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Roman ado, un véritable réquisitoire contre la guerre en Irak, mon seul reproche c’est que ce livre soit écrit par un français. Sur ce sujet j’aime mieux lire les romanciers américains. Sinon c’est vraiment passionnant, car le lecteur suit à la fois l’horreur de la guerre avec la peur de la mort du personnage principal et la vie ordinaire du petit frère lycéen, qui monte son groupe de rock et qui est amoureux. En toile de fond l’Amérique avec la perte du travail manuel (délocalisation des entreprises et misères des villes ouvrières) , et une famille américaine sympathique qui cache quand même quelques secrets. J’ai bien aimé la grand-mère et ses romans d’amour.

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Comme si on avait le choix ! C’était le dernier magasin encore ouvert à des milles à la;ronde. Les autres avaient fermé en même temps que les usines, et leur carcasses achevaient de se déglinguer, hiver après hiver.

On en parle

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J’ai plus d’une fois été agacée par la lecture de ce gros (trop gros ?) roman parce que l’auteur ne nous épargne vraiment rien : on apprendra tout sur sa sexualité, ses impuissances à vivre, les petits côtés de ses amis célèbres ou pas. Mais je ne l’ai pas lâché et à chaque fois que je reprenais ma lecture, j’y trouvais de l’intérêt. Dans le quartier latin des années de l’après guerre, on suit le narrateur, il y arrive à 16 ans « quand il est né » nous dit-il, il raconte son adolescence. (Aujourd’hui l’adolescence commence à 13 ans, à 18 ans on est « jeune-adulte » !)

Il a connu ou croisé tous ceux qu’il fallait connaître et le titre de son livre de souvenirs est un hommage au roman de Boris Vian L’écume des jours. On suit, pas à pas, son initiation à la sexualité, à la littérature, son passage au monde adulte, le rejet de la province, surtout de la banlieue et de sa famille.
L’auteur sait recréer l’ambiance des années de l’existentialisme et on est pris dans un véritable tourbillon. Il a souvent un humour très corrosif qui est à l’image de cette époque. IL y a dans ce roman beaucoup de petits textes merveilleux. La description de la gare Montparnasse et ses différences avec la gare de Lyon est un bon moment de lecture.

Je pense que, pour tous ceux qui se souviennent de ces années-là, ce livre doit faire du bien. Vu de la province, ces gens célèbres : Gréco, Sartre, Vian devaient faire rêver, de près ils sont beaucoup moins séduisants et pourtant ils ont apporté un souffle de liberté parmi les intellectuels. Il y a un personnage que je trouve intrigant et intéressant : Honoré, le narrateur et lui se rencontrent dans le train du retour vers la banlieue et sa famille, il lui donne de bons conseils de lecture, j’aurais aimé en savoir plus sur celui qui lui dit : « La provocation n’est pas forcément créatrice, murmure Honoré. Je crains que nous n’entrions dans l’ère de l’imposture ».

Citations

Je ne retrouve rien de mon violon, ni de son âme de bois, ni de son corps pas si verni que ça.

 

Se tenir comme Ilfo ?

Qui était donc ce type mystérieux qui s’appelait Ilfo et qu’il fallait prendre en exemple ? C’était comment se tenir, se tenir comme Ilfo ? Qui se tenait comme Ilfo ? Les adultes forcément. Quand je comprends enfin qu’il faut se tenir comme il faut, la question reste pendante. C’est quoi comme il faut, c’était pour ma mère se tenir à l’épicentre de tout ce qu’il ne fallait pas faire. À l’épicentre de toutes ses peurs.

 

Parmi les lectures édifiantes auxquelles j’avais accès, on trouvait des histoires comme celle du pauvre garçon contraint pas son père, un horrible communiste, de rapporter une hostie à la maison où ledit père la poignarde avec un couteau de cuisine. Et l’hostie de se mettre à saigner !

 

Être ami avec Vian, ce n’est pas être l’ami de Vian.

la nuance est d’importance.
Qui est le vrai Vian ? Je n’ai toujours pas la réponse.

Avec des parrains aussi prestigieux qu’Aragon et Eluard, les idées communistes sont plutôt en vogue à Saint-Germain mais qui pourraient dire qu’elles sont celles de Vian qui affiche une méfiance notoire à l’encode tous les dogmes, qu’ils soient religieux ou politique ? Ça me plait, ça rejoint ce rejet de cette religion et de ce Dieu qu’on a vainement tenté de me refiler.

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Je me suis accrochée comme une désespérée à ce livre ; c’était pour moi, il devait me plaire. Gérard Oberlé invente les mémoires d’un érudit du 16e siècle français qui a connu Montaigne, Ronsard et tous les poètes de la pléiade. Son style imite fort bien le style de l’époque et la vie de tous ces gens est pour le moins gaillarde !

Mais, je m’ennuie terriblement, et pour éviter de le parcourir en diagonal, je vais le refermer sans l’avoir terminé. J’espère qu’une membre de notre club de lecture saura le défendre à notre prochaine réunion, car l’auteur a effectué un travail vraiment sérieux, même s’il ne m’a pas touchée.

Citation

 Le vin délie la langue et rend l’esprit prompt et hardi. Une ancienne sentence grecque dit qu’il est le grand cheval des poètes.

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Je ne pouvais pas imaginer mon blog sans les livres de Benaquista, je n’avais pas la patience qu’il en écrive un nouveau pour le mettre sur mon blog, alors j’ai relu celui-là pour dire à quel point j’aime bien cet auteur. Lors d’un pari fou, deux hommes se donne rendez-vous trois plus tard au même endroit. Leur but : devenir quelqu’un d’autre. Le roman suit donc la trajectoire de Thierry Blin et de Nicolas Gredzinski dans leur nouvelle vie. Comme à la première lecture, j’ai beaucoup plus de sympathie pour Nicolas Gredzinski que pour Thierry Blin, d’abord parce qu’il va vivre une belle histoire d’amour et qu’il est plein de tendresse pour le humains.

Ce que j’apprécie le plus dans ce livre, c’est la façon dont Benaquista sait raconter des petits moments de vie de notre époque. Les conversations à la cafétéria sonnent tellement vraie. Son humour est décapant tonique, Bref un livre dont l’histoire est bien ficelée, et qui fait sourire : ça fait du bien.

Citations

Une de ses premières clientes avait été cette petite dame et de ses « douze Klimt » à encadrer.
– Douze Klimt ! Gustave Klimt ? Vous êtes sûre ?
– Oui, douze dessins.

– Des originaux ?
– Je ne sais pas.

– Ils sont signés ? Ce sont des oeuvres sur papier ?
– Non, sur un calendrier.

 

Les arrogants seront serviles un jour. En d’autre termes, plus on marche sur la tête des faibles, plus on est enclin à lécher les bottes des forts.

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La lecture des blogs m’a amenée à lire ce roman, et je n’ai pas regretté. C’est un roman vivant et très attachant. Le personnage principal est un adolescent fou de lecture , il s’attire tout de suite la sympathie des lecteurs et lectrices boulimiques, il est le fils d’un couple qui va mal, d’une mère venant de la bourgeoisie commerçante qui se croit supérieure à son mari, fils d’émigré Italien. L’époque les années 60 est vraiment bien rendue, la guerre d’Algérie, le lycée où on s’ennuie, l’arrivée du rock et de la télé, le baby-foot les cafés. (Je me suis demandé si on disait déjà en 1960 bac plus ou moins six pour parler du nombre des années d’études)

Mais le plus important c’est la galerie de portraits des immigrés des pays de l’est rassemblés et désunis par des secrets que le roman dévoilera peu à peu. J’ai beaucoup apprécié qu’un romancier français prenne autant de soin à nous faire découvrir des personnages et les rendre crédibles même dans leurs outrances. Jusqu’au bout , ces personnages sont vivants et plein de contradictions , le livre refermé on aimerait en savoir encore plus sur chacun d’eux.

Citations

Longtemps, j’ai vécu dans l’ignorance la plus totale de l’histoire de ma famille. Tout était parfait ou presque dans le meilleur des mondes. On ne raconte pas aux enfants ce qui s’est passé avant eux ? D’abord ils sont trop petits pour comprendre, ensuite ils sont trop grands pour écouter, puis ils n’ont plus le temps, après c’est trop tard. C’est le propre de la vie de famille. On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tous des uns et des autres. On espère des miracles de notre consanguinité : des harmonies impossibles, des confidences absolues, des fusions viscérales. On se contente des mensonges rassurants de notre parenté.

 

Le cinéma ça fait oublier. C’est le meilleur remède contre la déprime. De préférence un film qui finit bien, qui rend meilleur, qui donne de l’espoir, avec un héros genou à terre, abandonné par ses amis, humain, avec de l’humour, au sourire enjôleur dont le meilleur pote meurt dans es bars, qui encaisse les coups avec une résistance incroyable, triomphe des méchants et de leurs complots, rend justice à la veuve et aux opprimés, retrouve sa bien-aimée, une superbe blonde aux yeux bleus, et sauve la ville ou le pays au son d’une musique entraînante.

 

Tu nous emmerdes avec tes problèmes. Tu es vivant, profites-en pour vivre.

 

Des drôles d’accents qui leur faisaient manger la moitié des mots, conjuguer les verbes à l’infinitif, les mettre en début de phrase, bouffer les pronoms, confondre les homonymes, ignorer le masculin et le féminin ou les accoler dans des associations hasardeuses.

 

Quand un homme accomplit son rêve, il n’y a ni raison ni échec ni victoire. Le plus important dans la Terre promise, ce n’est pas la terre, c’est la promesse.

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Au programme du club de lecture, ce livre se lit facilement. Un père a voulu se donner une stature de héros aux yeux de sa fille. L’écrivain chargé de raconter sa vie, n’a pas su faire parler son propre père qui était lui, un véritable héros de la résistance. L’intérêt du roman, vient de cette rencontre et du tête à tête entre ce vieil homme digne mais qui a construit sa vie sur un énorme mensonge et le journaliste écrivain qui sent ce mensonge.

Je n’ai vraiment pas été passionnée.

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C’est vraiment un très bon roman dont le thème est l’amitié. Je pense que les adolescents adoreront (mais je ne connais pas bien ce public). J’ai beaucoup apprécié la description du plaisir que donne le jeu du basket. Cet écrivain raconte bien les difficultés de vie des femmes en particulier celles qui sont seules pour élèver un enfant, la vie dans les cités défavorisées et la force de l’amitié.

Le récit a pour trame la séparation, la dépression d’une mère, les différences sociales aujourd’hui, le lycée et le basket

Citations

Encore qu’ « amis », c’est un drôle de mot.
C’est comme « amour ».
Ce sont des mots que je n’ai pas l’habitude d’employer.
J’utilise « copain », « camarde », « pote » jusqu’à « cousin » ou jusqu’au verlan – mais « ami », c’est trop bizarre. C’est un mot adulte. J’espère que je vais m’en servir plus tard – et beaucoup- mais pour l’instant, je le tiens à distance.

 

 Seul le frigo faisait son raffut habituel. Il faut le changer, le frigo. Mais on attend qu’il rende complètement l’âme, parce qu’on est raides. Alors en attendant le moment fatidique, on mange un jour des aliments moitié congelés et le suivant, les mêmes, mais pleins de flotte.

On en parle

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L’auteur présente son livre comme une fable. Fable, autour du destin de trois femmes, violées ou soumises à des hommes pervers ou violents. Cette fable se passe dans une Amérique latine imaginaire, avec des dictateurs imaginaires.

Ce livre est un coup de cœur dans de nombreux blogs de lectrices et le sera sans doute à mon club de lecture jeudi prochain. Je suis plus réservée, le côté fable a fait que je ne suis rentrée qu’à moitié dans le roman, j’ai bien aimé mais je suis loin de partager l’enthousiasme que je lis sur d’autres blogs. Je n’ai pas trouvé dans l’écriture la force poétique de Le Cœur Cousu de Carole Martinez, qui raconte aussi le destin tragique des femmes bafouées par la vie trop dure et la violence des hommes.

On en parle

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Les éditions Perrin m’ont offert ce livre grâce à l’opération Masse Critique de Babelio du mois de novembre 2009.J’entends souvent Nicolas Baverez à la radio, je le comprends, je le trouve clair et précis et non dépourvu d’humour. Je me suis donc portée candidate, pour faire une critique de son livre, avec cette idée en tête : est-ce qu’une réfractaire à la compréhension des phénomènes économiques, comme je le suis, peut mieux comprendre la crise que nous venons de vivre, grâce au livre de Nicolas Baverez.
En d’autres termes, ce livre est-il grand public ? La réponse est : oui et non ! Oui, j’ai mieux compris. Non, ce n’est pas un livre très accessible : j’ai dû ramer comme une malade pour en comprendre à peu près un tiers. C’est grâce à ce tiers que je comprends mieux la crise. Certains petits détails seraient vraiment faciles à changer et cela aiderait beaucoup la compréhension : l’explication des sigles FED , BRIC, BCE,OMC …, des notes en bas de page sur des noms qui parlent aux économistes mais pas à moi : Breton Woods, Yuan renminbi, Smoot-Hawley .. Le mécanisme de la bulle financière est bien expliqué, on se demande si les krachs sont évitables.Ce n’est pas un livre optimiste car il décrit une France très affaiblie par la dette publique, et les protections sociales qui ne servent qu’à masquer la réalité de la crise. Je ne recommande cet ouvrage qu’à ceux et celles qui s’y connaissent un peu en économie.

Citations

Voici une jolie phrase

 L’économie mondiale n’a tenu qu’au fil de soie de la politique économique.

 

Une des phrases que je ne comprends pas

L’innovation financière s’est déployée au croisement de la titrisation …

 

Une image de la bourse et des banques que j’ai découverte dans ce livre

Loin d’être rationnels et guidés par la juste évaluation de la valeur des actifs, les marchés cotent au premier chef les opinions et les pulsions collectives, encourageant les comportements moutonniers des épargnants et des investisseurs à la hausse comme à la baisse. Surtout, les banques, largement recapitalisées et restructurées, bénéficiant d’une courbe des taux favorables, fortes de la garantie d’être sauvées par le contribuable, ont renoué avec leur stratégie à risque.

 

Une phrase où j’ai trouvé un peu d’humour

 

La banque demeure la seule activité où il faut passer par la le casino et jouer pour avoir le droit d’accéder à la boulangerie

 

 

Et finalement j’ai appris que « calamiteux » est l’adjectif qui décrit tout ce qui est mauvais pour l’économie

On en parle

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Comme le titre l’indique l’historienne spécialiste de la révolution française, Mona Ozouf raconte son enfance bretonne, sa double appartenance :

  • à la lutte pour la reconnaissance à l’identité bretonne à travers le combat de son père.
  • à l’école publique et républicaine par sa mère et son propre plaisir d’être une bonne élève.

Ces deux premières parties sont très intéressantes et agréables à lire. Ensuite elle explique son engagement intellectuel, ses lectures et sa compréhension des idées politiques qui ont construit la France. La lecture devient alors beaucoup plus difficile, les idées sont intéressantes mais ce n’est plus du tout le même livre, on quitte le récit pour un débat d’idées un peu long et froid.

Citations

Les hommesselon lui (Jules Ferry) , doivent être laissés libres d’errer, car la liberté, fût-elle payée par l’erreur, est plus désirable que le bien.

 

Jamais sans sa coiffe. L’attacher est son premier geste du matin, bien avant l’éveil de la maisonnée.

 

Son souci constant est la dignité .. sa règle morale essentielle est de ne jamais se mettre dans une situation telle qu’on puisse en avoir honte. « Gand var vez » , « avec la honte » est l’expression qui, pour elle englobe tout ce qu’il est inconvenant de faire et même de penser.

 

Trois pélerinages, donc, qui résumaient assez bien les trois lots de croyances avec lesquelles il me fallait vivre : la foi chrétienne de nos ancêtres, la foi bretonne de la maison, la foi de l’école dans la raison républicaine.