Sur Luocine, vous trouverez , Veuf, Ma mère du Nord, Mon autopsie, et ceux qui n’y sont pas sont très bien aussi, bref, un petit moment de cafard et Jean-Louis Fournier est là pour vous rendre encore plus triste mais avec la classe et le sourire.
J’ai commencé ce livre en me disant que je le lisais juste pour moi, et que je ne le mettrai pas sur Luocine, et puis il m’a fait tellement de bien que je viens le partager avec vous. C’est une réflexions sur la solitude qui est à la fois drôle et émouvante par un auteur dont j’adore la mauvaise foi.
Des réflexions qui font parfois une demi page jamais plus de deux et qui sont la preuve que même le plus grincheux des hommes n’est pas fait pour vivre seul et pourtant c’est le lot de tant de gens qui vieillissent. En le lisant, on se dit « mais c’est tellement vrai' » ou « il exagère » peu importe on sourit souvent et on admire son art de jouer avec les mots et son incroyable talent de décrire de façon impertinente (comme sa grammaire !) la société dans laquelle il ne sent plus à sa place. J’espère que les passages que j’ai choisis vous feront sourire et donneront envie de lire ce livre ou n’importe quel livre de Jean-Louis Fournier.
Citations
Le ton du livre.
J’en ai marre d’être seul, de plus en plus seul, de plus en plus vieux, de plus en plus moche..Si j’avais su, je ne serais pas vieux.C’est la canicule et je crève de chaud et malgré les injonctions du gouvernement, mes proches devenus lointains, ne m’appelle pas pour savoir si je bois consciencieusement de l’eau.
Bien vu !
Je suis dans le métro, debout au milieu d’une bande de jeunes, on est très serrés les uns contre les autres, j’étouffe. Il y en a qui lit un livre, « Les rêveries du promeneur solitaire », les autres qui ne savent plus lire, ont des germe de pommes de terre que leur sortent des oreilles, ils ont le regard perdu, certains accompagnent une musique avec leur tête.
J’adore et lisez jusqu’à la fin et dites moi si vous riez !
C’était superbe un concert dans la cathédrale d’Arras, ils étaient au moins cent, des hommes, des femmes, des enfants. Ils ont chanté ensemble, en chœur, l’hymne à la joie de BeethovenIls n’avaient pas tous des voix extraordinaires, c’était des amateurs, mais ensemble c’était bouleversant.Ce qu’on fait à plusieurs est quelque fois mieux.Regarder les cathédrales, ils s’y sont mis à plusieurs pour les construire.C’est quelque fois pire aussi …Penser à la tour de Babel et au concours de l’Eurovision.
Les apartés concernant ses voisins.
Les volets de mes voisins d’en face sont fermés. Ils ont dû partir.Ils ne m’ont même pas prévenu…
Les volets en fer de mes voisins sont encore fermés.Mes voisins ne sont pas rentrés, pourtant on est dimanche soir, ils ne sont pas très sympas…
Humour grinçant. Et plaisir des mots.
J’en ai marre de moi, je m’invente des histoires pour me faire peur, j’imagine le pire, je fais des cauchemars.J’ai autant peur de la mort de peur de la vie. Que choisir ?Je bois pour oublier, de l’eau de vie par peur de l’eau delà.