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Traduit de l’Espagnol par André GABASTOU

 4
J’ai découvert Rosa Montero grâce aux blogs, à Keisha,en particulier, et j’ai en réserve « le roi transparent ». J ai lu avec plaisir ce roman, et je suis entièrement d’accord avec ce que plusieurs d’entre vous en disaient. Elle sait créer une atmosphère.

Les barbares dont il s’agit ici, ce sont les êtres si accrochés à la drogue, qu’aucune valeur humaine ne résiste à leur passion destructrice. Ce que le personnage principal a été capable de faire pour se payer sa dose du temps de son addiction est absolument révoltant. C’est le genre d’histoires que je déteste lire d’habitude. Je sais que l’horreur existe, il suffit que j’ouvre un journal, mais je n’aime pas le lire en roman.

Le talent de Rosa Montero c’est d’avoir situé son histoire au moment où Zarza , cette ancienne droguée est sortie de son addiction. Son frère , ange maudit qui l’a fait plonger dans la drogue la poursuit pour se venger ; l’ambiance de cette traque est bien rendue. Elle nous permet aussi de remonter à l’enfance et de comprendre bien des aspects de la souffrance de cette jeune femme. Ce qu’elle voulait se cacher à elle-même : les actions les plus sordides qu’elle avait été capable de commettre autrefois, lui reviennent comme des nausées qui l’étouffent.

Le monde de la drogue est bien raconté, et comme Zarza est une historienne du Moyen-âge son récit s’enrichit de romans de la chevalerie. J ai quand même quelques réserves , est ce que cela vient de la traduction ou pas, le style est très complaisant, et la construction du roman est –à mon avis- alourdie par les récits du « roman de Chrétien de Troyes ». Mais c’est avant tout un très bon livre sur un sujet tellement tragique.

Citations 

Le destin

L’enfance est l’endroit où tu passes le reste de ta vie, pensa Zarza ; les enfants battus battront leurs enfants, les fils d’ivrognes deviendront alcooliques, les descendants des suicidés se tueront , ceux qui ont des parents fous le seront à leur tour.

Vivre avec la drogue

La vie est une guerre. Non, la vie, c’est comme avancer dans un pays inconnu. Il faut que tu sois sans arrêt sur tes gardes à l’affût….Et chaque jour qui passe, les jours empirent, parce que tu pénètres de plus en plus dans le pays des méchants, de plus en plus seul, de plus en plus cerné.

Pourquoi je ne me ferai jamais tatouer

C’est con que les tatouages durent plus longtemps que les souvenirs.

L’addiction

Zarza cherchait la Reine, parce qu’en dehors de ses bras, le monde semble exsangue et asphyxiant, un univers insupportable en blanc et noir. La Reine tue, mais sans elle on n’a plus envie de vivre et souvent il ne reste plus qu’à courir , courir de plus en plus vite , galoper jusqu’à l’abîme et s’écraser .
Le chemin vers l’enfer est fait de petits faux pas.

 Philosophie de vie

Si tu n’es pas capable de voir les autres, tu ne peux pas non plus te voir toi-même. Parce que les autres, ceux qui t entourent, ta vie et les engagements qu’elle implique, ce sont les limites qui te font être ce que tu es.

On en parle

« Conduite en état livresque » (le nom du blog est assez bien trouvé non ?).

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Traduit de l’espagnol par Catalina SALAZAR

 

3
Ouf j’ai fini ! J’ai traîné ce livre pendant 10 jours en cherchant pourquoi Cathulu et Clara avaient été aussi enthousiastes, c’est ce qui m’a permis, d’ailleurs,d’aller jusqu’au bout. Même la fin est décevante, évidemment c’est au lecteur de l’imaginer !

Les hypocondriaques me font rire d’habitude mais celui-là m’a ennuyée , on ne sait absolument pas pourquoi il est tueur et pourquoi il doit tuer sa victime. On a une pâle explication à la fin, une sombre histoire d’héritage. L ‘important n’est pas là , mais dans la description de toutes les maladies du tueur.

On sourit parfois (heureusement !) , mais 230 pages sur les maladie imaginaires, les siennes, ou celles des hommes illustres, c’est terriblement ennuyeux. J ‘ai souri à la description de sa grossesse nerveuse et je veux bien croire que c’est très rare chez l’homme ! C’est compliqué de tuer un homme quand on louche, quand on est atteint de sommeils subits à n’importe quel moment de la journée, de crispations des doigts au moment de tirer…

Contrairement à Clara, j’ai trouvé ce roman très répétitif et puis même traité sous le ton de l’humour j’ai fini par ne plus supporter les descriptions des maladies. On sait par avance qu’il ne parviendra pas à tuer sa cible, le seul intérêt c’est de savoir quelle nouvelle maladie va l’en empêcher. Cela ne m’a pas suffit pour trouver de l’intérêt à cette longue élucubration sur toutes les pathologies que l’on peut s’inventer aujourd’hui.

Citations

 Genre de statistiques absurdes mais drôles

Selon le Département des Risques de l’université de l’Iowa, il y a 700 000 médecins en activité aux États-Unis et il meurt 120 000 personnes par an pour des raisons dérivées d’une mauvaise pratique médicale. Cela équivaut à une moyenne de 0,171 mort par médecin. Par ailleurs , 80 millions d’Américains possèdent une arme à feu et 1500 personnes meurent chaque année d’un accident lié à ces mêmes armes a feu . Ce qui donne une moyenne de 0,0000188 mort accidentel par armes. Par conséquent , si l’on en croit les statistiques,nous devrions en conclure qu’un médecin est 9000 fois plus dangereux qu’une arme à feu, conclusion sans doute exagérée. 

 Conseils pour être un bon tueur

Ne tue jamais sous l’emprise de la colère,même pas les gens qui t’énervent dans le métro , dans les bureaux de l’administration publique ou à la mercerie , même si l’on te méprise en raison de ton physique différent, de ta façon de te déplacer et de t habiller , de tes coutumes taciturnes , de ton âme sensible et mélancolique et, parfois aussi, de ta maladresse au tir.

On comprend son médecin

Le dernier médecin de famille que j’ai appelé lors d’une attaque de goutte en pleine nuit , avec le gros doigt du pied droit et les genoux enflés , m’a dit à l’aitre bout du fil :
– Bon Dieu, vous voulez bien arrêter de téléphoner à n’importe quelle heure, monsieur ? Je vais vous donner un autre numéro. Notez le : 901 242 626. C’est bon ? Vous l’avez ? Bien , c’est celui d’une entreprise de pompes funèbres. Ils s’occuperont mieux de vous que moi.

On en parle

Je n’ai trouvé que des avis positifs, je suis visiblement la seule à m’être ennuyée ! Outre Clara et Cathulu le blog de Moon

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Livre offert par les éditions Kero

 

3
Un livre étonnant que je n’aurais jamais lu sans Babelio qui attend donc de moi une critique. Je sais qu’en vous révélant le sujet beaucoup d’entre vous vont se dire : »très peu pour moi ! » Il me reste donc à vous donner envie. Grâce à l’auteur peut-être , puisque son premier roman que je lirai certainement , a été encensé par la critique (« le Fils » prix Goncourt du premier roman) ?

Le sujet : un homme de théâtre et musicien, décide de monter un spectacle autour de l’accordéoniste Yvette (Odette dans le roman ) Horner. Yvette Horner ! ! ! ! Je la croyais morte depuis longtemps , elle représente exactement tout ce que je déteste : la télé de Guy Lux , les arrivées du tour de France , les reprises du petit vin blanc après les repas trop arrosés. Bref ! Je la trouve « vulgaire » … Le mot est lâché.

Le roman raconte cette curieuse rencontre entre un metteur en scène plus habitué à la musique contemporaine et cette artiste très âgée , au début son jugement sur Odette n’est pas très loin du mien. Sauf que lui, il connaît la scène et d’emblée, il sait que, si elle a eu, et a encore, autant de succès c’est qu’elle possède « quelque chose » qu’il veut montrer encore une fois au public. Et là, j’avoue que le roman m’a diablement intéressée. Je me suis demandée pourquoi Yvette Horner et sa musique était aussi populaire . Je n’ai pas la réponse , il y a là un mystère d’une rencontre d’un style de musique et d’une femme avec un public, son public ! à qui elle donne tout.

Le deuxième intérêt de ce roman c’est de se rendre compte à quel point le désir de monter sur scène peut doper l’énergie d’une très vieille femme. Et comme le metteur en scène, j’ai été finalement triste que l’âge l’emporte sur l’énergie.

Au début du livre , l’auteur m’a pas mal énervée en ne mettant pas de noms à ses personnages et en parlant de lui à la troisième personne. Je ne suis pas totalement conquise par son style mais j’ai bien aimé son récit. C’est triste, et je me demande encore pourquoi il a voulu faire ce spectacle. Ma réponse, mais ce n’est que mon point de vue : pour comprendre ce qui rend une artiste populaire ! Il n’aurait pas eu sa réponse, même s’il avait réussi à la faire jouer une dernière fois, car, selon moi, la popularité d’Odette est celle d’une époque dépassée. Cette France-la n’existe plus sauf dans les banquets du quatrième âge à la campagne ou dans les maisons de retraite.

 Citations

 Les moments après les spectacles

Ensuite , il y a l’ivresse de tous les après-spectacles , quand les artistes cherchent âprement à prolonger les vertiges du jeu, entre scène et resto, entre dieux et champagne, entre adrénaline et abandon.

 Les deux mondes culturels qui se croisent

Le metteur la tenait d’ailleurs pour cela une vieille légende hasbeen et de mauvais goût , un cliché d’art populaire. Si elle passait à la radio ou à la télé il zappait .

Il sautait machinalement tout article la concernant , sauf que, pas de risque, Odette était bien trop popu et trop people pour apparaître souvent sur Arte, Mezzo, France-culture, France-musique. Ou dans les colonnes de son libé et de son Monde quotidien.

 Les lueurs d’étoiles

Quand une étoile se dégrade, elle émet dans le désordre, avec par moments des silences et à d’autres de très violentes émissions d’énergie. On y est. Après la musique sans son, après les soliloques incertains et les préludes indécis , une énorme bouffée d’harmonies et rythmes jaillit.

La fin

Il ne reste plus rien en elle de l’artiste échevelée de tout à l’heure pendant le raccord. Odette n’est plus qu’une vieille affreusement vieille.

 On en parle

Mot à mot qui a reçu ce livre par le mmême canal que moi.

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1
Je n’aurais jamais dû me lancer dans la lecture de ce roman et donc ne pas le demander à Babelio dans le cadre de masse critique.. J’ai rarement été aussi triste de lire un livre. J’aurais dû savoir, grâce au résumé, que le personnage « se faufile certaines nuits dans le camp de Canaan et approche de toutes jeunes que la misère vend au plus offrant ». En fait de « toutes jeunes filles » il s’agit d’enfants de 11 et 12 ans.

L’auteure a donc choisi de prendre le point de vue d’un violeur de petites filles pré-pubères. Je dois dire pour l’honnêté de la critique , qu’elle donne aussi le point de vue de ces pauvres petites , dégoûtées et terrorisées. Comme son personnage est aussi un écrivain , il se sortira du dégoût de lui-même en faisant de son histoire un roman Pourquoi ai-je choisi ce roman parmi ceux proposés par Babélio, parce que j’ai lu trop rapidement le résumé et que j’ai surtout vu que cela se passait à Haiti après le tremblement de terre et que j’ai une passion pour ce pays depuis que j’ai écouté Danny Laferrière aux « Étonnants Voyageurs»à Saint-Malo.

Il est vrai qu’en toile de fond de ce violeur de petites filles, il y a les drames de Haïti : la misère et la corruption. Ce qui m’a déplu au plus profond de moi , c’est que cet homme retrouvera sa force de vie en faisant son penchant sexuel un roman . La création artistique comme rédemption. Je l’ai dit en commençant , je n’aurais jamais dû demander à écrire sur ce livre j’en suis bien incapable, je suis restée au niveau du dégoût.

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3
J’aime bien lire à propos de la guerre 14/18 . Je crois qu’on ne comprend bien l’Europe qu’en partant de cette guerre là. J’ai lu des livres d’historiens qui m’ont fait une très forte impression comme la grande guerre des français de Jean-Baptiste Duroselle.

Le travail d’un romancier qui prend cette guerre comme sujet n ‘est pas si simple , quoi dire sur un sujet que nous connaissons si bien. Echenoz prend le parti de la sobriété et du détachement , je suppose pour mieux faire ressortir l’horreur brutale de la guerre. En choisissant quatre destins, il nous offre , un mort, deux handicapés à vie, un fusillé. Et à l’arrière un enfant sans père et une usine de chaussures qui profite bien la guerre

J ‘ai trouvé que l’auteur semblait peu convaincu par son sujet et donc son roman ne m’a pas beaucoup touchée. On y retrouve, pourtant tout ce qu’on a entendu sur cette période.

 Citations

Le tocsin

Le tocsin, vu l’état présent du monde, signifiait à coup sûr la mobilisation. Comme tout un chacun mais sans trop y croire, Anthime s’y attendait un peu mais n’aurait pas imaginé que celle-ci tombât un samedi.

 Genre de discours du début de la guerre, il sonne vrai

Vous reviendrez tous à la maison, a notamment promis le capitaine Vatssière en gonflant sa voix de toute ses forces. Oui, nous reviendrons tous en Vendée. Un point essentiel, cependant. Si quelques hommes meurent à la guerre, c’est faute d’hygiène. Car ce ne sont pas les balles qui tuent , c’est la malpropreté qui est fatale et qu’il vous faut d’abord combattre. Donc lavez-vous, rasez-vous, peignez-vous et vous n’avez rien à craindre.

 L’équipement et les abérations des décisions de la hiérarchie militaire

… Un casque censé protéger l’homme plus sérieusement, mais dont les modèles initiaux étaient peints en bleu brillant. Quand on les a coiffés, on s’est d’abord bien amusés de ne plus se reconnaître tant ils étaient couvrants. Quand ça n’a plus fait rire personne et qu’il est apparu que les reflets du soleil produisaient d’attrayantes cibles, on les a enduits de boue comme on l’avait fait l’an passé pour les gamelles.

 L’horreur de la guerre

Canon tonnant en basse continue, obus fusants et percutants de tous calibres, balles qui sifflent, claquent , soupirent ou miaulent selon leur trajectoire, mitrailleuses, grenades et lance-flammes, la menace est partout : d’en haut sous les avions et les tirs d’obusiers, d’en face avec l’artillerie adverse….. Dans l’air empesté par les chevaux décomposés la putréfaction des hommes tombés puis du côté de ceux qui tiennent encore à peu près droit dans la boue, l’odeur de leur pisse et de leur merde et de leur sueur, et de leur crasse et de leur vomi…..

Et Echenoz conclue, c’est ce genre de phrase où on sent son détachement

Tout cela ayant été décrit mille fois , peut-être n’est-il pas besoin de s’attarder encore sur cet Opera sordide et puant.

On en parle

Jostein, par exemple

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3
Curieux livre et bilan négatif malgré quelques bonnes idées. Curieux livre car l’auteur invente un lieu où la mort ne peut pas entrer et donc les êtres humains et les animaux ne vieillissent plus. Quelque bonnes idées dans la construction logique de ce monde : car si la mort s’y installe on risque d’attirer l’Ankou (le nom de la mort en breton) il faut vivre sans tuer. Il faut donc être végétarien et pour arriver à avoir une vache qui donne du lait trouver un stratagème pour la faire vieillir un peu mais pas trop. Le roman raconte aussi une enquête et essaie de nous faire peur car la mort semble être revenue parmi eux.

Je n’ai absolument pas été prise par l’histoire qui à mon avis s’adresse plutôt à des adolescents. Le roman est plein de références littéraires, ou à des livres à succès comme « la route » de Cormac MacCarthy et des légendes bretonnes.

La leçon finale est simple on a besoin de la mort pour vivre, et ceux qui veulent la fuir le font souvent pour de biens mauvaises raisons, comme le permettra de découvrir l’enquête qui démasquera l’arracheur de langue et le tueur du village. Le récit tombe à plat et une fois terminé je me suis demandé pourquoi je suis allée jusqu’au bout .

Citations

Le village

Il était écrit dans le journal de bord de l’aïeul que d’autres hommes viendraient remplir sa solitude , que le village attirerait ce genre d’êtres obnubilés par la Mort en même temps que réfractaires à celle-ci.
L’ancêtre en avait accueilli une trentaine sur plusieurs décennies, mais tous y compris lui-même, en étaient partis un jour, fatigués d’être au monde , fatigués les uns des autres.

 La condition humaine

Un héros ? Est-ce qu’on devient un héros en assumant sa condition de mortel ?

On en parle

Clara et les mots qui a beaucoup aimé, comme quoi !

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 Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne)par Frédéric LE BERRE

3
Reçu grâce à Babelio, j ai avalé ce livre en une soirée. « Avant toi » connaîtra sûrement un certain succès et deviendra peut-être un film. C’est la version intouchable britannique mais en plus avec une histoire d’amour entre la soignante et le tétraplégique.

Il y a tout dans ce roman, la crise, le droit à la dignité et pouvoir choisir sa mort, l’amour ; un viol… On est pris par l’histoire car on espère que Clark arrivera à redonner le goût de vivre à Will. Mais dans cette histoire le héros souffre trop pour continuer à vivre.

C ‘est le genre de roman qu’on oublie aussi vite qu’on les lit, je crois que les américains appelle cela des « tourne-page » ? Et dans le genre c’est un tourne-page réussi. Au delà du sentimentalisme de l’histoire quelques traits de notre société sont assez bien mis en lumière. Comme le groupe des gens obsédés par leur corps, les régimes et la course à pied. Évidemment la difficulté de déplacement pour les gens en fauteuil est bien raconté et encore, ils ne sont pas dans le métro parisien !

Les personnages sont suffisamment bien dépeints pour qu’on passe 500 pages avec eux. Vous l’avez deviné, je n’ai été conquise, j ai eu l’impression d’être au cinéma dans une comédie hollywoodienne , genre « Pretty Woman »

Bref une distraction d’un soir ou d’un long voyage en train ce n’est déjà pas si mal.

Citations

Jargon du pôle emploi

 En fait, il n’y a plus grand chose hormis des postes à horaires flexibles dans le secteur du commerce et de la grande distribution.
– vous voulez dire de la mise en rayons en équipe de nuit ?
Cela faisait suffisamment longtemps que je venais pour savoir décrypter leur jargon.

Comme je la comprends

Une maison briquée de fond en comble et bien rangée procurait à ma mère une satisfaction presque physique . Pour ma part , après un mois de ménage et d’aspirateur, je ne voyais toujours pas où était le plaisir. J’avais la quasi-certitude que je préférerais toujours que quelqu’un d’autre s’en charge.

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 Traduit de l’espagnol (Colombie) par Isabelle GUGNON. 

3
Un grand plaisir de lecture pour un roman tout en nuance. Le récit se situe en Colombie et fait revivre le passé d’enfants dont les parents on été mêlés au trafic de drogue. Ce n’est pas un roman style reportage qui permet d’apprendre tout sur le quartel de Medellin ou la personnalité d’Escobar, mais à travers les questions que se pose le personnage principal on comprend peu à peu les différents drames de ce pays. Antonio Yammara rencontre un homme qui a fait 20 ans de prison, celui-ci est victime d’un attentat au cours duquel il est lui-même grièvement blessé. Sa vie en est totalement bouleversée.

Nous suivons l’évolution des pensées et du ressenti de cet homme qui se sent écrasé par la peur et la fatalité du destin.
Pour s’en sortir, il veut comprendre qui était Ricardo Laverde. Cette quête permettra à l’écrivain de nous décrire les années sombres de Colombie. J ai apprécié toutes les réflexions sur la mémoire et les souvenirs.

La frontière entre le bien et le mal est assez difficile à tracer , à la fin du roman on ne sait toujours pas qui était vraiment Ricardo Laverde ni pourquoi exactement, il a été tué . Au fil des pages on se trouve pris dans une ambiance assez lourde et triste que je pense assez proche de la la réalité. Le titre est très bien trouvé et à lui seul résume le roman,mais je vous laisse découvrir pourquoi.

Plusieurs fois je me suis dit que si j’avais vécu sur place, je n ‘aurais pas mieux compris les différents enjeux de ce pays que les personnages du roman.

Citations

Le poids du passé

Nul ne sait a quoi sert le souvenir, s’il s’agit d’un exercice profitable ou qui peut se révéler néfaste, ni en quoi l’évocation du passé peut changer ce que l’on a vécu.

Phrase que j’aime bien

Toutes les guerres, même petites, ont leur héros, n’est ce pas ? Le courage de l’acteur ne dépend pas de la taille du théâtre.

 Les souvenirs : faire le tri entre ce dont on se souvient et ce qui nous est raconté

 Ce sont mes seuls vrais souvenirs . Les autres ont été inventés ce sont des souvenirs mensongers. Le plus triste qu’on puisse transmettre à quelqu’un, ce sont de faux souvenirs .

J’ai souri

En Colombie, personne ne l’avait regardé de la sorte : depuis son arrivée, Elaine n’avait couché qu’avec des Américains ou qu’avec des hommes qui avaient des orgasmes en anglais.

La question finale

Essaierais-je de la convaincre que le monde est trop dangereux pour qu’on s’y promène seul, sans personne pour nous attendre à la maison, se faire du souci quand on ne rentre pas ou venir nous chercher ?

On en parle

Chez Avel bre (un breton ?)

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3
J’ai lu il y a quelques mois ce roman et il fait partie de ma mauvaise conscience ! Pourquoi n’ai-je pas écrit un texte sur Luocine ? Je l’ai bien aimé mais sans doute, sans passion.

Je rappelle l’histoire : une femme qui mène une vie ordinaire gagne une super somme au Loto, elle ne le dit à personne en particulier pas à son mari qui va finir par lui voler son argent et détruire tous ses rêves. Pourquoi ce titre car elle essaie de dresser une liste de ce dont elle a vraiment envie . J’ai beaucoup aimé ces listes, je joue souvent à ça : je rêve d’une somme d’argent importante et je n’ai pas plus d’imagination qu’elle. La seule différence c’est que je ne joue jamais, je rêve seulement. Résumé ainsi le livre semble sans intérêt mais il est plus que ça.

L’héroïne fait partie de ces femmes qui sont heureuses à travers les travaux de couture. Elle tient une mercerie et peu à peu à travers un blog elle redonne le moral à d ‘autres femmes comme elles. On connaît tous ce style de femmes , elles ont en général des intérieurs très soignés et peuvent passer tout un après midi à choisir des galons pour agrémenter les robes de princesse de leurs petites filles. Et c’est vrai que la blogosphère leur a redonné un certain tonus.

Le roman explore aussi les sentiments mère fille d’une très jolie façon. Et enfin c’est aussi un roman d’amour. Un beau livre qui m’avait rendue heureuse le temps de la lecture dont je garde une bonne impression.

Citations

La trahison

Je croyais que mon amour était une digue . Un infranchissable barrage. Je n’avais pas imaginé que Jo, mon Jo , me volerait. Me trahirait. M’abandonnerait.
Qu’il détruirait ma vie.

 Ce qu’elle a aimé dans sa vie

J’aimais les milliers d’Iseult de « dixdoigtdor » . J ‘aimais leur gentillesse, calme et puissante ; régénérante comme l’amour d’une mère . J’aimais cette communauté de femmes nos vulnérabilités, nos forces.

 L’argent ne fait pas le bonheur

 J’aimais profondément ma vie et je sus à l’instant même où je le gagnais que cet argent allait tout abîmer , et pour quoi ?

On en parle

Beaucoup beaucoup, sur Babélio 204 critiques, et par exemple chez Kitty la mouette (solidarité des oiseaux de mer !)

5
J’apprécie beaucoup cette auteure qui me permet d’accéder à l’univers japonais sans ressentir trop d’étrangeté. Il faut dire qu’ Aki Shimazaki écrit en français et réside au Québec. Ceci explique peut être cela ! Les 5 tomes, d’une centaine de pages chacun, raconte la même histoire vue par un protagoniste différent à chaque fois. C’est aussi l’occasion de cerner de plus près la réalité japonaise surtout dans ses aspects négatifs.

Le ressort de la narration repose sur un postulat qui m’étonne : des enfants se sont connus jusqu’à 4 ans et se retrouvent à 16 ans. Ils ne se reconnaissent pas et ne reconnaissent pas non plus les adultes qui les entourent. Ils s’aimeront en ne sachant pas qu’ils sont demi frère et sœur. Il me semble que j’ai gardé en mémoire le visage des gens qui s’occupaient de moi quand j’avais 4 ans. Ce n’est qu’un détail mais je l’ai gardé en tête pendant toute la lecture.

En revanche, ce que j’ai trouvé très bien raconté , c’est justement « le poids des secrets ». Toute cette famille est détruite par la conduite de du père de ces deux enfants et il faut donc attendre la troisième génération pour que la lumière se fasse enfin et que les conflits s’apaisent.

Le tome 1, révèle l’essentiel du drame, Yukiko explique pourquoi elle a tué son père. Son récit nous plonge dans le Japon au temps de l’explosion qui a détruit Nagazaki, on y voit une société figée sur les statuts sociaux et sur l’effort demandé à la population pour soutenir la guerre.

Le tome 2 est centré sur Yukio l’enfant qui est né hors mariage. Si son père,le même que celui de Yukiko n ‘a pas épousé sa mère c’est que celle-ci n’est pas « d’une bonne origine ». On est plongé dans les difficultés des femmes qui n’appartiennent pas à la bonne société.

Le tome 3 nous ramène du temps où , lorsqu’on était Coréen au Japon on pouvait être tué sans que personne ne trouve à y redire comme lors du tremblement de terre de 1923. C’est très émouvant de voir à quel point cette mère coréenne a essayé de lutter pour donner à sa fille des chances de s’intégrer dans cette société si fermée.

Le tome 4, c’est celui que j’ai trouvé le moins passionnant, il est centré sur l’homme positif qui a bravé tous les interdits de la société japonaise et a épousé la femme qui avait un enfant hors mariage.

Le tome 5, on est avec la maîtresse du père de son fils et le roman se termine sur la vérité et la boucle est brisée la malédiction prend fin,sa petite fille ne commettra pas les mêmes erreurs qu’elle.

Chaque tome peut se lire séparément mais l’ensemble a beaucoup de cohérence. C’est une autre façon de lire 500 pages, on ne sent pas le temps passer et on se perd moins que dans un énorme roman à personnages multiples, la façon de nous raconter le Japon est inoubliable cette société si fermée mélange de raffinement et de violence devient compréhensible à défaut d’être attractive.

Citations

Explication des deux bombes, l’explication de la guerre

– Grand-mère , pourquoi les Américains ont-ils envoyé deux bombes atomiques sur le Japon ?
– Parce qu’ils n’en avaient que deux à ce moment là, dit-elle franchement.

 

Mais ce que mon père n’acceptait pas c’est la justification des Américains : quand il est question de guerre ils ont toujours raison.

 

On se justifie pour se défendre des accusations. Il n’y a pas de justice. Il y a seulement la vérité.

L’enfant sans père

 Les enfants des voisins ne jouent pas avec moi. Au contraire, ils me lancent des pierres, ils me barrent le chemin quand je rentre a la maison, ils m entourent me bousculent. Ils crachent sur moi. Tout le monde est plus grand que moi. Personne ne leur dit d’arrêter. J’attends qu’ils s’en aillent. Ils me crient des mots que je ne comprends pas : « Tetenashigo » (bâtard) ou enfant de « baïshunfu » (putain)/

 On en parle

Chez keisha.