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Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

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Je me demande si le nom de l’expédition Donner a été le départ de l’inspiration de ce beau livre de Chris Donner. Puisqu’il situe son livre à Reno tout près du lac Donner. Cette expédition a existé, 81 personnes ont voulu trouver une route plus rapide entre l’Utah et le Nevada, 36 personnes sont mortes de faim et on a parlé de cannibalisme à propos des survivants.

L’histoire de ce roman-ado que beaucoup de personnes plus âgées auront grand plaisir à lire se présente comme un conte moderne. Un jeune qui, comme par hasard, s’appelle David est doué naturellement pour le dessin, tout ce qu’il entreprend devient une merveille de reproduction de la réalité ; oui mais voilà dans son école d’art cela n’a plus aucune valeur. Sauf aux yeux d’un vieux professeur fou de la renaissance italienne. Plus le jeune David est mis en valeur pour ses dons académiques plus il est mis à l’écart de l’école qui est de plus en plus sous la coupe du représentant de l’art contemporain. C’est mon seul reproche la vision de l’art contemporain est caricatural.

Le livre pourtant pose une très bonne question que faire d’un don de dessinateur à notre époque. Et cette question lui est finalement posée par l’enseignant académique. Veut-il comme tant d’autres dessiner des portraits à la sortie des musées pour 5 dollars ? David qui est un peu angélique sur les bords, veut faire des enfants avec la femme qu’il aime et pas du tout devenir artiste, il ne se sent pas artiste et a bien du mal à l’expliquer à son père qui est si fier de lui.

Un très bon roman qui fera réfléchir les ados et les anciens ados !

Citation

Je connais quelqu’un d’autre comme ça

J’aurais dû faire ce dessin la veille, mais j’étais un élève paresseux et sujet à la procrastination, d’après les commentaires de mes précédents bulletins scolaires.

L’adieu du professeur académique

Vous dessinez comme un Dieu, vous le savez, je vous l’ai dit. Trop. Et maintenant , je veux vous dire une chose, il faut que vous sachiez que ça ne vous servira à rien. Il y a encore un siècle, vous auriez triomphé partout, mais aujourd’hui dans le monde de l’art, il n’y a pas de place pour des garçons comme vous. C’est fini. J’ai essayé d’expliquer ça à votre père plusieurs fois. Il ne peut pas le comprendre. Il voit ce que vous faites et il se dit : »Mon fils est un génie », et il a raison. Mais c’est quoi un génie malheureux, un génie au chômage, un génie dont personne n’achète les œuvres ? C’est juste un futur clochard. Je n’ai pas envie de vous retrouver un jour à la sortie d’un musée en train de faire le portrait à des touristes pour cinq dollars.

Les projets d’art contemporain

Et le défilé des projets continua, tous pleins d’invention, d’imagination, de mo-der-ni-té. C’est celui de Catherine Donkins qui produisit la plus forte sensation : elle proposait de déféquer dans une boîte de fer-blanc, genre boîte de conserve, qu’elle scellerait selon la méthode que son père utilisait dans son usine de conditionnement de corned-beef. Elle avait déjà dessiné l’étiquette sur laquelle on pouvait lire : »Merde d’artiste » ; Dissimulant son dégoût derrière un sourire d’une fausseté patente, Mr Deems accepta le projet de Catherine , tout en lui rappelant que l’exploit avait déjà été réalisé par Piero Manzoni en 1961. Catherine le savait , mais argumenta qu’aucune artiste femme ne l’avait encore fait.
– Il fallait y penser, dit Mr Deems.

On en parle

Beaucoup d’avis positifs chez Babelio.

 Coup de coeur du club de lecture de la médiathèque

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Présenté comme un roman pour ado, mais plutôt pour adulte, à mon avis. Un jeune américain venant d’un village arriéré de l’Illinois à la population abrutie par la méchanceté et l’alcool , part faire la guerre du Vietnam. L’armée découvre qu’il ne connaît pas le sentiment de peur, il sera donc recruté par la CIA pour ses basses besognes. Le personnage ne se sent jamais impliqué par les aventures qu’il est amené à vivre . Il fait un peu penser à Forrest Gump, il lui manque quelque chose , et cet éloignement du réel lui permet de voir le fonctionnement de son pays sans aucune bienveillance.

On voit donc à travers Bibow Bradley les actions les plus sombres de la CIA. Autant quand les américains le font, je suis intéressée autant quand c’est un français , je n’ai pas le même plaisir de lecture. Dans ce roman , c’est sans aucune nuance, les US sont vraiment le grand Satan que tant d’autres décrivent. On est pris par ce roman au rythme rapide, car ce personnage tel un autiste essaie de comprendre le monde , il lui manque les clés habituelles comme l’attirance, la compassion, la peur. Il faut donc l’initier aux différents sentiments, mais on utilise d’abord ses capacités pour en faire un tueur redoutable .

J ‘ai une réserve sur le côté, critique violente de la politique anticommuniste de la CIA lors de la guerre du Vietnam, mais en lisant les avis sur Babelio, je vois que je suis bien la seule à m’être étonnée de cet aspect du roman.

Citations

L’Illinois profond

Les crétins des p’tites villes américaines sont pas très doués en géographie, en général . Faut dire que par chez nous, quand on entend parler d’un pays , c’est qu’on est en guerre avec.

 En 1954

En mai, la France se « fait baiser par les Viets ! ! ! ».
Mon grand père commente : »connards de Français d’merde. Déjà qu’i z’ont pas pu s’débarrasser des boches tout seuls ! »

 On en parle

Un nouveau blog qui insiste beaucoup sur l’aspect humoristique du roman dont je n’ai pas assez parlé, il est vrai.

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Livre trouvé sur le blog de « la souris jaune » le commentaire enthousiaste m’ a fait acheter ce roman aussitôt. C’est un bon livre pour adolescente et le suspens est bien mené. On ne s’ennuie pas.

Evi est une jeune américaine dont la mère est trop belle, elle se se fait remarquer par tout où elle passe et empêche sa fille de prendre conscience de ses propres capacités de séduction. Elles seront en rivalité pour un beau jeune homme qui dévastera le cœur d’Evi. Cet amour douloureux la fera passer définitivement du côté des adultes.

J’ ai bien aimé l’ambiance de l’ immédiate après-guerre , on retrouve un peu ma série préférée « Mad-Men » mais du côté de ceux qui ne réussissent pas. Comme le héros Don Draper , le beau père d’Evi, Joe a ramené de la guerre un lourd secret qui fait à la fois sa richesse et son malheur. Je ne raconte pas plus , pour ne pas émousser le suspens.

Je ne sais pas si c’est vrai mais j’ai été très étonnée qu’on puisse en 1951 chasser des gens des hôtels de Floride car ils étaient juifs. Le racisme aux États-Unis me surprendra toujours. Si vous avez des adolescentes autour de vous retenez ce livre il plaira certainement. Pour les adultes, la volonté de l’auteur de terminer son livre sur un « happy-end » moralisateur lui fait perdre beaucoup de force.

Citations

J’avais vu aux informations ce qu’on avait découvert à la fin de la guerre.

Mais je n’y avais jamais réfléchi jusqu’ici. Les magazines et les films montraient tout le contraire ? La guerre était finie, on s ‘amusait, on buvait du Coca , on fumait des Camel et on économisait pour achète une nouvelle Chevrolet.

On en parle

Chez « la souris jaune » évidemment, et dans « ma bibliothèque virtuelle ».

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Joli roman pour adolescent, j’ai bien aimé l’ambiance de ce livre, la chaleur de la famille russe fait du bien et on pense que cette petite fille a bien de la chance d’être entourée par des grand-parents originaux et très vivants. Là dessus une histoire d’amour avec un cousin aux yeux bleus une belle histoire où il ne se passera pas grand-chose puisqu’ils n’oseront rien se dire, mais si proche de la réalité.

C’est ma seule réserve, autant j’ai apprécié cette histoire qui n’en est pas une, autant je me demande si les adolescents n’ont pas besoin d’un récit plus construit pour soutenir leur intérêt. Je ne peux pas répondre pour eux !

Citations

Elle agaçait terriblement Babou, mais c’était le cas avec la plupart de femmes plus grandes qu’elle.

 

Tout cela l’avait obligé à se tenir bien droite, histoire d’éviter la douleur qui tire les êtres vers le bas.

 

Babouchka et Didia étaient très vieux et très russes. Mais plus russes que vieux en fait.

On en parle

Le blog de Sharon

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Traduit de l’anglais par Anne Krief.

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Roman pour adolescent, très agréable à lire, également, pour les adultes. Le monde des avocats américains est analysé à travers la compréhension particulière d’un jeune autiste qui est incapable de mentir. Pour comprendre le monde, il est parfaitement logique et sa façon de tout décortiquer, permet de comprendre que dans la « réalité » on triche souvent avec l’honnêteté. Marcello apprendra qu’il faut faire des choix au risque de faire souffrir des gens qu’on aime.

Je crois que c’est un roman qui plaira aux adolescents, car l’histoire est passionnante – une enquête policière à propos de la responsabilité d’un constructeur de pare-brise – mais surtout, parce qu’il aborde de façon originale les questions qui intéressent tous les jeunes. En particulier la sexualité. Marcello n’arrive pas à éprouver des sentiments, la façon dont il cherche à comprendre la sexualité est à la fois belle et touchante.

L’auteur a parfaitement rendu compte des difficultés de ce jeune autiste pour vivre en société. Les efforts de Marcello pour comprendre le monde et sa façon de raisonner le rendent émouvant. Il est entouré de personnages parfois méprisables ou au contraire honnêtes et qui lui veulent du bien. Mais mêmes ces gens là, peuvent être complexes et lui poser des problèmes.

Citation

Il y a tant de choses avec lesquelles j’ai énormément de difficultés. Je ne peux pas me rendre dans un lieu inconnu sans plan. Je me trouble quand on me demande de faire plus d’une chose à la fois. Les gens emploient des termes que je ne comprends pas ou ont des expressions du visage impossibles à décrypter. Ils attendent de moi des réponses que je ne peux pas leur fournir.

On en parle

S’il était encore une fois.

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Traduit du suédois par Cécile Clauss et Maximilien Stadler.

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Il ne faut jamais rater les livres « ado » dans la liste du club. D’abord parce que ça nous permet de rester en contact avec la lecture d’une génération qui est parfois loin de nous. Ensuite, comme notre bibliothécaire n’en met qu’un, il est toujours très représentatif et bien choisi. C’est le cas pour ce roman. Alors pourquoi n’a-t-il pas ses quatre ou cinq coquillages ? Parce que je suis assez hermétique au genre policier.

Comme les adultes, les ados ont le droit à leurs auteurs suédois ! Pour un pays qui passe pour être tranquille, quelle imagination les auteurs déploient dans le genre meurtre en tout genre. Pour ce que je peux juger du polar, c’est bien fait, car on ne peut se détendre qu’à la toute fin de l’histoire.

J’ai beaucoup aimé la description de l’adolescence, cette façon que les ados ont de ne pas résister aux personnalités leaders dans les classes, même s’ils savent voir les défauts de ceux qui les entraînent à faire et à dire ce qu’ils n’ont pas vraiment envie de dire ou faire. Et puis, la méchante qu’on aimerait tant voir coupable ou au moins complice, n’est qu’une garce détestable, le romancier ne fait pas dans la facilité. Le coupable sera effectivement un personnage qu’on avait sous les yeux mais qu’on n’attendait pas là.

Ça ne donne pas envie de revivre l’adolescence ! Les parents se battent avec des problèmes d’adultes pas simples à résoudre. Bref l’atmosphère est bien rendue. Cela ne m’étonne pas que les grands ados apprécient, enfin tous ceux qui aimeront plus tard les romans policiers.

On en parle

J’ai choisi ce site à cause du nom, oui ! enlivrez, ça fait du bien : link.

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/grandes110/9/6/5/9782211064569.gif

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Roman destiné aux adolescents, ce roman peut séduire un public assez large de l’enfance aux adultes. C’est un plaidoyer contre tous les obscurantismes. Elvina jeune fille juive vivant au 11e siècle n’a pas le droit d’apprendre. Elle est interdite d’école et d’études parce que c’est une fille ! Or l’écriture la passionne et rien ne pourra l’empêcher d’apprendre.

On voit de l’intérieur d’une famille, pourtant très érudite, tous les interdits religieux qui sont autant de frein à la compréhension du monde. Au- delà de la petite communauté rode les hordes des croisés, et la peur qu’ils anéantissent tous les juifs avant de partir en terre sainte. Comme le récit est vu à travers le personnage d’Elvina, c’est très facile à lire et permet de revivre cette époque. Le point de vue sur les croisades n’est pas exactement celui que j’avais appris à l’école mais c’est vrai qu’il n’y a plus aujourd’hui grand monde pour chanter les louanges des valeureux croisés !

Le mazal ? C’est l’ange gardien d’Elvina à qui elle écrit tout ce qui la perturbe, un peu comme les adolescentes d’aujourd’hui remplissent des cahiers intimes.

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Raphaël Fejtö.
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Livre pour adolescents ou plutôt adolescentes. Une jeune fille de la petite noblesse anglaise, en l’an 1290, tient son journal. Ce qui le rend plaisant à lire c’est qu’elle est particulièrement délurée, elle n’a pas la langue dans sa poche. Son regard sur ses proches est sans pitié. On peut facilement comprendre ses révoltes si l’on admet qu’elle n’a aucune envie de répondre aux attentes des mœurs de cette époque : une femme noble doit apprendre à coudre, broder, tisser, et surtout attendre avec patience le mari que son père lui choisira.Ce qui est plus difficile à comprendre c’est la raison pour laquelle cette jeune fille n’accepte pas cette éducation qui était la règle pour les femmes de sa condition dans ce temps-là. L’auteur lui donne une personnalité et un langage du 21e siècle. C’est un roman, pourquoi pas après tout, c’est ce qui rend la lecture amusante.La façon dont les Anglais vivaient à l’aube du 13e siècle est bien rendue. Je ne sais pas si ce livre a connu un grand succès auprès des jeunes. Je me pose souvent cette question quand je lis des livres pour adolescents. Celui-ci ne cherche pas à plaire aux adultes, et j’ai un peu peur qu’il ennuie les adolescents d’aujourd’hui. Catherine commence l’éciture quotidienne de son journal en citant le saint du jour et en racontant les raisons pour lesquelles il est devenu saint. J’ai beaucoup ri d’apprendre que :

  • Colman est saint « parce qu’il a appris à une souris à le maintenir éveillé pendant la messe »
  • Brigitte d’Irlande fut sainte pour avoir transformé « l’eau de son bain en bière pour les religieux de passage »
  • Tatwin fut saint parce qu’« il était archevêque de Canterburry et faiseur de devinettes »
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Le Plouhinec.
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Les filles doivent adorer, les garçons je suis moins sûre. J’ai trouvé cet avis sur un blog :

C’est le livre que j’ai le moins aimé… et de très loin ! ! Cette histoire est étrange, certains éléments n’ont ni queue ni tête, la plupart des personnages sont moyennement réussis et l’héroïne est vraiment nunuche. De plus comment peut-on être amnésique et oublier quatre ans de sa vie en tombant dans des escaliers ? Il faut vraiment ne pas être dégourdi ! ! Ce livre est plus pour les filles.

Personnellement, j’ai trouvé ce livre agréable à lire, mais je suis une fille ! À la suite d’un trauma crânien Noémie est partiellement amnésique et quatre années de sa vie se sont effacées. Elle est confrontée à sa vie de lycéennes. Ses amours vont s’en trouver quelque peu perturbées ! Aucun personnage n’est caricatural et si tout finit bien, la complexité de la vie réelle est bien racontée.

Citation

Même si nous n’avions jamais été ensemble comme des amoureux, je l’aimais. Je l’aimais. Je l’avais toujours aimé, je crois bien. Pour tout vous dire, c’était un peu un fardeau de le savoir.

 

Je me souviens des porcs-épics que j’avais regardés avec papa le soir où j’avais cru que Will allait peut-être mourir. Pas la partie sur l’aspersion d’urine. Le moment où ils se regardaient dans les yeux. Nous n’en étions pas encore là, Will et moi.(Personnellement, j’espérais ne jamais arriver au stade du pipi)

On en parle

Link.

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Ce roman date de 1999 (et visiblement il a été beaucoup lu étant donné l’état du livre). Il traite de façon claire de la sexualité et de la nécessité absolue de se servir des préservatifs. Il raconte aussi très bien, comment une jeune fille de quinze ans peut tomber amoureuse d’un adulte, du moins en être persuadée. Les jeunes doivent retrouver leur façon de réagir dans le journal de Delphine. Il faut le conseiller à tous les adolescents car il est agréable à lire et dit des choses essentielles sur l’amour et la sexualité.