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 Traduit de l’espagnol (Colombie) par Isabelle GUGNON. 

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Un grand plaisir de lecture pour un roman tout en nuance. Le récit se situe en Colombie et fait revivre le passé d’enfants dont les parents on été mêlés au trafic de drogue. Ce n’est pas un roman style reportage qui permet d’apprendre tout sur le quartel de Medellin ou la personnalité d’Escobar, mais à travers les questions que se pose le personnage principal on comprend peu à peu les différents drames de ce pays. Antonio Yammara rencontre un homme qui a fait 20 ans de prison, celui-ci est victime d’un attentat au cours duquel il est lui-même grièvement blessé. Sa vie en est totalement bouleversée.

Nous suivons l’évolution des pensées et du ressenti de cet homme qui se sent écrasé par la peur et la fatalité du destin.
Pour s’en sortir, il veut comprendre qui était Ricardo Laverde. Cette quête permettra à l’écrivain de nous décrire les années sombres de Colombie. J ai apprécié toutes les réflexions sur la mémoire et les souvenirs.

La frontière entre le bien et le mal est assez difficile à tracer , à la fin du roman on ne sait toujours pas qui était vraiment Ricardo Laverde ni pourquoi exactement, il a été tué . Au fil des pages on se trouve pris dans une ambiance assez lourde et triste que je pense assez proche de la la réalité. Le titre est très bien trouvé et à lui seul résume le roman,mais je vous laisse découvrir pourquoi.

Plusieurs fois je me suis dit que si j’avais vécu sur place, je n ‘aurais pas mieux compris les différents enjeux de ce pays que les personnages du roman.

Citations

Le poids du passé

Nul ne sait a quoi sert le souvenir, s’il s’agit d’un exercice profitable ou qui peut se révéler néfaste, ni en quoi l’évocation du passé peut changer ce que l’on a vécu.

Phrase que j’aime bien

Toutes les guerres, même petites, ont leur héros, n’est ce pas ? Le courage de l’acteur ne dépend pas de la taille du théâtre.

 Les souvenirs : faire le tri entre ce dont on se souvient et ce qui nous est raconté

 Ce sont mes seuls vrais souvenirs . Les autres ont été inventés ce sont des souvenirs mensongers. Le plus triste qu’on puisse transmettre à quelqu’un, ce sont de faux souvenirs .

J’ai souri

En Colombie, personne ne l’avait regardé de la sorte : depuis son arrivée, Elaine n’avait couché qu’avec des Américains ou qu’avec des hommes qui avaient des orgasmes en anglais.

La question finale

Essaierais-je de la convaincre que le monde est trop dangereux pour qu’on s’y promène seul, sans personne pour nous attendre à la maison, se faire du souci quand on ne rentre pas ou venir nous chercher ?

On en parle

Chez Avel bre (un breton ?)