Traduit de l’anglais (États-Unis) par Laura Derajinski.
5
Connaissez- vous beaucoup de libraires qui vous promettent de vous rembourser le livre s’il ne vous plaît pas ? Mon libraire l’a fait, mais il ne me le remboursera pas , car le trajet Paris Saint-Malo m’a semblé si court, la campagne bien petite et les vaches trop paisibles grâce à ce livre.
J’ai pensé à Une année à la campagne – Sue HUBELL. Cette fois c’est un homme qui se retrouve seul et au lieu d’élever des abeilles, ils se lancent dans l’élevage des bisons, c’est plus masculin ! J’ai beaucoup appris sur les grandes plaines américaines et les grands espaces font toujours un peu rêver.
L’élevage de bovins sur ces terres semble une bien mauvaise solution, pour les paysans qui ne s’en sortent jamais, et pour les sols détruits par l’élevage. Les bisons sauvages vivaient sur ces terres et sont adaptés à ce milieu.J’ai souri aux réflexions de son voisin Indien (40 kilomètres plus loin !), et à ses difficultés devant deux adolescents qui préfèrent la télévision à l’effort physique.

Citations

Depuis que les vaches ont été implantées dans les Grandes Plaines du Nord, elles ont consommé le paturage de façon anormale.Et là j’ai compris ce qui clochait avec les vaches. Ce n’est pas qu’elle aient un problème. C’est juste qu’ici, sur les Grandes Plaines, elles ont l’air d’ëtre peintes sur le paysage, ne pourront jamais en faire partie. Elles sont comme une sorte de touriste ongulé et, à les élever, je me sentais comme un guide qui passerait son temps à traduire les menus et à indiquer les toilettes.

La nourriture et l’industrie c’est un peu une alliance contre nature.

Les Indiens ont attendu longtemps pour voir les bisons de l’homme blanc sur leurs terres…

À mon grand étonnement, ils arrivaient à regarder les mêmes films indéfiniment. frustré, je me suis tourné vers Jill, qui avait élevé un ado et survécu à l’épreuve.

On en parle

Site pour en savoir plus sur les bisons de Dan O’Brien et acheter de la viande : link.

Traduit de l’anglais (États-Unis ) par William Olivier Desmond.

3
Toujours au programme du club de lecture, en général j’évite les romans policiers. Je sais qu’ils sont bien choisis, mais ce n’est pas ma lecture préférée. J’ai lu sans déplaisir celui-là et j’ai été intéressée par la description de Venise, loin des clichés habituels Venise dans ce roman, est une ville grise, humide et froide.

Un meurtre d’un vendeur à la sauvette, à Venise permet de comprendre le monde des émigrés africains. C’est triste et sûrement proche de la réalité On se surprend à désespérer de notre monde ! L’écrivaine est américaine, elle n’est pas tendre pour ses compatriotes. J’ai apprécié, également, la façon dont elle parle de l’incohérence de l’adolescente qui dit du meurtre (au grand scandale de sa mère). «  C’est seulement un vu comprà (un noir) » et qui pourtant n’est pas aussi raciste que le pense sa mère.

J’ai aimé la description de la nourriture en Italie. Et finalement avec tout ça j’ai voulu connaître le dénouement qui est aussi abominable que la réalité de l’Angola. Pauvre Afrique !

Citations

Ils ne pouvaient être qu’américains. Les cheveux blancs tous les deux, ils donnaient l’impression d’avoir échangé leurs vêtements. La femme était habillée d’une chemise écossaise en flanelle et d’épais pantalon de laine, tandis que l’homme avait enfilé un chandail rose à col en V, des pantalons et des chaussures de tennis blanches. Ils avaient apparemment sinon le même coiffeur, du moins la même coupe de cheveux. On avait envie de que ceux de la femme étaient juste un peu moins courts.

 

Il se demandait si le sentimentalisme de quatre sous de la télévision et du cinéma n’avait pas provoqué, dans cette génération, une sorte de choc insulinique qui étouffait en eux toute possibilité d’éprouver de l’empathie vis-à-vis des peu ragoutantes victimes de la vie réelle.

 

De même, une fois qu’une information était stockée dans un ordinateur, on avait l’impression que rien ne pouvait la supprimer, sinon la destruction matérielle complète du disque dur.

On en parle

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Rabinovitch.

5
Ce livre est un petit chef d’œuvre romanesque. Il mêle une enquête passionnante autour du sauvetage d’un livre précieux : un livre de prière juive,une Haggadah. Le point de départ est vrai la Haggadah de Sarajevo existe et ce sont des lettrés musulmans qui ont sauvé ce livre juif des incendies dus à la guerre. Expliquant comment des scientifiques arrivent à remonter dans le temps grâce à d’infimes traces laissées dans les parchemins, la romancière imagine des histoires plausibles autour de ce livre. Chaque moment où elle s’arrête sont autant de moments d’ intolérance et de violence absolus, les gens et les livres se retrouvaient sur des bûchers.

En même temps on suit l’histoire personnelle d’Hanna la jeune Australienne, personnage touchant et tellement vivante. J’ai relu ce livre, car il est en compétition pour notre « coup cœur des coups de cœur de 2008″ dans notre club de lecture. Je sais que la construction du roman : l’intrigue coupée par des retours dans l’histoire, n’a pas plu à tout le monde. Moi, ça m’enchante littéralement. Je trouve que Géraldine Brooks à écrit un hymne à l’esprit de tolérance et donne foi en l’homme. Même quand l’humanité est au bord de se détruire, des « justes » en général des lettrés arrivent à ne pas se conduire en barbares.

Citations

Tu es restée dans ton joli appartement pendant toute notre guerre et tu nous as regardés crever sur ton écran de télé. Et tu t’es dit « Quelle horreur ! » et ensuite tu es allée te préparer une autre tasse de café.

– Mais comment le roi et la reine ont-ils pu faire une chose pareille ? C’est l’argent des Juifs, ou du moins l’argent collecté par les Juifs, qui leur assuré la victoire sur les Maures !
– Nous avons été dépouillés mon frère. Et maintenant, comme une vache qui ne donne plus de lait, on nous envoie à l’abattoir.

 En Angleterre, le monde de l’art est un aimant absolu pour les fils cadets de lords appauvris, ou pour les femmes du nom d’Annabelle Quelque-Chose-tiret-Quelque-Chose qui s’habillent en caleçons noirs et cachemires orange foncé et sentent vaguement le labrador mouillé.

On en parle

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Josée Kamoun.

5
Livre étonnant, bouleversant qui ne vous lâche pas une fois que vous êtes entré dedans. Les personnages vous hanteront longtemps après avoir refermé le livre, un peu comme ceux de : Le temps où nous chantions de Richard Powers. On y retrouve le problème du métissage aux USA. Ici le personnage principal a décidé de se faire passer pour blanc et réussi une carrière universitaire presque parfaite. Un jour, il prononce un mot malheureux « zombie » pour parler d’étudiants qui se révèlent être noirs et le « politiquement correct » va l’obliger à démissionner.

Philip Roth n’épargne dans ce roman, ni le manque de courage de ses collègues universitaires, ni la culture française, mise à mal à travers une normalienne frustrée qui sera à l’origine de sa perte, ni la pudibonderie américaine sous la présidence de Clinton. J’ai pourtant failli passer à côté de ce roman, à cause du style, les accumulations de mots, le fourmillement des idées me fatiguaient, et j’ai commencé à tourner trop vite les pages. J’en ai repris la lecture de façon attentive et en ralentissant mon rythme de lecture. Plus l’auteur allait vite, plus je lisais lentement et le charme a joué : j’ai passé huit jours complètement ailleurs dans les transports parisiens, grâce à ce livre.

Citations

Cet été là, chacun ne pensait plus qu’au sexe du président : la vie, dans toute son impureté impudente, confondait encore une fois l’Amérique.

 

Mais en Amérique en général ce fut l’été du marathon de la tartufferie : le spectre du terrorisme qui avait remplacé celui du communisme comme menace majeure pour la sécurité du pays, laissait place au spectre de la turlute.

 

Seulement le danger avec la haine, c’est que quand on commence il en monte cent fois plus qu’on en aurait voulu. Je ne connais rien de plus difficile à brider que la haine. Il est plus facile de renoncer à la bouteille que de juguler la haine, et ça n’est pas peu dire.

 

La boutique d’antiquité moribonde, le restaurant infâme, l’épicerie de survie, le débit de boisson cambrousard, le coiffeur péquenot, la magasin de vêtements pour homme d’un autre âge, la librairie au fond étique, la pharmacie mal éclairée, le salon de thé cucul, la taverne déprimante, le marchand de journaux sans journaux, la boutique de magie énigmatique et vide – tous avaient cédé la place à des établissements où l’on pouvait manger convenablement, boire un bon café, acheter des médicaments sur ordonnance, trouver une bonne bouteille, un livre traitant d’autre chose que des Berkshires, et faire des achats vestimentaires qui ne se limitent pas à des caleçons bien logs bien chauds pour l’hiver.

On en parle

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nicolas Richard.

5 Attention, chef d’œuvre ! Ne soyez pas rebuté par les 760 pages, ni par les références aux techniques musicales, ni par les explications sur la relativité. Vous serez emporté par ce roman, vous comprendrez ce que le racisme représente de violence,de souffrance et d’humiliation pour toute une nation. Vous relirez l’histoire des Etats-Unis à la lumière des crimes raciaux et des émeutes qui finirent par en découler.

L’histoire de cette famille est bouleversante, j’ai passé de longues heures avec Délia, David, Jonah, Joseph et Ruth Strom, en espérant que les idéaux des parents, et la musique puissent triompher de la haine ! Seul reproche : j’aurais aimé avoir des notes en bas de page mon inculture américaine m’a obligée à consulter très souvent Wikipédia : je ne connaissais pas o’fay,Ashan, Movietone, Sol Hurok , FRA etc.

Merci Françoise de m’avoir offert ce cadeau qui a enchanté le début du mois de septembre 2009.

Citations

Les trois-quarts de tous les Noirs américains ont du sang blanc – et la plupart d’entre eux ne l’ont pas choisi.

 

« Votre temps est plus lent que le mien. Le mien est plus lent que le vôtre. La raison en perd la raison.
– Oui ! » L’homme s’esclaffe. « Ça aussi c’est vrai ! Mais seulement parce que notre raison a été créée à des vitesses plus lentes. »

 

Lors de ces pénibles après-midi où Jonah et moi sommes bannis de la maison ……Nous restons allongés jusqu’au jour où nos camarades recréent la chute de Berlin en nous incendiant. Après cela, pendant longtemps, nous avons eu le droit de rester à la maison.

 

Était-il possible qu’il existât des Blancs qui, finalement, ne la détestent pas d’emblée pour l’impossible pardon qu’ils attendaient d’elle ?

 

L’oiseau peut aimer le poisson uniquement pour l’étonnement qu’ils éprouvent en filant de concert vers l’inconnu.

 

La plupart des auditeurs ignorent combien il est plus difficile d’effleurer un son plutôt que de le marteler. Un démarrage sur les chapeaux de roue fera toujours plus d’effet, sur scène, qu’un légato, plus difficile à tenir.

 

Elle aimerait marcher dans la rue avec son mari sans avoir à jouer la domestique. Elle aimerait pouvoir lui prendre le bras en public. Elle aimerait qu’ils puissent aller au cinéma ensemble, ou aller dîner quelque part, sans se faire expulser comme des malotrus. Elle aimerait pouvoir asseoir son bébé sur ses épaules, l’emmener faire les courses sans que pour autant tout le magasin en soit pétrifié. Elle aimerait pouvoir rentrer à la maison sans être couverte de venin. Cela n’arrivera pas de son vivant. Mais il faudra bien que cela se produise du vivant de son fils. La rage l’agrippe chaque fois qu’elle quitte la maison. Il n’y a que l’instinct maternel pour contenir cette rage.


Traduit de l’anglais ( États Unis ) par Aline Azoulais.
4
Je ne sais pas pourquoi, j’ai tardé à mettre sur mon blog ce livre qui a ravi mon été. J’en ai tant parlé autour de moi et son succès est tel, que je peux imaginer que tout le monde l’a lu. C’est un petit bijou , un vrai plaisir de lecture. (Merci Michèle de me l’avoir conseillé). Dans ce un roman épistolaire, on suit les amours de la narratrice, Juliet Asthon, et ses démêlés avec le monde de l’édition. Cette femme a vécu la guerre à Londres et va se passionner pour Guernesey et une certaine Elizabeth. Le livre nous permet de découvrir l’occupation allemande à Guernesey, je pense que peu de lecteurs connaissaient la souffrance des habitants de cette île.C’est un très bon roman. Un petit bémol : la dernière lettre et le happy-end. Le charme du livre tient au fait que chaque lettre révèle une personnalité différente. Certains personnages sont très émouvants et traversent de véritables tragédies, d’autres nous font sourire à cause de leur étroitesse d’esprit. Pour l’instant, tous ceux qui ont lu ce roman l’ont apprécié.

On en parle

De très nombreux sites en parlent, en voici un au hasard avec un jugement un peu moins positif que le mien : http://sybilline.canalblog.com/archives/schaffer_mary_ann__et_barrows_annie_/index.html

 Traduit de l’anglais ( États Unis ) par Cécile Arnaud.
3
Récit des purges staliniennes de 1934 à 1937. Le personnage principal, Ossip Mandelstam est arrêté pour avoir écrit un pamphlet contre Staline sous forme d’une ode. Le récit suit plusieurs personnages qui ont, pour leur malheur, croisé ou partagé la vie du poète .C’est un livre éprouvant comme souvent les livres décrivant cette époque, la réalité est sans doute pire que le roman. C’est mieux d’avoir un bon moral avant de se plonger dans cette lecture. Je préfère toujours les témoignages, ou les études historiques à la création romanesque sur des sujets si sensibles et pour lesquels ils existent encore des témoins vivants.

Citation

 Étrange prière prononcée par la femme du poète avant de se rendre à une convocation à la Loubianka.
Notre père qui êtes aux cieux
S’il a encore une muse et une érection
Faites que le soleil oublie tout simplement
De se lever demain matin
Amen

Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec (elle a dû bien s’amuser).
5
J’ai beaucoup, beaucoup ri et en même temps ce livre est tragique. Je ne suis pas complètement certaine que ce livre s’adresse à des adolescents. Il s’adresse aussi bien à des adultes qu’aux ados. On comprend le désespoir absolu des indiens vivant dans les réserves, et en même temps on rit. C’est aussi la première fois que je lis des choses aussi crues sur le sexe sans que ce soit vulgaire. Le héros est un jeune indien qui est trop intelligent pour rester dans l’école de la réserve indienne , mais qui en même temps va perdre toutes ses racines. La description des réserves indiennes est sans doute plus proche de la réalité que les images que l’on se fait à travers les films américains (hélas !).

Citations

Ouais absolument, j’avoue que je me masturbe.
J’en suis fier.
Je suis doué.
Je suis ambidextre.
S’il existait une Ligue des Masturbateurs Professionnels, je serai proclamé n°1 et je gagnerai des millions de Dollars.
Et vous vous dites peut-être : « Écoute, vraiment, tu ne devrais pas parler de masturbation en public. »
Et bien tant pis pour vous, je vais en parler parce que TOUT le MONDE le fait TOUT le MONDE aime ça.
Et si Dieu n’avait pas voulu qu’on se masturbe, Dieu ne nous aurait pas donné de pouces. Donc je rends grâce à Dieu pour mes pouces.
 
C’est nul d’être pauvre, et c’est nul d’avoir l’impression que d’une certaine manière, on mérite de l’être. On se met à croire que si on est pauvre, c’est parcequ’on est bête et moche. Ensuite, on se met à croire que si on est bête et moche, c’est parce qu’on est indien. Et parce qu’on est indien, on se met à croire qu’on est destiné à être pauvre. C’est un cercle vicieux et il n’y arien à y faire.
Traduit de l’anglais (États Unis) par Jeannine Hérisson.
5
J’ai tout simplement adoré ce livre, pourtant je ne suis pas une passionnée de la nature, et l’auteur y raconte avec minutie ses observations sur les plantes, les insectes et les animaux. Elle raconte très bien et au-delà de on sent tout les efforts qu’elle a dû faire pour vivre seule. Je la comprends trop bien : il a fallu qu’elle prenne racine. Au milieu des observations animales on trouve des petites notes sur les humains et les humaines qui m’ont beaucoup touchée. En particulier sur la solitude des femmes « d’un certain âge ».

Citations

Pendant ces douze années, j’ai appris qu’un arbre a besoin d’espace pour pousser, que les coyotes chantent près du ruisseau en janvier, que je peux enfoncer un clou dans du chêne seulement quand le bois est vert, que les abeilles en savent plus long que moi sur la fabrication du miel, que l’amour peut devenir souffrance, et qu’il y a davantage de questions que de réponses.

On en parle

http://www.ratsdebiblio.net/hubbellsue.html

Traduit de L’anglais (États Unis) par François Hirsch.

3
La question que je me pose : pourquoi un auteur a-t-il besoin d’imaginer une fin de vie sur terre aussi atroce ? Un père et un fils errent sur une terre désolée après une apocalypse. La nature est devenue hostile, les hommes sont pour la plupart des hordes de cannibales. Le dialogue du père et du fils est poignant. Quelques paragraphes sur la beauté de notre monde sonnent comme autant de mises en garde de ce que nous risquons de perdre si nous détruisons notre seul bien commun à tous : la planète terre.

Ce livre m’a rendue triste et m’a mise très mal à l’aise, je ne peux pas dire que je l’ai apprécié mais je n’ai pas pu le lâcher avant la fin.

Citations

Dilaogue père fils

– J’ai dit qu’on n’était pas en train de mourir. Je n’ai pas dit qu’on ne mourrait pas de faim.
– Mais on ne mangerait personne ?
– Non. Personne.
– Quoi qu’il arrive.
– Jamais. Quoi qu’il arrive.
– Parce qu’on est des gentils.
– Oui.
– Et qu’on porte le feu.
– Et qu’on porte le feu. Oui.
– D’accord

 Fin du livre

Autrefois il y avait des truites de torrent dans les montagnes. On pouvait les voir immobiles dressées dans le courant couleur d’ambre où les bordures blanches de leurs nageoires ondulaient doucement au fil de l’eau. Elles avaient un parfum de mousse quand on les prenait dans la main. Lisses et musclées et élastiques. Sur leur dos il y avait des dessins en pointillé qui étaient des cartes du monde en son devenir. Des cartes et des labyrinthes. D’une chose qu’on ne pourrait pas refaire. Ni réparer. Dans les vals profonds qu’elles habitaient toutes les choses étaient plus anciennes que l’homme et leur murmure était de mystère.