Édition Belfond . Traduit de l’anglais (Irlande) par Clément Baude

Grâce à Babelio j’ai découvert que c’est le même auteur que « Les saisons de la nuit »

Quel livre, j’ai passé tant de jours à vouloir m’isoler pour me plonger dans cette lecture !

Une fois n’est pas coutume je recopie la quatrième de couverture pour vous donner le fil conducteur de ce roman 504 pages :

Rami Elhanan est israélien, fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour ; Bassam Aramin est palestinien, et n’a connu que la dépossession, la prison et les humiliations.

Tous deux ont perdu une fille, Abir avait dix ans, Smadar, treize ans.
passés le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l’envie de sauver des vies.

Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter leur histoire et de se battre pour la paix.

Ces deux personnes existent vraiment et hélas leur drame aussi : tous les deux ont perdu leur fille l’une, Smadar, tuée par une balle en caoutchouc tiré par un soldat israélien, l’autre Abir est morte lors d’un attentat suicide à Jérusalem : deux palestiniens se sont fait sauter avec une ceinture d’explosifs dans une rue très passante. À chaque fois que l’auteur raconte la tragédie de ces deux familles le récit devient insoutenable. La peur de Rami qui entend qu’il y a eu un attentat suicide à Jérusalem, ses coups de fils de plus en plus angoissés pour savoir où étaient les siens ce jour là jusqu’à la révélation terrible : sa fille était dans cette rue à cette heure là. La course panique dans les hôpitaux et admettre l’inadmissible  : Abir fait partie des victimes.
Le récit de Bassam commence toujours par le fait que Samadar était allée chercher un bracelet de bonbons à la boulangerie en face de l’école, elle a été victime d’un tir d’une balle en caoutchouc à l’arrière de la tête, l’horreur pour lui se double d’un trajet vers un hôpital compétent et l’ambulance sera retardée deux heures à un check-point . Est ce que sans ce retard on aurait pu sauver son enfant ? ce n’est pas certain, mais on imagine l’angoisse de ce père face à la force armée israélienne qui refuse de laisser passer l’ambulance. Ensuite commencera un long combat pour faire reconnaître la faute de l’état israélien. Il gagnera son procès c’est vraiment à « l’honneur » d’Israël d’avoir enfin reconnu qu’il s’agissait bien d’un tir inutile sur une enfant qui allait à l’école, et non pas d’un jet de pierre ou d’une défense contre des jets de pierre de jeunes palestiniens, Sept longues années de procès auront été indispensable pour faire reconnaître cette faute d’un tireur qui était animé par la peur.

Mais ce roman ne raconte pas que cela, pour bien le présenter il faut en revenir au titre

Apeirogon : figure géométrique au nombre infini de côtés. Ce titre définit bien la multitude de facettes par lesquelles l’auteur veut aborder le problème de la guerre en Israël. dans des paragraphes qui parfois font deux lignes parfois plusieurs pages, il nous parle du monde entier présent et passé. Il parle souvent des oiseaux au dessus d’Israël qui se moquent des murs et des check-points , il raconte des faits historiques que nous avons oublié et qui pourtant racontent aussi notre monde, comme l’incendie criminel dans la mosquée Al-Aqsa qui a détruit un Minbar très ancien (chair) composé de 16 000 pièces sans clous ni colle. Ces paragraphes racontent aussi le goût des arabes pour les nombres et parfois disent des idées que je ne comprends pas :

Si vous divisez la mort par la vie, vous obtenez un cercle.

Mais cela n’a aucune importance, car on se laisse porter par ce texte sans fin puisque les hommes savent toujours tellement mieux faire la guerre que la paix.

Puissent Bassam et Rami être prophètes dans leurs pays et ambassadeurs dans le monde entier.

Citations

Les oiseaux en Israël .

 Au mur des lamentations, dans la vieille ville de Jérusalem, des martinets migrants d’Afrique du sud reviennent chaque année en janvier ou en février. Ils nichent dans les lézardes des vieux bloc de calcaire.
 On peut voir certains d’entre-eux entrer dans les minuscules lézardes du mur en volant de front, prodige de vitesse et d’agilité. D’autres regagnent leur nid en prenant des virages à 90° dans l’air, une aile vers le bas, l’autre incliné vers le ciel.
 Les martinets partagent l’ouvrage en brique avec les pigeons, les choucas les hirondelles. Des pigeons sauvages bloquent parfois l’entrée des trous, ce qui oblige les martinets à tourner sur place en attendant l’occasion de retrouver leurs nids, à dix mètres au dessus du sol .

Les combattants de la paix.

Pour devenir membre du cercle, il fallait avoir perdu un enfant, faire partie des endeuillés, ce qu’un Israélien appelait le « mispachat hashkhol » et un Palestinien « thaklaan » ou « mathkool ». Il y avait déjà quelques centaines de membres : c’était une des rares organisations qui déplorait de ne pas en compter moins.

Un fait historique.

Lors de la guerre russo-finlandaise de 1949, l’union soviétique lâcha des centaines de bombes incendiaires sur la Finlande. Les bombes -plusieurs engins explosifs contenus dans une bombe géante- étaient mortelles, ce qui n’empêchait pas le ministre des affaires étrangères soviétiques, Viatcheslav Molotov, d’affirmer que ce n’était pas du tout des bombes mais de la nourriture pour les Finnois affamés. Les bombes furent surnommés, malicieusement, les corbeilles a pain de Molotov.
En réponse, les Finnois dirent vouloir quelque chose à boire pour accompagner la nourriture. Ils inventèrent donc le cocktail Molotov pour faire passer le pain russe.

Et c’est aussi vrai que beau.

On doit mettre fin à l’occupation avant de nous asseoir tous ensemble pour régler le problème. Un état, deux États, pour le moment peu importe – mettre fin à l’occupation et on commence à redonner une possibilités de dignité pour chacun d’entre nous. Dans mon esprit, c’est clair comme de l’eau de roche. Quelques fois, bien sûr, j’aimerais me tromper. Ce serait tellement plus facile. Si j’avais trouvé une autre voie, je l’aurais suivie -je ne sais pas, moi, la vengeance, le cynisme, la haine, le meurtre. Mais je suis juif. J’ai un grand amour pour ma culture et mon peuple, et je sais que dominer opprimer et occuper, ce n’est pas juif. Être juif, ça veut dire respecter la justice et l’équité. Aucun peuple ne peut dominer un autre peuple et obtenir la paix et la sécurité. L’occupation n’est ni juste ni soutenable. Et être contre l’occupation n’est en aucun cas une forme d’antisémitisme.

Réponse du père palestinien .

Quand ils ont tué ma fille, ils ont tué ma peur. Je n’ai aucune peur. Je peux tout faire, maintenant. Un jour Judeh vivra en paix, cela viendra. Parfois j’ai l’impression qu’on essaie de prendre l’eau de l’océan avec une petite cuillère. Mais la paix est une réalité. Question de temps. Regardez l’Afrique du sud, l’Irlande du nord, l’Allemagne, la France, le Japon, et même l’Égypte. Qui aurait cru que ce serait possible ? Est-ce que les palestiniens ont tué six millions d’Israéliens ? Est-ce que les israéliens ont tué six millions de Palestiniens ? les Allemands, eux, ont tué six millions de juifs, et regardez aujourd’hui il y a un diplomate israélien à Berlin et un ambassadeur d’Allemagne à Tel-Aviv. Vous voyer, rien n’est impossible. Tant que je ne suis pas occupé, tant que j’ai mes droits, tant que vous m’autorisez à me déplacer, à voter, à être humain, tout est possible.
 Je n’ai plus le temps de haïr. nous devons apprendre à nous servir de notre douleur. Investir dans notre paix, pas dans dans notre sang, voilà ce que nous disons.

Discussion père fils avant le service militaire .

 Je n’ai pas honte de mon drapeau, il nous faut une armée démocratique. Tu finiras un jour par te rendre compte que ce n’est pas possible. Un pays doit se défendre. Je comprends. Il n’y a pas que des Bassam chez eux, tu sais. Je le sais. Il y a d’autres gens là-bas. Oui, c’est vrai. Ils ont fait exploser ma sœur.

Le discours des enfants de Bassam et Rami, frères de Smadar et Abir.

Ma sœur était victime d’une industrie de la peur. Nos dirigeants parlent avec une suffisance terrible : ils réclament la mort et la vengeance. Les haut-parleurs sont posés sur les voitures de l’amnésie et du déni. Mais nous vous demandons de retirer vos armes de nos rêves. Nous en avons assez, je le dis, assez, assez. Nos noms ont été transformés en malédiction. La seule vengeance consiste à faire la paix. Nos familles ne font plus qu’une dans la définition atroce des endeuillés. Le fusil n’avait pas le choix, mais le tireur, lui, l’avait. Nous ne parlons pas de la paix, nous faisons la paix. Prononcer leur prénom ensemble, Smadar et Abir, est notre simple, notre pure vérité.

 

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard. 

Depuis « Touriste » découvert grâce à la blogosphère, je me laisse facilement tenté par cet auteur. En plus il était au programme de notre club de lecture … On retrouve bien l’humour et le sens de l’observation un peu décalé de l’auteur qui aime autant regarder une feuille qui plane jusqu’à son trottoir du quartier de Belleville, que les réactions des Parisiens après les attentats du 13 novembre 2015.

Julien Blanc-Gras est « PAPA » et nous décrit avec humour les premières années de la vie de son enfant, avec en toile de fond, la quarantaine pour lui, la montée de l’intolérance islamiste, les attentats, toutes ces violences le poussent à savoir ce que ses propres grands parents ont vécu à savoir : la guerre 39/45. Mélangeant les époques et les réactions des Parisiens d’aujourd’hui, il veut se forger une conduite personnelle face aux événements qui ensanglantent la capitale. Mais pas plus qu’il ne trouve les réactions adéquates pour éduquer son fils avec les valeurs qui sont les siennes, il ne trouvera pas non plus des lignes de conduite dans les réactions de ses aïeux : s’il y a une morale ou un enseignement à ce livre c’est qu’en matière d’éducation, comme en matière de conduite en matière de guerre, chacun fait ce qu’il peut et ne se trouvera jamais à la hauteur de la situation.
Cela nous vaut un livre agréable souvent drôle et parfois profond. Un livre de Julien Blanc-Gras en somme.

Citations

Si vrai ….

Amina faisait preuve d’un professionnalisme sans faille. J’ai slalomé entre des bébés prénommés Madeleine, Gaspard Marianne, salué des assistantes maternelles prénommées Fatou, Yuma et Chipo, et j’ai descendu l’escalier en tenant mon fils contre moi un peu plus fort que d’habitude …

Le père parle à son fils d’un an après le massacre de Charlie hebdo

Je m’imaginais en train de lui exposer la situation. « Des abrutis ont massacré des gens parce qu’ils qu’ils faisaient des dessin. »

 Tout compte fait, ce n’est pas facile à comprendre pour un adulte non plus.

Autre époque

Ça veut dire quoi, protéger ? J’étais porteur d’une inquiétude nécessaire que je voulais maintenir dans des proportions raisonnables, suffisantes pour conserver une vigilance sans toutefois diffuser une angoisse contre-productive. Où se trouve l’équilibre entre sécurité et confiance ? Le périmètre de liberté laissé aux enfants c’était affreusement réduit en une génération. Mes parents me laissaient rentrer de l’école tout seul à six ans. Impensable de nos jours. Le monde n’est pas devenu plus dangereux, notre conscience du danger s’est accrue. On ne lâche plus ses gamins des yeux. Réduction de l’autonomie géographique. Les blousons munis de balise GPS existent déjà et il n’est pas insensé d’imaginer une géolocalisation généralisée des enfants dans un futur proche. On ne lâche plus nos gamins des yeux et ils collent le leurs aux écrans, espace de liberté affranchi de la surveillance des adultes.

Autre horreur !

Un fait divers récent avait retenu mon attention, deux employés d’une crèche du New Jersey avait eu l’idée d’organiser des combats de bébé. Une sorte de Fight Club pour les tout-petits, qu’elles invitaient à se mettre des mandales pour les filmer et les poster sur snapchat. Il faut reconnaître que cela aurait pu faire un bon programme de télé réalité. Il faut aussi reconnaître que cela ne renforce pas notre foi en l’être humain.

Paroles de petit garçon deux ans et demi

– Non Madeleine, toi tu peux pas dessiner un avion parce que tu es une fille. Tant pis pour toi. 
J’étais atterré comment était-il possible qu’il soit déjà aussi phallocrate ? Quand il me demandait comment volaient les avions, je prenais pourtant bien soin de lui expliquer que c’était des messieurs ou des dames qui pilotaient.

Début de scène très drôle à la poste

Je suis allé chercher un colis à la poste. J’admets que cette phrase est sans doute la plus ennuyeuse de l’histoire de la littérature mais je ne pouvais pas y couper pour raconter l’épisode qui suit. À ma grande surprise, j’avais développé une sorte de plaisir pervers à me rendre à la poste. Le service public offrait des interstices où l’on pouvait établir une relation verbale avec des gens vieux, gros ou moche, salutaire injection de chair réel dans nos quotidien s’effrite en dans la dématérialisation marchande.

 

 

Une plongée dans l’horreur et aucune pitié pour les lecteurs trop sensibles (dont je fais partie). Je ne sais pas si cela a un sens de mettre des petits coquillages pour un tel livre, il en mérite 10 si vous voulez vous renseigner sur la guerre civile algérienne et beaucoup moins si vous préférez vivre loin de ces horreurs Malgré les récits plus horribles les uns que les autres je n’ai pas lâché ce roman « noir » (très noir) avant la dernière page qui n’apporte, d’ailleurs, aucun réconfort. Ce livre m’a rappelé un reportage diffusé par « France 2 » sur la lutte contre le terrorisme en France. Et comme en janvier le thème du club de lecture c’est : l’Algérie, j’ai pris ce livre à la médiathèque . Cette guerre a fait environ 100 000 morts, des milliers de disparus, un million de personnes déplacées, des dizaines de milliers d’exilés et plus de vingt milliards de dollars de dégâts et a duré une dizaine d’années. Elle commence en 1991 quand un parti islamiste le FIS est en passe de remporter les élections. Le gouvernement avec l’appui de l’armée annule les élections et l’armée prend le pouvoir. Ce livre raconte les manipulations de l’armée algérienne pour plonger dans l’horreur l’Algérie d’abord, puis, la France pour que celle-ci soutienne sans aucun remord la répression contre les partis islamistes. Quand les islamistes ne sont pas assez violents, l’armée les pousse à l’être davantage. La France a mis beaucoup de temps à réagir, mais j’ai entendu dans l’émission que peu à peu les services secrets de la France ont pris conscience que les terroristes du GIA se sentaient soutenus par le gouvernement algérien. Au milieu de personnages réels, le récit suit l’enquête du personnage principal Tedj Benlazar, un homme mi-breton mi-algérien, agent de la DGSE et qui comprendra plus vite que d’autres tous les dessous d’une très, très sale guerre. Si aujourd’hui ce pays est plus calme, il n’empêche que le gouvernement n’a toujours pas osé faire un retour vers la démocratie et que si l’étau militaire se desserrait, on peut se demander combien de scorpions sortiront de cette fournaise. Or, on sait aussi aujourd’hui que la méditerranée ne suffit pas à protéger la France du fanatisme qui s’exporte tellement mieux que les valeurs humanistes.

 

Citations

L’armée algérienne et ses liens avec les islamistes.

Le lien contre nature entre militaire et islamiste engendrera inévitablement le grand bordel. Le grand bordel, comprendre l’importation des problèmes algériens en France.

 

Un soldat algérien pris dans la tourmente

Lorsqu’il s’est engagé dans l’armée, il voulait rester honnête, droit, propre, se souvient-il. Sauf que la guerre ne rend pas les hommes meilleure, elle les transforme en bête féroce

Les luttes dans l’armée algérienne

Car derrière l’unité de façade de l’armée face à la barbarie des islamistes, les guerres fratricides font rage entre les officiers de haut rang. Il n’y a pas de fraternité militaire qui tiennent longtemps face à la convoitise. Et la convoitise anime tout ce qui approche de près ou de loin le pouvoir, civils comme militaires.
L’Algérie est riche. Nonobstant la terrible crise économique qui sévit et la quasi-tutelle du FMI, l’Algérie est très, très riche. Dans le Sahara se trouve les troisièmes réserves de pétrole d’Afrique et le tiers de son gaz. L’Algérie et un coffre-fort ouvert dans lequel puisent les généraux et les ministres depuis longtemps.


J’aime cette auteure et je sais que je lirai toute sa série. Marie-Aude Murial possède ce talent de nous faire partager la vie d’une grande partie des êtres humains de notre société à partir d’un point de vue précis. Un petit bémol, pour moi, on sent trop, dans ce récit, que l’on aura une saison 3, trop de choses sont en suspens, mais tant pis, je ne boude pas mon plaisir. J’aime bien passer mes soirées avec Sauveur Saint-Yves et son fils, Lazare que l’on voit un peu moins dans ce tome . Ce médecin, psychologue ordinaire donc extraordinaire, quand il arrive à rendre moins malheureux les gens autour de lui, inaugure un nouveau traitement « l’hamsterothérapie ».

Citations

L’ado à problèmes

Gabin zonait parfois sur « Word offre Warcraft » pendant six ou sept heures d’affiliés, de préférence la nuit. D’où ses absences scolaires, surtout en début de matinée. À partir de 11 heure, il se contentait de dormir en cours, la tête entre les bras. Les profs le laissaient en paix, désarmés par sa bonne gueule un peu cabossée, à la Depardieu jeune, et son regard inexpressif, qui le faisait passer pour plus crétin qu’il n’était.

L’horreur de Daesh

Racontée à la journaliste

Haddad avait 26 ans, elle était mariée à Youssef, professeur de violon. Peu après l’entrée des djihadistes, dans Mossoul le 10 juin, monsieur Haddad avait perdu son emploi, la musique étant interdite. Les hommes de Daesh avait marqué la maison des Haddad d’une lettre qui les désignaient comme chrétiens. Puis les nouveaux maîtres de la ville, circulant en pick-up dans les nouveaux quartiers chrétiens, avaient diffusés ce message par haut-parleur :  » Convertissez-vous, devenez sujets du Califat. Sinon, partez sans rien emporter.  » Refusant de se soumettre aux islamistes ;, les Haddad avaient bourré leur break. A la sortie de la ville quatre hommes les avaient fait ranger sur le bas-côté

Ils nous ont demandé de sortir du break. Ils ont pris tout ce qu’on avait dans la voiture . Puis on a pu partir…..

Racontée en toute confiance au psychologue

Elle lui raconta la terreur dans la ville, son frère Hilal, un adolescent d e 15 ans égorgé en pleine rue, la fuite dans le break, les hommes qui les avaient arrêtés et sortis de force de la voiture, le violon de son mari qu’ils avaient fracassé contre une pierre, car la musique est impie, les bijoux qu’ils avaient arrachés à ses mains, à son cou, la peur qu’elle avait eu d’être violée….

La mère abusive pauvre Samuel !

Madame Cahen, qui,était aux aguets, avait flairé quelque chose. son fils se lavait, il cirait ses chaussures

– Tu te fais beau ce matin, ricanait-elle ? « Elle » est de ta classe .

Samuel buvait son chocolat le matin, il mettait son linge sale dans le panier ?. Sa docilité même était suspecte. Sa mère entrait encore plus souvent dans sa chambre sans crier gare. Elle soulevait ses copies, ses cahiers, elle faisait du tri dans ses vêtements, elle cherchait elle ne savait quoi. Une lettre. Une adresse. Une photo. La trace d’une fille.