2002 (la défaite de Jospin, certains s’en souviennent encore !) dans la famille Martin ; J’ai beaucoup ri, je n’étais pas la seule, avec la famille Martin à la pointe du modernisme, ils ont toujours su choisir les inventions à durée de vie limitée. Que de souvenirs ! J’ai adoré la mère militante de toujours, chez les Benmahmoud , on la connaît si ce n’est pas elle c’est sa soeur !

C’est un film tendre et les petits moments d’émotion lui donnent du charme. Ce n’est pas la vraie vie, cela n’en est pas si loin C’est du cinéma, et pour moi du bon cinéma.

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Traduit de l’anglais par Anne Krief.

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Roman pour adolescent, très agréable à lire, également, pour les adultes. Le monde des avocats américains est analysé à travers la compréhension particulière d’un jeune autiste qui est incapable de mentir. Pour comprendre le monde, il est parfaitement logique et sa façon de tout décortiquer, permet de comprendre que dans la « réalité » on triche souvent avec l’honnêteté. Marcello apprendra qu’il faut faire des choix au risque de faire souffrir des gens qu’on aime.

Je crois que c’est un roman qui plaira aux adolescents, car l’histoire est passionnante – une enquête policière à propos de la responsabilité d’un constructeur de pare-brise – mais surtout, parce qu’il aborde de façon originale les questions qui intéressent tous les jeunes. En particulier la sexualité. Marcello n’arrive pas à éprouver des sentiments, la façon dont il cherche à comprendre la sexualité est à la fois belle et touchante.

L’auteur a parfaitement rendu compte des difficultés de ce jeune autiste pour vivre en société. Les efforts de Marcello pour comprendre le monde et sa façon de raisonner le rendent émouvant. Il est entouré de personnages parfois méprisables ou au contraire honnêtes et qui lui veulent du bien. Mais mêmes ces gens là, peuvent être complexes et lui poser des problèmes.

Citation

Il y a tant de choses avec lesquelles j’ai énormément de difficultés. Je ne peux pas me rendre dans un lieu inconnu sans plan. Je me trouble quand on me demande de faire plus d’une chose à la fois. Les gens emploient des termes que je ne comprends pas ou ont des expressions du visage impossibles à décrypter. Ils attendent de moi des réponses que je ne peux pas leur fournir.

On en parle

S’il était encore une fois.

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Traduit de l’anglais par Éric McComber.

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Un coup de cœur pour ce petit roman, j’espère que je ne serai pas la seule dans mon club. L’écrivaine a un réel talent pour créer et faire vivre des personnages. Plus on avance dans le récit, plus on se dit : je connais quelqu’un comme ça. Le personnage principal est très attachant, la révélation de son plus gros secret m’a laissé pantoise, je me demande si on peut se remettre d’une telle action. C’est de la fiction, certes, mais ça me fait un peu grincer des dents.

Je trouve également que les personnages masculins sont beaucoup moins fouillés et compréhensibles que les femmes, excepté le jeune Gary. Sous la forme d’un journal, Amy Wingate nous fait vivre sa vie de retraitée au bord de la mer. Elle a la chance d’avoir une jolie vue de mer de sa villa victorienne. Comme je comprends son plaisir de vivre là.

Son journal lui permet d’analyser ses amies et elle-même de façon très détaillée. Il ne faut surtout pas en conclure que vous allez vous ennuyer, car elle sait très bien raconter et nous intéresser à son cercle de relation.

Sa relation avec le jeune Gary, un jeune adolescent à la dérive et qu’elle a blessé, dans un geste de colère est vraiment passionnante. En essayant de l’aider, elle sera amenée petit à petit à dévoiler sa vie et à revivre son passé si bien enfoui car, pour une fois, elle ne peut qu’être honnête avec « ce blessé de la vie » :Gary, si elle veut le sortir de la misère morale dans laquelle la vie l’a enfoncé. Derrière son chignon de vieille professeure coincée se cache une étonnante femme vibrante de vie et d’amour.

Je ne parle pas souvent de la traduction, dans ce roman j’ai été gênée par le tu/vous, pour moi elle devrait tutoyer Gary. D’autre part le traducteur confond ennuyant et ennuyeux. C’est ennuyeux !

Citations

 Pour toutes les femmes qui ont en assez de se faire appeler « ma petite dame ». L’emploi du mot « petite » est une autre de ses façons –sans doute inconsciente- de maintenir sa supériorité. Une « petite dame » lui confectionne des vêtements sur mesure et un « petit monsieur » vient entretenir son jardin. La « petite femme » du magasin du village « l’adore »….. .Le monde de Francesca est peuplé de nains.

 

Je me suis souvent demandé comment les mariages pouvaient survivre à ce type de désintégration ; cette chute des hauteurs, de la magie haletante jusqu’à l’indifférence familière. Comment pourrait-il en être autrement ? La familiarité n’engendre pas nécessairement le mépris, mais elle défait à coup sur la magie.

 

J’aime les vielles photos, dit-il en ramassant celui qui est au sommet de la pile. Ça me fait une drôle d’impression quand je regarde la tête des gens et que je me demande ce qu’ils pouvaient penser. Sont là, si heureux, si pleins de vie. Mais c’est fini pour eux. Tout ce qui leur causait du soucie ou qui les rendait heureux c’était rien du tout en fait.

 

Voilà peut-être pourquoi ils étaient plus heureux entourés d’une foule d’amis, ou en présence d’un tiers devant qui ils pouvaient mimer le couple parfait et y croire eux-mêmes

 

On en parle

le souk de moust et Amanda Meyre (une référence dans le monde des blogs consacrés aux livres).

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Traduit du russe par Elena Balzamo.

4
Merci à Dominique qui tient « à Sauts et à Gambades  », c’est grâce à son article très élogieux que je me suis procuré et lu ce petit livre. Il est écrit par un dissident russe, il paraît en 1976 en Israël mais il est interdit en Union Soviétique. Il a pour sujet la résistance face à la barbarie, le nazisme, bien sûr, mais les autorités soviétiques ne s’y sont pas trompés, il n’y a pas de si grands différences entre le nazisme et le communisme, ce livre a été interdit dans son pays.

Le problème posé est simple : Qui doit s’opposer à l’injustice d’une dictature ? Pourquoi, quand, comment, et la question annexe est ce que ça sert à quelque chose ? Tous les faits qui sont racontés sont dans notre mémoire historique à propos de la seconde guerre mondiale, ils concernent soit la Pologne soit les Etats du Nord en particulier le Danemark. L’auteur a choisi un état fictif gouverné par un roi qui finira par coudre sur sa poitrine l’étoile juive.

Etait-ce utile ? Autant ? Moins ? Plus ? que le fougueux commandant de la garde royale qui, sabre au clair, a foncé contre les mitraillettes allemandes, laissant sur la place, devant le palais, la garde royale entièrement décimée , ne retardant que de quelques minutes l’entrée de l’armée allemande.

On retrouve dans ce petit livre l’humour distancié des dissidents russes, c’est un des charmes du livre. Je fais une réserve sur ce roman et je ne parlerai pas de chef d’œuvre. Certes, si je l’avais lu à l’époque mon avis aurait été complètement différent, aujourd’hui on a beaucoup lu sur le sujet, le problème posé est toujours passionnant, en revanche la forme sous laquelle il est traité n’apporte aucun éclairage nouveau en tout cas pour moi (mais je dois dire que j’ai déjà beaucoup lu sur cette période, et ce sujet).

Je pense que c’est un livre à lire dans les classes de première et seconde pour faire réfléchir au totalitarisme et à la résistance les jeunes générations.

Citations

Efficacité de la conquête

En trois heures, la campagne fut achevée, et les bombardiers qui survolaient le royaume n’avaient pas épuisé leurs réserves de combustible. 

L’occupation

Cependant, respectueux de l’autorité, les citadins éprouvaient une confiance instinctive à l’égard de ce nouveau pouvoir. Un certain laps de temps sera nécessaire avant que l’idée qu’un ordre puisse n’être que le masque du crime se fraie un chemin dans leurs braves têtes à l’esprit étroit. 

L’héroïsme

Avant que les soldats eussent atteint la grille, le portail en fer forgé s’ouvrit, et l’escadron, sabres au clair et heaumes rutilants, se rua sur les visiteurs. La surprise fit reculer les Allemands. La voiture du fondé de pouvoir fit marche arrière. les envahisseurs furent scandalisés

L’honneur

L’honneur ? Que voulait dire ce mot. Semblable à certains phénomènes optiques, le sens en fuyait dès que la raison tentait de le cerner. L’honneur n’avait qu’une seule signification : le devoir envers soi-même 

L’humour (un exemple il y a beaucoup d’humour dans ce roman)

…(on) entama l’hymne national : « Seigneur, sauvez notre roi, nous-mêmes et nos champs ! ». Et nos maisons ! Et nos parterres de fleurs autour des petites fontaines ! Et nos comptes en banques ! Et la brume de nos mers ! Et nos ministres chauves ! Et nos….

On en parle

à saut et à gambades.