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Traduit de l’américain par Sophie Aslanides.

2
Coup de cœur de mon club de lecture. Tous les blogs vous le diront ce livre commence par le pire cauchemar de tous les parents : perdre des yeux quelques secondes un enfant et ne plus le retrouver. C’est pour cela que je l’ai lu et le début m’a beaucoup intéressée et puis, le roman s’enlise dans une enquête à laquelle je n’ai absolument pas cru.

Ensuite, contrairement aux lectrices du club et beaucoup de blogueuses qui ont adoré ce livre, je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de ce roman que j’ai fini en diagonale. Tout m’a semblé convenu et tellement prévisible ! Quant-aux considérations pseudo philosophiques sur la mémoire, j’ai trouvé cela très, très lourd !

Mais si, comme moi, le sujet vous tente lisez la critique dans le blog « quartier livre  » cela vous convaincra peut-être.

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christophe Magny.

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3
Je ne serais pas allée naturellement vers ce livre et j’aurais eu tort, que « Babelio » en soit remercié, cela m’a permis découvrir un livre intéressant et de réfléchir à un problème qui empoisonne l’humanité depuis plus de 60 ans. Tous ceux qui s’intéressent à Israël et à la Palestine, devraient lire ce livre. S’ils ont déjà des réponses toutes faites, ou bien s’ils sont, par avance, convaincus par leur cause, ils n’apprendront rien, mais s’ils cherchent à comprendre, encore une fois, comme moi, ils verront que rien n’est simple dans ce conflit.

La maison au citronnier n’est pas un roman, ce livre est né d’un documentaire sur une maison à Ramla qu’une femme israélienne a ouverte aux enfants arabes de son pays afin d’en faire un lieu de paix. L’auteur suit le destin des deux familles, celle de Dalia juive bulgare échappée aux bourreaux nazis, et celle de Bachir chassée de chez elle à cause de la naissance de l’état d’Israël. Il s’attache à respecter scrupuleusement le point de vue des deux parties et plonge son lecteur dans l’horreur inextricable de deux communautés qui ne peuvent que s’exclure. Pourtant, entre Bachir et Dalia , un lien fragile existe et peut-être un tout petit espoir. Très faible en effet : Bachir et sa famille ne comprendront jamais pourquoi ils ont dû partir de chez eux, et Dalia sait que si on autorise les Palestiniens à revenir Israël n’existera plus.

Deux souffrances terribles et l’amour d’une même terre peuvent-ils permettre de vivre ensemble ? Je ne sais pas, l’auteur non plus mais au moins, pour une fois, juifs et palestiniens, sont réunis dans un même livre et rien que pour cela ce témoignage est remarquable.

Citations

(Début du livre)

La maison dépeinte dans cet ouvrage existe réellement, de même que le citronnier qui se trouve dans sa cour… la maison aux deux histoires.

 Les Israéliens qui venaient déposer ces gerbes honoraient ce qu’ils appelaient leur guerre d’indépendance ; Bachir appelait ce même événement la « nakba », la catastrophe.

 Pour moi, Sion est l’expression d’un désir très ancien, un mot qui symbolise un refuge pour mon peuple, et notre expression collective ici. Pour lui, c’est un régime de terreur qu’il a le devoir de combattre, auquel il doit résister par tous les moyens. Car pour lui, le sionisme est le règne de la terreur, et le terrorisme est donc une réponse adéquate !

Dalia haussait le ton : « Non, je ne peux pas combattre une erreur en en commettant une autre.Cela ne mène nulle part. »

On en parle

Critiques futiles

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Traduit de l’américain par Jean Bloch Michel.

4
Merci au blog « critiques futiles » que j’ai découvert à propos de « La maison au citronnier ». J’y ai trouvé cette recommandation de lecture et j’ai été complètement prise par ce récit. Chaïm Potok possède un talent de romancier extraordinaire : « L’élu » commence par une partie de base-ball, je ne connais pas de sport qui m’ennuie plus que le base-ball, de plus je trouve que, souvent, les romanciers peinent dans les descriptions sportives. Je serais bien étonnée qu’un lecteur puisse s’arrêter avant la fin de la partie, en tout cas moi, j’ai lu les cinquante premières pages d’une traite.

C’est avec le même talent que Chaïm Potok nous fait renter dans le monde étrange des Hassidiques, et autres communautés juives new yorkaises. Tous les problèmes posés aux juifs lors de la découverte de la Shoa sont finement analysés. (Ça tombait bien pour moi de lire ce livre après « La maison au Citronnier »).

Le thème principal du roman, c’est l’affirmation de la personnalité d’un adolescent surdoué. Il était prédestiné à suivre les traces de son père et devenir rabbin, pourra t-il grâce à ses études et la liberté que lui donne la pratique de son sens critique échapper à ce destin qui l’étouffe ? C’est un combat douloureux pour Daniel qui sent peser sur ses épaules tout le poids d’une tradition millénaire faite d’études, de souffrances et d’amour.L’amitié des deux jeunes garçons et la confrontation de deux types d’éducation permettra à chacun d’entre eux, finalement de se réaliser.

Ce livre est aussi un chant d’amour filial, même quand un père ne s’exprime que par le silence, les fils se savent aimer et admirer par leur père ce qui leur donne une force peu commune pour affronter le monde. Les femmes sont complètement absentes de ce roman, c’est vraiment dommage et peu conforme à ce qu’on sait de l’importance de la mère dans la communauté juive.

Je ne sais pas si ce roman reflète encore la réalité des écoles juives, mais j’ai vraiment été étonnée de découvrir avec quelle joie, voir quelle ivresse, les adolescents se plongeaient dans l’étude de textes plus compliqués les uns que les autres, je ne retrouve pas les adolescents d’aujourd’hui que je connais. Autre époque et autres mœurs !

Citations

Quand quelqu’un peut apprendre quelque chose aux autres, il doit le faire en public. Si l’enseignement n’est pas public il est inutile.

 

C’est une pitié de voir qu’il ne s’occupe que du Talmud. S’il n’était pas un tzaddik, il pourrait être très utile à l’humanité.

 

Un homme doit donner un sens à sa vie. C’est un dur travail de donner un sens à sa vie. Une vie qui a eu un sens mérite le repos. Je veux mériter le repos qui me sera donné quand je ne serai plus ici.

 

Un homme naît dans ce monde avec seulement une petite étincelle de bien en lui. Cette étincelle, c’est Dieu, c’est l’âme ; le reste est laideur et mal, une carapace. L’étincelle doit être préservée comme un trésor, il faut la nourrir, il faut en faire une flamme. Il faut qu’elle apprenne à rechercher d’autres étincelles, elle doit devenir maîtresse de la carapace.

 On en parle

Critique futiles et le Blog de Mimi.

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Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Lucie Delplanque.

3
Je voulais comprendre ce qu’était Facebook. J’ai donc lu ce livre et j’ai bien compris , je le recommande donc, à tous ceux ou celles, qui se posent des questions sur ce phénomène. Le livre n’a pas d’autre intérêt que de nous faire comprendre le monde très particulier d’une création sur Internet qui fait gagner beaucoup d’argent. L’écrivain n’a pas pu rencontrer Mark Zuckerberg (le personnage principal) alors il raconte cette histoire à partir des témoignages de ceux qui ont entouré le petit « génie » puis se sont séparés de lui avec procès à la clé. J’ai compris ce qu’était Facebook, c’était le but par contre cela ne rend pas le monde des petits génies d’Internet très sympathique.

L’idée est simple : en ne donnant qu’une adresse email chacun peut retrouver immédiatement tous les gens qu’il a connus et qui sont sur le site Facebook. Le nombre fait que la publicité y est rentable et donc la société vaut beaucoup d’argent. On peut résumer la chose en une formule pour se venger des filles qui ne le regardaient jamais, Mark Zuckerberg a inventé le moyen le plus rapide de rencontrer des gens. Et lui, a toutes les filles qu’il veut car il est très, très, riche !

Depuis je suis sur Facebook… Mais je n’ai rencontré personne.

Citations

Le type à la droite d’Eduardo, un grassouillet d’un mètre soixante-cinq, était membre de l’équipe d’échecs de Harvard et parlait couramment six langues. Rien de vraiment utile en matière de drague.

 

Pour un observateur extérieur la relation qu’il entretenait avec son ordinateur semblait bien plus harmonieuse que toutes celles qu’il pouvait créer avec le monde extérieur. Mark ne semblait jamais aussi heureux que devant son écran.

 

Même à Harvard, la plus prestigieuse université du monde, il n’était en réalité que question de cul. To fuck or not to fuck. Il y avait ceux qui s’envoyaient en l’air et les autres.

 

 C’était un outil inouï pour lubrifier les rapports sociaux. Tout allait beaucoup plus vite. Sur Facebook, vous connaissiez déjà les gens que vous invitiez à être vos amis en ligne, même si vous ne leur aviez parlé qu’une fois.

On en parle

Stef au pays des livres.

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2
Livre reçu dans la cadre de Masse critique de Babelio. Mon avis est très négatif et sans doute trop sévère, je n’apprécie que très peu la littérature policière, j’aurais dû me méfier. Quand des romans policiers me plaisent, ils sont en général excellents. Pour celui-là, je pense qu’il s’agit d’un honnête polar qui, personnellement, m’a beaucoup agacée.

Sans doute, pour donner un cadre particulier et une ambiance inoubliable, cela se passe sous les purges staliniennes, pour la violence c’est garanti ! J’avais été surprise et j’avais apprécié « Enfant 44 » de Tom Rob Smith. Voilà, un nouveau genre est né : le policier vaguement honnête du temps de Staline, à quand celui sous Pol-Pot ! ! !

Sinon, on a, à peu près, tous les ingrédients, les coups, le sang , le sadisme, les larmes, les traitres, avec une petite dose de religiosité. Comme c’est en Russie, c’est plus énorme plus violent, plus désespéré mais guère plus passionnant. L’enquête autour d’une icône volée est très compliquée et permet de décrire ce qui reste des croyances religieuses en Union Soviétique et la corruption des dirigeants, tout cela sans grand fondement historique (du moins si je me réfère à mes lectures sur le sujet).

J’ai lu attentivement ce roman, car j’avais accepté d’en parler sur mon blog, je vais l’oublier très vite.

 On en parle

Miss Alfie a l’air d’aimer.

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 Traduit de l’américain par Michèle Lévy-Bram.

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3
Ce livre m’a été offert par Babelio, pour que j’écrive ce que j’en pense sur mon blog et sur Babelio. Je trouve intéressant que les blogs soient maintenant utilisés pour faire la promotion de livres. Vous connaissez sans doute cette auteure (oui Lionel aux Etats-Unis c’est une femme), elle a écrit Il faut qu’on parle de Kevin , où elle analysait le comportement d’un jeune adolescent qui a tué sept de ses camarades de collège, un employé de la cafétéria et un professeur de son lycée.

Dans double faute, c’est un couple de joueurs de tennis de haut niveau, qu’elle passe au scalpel de son analyse. Lionel Shriver décrit de façon implacable le monde du tennis professionnel, après avoir lu ce roman, on se demande quels parents seraient assez fous pour laisser leur enfant s’engager dans un sport pour faire de la compétition. On y découvre les dessous des compétitions de tennis, et tout ce qu’il faut s’imposer pour pouvoir être « classé ». Willy (c’est la femme) et Eric vivent leur vie comme un tournoi permanent. Leur couple ne résistera pas aux coups de boutoirs, donnés par des raquettes de moins en moins amoureuses.

Je n’ai aucun intérêt pour le tennis, j’attends avec impatience les réactions des habitués de Roland Garos, ils apprécieront mieux que moi, je pense, ce roman. L’analyse du couple est très poussée et détaillée, hélas, je suis restée complètement extérieure car cela ne peut concerner que des gens confrontés à la célébrité. Rien à voir avec la vie, d’habitude on ne passe pas sa vie à vérifier si son classement est meilleur que celui de son conjoint. On comprend dès le début que ça ne peut pas marcher entre eux, c’est donc l’analyse d’une chute dans le style roman américain à succès.

Citations

Dicton

Le tennis c’est un sport où il faut être assez intelligent pour jouer bien, et assez idiot pour croire que ça compte

 

le gâteau américain

Elle était assise devant l’habituel gâteau, affaissé, sa mère ratant systématiquement le glaçage à la noix de coco. La pseudo-« neige » des blancs d’œufs insuffisamment battus-retournait à l’état glaireux, tandis que le pseudo –« glaçage » dégoulinait sur les côtés… L’intérieur du gâteau était constitué de plusieurs couches molles vaguement architecturées par un biscuit de Savoie étouffant, caoutchouteux- triste quoi- en parfaite conformité avec l’atmosphère dépressive de la maisonnée.

 

Le bonheur des premiers mois évoquait une balle au sommet de sa trajectoire : solide, sereine, équilibrée. À son apogée, elle semble figée à jamais, mais l’ascension implique la chute.

 

On en parle

Avides lectures.

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Traduit de l’anglais par Anne Krief.

4
Roman pour adolescent, très agréable à lire, également, pour les adultes. Le monde des avocats américains est analysé à travers la compréhension particulière d’un jeune autiste qui est incapable de mentir. Pour comprendre le monde, il est parfaitement logique et sa façon de tout décortiquer, permet de comprendre que dans la « réalité » on triche souvent avec l’honnêteté. Marcello apprendra qu’il faut faire des choix au risque de faire souffrir des gens qu’on aime.

Je crois que c’est un roman qui plaira aux adolescents, car l’histoire est passionnante – une enquête policière à propos de la responsabilité d’un constructeur de pare-brise – mais surtout, parce qu’il aborde de façon originale les questions qui intéressent tous les jeunes. En particulier la sexualité. Marcello n’arrive pas à éprouver des sentiments, la façon dont il cherche à comprendre la sexualité est à la fois belle et touchante.

L’auteur a parfaitement rendu compte des difficultés de ce jeune autiste pour vivre en société. Les efforts de Marcello pour comprendre le monde et sa façon de raisonner le rendent émouvant. Il est entouré de personnages parfois méprisables ou au contraire honnêtes et qui lui veulent du bien. Mais mêmes ces gens là, peuvent être complexes et lui poser des problèmes.

Citation

Il y a tant de choses avec lesquelles j’ai énormément de difficultés. Je ne peux pas me rendre dans un lieu inconnu sans plan. Je me trouble quand on me demande de faire plus d’une chose à la fois. Les gens emploient des termes que je ne comprends pas ou ont des expressions du visage impossibles à décrypter. Ils attendent de moi des réponses que je ne peux pas leur fournir.

On en parle

S’il était encore une fois.

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Traduit de l’anglais américain par Pierre GIRARD.

4
Encore un livre desservi par son titre français : du sobre « The Help », on arrive à « la couleur des sentiments » titre cucul au possible et en plus très ambiguë. C’est d’autant plus dommage que l’auteure essaie de ne pas sombrer dans un travers sentimental. Or, comment ne pas faire dans l’émotion quand on a été soi-même élevée par une bonne noire qu’on a aimée plus que sa propre mère ?

L’Héroïne du roman vit à Jackson dans le Mississipi et les lois ségrégationnistes sont encore en vigueur, la domesticité noire n’a pas le droit d’utiliser les mêmes toilettes que la famille blanche. Pour expliquer les raisons d’une telle mesure, on fait appel aux règles d’hygiènes et de transmission des maladies, les noires étant évidemment porteurs de maladies graves et dangereuses pour les blancs !

C’est un roman a plusieurs voix : l’héroïne blanche qui veut écrire un livre sur les bonnes, différentes bonnes et certaine patronnes blanches. Cela permet de faire le tour de la vie à Jackson dans les années 60. Le côté rétrograde et étroit de la petite ville de province qui s’arcboute sur des modes de vie complètement dépassés est très bien rendu. L’idéal de la femme américaine qui sait ou qui ne sait pas tenir une maison, la mode des blondes platines aux cheveux laqués, le fond teint et le maquillage et surtout le terrible ennuie de ces femmes qui ont pour distraction les commérages et le bridge, tout cela m’a fait penser à « Mad-Men », ma série préférée du moment.

Un des intérêts du roman, c’est le récit de l’écriture du livre par les bonnes elles-mêmes, c’est passionnant et cela soutient l’effet de suspens jusqu’à la fin : les bonnes noires arriveront-elles à faire comprendre ce qu’elles vivent sans avoir d’ennuis trop graves ? L’une d’entre elles, celle qui ne peut jamais se taire, a imaginé une solution que je ne peux pas vous dévoiler mais qui est franchement bien vue. L’écriture d’un livre dans un livre , c’est toujours quelque chose qui m’intéresse. Dans ce cas on sent que cette auteure est passée par les ateliers d’écriture, cela lui a été reproché, j’ai trouvé que c’était intéressant (mais je fréquente également ce genre d’endroit). L’analyse des rapports entre les domestiques et les patrons est très fine et si ici, elle est particulière à cause du racisme ambiant, elle permet de réfléchir sur la nature des liens entre employeur et employé dans une même maison.

Dans la foule des détails sur la vie de province, j’ai bien aimé les ventes de charité organisées par les dames patronnesses de Jackson, pour récolter de l’argent pour les pauvres petits… Africains ! J’ai lu une critique qui parlait de « bons sentiments » à propos de ce livre, je ne suis pas d’accord, la violence est là, le plus souvent comme une menace qui fait peur à tout le monde, elle rôde dans le quartier noir. Ce livre permet de comprendre les émeutes violentes qui sont venues dix ans après. Un seul conseil : lisez le vite et ne vous arrêtez pas au titre français.

Citations

C’est un projet qui vise à rendre obligatoire la présence de toilettes séparées à l’usage des domestiques de couleur dans toutes les maisons occupées par des blancs.
Règle numéro un pour travailler chez une blanche, Minny : ce n’est pas ton affaire. Rappelle toi une chose : ces blancs sont pas tes amis.
Règle numéro 6 : tu frappes pas ses enfants. Les Blancs aiment faire ça eux-mêmes.

C’est depuis la nuit des temps que les Blancs empêchent les Noirs de dire ce qu’ils pensent..

 

Je n’ai encore rien avalé de la journée hormis la tisane de maman contre les sexualités déviantes.

 

Mais c’est la dichotomie affection-mépris qui m’étonne toujours. La plupart de ces femmes sont invitées au mariage des enfants, mais seulement dans leur uniforme blanc. Je savais déjà tout cela mais l’entendre de la bouche de ces Noires est comme l’entendre pour la première fois .

– Donc tu dis qu’il y a pas de limites, non plus entre une bonne et sa patronne ?
– C’est des positions, rien de plus comme sur un échiquier. Qui travaille pour qui, c’est sans importance.

– Les seins sont faits pour la chambre et pour l’allaitement. Et la dignité ça existe aussi.
-mais enfin, Eleanor, que veux-tu qu’elle fasse ? Qu’elle les laisse à la maison ?
– Je-veux-qu’elle-les-couvre.

On en parle

Les lecture d’Anna. Une lectrice qui a eu la chance de le lire en anglais : Nymphette.

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Traduit de l’anglais américain par Éric Chédaille, cadeau des éditions Christian Bourgeois.

2
Tenir un blog, toutes celles qui le font savent à quel point c’est un plaisir. Essentiellement, celui de pouvoir dire pourquoi on apprécie tel ou tel livre. Comme le monde des blogs est très vaste, nos avis se croisent et nous permettent d’affiner nos impressions. Il est un autre plaisir, celui de recevoir en cadeau un livre pour en faire la chronique. Les choses alors se compliquent ; a-t-on le droit de critiquer un cadeau ? Je dois d’abord dire merci aux éditions « Christian Bourgeois » de m’avoir envoyé ce roman. Et je précise bien que je suis lectrice, non pas critique littéraire. Toutes ces précautions prises, je dois dire que je n’ai qu’à moitié apprécié ce roman.

Deux thèmes se croisent, un amour pour un trop beau pilote qui s’avère être un homme à femmes, et une épidémie mystérieuse qui coupe peu à peu l’Amérique des autres pays et des bases de sa propre civilisation.

Si vous voulez connaître toutes les peurs des Américains ce roman vous éclairera

  • Peur d’être rejeté par le reste du monde.
  • Peur de ne pas être aimé.
  • Peur de ne plus avoir le confort du monde moderne.
  • Peur de la maladie.
  • Peur de la pollution.
  • Peur d’autrui…

Le thème du retour au monde primitif a été maintes fois traité, il n’y a rien d’original dans ce roman. Par contre, la découverte de la vraie personnalité de son bel amour aurait pu être un bon ressort si, dès le début, on ne devinait pas que ce bellâtre n’allait pas tenir ses promesses. D’abord, dans un roman américain d’aujourd’hui, écrit par une femme les hommes ne peuvent pas avoir un beau rôle, ici c’est presqu’une caricature : ils meurent, ils disparaissent, ils fuient !

Ce qui m’a le plus intéressée, c’est la transformation de l’adolescente révoltée stupide en une vraie personnalité. Ce n’était peut-être pas la peine d’imaginer une épidémie de peste pour ce résultat. Je n’ai pas trouvé de blogs parlant de ce livre mais quelques sites, ils vantent l’écriture de cette écrivaine, comme je ne l’ai pas lu en anglais c’est difficile de juger. J’ai trouvé que ce roman était très lent, plat, sans montée réelle vers l’angoisse de la mort et que ce défaut n’était pas contrebalancé par la peinture, critique ou positive du quotidien d’une famille américaine.

C’est le principal reproche que je ferai : « En un monde parfait » décrit la vie de tous les jours à travers une passion puis d’une rupture amoureuse, autour de ces personnages rôde une terrible épidémie, mais on n’a jamais peur, tout finit par se solutionner. Il y a bien quelques morts, surtout des hommes, sans pour autant de montée dans l’angoisse. J’espère que d’autres lectrices vont me contredire. Bonne chance à ce roman !

Citations

D’une demoiselle d’honneur elle possédait les jambes galbées, la taille de guêpe, les cheveux blonds retombant sur les épaules… Elle avait porté du satin vert et de la mousseline jaune et quelque chose de rose et d’empesé…

 

Certains des cyclistes arboraient le désormais familier drapeau américain frappé d’un gros X noir.

 

À présent, tout le monde haïssait, semblait-il les Etats-Unis. Ce pays qui avait, durant des dizaines d’années, saccagé l’environnement avec ses grosses voitures et ses interventions armées, voulait maintenant étendre son épidémie au reste de la planète.

Traduit de l’anglais par Brice Matthieussent.

4
Jim Harrison a un véritable talent : celui de nous entraîner dans un ailleurs fait de grands espaces, d’une nature superbe, grandiose, majestueuse et parfois dangereuse. Je dois avouer que je n’ai lu que la première des trois nouvelles. Cela ne veut absolument rien dire pour la qualité des autres, simplement, j’ai du mal à lire des nouvelles du même auteur à la suite, ce sont trois univers différents qui demandent à chaque fois un effort pour entrer dans le monde mental des personnages. Elles sont liées par un cadre somptueux mais ça ne suffit pas. Ce livre étant au programme de lecture de notre club, je ne peux pas le garder trop longtemps, je reviendrai donc, vers ce recueil à un autre moment.

La première nouvelle « La fille du fermier » est très belle, toute l’Amérique est présente dans ce récit : le retour à la nature de parents qui ne pensent pas beaucoup au bien-être de leur enfant. La personnalité d’un vieil homme qui arrivera à capter l’affection de la petite fille, les adolescents qui s’ennuient dans cette « belle » nature, et la violence d’un sale pervers. Jai été captivée par le cheminement de Sarah qui passe du désir légitime de vengeance qui risque de la détruire encore plus, à une « re »construction plus riche de sa personnalité.

La fin est quand même très romanesque on a dû mal à croire à son amour… Mais, pourquoi pas ? Plus long qu’une nouvelle, c’est un petit roman qui se termine bien. (Trop bien ?)

Citations

 Son père parlait peu, et sa mère, tout occupée à trouver ce qu’elle allait répondre, n’écoutait pas.

 

N’ayant jamais appris à s’apitoyer sur les autres, elle n’éprouvait aucune pitié sur elle-même.

 

Elle sombra dans la dépression et Franck la conduisit chez un médecin d’Helena, à cent soixante kilomètres de chez eux, lequel lui prescrivit du Valium, très populaire chez les épouses de fermiers.

On en parle

Fata Morgana