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Une femme qui préfère se faire appeler Chouquette que mamie (ou grand-mère), qui lutte de toutes ses forces pour garder un mari qui ne l’aime plus. La vie à Saint-Tropez où l’alcool et la drogue occupent une grand partie du temps. L’horreur des femmes de 60 ans qui veulent encore passer des soirées dans le vent.

Beurk de beurk, ce n’est vraiment pas drôle d’avoir peur de vieillir à ce point et d’être plongé dans des histoires abominablement tristes. L’auteur a ce talent de dire les choses brutalement un peu dans le style de certaines journalistes de Elle. Emilie Frèche décrit bien en le caricaturant peut-être un peu, le monde people où doit vivre une si petite partie de la population française. Ce n’est pas mon monde et je n’ai guère envie d’en faire partie,Les soirées sur yachts saint-tropéziens sont à vomir (et pas seulement dans le sens métaphorique !). Le désespoir de Catherine Alias Chouquette me touche assez peu, elle représente un peu tout ce que j’espère ne jamais être.

Le livre se lit très rapidement comme un grand article d’un hebdomadaire d’été.

Citations

Elle s’imagine parler au téléphone avec sa fille !

« Il faut que tu te réveilles, Adèle, mamie Nova, c’est terminé ! Oui, je me fais sauter ! Oui, je prends mon pied ! J’ai soixante balais et je mouille encore le fond de ma petite culotte, si tu veux tout savoir ! »

2
Je ne veux pas être trop injuste avec ce roman qui m’a quand même beaucoup déçue. J’avais beaucoup aimé La Délicatesse. L’histoire d’amour entre Fritz et Anna n’a pas réussi à me passionner, la description à la fois des personnages et des milieux m’a semblé proche de la caricature. Je n’ai pas retrouvé la verve humoristique qui m’avait tant plu dans le précédent roman de cet auteur. Mais je ne veux pas être injuste car il m’a permis de passer une nuit d’insomnie beaucoup plus agréable que si j’avais zappé devant les reportages animaliers de la télé.

On en parle

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C’est un excellent film. Les images sont très belles. La musique est superbe, on est en Italie ! (hélas, le son est toujours trop fort dans les salles de Dinard, quatrième âge oblige ?). Le spectateur se sent porter comme dans un opéra, il ne peut que suivre et comprendre la trajectoire du dictateur. L’Italie est, pour moi, un pays de lumière, or, dans ce film tout est sombre, il pleut et très fort parfois . On doit à la neige l’une des plus belles images du film : Ida accrochée aux grilles de son hôpital prison qui lance, une fois encore, des lettres à toutes les autorités de son pays pour dénoncer son enfermement et la situation de son fils.

Le fascisme est bien rendu. Comme souvent, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer avec le nazisme. Même si Mussolini est parfaitement odieux et a fait le malheur de l’Italie, cela n’avait pas grand chose à voir avec l’Allemagne hitlérienne. On entend et on voit un discours de Mussolini, il y est beaucoup plus caricatural que l’acteur qui joue Mussolini. A chaque fois que je vois les actualités de l’époque je n’arrive pas à comprendre comment il pouvait galvaniser les foules, on dirait un pantin.

Le film respecte tout ce qu’on sait de cette malheureuse femme et de son enfant, mais justement c’est ce qui m’a fait avoir une distance par rapport à ce film. Elle devient en quelque sorte folle par amour et ne fait rien pour éviter des sanctions alors que tout son entourage la met en garde. Son obstination fait son malheur et celui de son fils, j’aurais bien aimé comprendre pourquoi elle fait cela. J’ai pensé à ces héroïnes du cinéma détruites par leur passion amoureuse, Adèle H, Camille Claudel.

Je pense que si le film avait tenté une explication, on aurait pu lui reprocher de ne pas avoir respecté la vérité historique, mais moi ça m’a manqué. Je ne comprends pas l’obstination de cette femme. Je pense que tout le monde aurait essayé de sauver son enfant plutôt que de vouloir à tout prix qu’il porte le nom d’un père qui les rejette tous les deux.

On en parle

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Déçue par ce film, j’avais pourtant lu d’excellentes critiques. J’ai apprécié l’ambiance, la musique, les costumes (mais que les robes de cette époque enlaidissent les femmes, elles ont toutes l’air enceintes de 8 mois ! !). J’ai trouvé ça très long et je dois dire que les scènes champêtres m’ont énervée au plus haut point. J’ai également été très étonnée par la liberté des mœurs et l’absence de conventions sociales dans l’Angleterre de cette époque, ce n’est vraiment pas l’idée que j’en avais.

Pour ce qui est de la poésie, mon anglais n’est pas suffisant pour bien apprécier. J’ai du mal à croire à la façon dont est traité l’inspiration poétique. J’avais tellement aimé « La leçon de piano » !

3Nouveauté au club de lecture, nous gardons deux mois de suite un thème, et c’est le deuxième mois pour la littérature haïtienne. Autant « Hadriana dans tous mes rêves » de René Depestre, ne correspond pas du tout à mes goûts autant « Yanvalou pour Charlie » m’a touchée. On se perd un peu dans le récit et je n’ai pas accroché de bout en bout d’où seulement trois coquillages. La présence des jeunes garçons haïtiens abandonnés à la misère de la rue est vraiment émouvante. Le personnage du prêtre qui est impuissant face à l’extrême pauvreté et la dureté de la société haïtienne malgré sa générosité est touchant.

J’ai été intriguée par l’histoire des prénoms qui font « campagne » et qu’il faut absolument changer pour réussir sa vie en ville. C’est assez amusant car le prénom que le personnage principal s’est choisi : Mathurin, fait, pour moi, plus campagne que Dieutor son vrai prénom. L’écriture souvent poétique, se fait poignante en restant très pudique quand elle décrit la misère absolue des petits enfants à l’orphelinat.

Citations

La première fois que j’ai croisé la mort, un cyclone nous menaçait. Le vent soulevait déjà les tôles et le ciel versait sur nos têtes toutes ses réserves d’eau.

 

C’est vrai que Dieutor, ça va pas avec « monsieur » ni « maître ». C’est comme si on mettait un smoking à une vache.

 Vu que nos géniteurs nous ont abandonnés, je suppose que les gens nous considèrent comme des miraculés et se félicitent au nom de la société, d’avoir participé au miracle collectif, même quand ils n’ont rien fait pour nous. Ça doit être pareil pour les réfugiés, quand ils arrivent dans un pays et qu’on leur ouvre la frontière. Quand on est le fils de personne ou qu’on a plus de pays, faut toujours s’excuser de se trouver là où on se trouve ou tout simplement d’être en vie.

 

Le père Edmond n’a que ses mots dans la bouche : Humilité, droiture, les qualités avec lesquelles bâtir une vie de tous les jours qui n’emmerde pas les autres …. On avait choisi, pour sortir du nombre, des métiers qui passent à la télé …Gino a dit aviateur, Filidor dompteur de lion. Moi j’ai dit guitare classique.

 

Pour eux non plus c’est pas tout beau comme dans la Bible. Eux, ils ont pas de Messie volontaire du Bon Dieu, pour mourir à leur place.

On en parle

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Je suis désolée de n’avoir pas le temps de finir ce livre. Mais comme je le lis dans le cadre de notre club, il faut que les autres puissent le lire également. (Je ne mets donc pas de coquillages.) C’est un livre qui essaie de rendre compte de la création artistique. Je ne sais pas si les artistes se retrouveront dans ce roman. J’ai été très intéressée par l’évocation de cette époque de fer et de religion. Le XVIIe siècle, qui y est décrit est vraiment une époque horrible, la pauvreté insoutenable et l’arrogance des princes et des gens d’église à peine supportable.

La souffrance du peintre qui se sait novateur et porteur d’un message qui dépasse son époque est bien rendue. Au début da ma lecture, j’ai été gênée par ce « Tu » du narrateur qui s’adresse au peintre, mais peu à peu je l’ai accepté. Je finirai ce livre un jour c’est certain.

Pour une fois je ne mets pas de citations mais ce tableau où le Caravage s’est représenté sous le trait du bourreau parle mieux du livre que n’importe quelle citation.

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J’ai choisi ce livre dans la bibliothèque de la Pinacothèque de Paris, qui consacre une très belle exposition à Edvard Munch, intitulée Munch ou l’anti cri. Cet essai illustre parfaitement le propos de l’exposition. Il m’a permis de revivre les moments forts que j’ai éprouvés devant des tableaux que je ne connaissais pas et qui sont absolument magnifiques.

On peut parfaitement admirer les toiles sans rien connaître des tourments d’Edvard Munch, mais ce livre est bien fait. Pour nous faire comprendre et mieux connaître ce géni de la peinture, l’auteur entre dans les souvenirs de sa sœur, de ses amis, de ses mécènes, c’est très agréable à lire, on a l’impression de vivre avec celui dont l’œuvre ne se résume certainement pas au « Cri » qui l’a rendu si célèbre.

Citations de Munch

La maladie, la folie et la mort sont des anges noirs qui ont veillé sur mon berceau et m’ont accompagné toute ma vie.

 

En vérité, mon art est une confession que je fais de mon plein gré, une tentative pour tirer au clair, pour moi-même, mon rapport à la vie … C’est au fond une forme d’égoïsme, mais je ne renonce pas à l’espérance qu’avec son aide, je parviendrai à aider d’autres gens à se comprendre.

On en parle

Lien vers l’expo à voir absolument : link.

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On est loin de l’humour de La vengeance du wombat du même auteur. Dans ce court roman (109 pages) Kenneth Cook nous fait découvrir l’horreur d’une soirée alcoolisée en Australie. Il se donne la peine de remonter la chaîne des responsabilités qui a abouti à la mort d’une femme. C’est horrible et cela ne donne pas envie d’aller boire une bière un samedi soir dans les bars australiens. La description très précise des actions d’une rare violence est prenante et on est absolument écœuré par tant de bêtises. Le passage sur la façon de tuer les bœufs à coups de merlin est à peu près insoutenable.

On est dans le sordide, je ne sais pas si la lecture de ce roman aiderait les gens à ne pas se livrer à des beuveries, sinon je recommanderai ce livre à tous ceux pour qui font la fête en frisant le coma éthylique. La bonne personne est accusée de meurtre mais peut-être pas pour le bon meurtre. Car finalement ce soir là, dans cet endroit là, il y a eu un viol, la mort d’un jeune complètement ivre au volant de sa voiture, une tentative de meurtre digne d’un film d’horreur et finalement la mort d’une femme.

 Citations

John Verdon, instrument d’une société qui avait besoin de viande tout en refusant de tuer, alla se doucher de très mauvaise humeur. Dans la mesure où son travail lui procurait du plaisir – sans parler de son salaire –, il était lui aussi un artiste. Les exécutions défectueuses le démoralisaient plus qu’il n’aurait plus l’exprimer.

 

Verdon avait souri en sentant l’élan du marteau et, pour la première fois depuis plus d’un an, le plaisir de tuer qui lui descendait dans les reins.

 

Le jeune se mit sur pied avec difficulté, à peine conscient de son entourage, le taux d’alcool dans son sang proche du niveau fatal….. Son corps se soumit alors à l’instinct du vingtième siècle qui offre à un homme incapable de tenir debout la faculté de conduire une voiture.

 

Malheureusement, cet instinct n’améliorait guère sa vision, surtout à la vitesse de cent quarante kilomètres à l’heure qu’il avait atteinte peu après avoir quitté l’hôtel.

 

C’est ainsi qu’il s’encastra dans un semi-remorque, dont le plateau lui arracha le crâne au niveau du nez.

On en parle

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Deuxième livre de Sinoué et toujours aussi peu convaincue ! J’ai quand même été intéressée les descriptions du travail sur la peinture au 15° siècle. Mais la conspiration policière et religieuse autour de l’inventeur de la peinture à l’huile : Jan Van Eyck, m’a prodigieusement ennuyée. Décidément, je n’aime pas les romans policiers historiques !

Les personnages vont être victimes d’une double conspiration. La puissance terrestre veut retrouver une carte permettant de naviguer afin de rapporter des matières précieuses dans les caisses royales. La puissance religieuse veut interdire tout ce qui permettra de reproduire l’art et les idées. Si on imagine bien le choc de l’imprimerie pour la religion , c’est un tout petit peu plus difficile à croire que tant d’innocents aient payé de leur vie le secret de ….. la peinture à l’huile ! !

 Sur Wikipédia le détail d’un tableau

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e6/Ghent_Altarpiece_D_-_Nature.jpg/300px-Ghent_Altarpiece_D_-_Nature.jpgOn en parle

Il est plus apprécié sur ce site : link.

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Libres, ces deux auteures le sont, leur dialogue est sous le signe de la liberté de penser et de « dire » tout ce qui concerne la place de la femme dans les religions. J’avais entendu l’interview de Talisman Nasreen sur France Culture et j’avais été si séduite par son intelligence et son courage que j’ai aussitôt acheté son livre. C’est très facile à lire, et j’ai beaucoup apprécié la façon dont, lorsqu’elles ne sont pas d’accord, elles confrontent leurs arguments.

Toutes les deux défendent la laïcité, la liberté de penser et de s’exprimer. Pour ces idées-là, l’une est menacée de mort et chassée de son pays, l’autre est mal comprise par sa famille politique : le risque n’est évidemment pas de même nature comme le souligne Caroline Fourest. La gauche française supporte mal, en effet, qu’on critique l’Islam. Taslima Nasreen est beaucoup plus radicale que la journaliste française sur la critique de l’Islam. Pour elle, cette religion prône la violence et la soumission par la force de la femme. La solution ne pourra venir que par l’éducation et par la pratique de l’esprit critique.

Je pense que c’est un livre à lire dans le débat actuel qui oppose la laïcité française à l’Islam et aux intégrismes de toutes les religions qui ne se différencient plus, alors, des sectes.

Citations

Talisman Nasreen

Ma mère n’était pas religieuse à l’origine. Elle l’est devenue lorsqu’elle a découvert que mon père la trompait. Elle était en permanence ignorée et insultée par mon père. Elle était tellement malheureuse qu’elle s’est réfugiée dans la religion.

Saint Paul cité par Caroline Fourest

« L’homme, lui, ne doit pas se couvrir la tête, parce qu’il est à l’image et à la gloire de Dieu : quant à la femme elle est à la gloire de l’homme. »

Caroline Fourest

Quand je pense que certains français musulmans pensent être des citoyens de seconde classe dans un pays laïque… Ça donne envie d’organiser des voyages scolaires à la rencontre des minorités religieuses de pays comme le Pakistan, le Bangladesh ou même l’Egypte.

Talisman Nasreen

Tant qu’une femme est opprimée et sans défense, les gens l’aiment et compatissent. Mais dès qu’elle refuse de tester exploitée ou étouffée, dès qu’elle se lève et se tient droite, qu’elle impose ses droits, qu’elle brise le système social pourri qui l’enchaîne afin de libérer son corps et son esprit, elle n’est plus admirable – elle devient haïssable.

Talisman Nasreen

Les intégristes musulmans m’ont attaquée, ont lancé des Fatwas contre moi, ont mis ma tête à prix et ont organisé de violentes manifestations, mais pas un seul n’a été puni. C’est moi qui suis punie….Moi j’ai perdu ma maison mon rêve, sans rien avoir à me reprocher. Je dois subir l’exil.
Mon pays , mon chez moi, ce sont les gens qui croient aux droits de l’homme, de la femme et à l’humanisme laïque.

On en parle

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