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Depuis « Farrago » de Yann Appery, j’ai un faible pour le Goncourt des lycéens. Ceux de 2012 ont eu le bon goût de couronner un roman qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout. Joël Dicker a une imagination très féconde, il nous entraîne à la fois dans une enquête policière et dans les méandres de la création littéraire. Son personnage principal, écrivain en panne d’inspiration, est relancé sans cesse par un éditeurqui a un sens aiguë du commerce et du marketing. Marcus Goldman, auteur d’un premier roman à succès, vole au secours de son ancien professeur accusé du meurtre d’une jeune fille qui a eu lieu 33 ans auparavant. Il faut aller jusqu’à la dernière page (la 665 !) pour que chaque morceau du puzzle de cette enquête soit à la bonne place.

Au fil des pages, nous aurons découvert le monde de l’édition américain ( mais je ne suis pas persuadée que ce soit différent ailleurs !), la vie dans une petite ville et sa police, nous aurons suivi l’évolution psychologique d’un jeune prétentieux qui gâche son talent dans la facilité et nous aurons été confrontés à la difficulté de l’écriture. Aucun personnage n’est caricatural, je pense par exemple à Tamara la mère de Jenny, elle aurait pu n’être que cette mère américaine stupide qui veut absolument « caser » sa fille à la gloire littéraire locale .On apprendra que derrière cette virago qui rabroue son mari à la moindre occasion se cache une femme amoureuse qui va voir en cachette un psychiatre pour comprendre ses conduites sans parvenir , pour autant, à les modifier.

Cet auteur sait manier le suspens et l’humour – j’ai beaucoup ri aux différents coups de fil de la mère du personnage principal – et surtout intéresser son lecteur. Je trouve dommage d’en raconter davantage car un des charme de ce livre tient à son suspens que je voudrais vous laisser découvrir. Ce n’est sans doute pas de la grande littérature ( je me demande où elle se cache cette fameuse « grande littérature »), mais c’est un excellent divertissement que je verrai très bien adapté au cinéma.

Citations

 Une leçon de vie

Le philosophe Sénèque avait déjà expérimenté cette pénible situation : où que fuyiez , vos problèmes s’invitent dans vos bagages et vous suivent partout.

 La gloire aujourd’hui

…Je compris que la gloire était éphémère. Elle était une gorgone affamée et ceux qui ne la nourrissaient pas se voyaient rapidement remplacés …

 Le racisme ordinaire

 Soudain , une angoisse la saisit :beaucoup de grands écrivains étaient juifs . Et si Quebert était un Juif ? Quelle horreur ! Peut-être même un juif socialiste ! Elle regretta que les Juifs puissent être blancs de peau parce que cela les rendait invisibles. Au moins , les noirs avaient l’honnêteté d’être noirs, pour qu’on puisse les identifier clairement.

Le monde virtuel

Sur mon compte Facebook, je passais en revue la liste de mes milliers d’amis virtuels ; il n’y en avait pas un que je puisse appeler pour aller boire une bière.

 Le monde de l’édition

Le monde des livres était passé du noble art de l’imprimerie à la folie capitaliste du XXIe siècle, que désormais un livre devait être écrit pour être vendu, que pour vendre un livre il fallait qu’on en parle, et que pour qu’on en parle il fallait s’approprier un espace qui, si on ne le prenait pas soi même par la force, serait pris par les autres. Manger ou être mangé .

Jolie phrase

Après la gloire , il y a d’autres gloires. Après l’argent, il y a encore de l’argent. Mais après l’amour, il n’y a plus que le sel des larmes.

On en parle

chez Kitty la mouette.

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Comme beaucoup d’entre nous, j’avais bien apprécié « l’origine de la violence » du même auteur. Aussi, quand la jeune libraire de la place d’Auteuil m’a conseillé celui-ci, je n’ai pas hésité. Ses conseils étaient bons : grâce à cette lecture, j’ai oublié le temps passé dans les transports parisiens.

Le roman est construit autour des personnages décrits dans la première scène, que j’ai trouvée remarquable. La violence avec laquelle le jeune serveur noir est frappé par l’odieux américain au gamin méchant et mal élevé, m’a touchée, ensuite j’ai été accrochée et je n’ai quitté ce livre qu’à la dernière ligne. Il faut quand même savoir que ce n’est pas un roman très gai et si vous voulez retrouver la forme en ce mois de novembre gris et triste à souhaits , ce n’est pas un bon choix. En effet, si les autres convives du grand restaurant n’ont pas réagi, c’est qu’ils appartiennent au genre qui nous font perdre confiance dans l’humanité d’aujourd’hui.

Entre l’oligarque russe qui a prit part au dépeçage de la Russie pour son seul profit, le futur trader qui met son savoir mathématique au service de l’enrichissement le plus rapide possible et l’Américain qui a trouvé comment une société de crédit pouvait s’enrichir sur le dos des très pauvres, le récit n’est pas franchement optimiste, mais hélas !…. réaliste. Le destin croisé des rapaces de la finance et de ce jeune serveur, Sila qui n’a rien, que la chance de vivre , est vraiment bien mené,( malgré quelques outrances) et nous permet de nous remémorer tous les événements qui ont fait l’actualité de ces dernières années.

La seule réserve que je ferai, c’est que j’ai trop senti, par moments, la trame romanesque l’emporter au dépend de la crédibilité des situations et de la profondeur des personnages.

Citations

 Définition de la finance aujourd’hui

 Le monde financier est un circuit automobile avec des voitures sans freins. Lorsque tout va bien, toutes les voitures tournent. Si l’une d’elle a un accident… advienne que pourra.

 L’aide du FMI

 La Russie était en cessation de paiement. Le FMI, comme prévu, avait donné de l’argent. Le lendemain même, sur les comptes des paradis fiscaux, on en retrouvait des traces : une partie de la manne avait été détournée par les oligarques.

 Les « vrais » riches

Son avion privé l’attendait et il constata avec amusement que les hommes ruinés restent riches.

On en parle

KathelAifelleHelène (que des amies chez qui je pioche souvent de bonnes idées !).

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J’ai suivi le conseil de Dominique et j’ai lu, puis relu, ce très court roman. Je finis par me dire que je ne suis pas faite pour la littérature japonaise ou japonisante. Ce n’est pas désagréable à lire , disons que c’est aussi léger qu’un flocon et aussi rempli ou vide qu’un paysage de neige.

Un conte, une histoire ( ?) d’amour mais racontée si légèrement que le lecteur doit remplir les blancs. Bien sûr, parfois il y a de jolies phrases mais j ‘aurais envie de dire, si ça n’était pas un pauvre jeu de mots, que ça me laisse froide.

Déçue, alors je crois que je vais laisser pour un moment la littérature du Japon.

Citations

 La couleur la lumière et comme quoi on peut tout dire et son contraire

 La couleur n’est pas au dehors . Elle est en soi. Seule la lumière est au dehors.

La lumière est intérieure, elle est en soi. Seule la couleur est au dehors.

On en parle

Chez Dominique bien sûr et aussi chez Krol.

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Comme les lycéens de 2009, j’avais beaucoup apprécié « le club des incorrigibles optimistes », j’ai donc pris, sans hésiter, celui-ci dans les rayons de ma bibliothèque. On retrouve la même énergie pour traverser les époques et le personnages. Cela me fait un peu penser à la façon dont aujourd’hui on « zappe » d’un sujet à l’autre à travers les média interactifs. En roman, cela permet d’écrire 535 pages là où les romanciers, il y a une cinquante d’années, écrivaient une dizaine de tomes.

Les Duhamel et autre Martin du Gard appartiennent donc à un monde de la lenteur bien révolu, et j’apprécie assez qu’on suggère les événements plus qu’on ne me les racontent en détail. J’ai donc galopé à travers le 20e siècle en suivant la vie de Joseph Caplan médecin juif d’origine pragoise qui adore le tango. J ai appris à connaître Gardel et depuis j’écoute Volver.

On traverse la shoa , la deuxième guerre mondiale en Algérie, le communisme à Prague, les purges communistes, la vie en Tchécoslovaquie dans le régime communiste et puis cet amour romancé du « Che G. » et le désenchantement. Que de vies brisées par le communisme !

J ‘ai quelques réserves pour ce deuxième roman à force d’aller trop vite les personnages sont un peu transparents et on a parfois du mal à comprendre leurs motivations.

Et puis, j’ai toujours une réserve au mélange Histoire avec roman ou même ici romance. Ces réserves ne m’ont pas empêchée de passer un très bon moment et mes récents différents périples train et RER ont été rythmés par la plume alerte de Jean-Michel Guenassia.

 Écouter Volver par Gardel

 

Citations

 Les problèmes de la vie

On peut classer les problèmes insolubles de la vie dans deux cercueils, ceux qu’on cache dans un coin obscur où on arrive à les oublier, ils finissent par ne plus vous embarrasser, abcès dormant peut-être étouffés (peut-être pas), et ceux qui vous écorchent comme des hameçons, vous continuez à saigner sans vous en rendre compte et ce sont les pires car on s’habitue à vivre avec la souffrance.

Réflexion sur l’Histoire

Il y a deux façons d’écrire l’Histoire : dans l’action , au moment où elle s’accomplit, ou à tête reposée, longtemps plus tard , avec le recul du temps, quand les passions sont apaisées. Le point de vue est alors si différent qu’on se demande comment ces faits ont pu avoir lieu, on a du mal à comprendre les acteurs, leurs motivations, leur inconscience. 

Une observation avec laquelle je suis d’accord

Ce sont souvent les personnes les plus tristes qui ont les plus beaux sourires.

Les souvenirs douloureux

Elle se disait qu’avec les années il finirait par cicatriser, ses blessures s’estomperaient, mais plus il parlait, moins il guérissait. Elle s’était rendu compte qu’il y prenait du plaisir, plus fort que la tristesse et l’amertume.

On en parle

Chez Kitty la mouette  » Page après page ».

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Pourquoi seulement quatre coquillages, je pense souvent à Krol qui dit ne pas aimer mettre des notes, parfois ça me fatigue aussi de noter les livres. Si j’écoutais la vitesse à laquelle j’ai dévoré ce court Roman de Jeanne Benameur sans en perdre une miette, j’aurais dû mettre cinq coquillages… Oui mais voilà je me méfie toujours des romans à message.

J’aime sans réserve la partie romanesque du livre : la création du personnage d’Antoine qui mal dans sa peau et se sent inadapté partout. J’ai aimé la description du Brésil, j’ai aimé le couple de ses parents, j’ai aimé le personnage d’Albert qui parle si bien des livres. Évidemment la partie le « roman d’amour » a illuminé la grisaille de ce mois de novembre.

Alors pourquoi cette réserve ? Je ne crois pas au message « fraternité » pas plus au mot qui est écrit sur les frontons de nos mairie, que celui qui serait en chacun de nous. Le côté quête de soi et des valeurs humaines est mieux traité que dans Paulo Coelho (tiens comme par hasard un brésilien !) mais ça y ressemble un peu. On aimerait que l’humanité soit comme ça et oublier ce qui fait notre quotidien … le déficit… l’argent qui manque partout… les gens qui fuient la misère de leur pays et qu’on n’accueille pas correctement en France, ni ailleurs.

Je me demande si elle n’a pas raison Jeanne Benameur, il n’y a que l’amour et les livres qui donnent du sens à la vie.

Citations

 C‘est la lutte finale. Mais je cherche toujours avec qui me « grouper » pour arriver à demain, avec qui faire un « nous ».

 

Travailler à l’usine, revendiquer ce travail comme le font tous les ouvriers et puis ne désirer qu’une chose : quitter la peau de l’ouvrier.

 

Les autres, tant que toi, tu n’es pas vraiment dans ta vie, les autres, eh bien tu crois que tu fais des choses pour eux mais c’est tripette, mon gars…. tu te cours après à travers eux et tu te rattrapes jamais …

 

J’écris les rêves de mon père et les miens. J’écris tout ce qui ne peut pas se dire et que pourtant il faut tenter.

On en parle

Le port de l’Encreuse (encore un joli nom de blog)

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J’avais tant aimé « loin des bras ». Sans l’ombre d’une hésitation, j’ai acheté ce roman, j’avais envie d’un vrai roman. Qu’on me raconte une histoire bien imaginée. Je suis un peu déçue et pourtant.

La descente vers la folie de ce chef d’orchestre est bien racontée et l’auteur nous tient en haleine : Alexis est-il fou ou génial et où est la frontière entre les deux comportements. La blessure de son enfance, sans doute à l’origine de son déséquilibre, nous est devoilée que tardivement , mais on comprend bien que cela ait pu le marquer. Le malheur des enfants trop riches, trop seuls, élevés dans les pensions Suisses est également un facteur de déséquilibre.
Le sujet principal, c’est la musique et c’est aussi pour cela que je voulais le lire. On sent qu’Ardetti a une passion des morceaux dont il nous parle très bien et on croit entendre certains passages alors qu’il n’a que les mots pour nous les faire entendre.

J’ai souri lorsque Arditi décrit ce qui se passe dans la tête des gens qui écoutent l’orchestre dirigé par le Maestro : sa mère qui ne regarde que la qualité du costume de son fils , sa femme qui se rase en entendant pour la énième fois le mêmes morceaux et qui ne supporte plus les louanges dont on va couvrir son mari , et lui qui est las de faire jouer toujours la même musique.

Alors pourquoi suis-je déçue ? La première raison c’est que c’est triste d’assister à la déchéance mentale d’un être humain encore plus s’il a de tels dons. La deuxième c’est que j’ai retrouvé tous les ingrédients du roman qui m’avait tant plu et qui semble être des passages obligés de la littérature suisse : la cruauté feutrée, mais ô combien efficace des pensions chic suisses , les clans fermés des vrais riches (souvent Suisse) , la culpabilité de l’enfance. Enfin on sent trop le côté inexorable de la chute de l’archange , d’ailleurs l’auteur nous l’avait annoncé dès la première page.

Je pense que si c’était mon premier roman de Metin Arditi, j’aurais eu moins de réserves. Les amoureux de musique et tous ceux qui fréquentent régulièrement les salles de concert liront ce livre avec intérêt. Je dois aussi dire que je l’ai lu jusqu’au bout sans avoir envie de le refermer alors que je connaissais la fin , puisque le roman commence par là , je le dis pour souligner encore une fois les qualités de cet écrivain.

Citations

 La fatigue du chef d’orchestre

L’émotion que ressentait Kandilis était d’une autre nature. Une émotion feinte ? qu’il avait appris à mimer avec talent.

 Les frustrations des enfants doués en musique

 À six, sept ou huit ans, ils avaient épaté leurs parents : »mon fils est un génie ! « Ma fille est une surdouée ! » Et voila que leur carrière se termine dans l’anonymat d’un orchestre.

 La femme bourgeoise charitable

Son retard était calculé, normé, indispensable pour marquer sa place dans la ville et le soin qu’elle mettait à faire le bien.

les propos méchants du mari à propos de son épouse

 Une ossature large et basse , des cheveux drus très bouclés , comme ceux des femmes qui venaient en Suisse faire des ménages , et un cou de paysanne.
Alors elle faisait l’aristocrate, laissait tomber les mots du bout des lèvres et parlait vite, histoire de rappeler qui elle était. « Dans le camp des dames par le son et dans celui des bonniches par l’image « , lui avait lancé Alexis un soir de dispute.

On en parle

Lettres exprès.

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Merci, merci à Hèlène ce livre était dans son Tag – au passage j’aimerais que quelqu’un m’explique tous les sens de ce mot encore mystérieux pour moi- elle parlait de ce livre comme d’un petit bijou. Je suis entièrement d’accord, depuis il ne me quitte plus.

Je le lis et relis. Pourtant, d’habitude, je ne suis pas fan des nouvelles, mais ce recueil constitue un tout. On a l’impression de passer du coq à l’âne mais non, ce sont bien toutes les facettes des comportements humains qui sont réunis sans pour autant les mettre dans le lien d ‘un roman.

On rit, sourit ,on est ému. On est dans le trivial, puis dans le poétique, je me suis tout de suite sentie bien. J’ai un petit faible pour le texte qu’il a appelé « dix huit ans ». Il explique à son fils comment il a aimé sa femme, je trouve que c’est compliqué d’écrire aujourd’hui des sentiments profonds sans faire cucul :David Thomas y parvient.

J’ai aimé l’alternance homme femme et les changements de ton. Je suppose que j’arrive après tout le monde et que vous l’avez déjà lu , si ce n’est pas le cas, précipitez vous et racontez moi. J’ai beaucoup hésité à mettre des citations. J’ai eu envie de recopier une nouvelle mais c’est trahir ce recueil tant chaque texte est différent du suivant.

Citations

La colere du mec délaissé

« Conne »
Je ne vois pas ce qu’il y a de plus déprimant que de se dire qu’on a aimé une conne. Pas une idiote, hein, une conne . Une qui a une petite âme. Une qui s’la pête qui prend son joli minois pour la Joconde. Une qui prend de haut, tellement elle se sent basse d’avoir merdouillé et de s’être pris les tapis pour expliquer qu’elle ne t’aime plus et qu’elle a besoin de changer d’air.

 Leçon d’amour à son fils

« dix huit ans  »
Prends ton temps petit bonhomme, ne te précipite pas sur le bonheur, laisse-lui du champ, donne-lui le temps de t’approcher,contiens-toi, sois juste là. Offre à cette fille le temps de te rejoindre.

Une leçon de vie

Ne me retire pas l’idée, aussi incertaine soit-elle, que s’aventurer est toujours plus vivifiant que se contenir, que ce qui s’élance a plus de grâce que ce qui se ramasse. Un jour qui se lève, aussi merdique soit-il, même en novembre, même par temps de pluie, est toujours plus prometteur qu’un soir de juin qui a tout dit.

On en parle

Biblioblog.

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3
J’ai été immédiatement tentée par ce livre, lors de la présentation de Masse-Critique de Babélio. J’adore les carnets de voyages avec des dessins. Je trouve que c’est révélateur à la fois du lieu et de la personnalité de celui qui regarde.

Je ne connais pas bien Bordeaux , je ne l’ai visitée qu’une fois. À la fin de ma promenade dans ce beau livre, j’ai l’impression de mieux connaître la capitale du vin. Grande ville bourgeoise et commerçante , Bordeaux, a donc des charmes de ville riche et son passé affleure à travers ses monuments. Le dessin net et précis reflète la richesse et l’histoire des Bordelais.

J’ai une petite déception, j’aurais aimé à chaque page, qu’un petit plan rappelle où l’artiste avait posé son chevalet afin que nous puissions déambuler plus facilement avec lui. Et, à mon goût, le texte comme le dessin reste un peu froid, je me demande si cela vient de Bordeaux ou du tempérament du peintre.

Je pense que ce livre prendra place comme cadeau pour tous les gens qui ont envie de découvrir cette ville, mais je me demande s’il sera lu jusqu’au bout par beaucoup de lecteurs.

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Citation

La dernière phrase

Mon carnet de voyage se termine, Bordeaux est de ces rares villes d ‘où l’on repart avec la secrète envie d’y revenir très vite : cela s’appelle le charme d’une cité.

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Encore merci à Hélène et à son Tag, c’est grâce à elle que j’ai lu cette BD. Si comme moi vous n’avez pas un grand goût pour les BD , vous serez peut-être intéressée par celle-ci. Je suis tombée sous le charme du dessin. J’adorais quand j’étais enfant les illustrations de mes albums et j’ai retrouvé le même plaisir. Le dessin est précis mais ne limite pas l’imaginaire, j’ai apprécié que les personnages ne soient ni beaux ni laids mais ordinaires comme ceux que l’on rencontre dans la vie.

L’histoire est triste mais belle et je trouve l’album réussi car dans mon souvenir le dessin est intimement lié à l’histoire. J ai passé une soirée sur les routes du continent nord américain et c’était pour moi mieux que n’importe quel reportage télé.

Citation

 Je refuse de croire que l’amour et l’amitié ne soient pas éternels sans cela à quoi bon continuer à vivre.

On en parle

Lilatrouva 2

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 Coup de cœur de mon club de lecture.

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J’imagine le plaisir que Christian Goudineau, spécialiste de l’histoire Gallo-Romaine, a éprouvé à écrire ce roman policier, délaissant pour un moment ses ouvrages scientifiques sur la même période. Il met en œuvre tout son savoir d’historien pour nous raconter une histoire. Et pour être bien sûr d’être lu jusqu’au bout il crée un roman policier gallo-romain. Il faut dire que l’époque s’y prête, et que, sans doute, la réalité dépasse dans les grandes largeurs la fiction puisque les personnages qui tirent le ficelles s’appellent Messaline, Aggripine, Caligula… on peut, donc, s’attendre à tout.

Le personnage principal, Valerius Asiaticus a existé, et, l’intrigue est plausible à défaut d’être historique. On sent tout le plaisir que prend l’auteur à faire revivre cette époque, dans tous les détails du quotidien : l’habitat, les vêtements, les déplacements, et la nourriture. Ah ! La nourriture… j’avoue que par moment, je m’ennuyais un peu à la description des repas. J’ai souri quand le personnage principal, Charmolaos , faisant relire par sa jeune nièce, Kallisto, son récit, s’entend reprocher ceci :

 Avais-je besoin de décrire tous ces repas, d’en donner la composition, sans parler de ces innombrables coupes de vin

Quel talent ! Un personnage se trouve là pour énoncer la critique que je m’apprêtais à lui faire. L’auteur a choisi de faire parler ses personnages dans la langue d’aujourd’hui, cela rend le texte léger et amusant. Comme nous sommes entre érudits, il nous arrive d’avoir des passages de culture grecque. On découvre aussi la vigueur et la diversité des villes gauloises.

Le reproche que l’on peut faire à ce roman, c’est de vouloir dire trop de choses sur cette époque, on sent parfois que l’intrigue n’est qu’un prétexte et que l’historien saisit toutes les opportunités de son récit pour nous faire partager sa passion.

Je ne suis pas sûre que les amateurs de romans policiers apprécieront cette intrigue un peu compliquée, mais les historiens ayant le sens de l’humour vont se régaler. C’est un beau voyage que je me suis offert pendant quelques jours avec des personnages qui m’ont permis de renouer avec une époque que je connaissais mal.

Citations

L’humour du philosophe

Un peu de patience, on viendrait nous désembourber, un peu de patience et l’on arriverait a une auberge épatante, un peu de patience et le temps reviendrait au calme. Prévisions qui par force, s’avérèrent exactes, le temps de la patience n’ayant jamais été précisé.

Un philosophe antique Panaitos de Rhodes, question éternelle !

L’univers dans lequel nous vivons nous échappe pour toujours. Même si nous découvrons les lois qui le régissent, nous ne pourrons jamais concevoir son origine. Si nous l’attribuons aux dieux, nous inférons que ceux-ci lui sont antérieurs. Mais l’idée d’éternité, de non-naissance est incompatible avec notre finitude de mortels, nous qui naissons et sommes voués à mourir. L’idée de cycles, qui voient l’univers se créer puis disparaître, reproduit notre propre condition , mais ne résout pas la question essentielle : comment est-il possible que quelque chose ne naisse pas ou naisse de rien ? Comment imaginer le rien ? Comment imaginer l’absence de temps

Le bon goût

L’aspect « décor peint » qui prévalait à l’extérieur devait flatter le gout gaulois, peut-être même le cote  » nouveau riches » auquel Critias avait fait plusieurs fois allusion.

Les repas

On nous servit un vin plein de vigueur. Chairs succulentes, sauces …qui changeaient de ce garum qui passe pour le nec plus ultra mais auquel mon palais répugne. Pas de livèche, des champignons et une énorme platée de choux et de raves. Des coupelles de confitures douces ou aigrelettes pour rectifier l’assaisonnement.

On en parle

Un historien qui n’a pas trop apprécié le roman policier et enfin « un » blogueur dans ce monde si féminin D’une berge à l’autre