20150927_112223

3
Étrange roman, d’une auteure francophone d’origine iranienne. Sorour Kasmaï veut à travers une histoire quelque peu fantastique, nous faire vivre l’atmosphère du début de la révolution iranienne. Elle veut également mettre en scène les différentes composantes des histoires religieuses et mythologiques du passé de ce grand pays la Perse. La religion Zoroastrienne n’était pour moi qu’un nom avant la lecture de ce roman.

Mariam héroïne de cette histoire jeune fille de 16 ans, m’a d’abord prodigieusement agacée : parce qu’elle éprouve le besoin impérieux de changer son prénom, elle va provoquer une série de catastrophes qui risque de la détruire ainsi que tous les siens. Cela m’a semblé tellement stupide comme démarche, un peu comme si on pouvait imaginer un juif en 1938 s’adressant aux tribunaux nazis pour rétablir la vérité de son identité juive au risque de dénoncer ses parents qui auraient réussi à la dissimuler. Évidement son parcours dans les méandres de la justice islamiste est complètement kafkaïen. Ce qu’elle découvre de son identité et des secrets de sa naissance ne peuvent entraîner qu’une série de drames. Sans « divulgacher » le roman, je veux expliquer ma photo. L’ombre de la croix sur laquelle a été crucifié le Christe, joue un rôle très important dans l’histoire de cette jeune Mariam. Les trois religions, Zoroastrienne, chrétienne et islamiste se rejoignent dans une croyance vers la résurrection des morts qui ne fait aucun bien aux vivants.

J’ai fini par me laisser emporter par l’écriture de Sorour Kasmai, mais je préviens tous ceux et toutes celles qui fuient le mysticisme de se méfier de ce roman. Cela ne veut pas dire qu’il fait la part belles aux mystiques bien au contraire, mais pour arriver à comprendre l’élan de tout un peuple vers un islam rétrograde, l’auteure est allée chercher dans les fondements d’une civilisation qui m’est vraiment étrangère tout cela dans une très belle langue, surtout quand elle se met au service des mythologies anciennes.

Citations

les Zoroastriens (écrit Zorastriens dans le roman)

On ne parlait pas encore de révolution. Personne ne prenait les événements au séreux. Seule ma femme avais peur. « Tu n’es jamais là. Abbas est tout le temps dans la rue. Il ne fréquente que les petits musulmans. Il s’est mis à faire la prière comme eux. Il dit même vouloir faire le ramadan » . C’était à la mode. Du jour au lendemain , tout le monde était devenu croyant, ou même pratiquant. Le problème, c’est que nous n’étions pas musulmans. Ma femme et moi, sommes tous les deux zorastriens de naissance.

Les changements avec la révolution

La Révolution avait fait de la fillette joyeuse d’autrefois une sœur musulmane sévère en colère et renfrognée.

SONY DSC

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

3
Walaande, c’est le jour où une des épouses d’un polygame prend en charge les tâches de la maison et la nuit avec son mari. Le polygame musulman a le droit à quatre femmes, s’il est riche et peut leur payer le même train de vie à elles quatre. Djaïli Amadou Amal, connaît bien cette région du Nord Cameron et elle est Peule comme ses quatre héroïnes. Elle rassemblé ses souvenirs pour écrire son roman, une interview donnée à « Africulture » éclaire bien son propos.

Ce roman se lit très rapidement. Il décrit de façon très précise la condition de ces femmes réunies pour satisfaire les désirs d’un seul homme. Elles sont différentes mais ont en commun d’être très malheureuses. Comme il s’agit d’un roman, il y a une histoire qui se finit bien, trois des enfants vont s’émanciper de la tutelle de leur tyran de père. On y croit pas beaucoup, je pense que dans la réalité même si la jeunesse grâce aux modes de communications actuels, prend conscience que le monde peut évoluer , le poids des traditions très bien décrites par cette auteure doit être plus fort que leurs désirs d’émancipation, surtout avec la radicalisation de l’islam.

Cette plongée dans le monde Peul ,et dans une maison où quatre femmes se partagent le même homme, n’a rien du tourisme exotique. C’est vraiment horrible et j’espère qu’ils arriveront à sortir de cette tradition qui de façon évidente les empêche tous, hommes et femmes d’être heureux.

Citations

Vie d’une femme de polygame

Attendre ! S’il y a un mot qui peut résumer à lui seul sa vie, c’est attendre. Elle a passé sa vie à attendre. Attendre de grandir, attendre de se marier, attendre son tour pour voir son mari, attendre pour rétorquer, attendre qu’il change, attendre d’atteindre ses limites, attendre que ses filles grandissent, attendre pour partir, attendre pour vivre, attendre de mourir.

La peur de la quatrième épouse de 19 ans face à un mari de 50

Elle a peur d’être maladroite et de casser quelque chose. elle a peur d’ouvrir la bouche et de le froisser par une phrase pourtant simple. Elle a peur de lui, de tout, elle ne sait plus de quoi elle a si peur, mais elle a peur quand même.