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J’ai acheté et lu ce roman policier à la suite de l’article de la lettrine, blog que je lis régulièrement. Quand les blogueuses (désolée, Messieurs, mais je ne connais pas de blogueurs écrivant à propos de livres !) disent ne pas trop s’intéresser aux romans policiers, mais trouver celui dont elles vont parler intéressant, ça m’accroche toujours. Comme, de plus, Anne-Sophie, disait avoir bien ri, je n’ai pas résisté au plaisir d’acheter puis de lire le roman de Jean-Pierre Jonquet.

C’est vrai que c’est drôle, d’un humour noir, féroce et décapant. Les rebondissements du vol des diamants par la bande de bras cassés ne manquant ni d’idées ni de courage à l’ouvrage mais tombant sur des imprévus tous plus cocasses les uns que les autres, sont vraiment bien trouvés. La fin est inattendue et somme toute «  morale ».

Mais voilà, si j’ai bien ri parfois, j’ai été gênée de la caricature des maisons de retraite. Je connais trop de gens qui y ont vécu sinon des moments de bonheur, au moins des moments où on a su alléger leurs souffrances. J’ai tort, sans doute, car dans ce petit roman, il ne s’agit ni d’un reportage ni d’une charge contre ce genre d’établissements, ce sont seulement tous les travers et les défauts de notre société qui refuse la vieillesse , la déchéance physique et la mort qui sont ici mis en lumière. Je pense qu’il faut être plus jeune que moi pour rire sans arrière pensée à la lecture de ce livre, être encore bien loin d’ accompagner des parents dans ce genre de maisons où y penser pour soi.

J’ai beaucoup ri, quand même, mais avec une sorte de gêne, je vais le prêter pour connaître les réactions des uns et des autres. La soirée animation, le bal costumé (d’où le titre) est irrésistible, mais terrible d’irrespect, on sent la colère de l’auteur qui a lui-même travaillé dans ce milieu  !

Citations

N’allez pas croire ça, il ne s’agit pas de coller les vieux dans un lit et d’attendre qu’ils claquent ! Ah non, non, non ! Avant, il faut qu’on les opère, qu’on les irradie, qu’on essaie sur eux les nouveaux médicaments, et surtout qu’on les rééduque ! Manquerait plus qu’à 90 ans ils marchent de travers ! Marcher droit, bouffer droit, crever droit, et qu’ça saute, une deux !

 

Bantrek, c’est le médecin. Il n’a pas réussi à faire autre chose que gériatrie. En langage médical, pour ne pas dire « les vieux » ils disent gériatrie.

Les blouses blanches en goguette, les stéthoscopes baladeurs, les seringues en folie, le satin des costumes, les paillettes du maquillage, tout cela ne parvenait pas à chasser l’odeur de poubelle à douleur, de fosse à agonie.

 

L’odeur de sang et de cadavre, l’odeur d’angoisse et de mépris. La Mort et la Merde

On en parle

La lettrine (évidemment).

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3
J’ai lu ce livre dans le TGV entre Paris et Rennes, il a parfaitement rempli son rôle, celui de m’entrainer loin du train et du monde de ce jour là, rien que pour cela il mérite d’être dans mes préférences. Un livre de plus sur le nazisme, mais ceci n’est pas une critique, en tout cas pour moi, car l’intrigue se situe à un moment de l’histoire allemande à propos duquel je me suis toujours interrogée : le moment de la défaite, précisément au moment où les allemands sont encore nazis ou proches du nazisme et où le monde découvre les horreurs du régime. Quand et comment ont-ils changé leur regard sur ce qu’ils ont laissé faire et s’ils y ont participé, comment peuvent-ils survivre après que des jugements moraux leur sont imposés par une défaite militaire.

Le récit par le médecin de l’élimination des malades mentaux est particulièrement insoutenable et assez vraisemblable. Le roman lui-même est assez étonnant, l’intrigue se construit à travers les sensations d’une jeune adolescente complètement perdue et enfermée dans un silence rempli de souffrances et de méfiances , opposé à l’humanité d’un capitaine français. C’est peu vraisemblable mais on se laisse prendre car l’écriture est limpide souvent très belle.

Pour moi l’important n’est pas dans l’histoire mais dans la desciption du sentiment de malaise d’une population qui sait qu’elle a laissé l’irréparable se commettre sur son sol, dans son village. ( J’ai pensé à Semprun et son interrogation sur la conscience des habitants de Weimar tout proche de Buchenwald .)

Citations

La vieille femme prenait soin d’ordonner sans parler, d’un regard dur que percevaient même ceux qui lui tournaient le dos.

 

Ce peuple avait défié les lois de la pesanteur humaine dans un allègrement fanatique. On ne sentait ni regret, ni peur, ni culpabilité, il était simplement dégrisé, étourdi de n’être rien de plus que les autres, réduit jour après jour à trouver sa pitance. Le Reich millénaire déchu avait fait de ses hommes et de ses femmes de petits rongeurs anonymes surpris par l’hiver sidéral qu’ils avaient eux-mêmes soufflés à leur manière.

 On en parle

Livrogne très enthousiaste, plus nuancées les critiques sur Babelio.

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Traduit de l’anglais par par Dominique Kugler.

3
Je partage l’opinion d’Hélène que vous trouverez en lien à la fin de mon texte. On est pris par cette lecture, car on trouve un peu de nous dans les deux protagonistes, Tilly et Geoff. De plus, Anne Finn écrit avec un tonus rare et drôle. C’est une histoire d’un couple qui va mal, parce que l’un est trop gentil et pour avoir la paix ment à sa compagne qui préfère la vérité aux mensonges de confort.

Le récit vaut pour l’humour féroce d’Anne Fine, je ne connaissais que Le chat assassin, on retrouve le même humour. Tilly une jeune femme intelligente et indépendante devient la belle mère des deux enfants de l’homme qu’elle aime, Geoff. Celui-ci n’arrivera jamais à comprendre exactement Tilly et elle sera toujours considérée comme la « belle-mère » celle qu’on n’est pas obligée d’inviter, celle à qui on ne fait jamais attention. Et comme, ce n’est pas du tout dans son caractère, elle explose. Tout le récit elle veut le quitter, et toujours à cause d’un « pieux » mensonge de son compagnon. Les grands et les petits malheurs de la vie l’en empêche.

La fin est terrible, bien dans le style du « Chat assassin », le Geoff qui sommeille en moi en a voulu à Tilly. Au delà du style drôle et plein d’humour, une certaine vérité des rapports humains entre hommes et femmes rend ce roman très agréable à lire. Une fois commencé, je ne l’ai pas lâché.

Citations

La merveilleuse ambiguïté des excuses conjugales : je suis désolée, non pas de l’avoir dit, mais que cela t’ait vexé

 

Je pris l’avion pour Aberdeen, déterminé, par tous les pores de ma peau à rompre. Et j’en veux beaucoup à l amer du Nord. Accoudez-vous à un bastingage et regardez devant vous. Depuis le pont d’une installation de forage en mer, il n’y a rien qui puisse vous distraire.

 

Foutaise ! Pas de doute : la bienveillance est bien la plus égoïste des qualités. Dans la plupart des cas on est bienveillant par paresse ou par manque de courage.

 

Sauf qu’il y a des gens à qui l’on ne devrait pas tout accorder le jour de leur mariage, parce qu’ils exigeront la même chose le lendemain, le surlendemain, et indéfiniment.

On en parle

Les jardins d’Hélène

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 Traduit de l’américain par Michèle Lévy-Bram.

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3
Ce livre m’a été offert par Babelio, pour que j’écrive ce que j’en pense sur mon blog et sur Babelio. Je trouve intéressant que les blogs soient maintenant utilisés pour faire la promotion de livres. Vous connaissez sans doute cette auteure (oui Lionel aux Etats-Unis c’est une femme), elle a écrit Il faut qu’on parle de Kevin , où elle analysait le comportement d’un jeune adolescent qui a tué sept de ses camarades de collège, un employé de la cafétéria et un professeur de son lycée.

Dans double faute, c’est un couple de joueurs de tennis de haut niveau, qu’elle passe au scalpel de son analyse. Lionel Shriver décrit de façon implacable le monde du tennis professionnel, après avoir lu ce roman, on se demande quels parents seraient assez fous pour laisser leur enfant s’engager dans un sport pour faire de la compétition. On y découvre les dessous des compétitions de tennis, et tout ce qu’il faut s’imposer pour pouvoir être « classé ». Willy (c’est la femme) et Eric vivent leur vie comme un tournoi permanent. Leur couple ne résistera pas aux coups de boutoirs, donnés par des raquettes de moins en moins amoureuses.

Je n’ai aucun intérêt pour le tennis, j’attends avec impatience les réactions des habitués de Roland Garos, ils apprécieront mieux que moi, je pense, ce roman. L’analyse du couple est très poussée et détaillée, hélas, je suis restée complètement extérieure car cela ne peut concerner que des gens confrontés à la célébrité. Rien à voir avec la vie, d’habitude on ne passe pas sa vie à vérifier si son classement est meilleur que celui de son conjoint. On comprend dès le début que ça ne peut pas marcher entre eux, c’est donc l’analyse d’une chute dans le style roman américain à succès.

Citations

Dicton

Le tennis c’est un sport où il faut être assez intelligent pour jouer bien, et assez idiot pour croire que ça compte

 

le gâteau américain

Elle était assise devant l’habituel gâteau, affaissé, sa mère ratant systématiquement le glaçage à la noix de coco. La pseudo-« neige » des blancs d’œufs insuffisamment battus-retournait à l’état glaireux, tandis que le pseudo –« glaçage » dégoulinait sur les côtés… L’intérieur du gâteau était constitué de plusieurs couches molles vaguement architecturées par un biscuit de Savoie étouffant, caoutchouteux- triste quoi- en parfaite conformité avec l’atmosphère dépressive de la maisonnée.

 

Le bonheur des premiers mois évoquait une balle au sommet de sa trajectoire : solide, sereine, équilibrée. À son apogée, elle semble figée à jamais, mais l’ascension implique la chute.

 

On en parle

Avides lectures.

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Sans le club de lecture, je n’aurais certainement pas eu l’idée de lire ce petit livre, cela aurait été bien dommage. Ce témoignage relate l’amour d’une fille pour sa mère, celle -ci , très âgée, devient peu à peu dépendante. Beaucoup d’amour, de respect et de délicatesse dans ce livre. Respect des femmes âgées, des corps qui trahissent et du personnel qui prend en charge ces personnes dépendantes.

Les portraits du personnel soignant doit être très proche de la réalité et cela réconforte sur les valeurs de notre société. La dépendance de la mère est adoucie par les moyens financiers de la fille, j’ai pensé que le manque d’argent devait rendre la fin de vie beaucoup plus difficile à supporter pour tout le monde.

Citations

Maintenant qu’elle oublie tant de choses, elle peut savourer les joies de l’improviste. Je dis que je viens, et puis je viens, mais elle avait oublié que je venais, et pour un peu elle m’applaudirait. Chaque visite est un coup de foudre.

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Les blogueuses sont toutes enthousiastes pour ce livre que j’ai bien aimé également, sans éprouver la même passion. J’ai eu du mal à accepter qu’une femme soit obligée de se cacher pour lire. Je connais bien cette génération, et je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui ne soit pas capable d’imposer ses loisirs, surtout la lecture.

J’ai beaucoup apprécié le dialogue entre la grand-mère et la petite fille. Jade décide d’éviter à sa grand-mère la maison de retraite et va vivre avec sa « Mamoune » à Paris. Très vite, il m’a semblé que la situation n’était pas réelle, autant la personnalité des deux personnages étaient bien rendues autant la vie concrète avec une personne âgée me semblait une vie de rêve loin des réalités d’un corps vieillissant.

Je regrette également que la solution de la maison de retraite soit de façon aussi évidente « la » mauvaise solution. Je connais trop de personnes âgées pour qui ce genre de maisons a rendu leur vie plus douce et plus agréable. La fin ne m’a donc pas étonnée, je comprends très bien la jeune femme qui a rêvé sa vie et ses envies plutôt que les réaliser. Je trouve même que cela donne du poids à ce roman. Je regrette également que les livres qui ont eu tant d’importance pour Mamoune ne prennent pas plus de place dans le récit. Ils sont évoqués, mais on ne comprend pas en quoi ils ont changé la vie de cette femme.

Mais c’est un beau récit et un bel exemple d’amour pour une grand-mère qui a su aimer tous les enfants dont elle s’est occupée.

Citations

Une Africaine qui disait à toutes les mères : « Dors avec tes enfants quand ils sont petits, sinon ils ne s’occuperont de toi quand tu seras vieille. » Je n’avais pas encore d’enfant à l’époque. J’ai dû oublier ses conseils. Je n’ai pas assez dormi avec mes filles. Je le découvre aujourd’hui.

 

Alors je me suis enfermée chez elle, j’ai écouté sa voix et j’ai écrit notre histoire. Je l’ai écrite comme si c’était celle d’une autre, pour ne plus être brûlée vive par la honte d’avoir laissé tomber Mamoune.

 

On en parle

Le port de l’encreuse.

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Cadeau pour mon anniversaire, merci ! Je serai étonnée qu’il n’ait pas le Goncourt 2010, et, j’attends les réactions de Michel Houellebecq. C’est vraiment un excellent roman, plein d’inventions littéraires. J’avais bien aimé, en son temps, « Les particules élémentaires », parce que je trouvais que c’était une vision pessimiste mais réaliste et sans aucune concession de notre société. Mais j’ai complètement oublié la trame romanesque. Ce roman est bien construit autour des périodes de créations d’un photographe puis d’un peintre, l’intrigue se resserre autour des rapports de Jed Martin et de son père, puis de la femme qu’il aime puis de l’œuvre de l’artiste. Mais surtout, cerne de mieux en mieux le rapport de l’homme face au vieillissement jusqu’à son effacement final.

De grands critiques littéraires ont très bien analysé ce roman, je n’irai pas sur ce terrain. Je vais, donc, rester complètement subjective. J’aime beaucoup le mélange réalité et fiction. On peut lire ce livre comme un roman avec une intrigue bien ficelée et des personnages d’une réelle profondeur psychologique, on peut aussi y trouver une étude sociologique du monde contemporain, mais ce que je trouve le plus passionnant c’est cette question fondamentale : qu’est ce que la création artistique ou littéraire ? En quoi définit-elle l’homme ?

C’est un livre plein d’observations très intéressantes sur notre monde et notre culture. On peut ne pas être d’accord avec lui, ce n’est pas le plus important, il nous oblige à changer notre regard et ce n’est pas si fréquent. Michel Houellebecq n’a aucun tabou, ni sur lui, ni sur les artistes consacrés, c’est comme une grande tempête qui secoue tout sur son passage. Assassiner Picasso en quelques phrases, il faut pouvoir se le permettre, c’est assez drôle car je pense que ceux qui sont d’accord avec lui ne lui accordent pas non plus le titre d’écrivain français.

J’ai trouvé aussi ce roman plus sensible que le premier, un peu comme-ci l’auteur nous faisait des confidences sur son propre mal de vivre, d’une façon pudique et distanciée il nous fait partager sa propre insertion dans la vie. Est-ce Jed Martin ou Michel Houellebecq qui à la fin de son roman prend congé « d’une existence à laquelle il n’avait jamais totalement adhéré ».

Citations

De toute façon Picasso c’est laid, il peint un monde hideusement déformé parce que son âme est hideuse, et c’est tout ce qu’on peut trouver à dire de Picasso.. il n’a aucune lumière, aucune innovation dans l’organisation des couleurs ou des formes, enfin il n’y a chez Picasso rien qui mérite d’être signalé, juste une stupidité extrême et un barbouillage priapique qui peut séduire certaines sexagénaires au compte en banque élevée.

 

Un prêtre âgé lui aussi, un vieux routier des enterrements, qui devaient, vu la moyenne d’âge de la population, de loin être son activité principale.

 

Ce pauvre petit bout de femme au vagin inexploré.

 

Il avait repensé à ce prêtre, physiquement il ressemblait un peu à François Hollande, mais contrairement à leader politique il s’était fait eunuque pour dieu.

 

L’église impitoyablement restaurée, les panneaux d’information prétendument ludiques , tout donnait l’impression d’un décor faux, reconstitué pour les besoins d’une série télé.

 On en parle

Les InrocksStalker (point de vue polémique intéressant).

3
Un tout petit livre, pas plus long qu’une nouvelle, agréable à lire. Je ne partage pas l’enthousiasme de certains blogs sur le message contenu dans ce livre. Je ne crois pas qu’il fasse réfléchir sur la vieillesse, c’est une courte fable autour du bonheur de découvrir que, quelqu’un qui a dépassé l’âge de raisonner, peut encore nous apporter sa générosité et sa sensibilité. En le lisant, j’ai pensé à toutes mes amies et à tous mes amis qui le cœur serré , ont été obligés de laisser leur parents vieillissant dans des maisons adaptés pour eux. Je pense aussi à leur bonheur, quand ils se sont rendu compte qu’un personnel formé à la très grande vieillesse, permettait à leurs parents d’être de nouveau un peu présents au monde.

« Mon vieux et moi » ne prétend pas donner des leçons, je pense qu’il faut le lire comme un petit clin d’œil, drôle et tendre, vers le grand âge.

Citations

Si vivre avec une personne âgée apporte de grands questionnements, je constate aujourd’hui que bien des réponses sont facultatives. Je côtoie l’incertitude et l’inexplicable au quotidien, et je m’en porte très bien.

 

Souvent, il m’aide à prendre des décisions. Par exemple, lorsque j’hésite entre une émission télévisée plutôt qu’une autre, je lui cède la télécommande et il éteint, tout simplement.

 

Les vieux (…) souhaitent mourir et n’y parviennent pas.

 

Je ne les comprenais pas d’aimer Jésus. Fixé à ses deux madriers, il semblait terne et misérable. Rien pour évoquer le bonheur. Il m’arrivait de l’observer et de glisser une main sous ma veste. Je me tâtais alors, inquiet à l’idée de posséder mois de côtes que lui.

 On en parle

À sauts et à gambades (Toujours mon blog fétiche). Carozine (Un nouveau blog à découvrir).

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Traduit par Cécile Arnaud.

3
L’intérêt de ce roman vient du style de cette auteure, et puisque je ne lis pas l’américain, du bon travail de la traductrice. L’histoire raconte, une fois encore, l’étroitesse d’esprit des petites villes de l’Amérique profonde, avant la deuxième guerre mondiale. Nous sommes dans les états du Sud donc confrontés au racisme ordinaire, insupportable aujourd’hui, mais tellement banal à l’époque dans ce pays là. On pense à Ne tirez pas sur l’oiseau Moqueur, car l’histoire nous est racontée à travers les regards d’enfants.

Une jeune femme, Vienna Daniels, belle et cultivée, élève seule deux enfants, son mari l’a abandonnée. Elle se fiche du conformisme social ambiant . Les petits notables « de province » lui feront payer cher son indépendance d’esprit. Tout le village ne fait pas bloc contre elle, la personnalité du médecin est très intéressante, aussi celle de son voisin amoureux transi qui protège au mieux sa trop belle voisine.

On rentre dans ce roman comme dans un film car les descriptions sont très précises, ne surchargent pas le roman bien au contraire, elles lui donnent une couleur particulière. Un vrai plaisir de lecture : dépaysement garanti.

Citations

Souviens-toi, être différent ne fait pas de vous quelqu’un de spécial, mais être spécial fait de vous quelqu’un de différent. J’espère que tu te joindras à mes prières pour que Vienna Daniels ne change jamais.

 

En plus, elle aimait les Nègres et elle fumait des cigarettes. Voilà ce qui arrive, disait-on, quand on lit trop de livres : Ca ramollit le cerveau, et Addison imaginait alors la texture spongieuse des champignons des bois ou des crackers détrempés. On racontait qu’elle possédait des milliers de livres.

 

Le fait d’être tous deux élevés dans le sud, d’avoir été élevés dans les souvenirs de la guerre de Sécession qui projetait son ombre noire sur deux générations pour imposer aux enfants de ses enfants le legs et la tradition de la perte

 

Elliot voulut savoir pourquoi les gens de couleurs ne projetaient pas d’ombres blanches puisque le sombres des blancs étaient noires

On en parle

Un de mes sites préférés : à sauts et à gambades et Le songe et les livres de Mélo.

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3
Il est des livres qui sont dans la veine de ceux d’Anne Gavalda, qui, sans être de grands livres, font du bien. Cette auteure fait partie de ce courant-là. Je n’avais pas trop aimé « la tête en friche » film tiré de son roman, mais j’imagine très bien maintenant le charme de son livre. Elle sait donner vie à des personnes que nous côtoyons sans les voir parce qu’ils n’ont pas la rage de vivre chevillée au corps. Elle sait décrire les ambiances de cafés dans les villes de province, où les mauvaises blagues, si possible au détriment des gens plus faibles, font office d’esprit.

Vivement L’Avenir cerne la personnalité de jeunes trentenaires qui n’arrivent pas à se trouver des projets de vie. La rencontre avec un handicapé qui lui, veut vivre de toutes ses forces, donnera du sens à leurs trop vagues projets. Le plaisir de lecture vient également du style de Marie-Sabine Roger, au plus près de la langue de tous les jours elle sait nous faire sourire et parfois trouver du charme à toutes ses expressions toutes faites. Les approximations de la langue de Marlène sentent le vécu.

Citations

Moi je peux plus le voir, il me pile l’humeur, j’en ai les nerfs qui sortent des gaines !

Marlène, elle a le vin récapitulatif.

Au bout d’un moment, sous la couche de fond de teint et les mèches blond platine aux racines châtain foncé, je ne vois plus qu’une vieille ado qui arrive un peu trop tard sur le quai de la gare, quand le train est parti. Elle est déjà rancie comme un vieux bout de lard. Elle a la quarantaine salement amochée. Elle est triste.

 

– Pourtant moi j’étais prête à tout, s’il fallait. Même l’incinération artificielle j’aurais pas été contre !
– L’insémination.
– J’étais pas contre non plus.

 

 

Lui, je l’aurais bien vu en homme politique : son obsession, c’est de laisser quelque chose après lui. Tant pis si c’est qu’un tas de merde.

 

 

Faites pas chier avec la bière ! C’est que de l’orge et du houblon, ça fait pas de mal, les céréales ! La vie est courte ? ! Je m’en branle ! Quand elle finira, on nous mettra où ça ? Hein ? En bière, justement ! Ben moi, au moins, je m’accoutume.

 

On en parle

Moi, Clara et les mots.