Édition Le cercle.Belfont. Traduit de l’anglais par Muriel Levet.
Dans mon club de lecture, il y a quelques lectrices de romans policiers, elles sont très exigeantes si bien que, lorsqu’elles décernent un coup de cœur, je suis volontiers leurs recommandations. Souvent, c’est qu’au delà de l’intrigue policière, il y a un intérêt historique, sociologique ou la découverte d’une autre civilisation. Rien de tout cela ici, c’est un polar dans la plus plus pure des traditions. Et pourtant, je l’ai lu sans pouvoir m’arrêter pendant deux jours. L’intrigue est bien ficelée et le suspens très bien dosé. Evidemment, j’ai lu d’abord (ou presque) le dernier chapitre parce que je ne pouvais pas supporter que mes personnages préférés meurent. Je ne vous dirai rien, puisque vous êtes capables de supporter la mort des gentils en attendant la dernière page pour savoir s’ils seront sauvés des griffes des méchants. Non seulement vous en êtes capables mais en plus vous aimez ça ! Je ne sais pas si j’aimerai vous rencontrer dans les tunnels sombres et mal famés de Manchester … Oui, parce que dans la banlieue de cette grande ville industrielle traîne une faune qui se livre à des trafics en tout genre. Ce qui est assez invraisemblable c’est que de nombreux enfants sans liens avec des adultes sont livrés à des mafieux qui les utilisent comme mule pour la drogue et les prostituent, je me demande ce que font les services sociaux britanniques, cela ressemble plus à la vision de Dickens qu’à la Grande Bretagne d’aujourd’hui. Comme je ne peux pas vous raconter l’histoire, je peux au moins dire comment elle commence. Un soir d’hiver une maman et sa fille Natasha âgée de six ans sont victime d’un accident de la route, la maman est tuée sur le coup, mais la petite fille a disparu (d’où le titre en français). Six ans plus tard, le mari de cette femme, David a refait sa vie avec Emma et ensemble ils ont un bébé Ollie. Un jour Natasha revient chez son père et le roman peut commencer, car, si elle est revenue, cela semble surtout pour détruire la nouvelle vie de son père. On ne saura que peu à peu ce qu’elle a vécu pendant ces six années qui sont des années d’horreur absolue. Et nous ne saurons qu’au moment du dénouement pourquoi elle en veut tant à son père au point de mettre en danger la vie d’Ollie, ce bébé rieur.
Je crois que, pour ne rien divulgâcher, j’en ai assez dit, il me reste à évoquer les policiers En particulier d’un certain Tom qui mène l’enquête et qui est très malheureux de la mort de son frère Jack un hacker victime d’un accident quelques temps auparavant. Mais ce roman est plutôt centré sur les victimes et les malfrats, les policiers font leur travail mais à part Tom n’ont pas une personnalité très marquée .
PS
Je crois que si j’ai lu cette auteure c’est aussi que j’ai vu qu’elle habitait soit en Italie soit à Aurigny qui est mon île anglo-normande préférée. Comme quoi, on peut être très irrationnelle dans ses choix. Et voici deux images pour comprendre pourquoi Rachel Abbot a quitté Manchester !
Citation
Travers masculin
David lui faisait parfois penser à une autruche enfonçant sa tête dans le sable pour se forcer à croire que tout finirait par s’arranger. C’était l’une des rares choses qu’elle trouvait agaçante celui. Non pas son optimisme, mais son incapacité pas à regarder la réalité en face et sa tendance à privilégier les solutions de facilité