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Comment transmettre la mémoire de l’horreur ? Nguyên An Tinh, narratrice très proche de l’auteure a fui, sur un boat-people, le Vietnam communiste. Elle nous livre des moments de sa vie, des fragments de sa mémoire. Une odeur, un bruit, un mot entraîne un nouveau souvenir. Monsieur Vinh grand chirurgien de Saigon, a confié ses cinq enfants, à cinq bateaux différents, essayant ainsi de multiplier les chances qu’au moins un d’entre eux survive. Ils survivront tous, lui deviendra balayeur de rue à sa sortie de prison. « Prison » ce mot ramène l’auteure à une autre prison, celle de l’autisme où son fils, Henry, est enfermé pour toujours.

On a déjà entendu à peu près toutes les horreurs par lesquelles, elle et ses proches sont passés. Comme ce Monsieur An ancien juge de Saigon qui croit sa mort arrivée car, ce jour-là, un garde l’oblige à sortir des rangs des prisonniers, à s’agenouiller, lui met le pistolet sur la tempe, tire …. Il n’y avait pas de balle dans le chargeur. Monsieur An ne sera plus jamais le même, et il se souviendra toute sa vie des nuances des bleus du ciel du jour où …

Van Thùy a réussi à nous transmettre l’horreur qu’elle porte en elle. Et pourtant ce livre reste léger et pudique. Même quand elle décrit la prostitution des jeunes, voire des enfants. C’est la force de ce livre, il n’y a jamais aucun mélodrame et pourtant quelle trace il laisse dans notre mémoire ! Je pense que chaque lecteur portera en lui un moment de sa mémoire, pour moi c’est l’hommage qu’elle rend aux femmes du Vietnam.

Quand j’ai refermé ce livre, je me suis demandée pourquoi elle était retournée dans ce pays, et, est-ce qu’un jour le Vietnam deviendra une démocratie. La relecture de ce livre pour notre Prix du club de lecture m’a encore plus subjuguée que la première fois. Je n’ai pas compris pourquoi je ne lui avais pas mis 5 coquillages, et surtout ai-je assez insisté sur le style de Kim Thuy ? Elle écrit à la perfection dans une langue proche de la poésie, très personnelle et si facile à adopter par tout le monde.

Citations

Proverbe vietnamien

La vie est un combat où la tristesse entraîne la défaite.

Mon passage

On oublie souvent l’existence de toutes ces femmes qui ont porté le Vietnam sur leur dos pendant que leur mari et leurs fils portaient les armes sur le leur. On les oublie parce que sous leur chapeau conique, elles ne regardaient pas le ciel. Elles attendaient seulement que le soleil tombe sur elles pour pouvoir s’évanouir plutôt que s’endormir. Si elles avaient pris le temps de laisser le sommeil venir à elles, elles se seraient imaginé leurs fils réduits en mille morceaux ou le corps de leur mari flottant sur une rivière telle une épave. Les esclaves d’Amérique savaient chanter leur peine dans les champs de coton. Ces femmes, elles, laissaient leur tristesse grandir dans les chambres de leur cœur. Elles s’alourdissaient tellement de toutes ces douleurs qu’elles ne pouvaient plus redresser leur échine arquée, ployée sous le poids de leur tristesse.

On en parle

Link.

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Traduit du chinois par Prune Cornet
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C’est amusant d’écrire à propos de ce livre un 8 mars, journée de la femme. Ce roman raconte la vie de trois jeunes filles de la campagne chinoise qui viennent travailler en ville. Je n’imaginais pas, qu’aujourd’hui encore, il y ait un tel décalage entre l’homme et la femme chinoise à la campagne. On appelle les filles, des baguettes pour montrer qu’elles ne valent rien à côté des garçons, les poutres. Trois filles, six, cinq et trois ainsi prénommées par leur père qui ne les juge même pas digne du mal qu’il se serait donné à leur chercher un autre nom que celui de l’ordre dans lequel elles sont venues au monde, trois filles, donc, vont faire leur place à Nankin après avoir fui leur village. Toutes les trois vont réussir à leur manière et finalement prouver à leur père que les baguettes valent bien les poutres. Le sujet est intéressant, le roman beaucoup moins . L’écriture est très simple , le récit plein de dialogues souvent inutiles et surtout tout le monde est si gentil avec ces trois filles : elles ne rencontrent que des gens qui leur veulent du bien. J’espère que c’est comme ça en Chine , j’ai un peu de mal à le croire. J’aurais surtout aimé qu’elles prennent plaisir à devenir des femmes libres mais finalement leur seul but c’est de venir offrir de l’argent à leur père et une belle veste rouge à leur mère….

Cette blague m’a fait sourire

C’est l’histoire d’un étudiant chinois qui apprend l’anglais et qui, sans le faire exprès bouscule un Anglais dans la rue. Aussitôt il s’excuse poliment en anglais : « I’m sorry. » Sur quoi l’Anglais répond : « I’m sorry too. » Le Chinois désireux de se montre aussi poli que son interlocuteur renchérit alors : » I am sorry three. » L’Anglais perplexe poursuit : What are you sorry for ? » Le chinois décidé à ne pas perdre la face en paraissant moins courtois que cet étranger, s’empresse à son tour de répondre :  » I am sorry five. »

On en parle

Plus sévère que moi : link

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Maison d’édition et auteure de notre région. Cette courte histoire est racontée à travers les yeux d’un jeune homme autiste, complètement enfermé dans ses souffrances. C’est l’intérêt du livre, on a l’impression que l’auteure connaît ce handicap. On découvre la difficulté de vivre lorsqu’on ne peut pas communiquer. Je ne trouve pas que l’enquête policière soit bien utile au sujet du livre. Et je reste perplexe face aux hypothèses à propos des raisonnements du jeune malade. On sait si peu de choses sur le fonctionnement affectif et intellectuel des grands autistes.

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5
J’avais mis ce livre, une première fois, sur mon blog, lors de sa création. Je l’ai mis, aussi, dans ma bibliothèque de Babelio et je n’arrive pas à comprendre pourquoi je suis toujours la seule lectrice, c’est un petit chef d’œuvre (n’ayons pas peur des mots !). Il concourt pour « le coup de cœur des coups de cœur » en juin 2010 de notre club de lectrices de la bibliothèque de Dinard. Pour une fois, nous avions été unanimes dans nos éloges ; c’est si rare !

Je l’ai offert souvent et à chaque fois, on m’a fait savoir qu’on le trouvait très bien. Il faut dire que ce roman a tout pour plaire. Il traite avec subtilité et humour, d’une réalité douloureuse : l’exil. Alexandra, jeune auteure dramatique, qui a plus d’un point commun avec Anca Visdei, fuit son pays, la Roumanie à l’occasion d’un colloque littéraire.

Elle écrit à sa sœur pour qui elle éprouve une grande affection, la façon dont toutes les deux se jouent des dangers du régime totalitaire est drôle mais tragique à la fois. Leurs lettres sont très surveillées, elles s’en amusent : « Ta lettre a mis quatorze jour. D’habitude ça ne prend qu’une semaine…Tu dois utiliser de mauvaises enveloppes, là-bas ils les fabriquent moins bien qu’ici, car ton pli s’est décollé pendant le voyage et une secourable postière de chez nous a été obligée de le recoller, très discrètement d’ailleurs. Il n’y aurait pas eu la petite marque que tu sais, c’était un travail comme neuf ! Quel sens esthétique pour une simple postière ! »

Le pays d’accueil, la Suisse n’est pas épargnée par l’humour d’Alexandra, j’ai souri à l’évocation des intellectuels de son colloque :

 Tout le monde a été adorable avec moi. Le colloque a duré trois jours, l’admiration un peu moins…..Ils m’ont répondu …. Nous connaissons et aimons votre pays. Nous avons passé une semaine à un congrès d’écrivains héros du peuple au bord de la mer noire.

On sent en Alexandra une vitalité et une envie de s’imposer comme une écrivaine de langue française qui force l’admiration le parcourt sera long et difficile mais avec tant d’esprit et d’énergie comment ne pas y parvenir. À sa sœur qui lui dit qu’elle est belle comme une odalisque elle répond « Une odalisque est une crétine enfermée dans un harem, qui partage un gros mari violent avec une dizaine d’autres débiles de son espèce et qui passe son temps au bain à montrer des vertèbres superfétatoires à Monsieur Ingres. ».

La trame romanesque est riche des deux mouvements : la dureté et la désintégration du régime de Ceausescu et l’intégration dans ce qu’on appelait à l’époque « le monde libre », cela passe par le lien des deux sœurs qui est riche d’une complicité puis d’une tension qui rend le roman passionnant et triste parfois. J’ai lu et relu plusieurs fois ce livre, avec toujours le même plaisir.

J’espère trouver dans le monde des blogs d’autres lectrices passionnées.

 On en parle

link. Blog d’Anca Visdei : link.

2
Un pensum ! Voilà le mot qui me vient spontanément à la bouche. Le sujet pourrait, peut-être, avoir de l’intérêt : la vie des ouvriers intérimaires travaillant dans les centrales atomiques. L’écrivaine a choisi un style dépouillé et sobre, mais plus ennuyeux ce n’est pas possible. Trois fois, j’ai commencé, trois fois, j’ai abandonné pour le terminer en le parcourant pour m’en débarrasser le plus vite possible. Je me demande si quelqu’un va être plus tenace que moi dans le club !

Mercredi 24 mars, La Centrale, Prix France-Culture et Télérama 2010. Je viens d’écouter l’émission de France Culture, et pendant vingt minutes, j’ai entendu le plus grand bien de La Centrale. Le jury soulignait la qualité du style d’ Elisabeth Filhol et parlait de la naissance d’une véritable écrivaine.

Je suis complètement passée à côté de ce livre, pourtant je me suis donné beaucoup de mal. J’ai encore en mémoire la sensation d’ennui contre laquelle j’ai dû lutter pour le finir. Je ne sais pas si ce que je viens d’entendre me fera relire ce livre.

On en parle

link.

2
Ce mois de mars était consacré, dans notre club, à la découverte de la littérature haïtienne. Cet écrivain a beaucoup de talent, mais ce n’est pas mon goût. J’ai vraiment essayé, mais les zombis m’agacent, je suis trop rationnelle.

Un passage pour donner envie de le lire

Il imprégnait l’atmosphère d’effluves aphrodisiaques. Quelques minutes après, les seins faisaient sauter les boutons des chemises de nuit, les fesses rompaient l’élastique des culottes, les cuisses en flammes s’écartaient à souhait, les vagins, fascinés, réclamaient le boire et surtout le manger : Balthasar n’avait plus qu’à entrer en campagne.

Traduit du danois par Suzanne Juul et Bernard Saint Bonnet.

5
Je ne connaissais pas cet auteur et les « fans » du club de lecture m’ont dit que c’est un peu dommage de commencer par celui-ci qui est le dernier d’une longue série (Un curé d’enfer et autres racontars – Jorn RIEL). Je lirai sûrement les autres, car j’ai envie d’en savoir plus sur ce monde du Groenland.

Jorn Riel est un conteur extraordinaire et je suis partie avec lui dans le monde si rude du grand nord. Celui qui définit ainsi un racontar : « Ce sont des histoires vraies qui pourraient passer pour des mensonges, à moins que ce ne soit l’inverse » a un véritable talent pour faire vivre des personnages hauts en couleur. C’est complètement déjanté, tragique et drôle à la fois. On passe très vite de vie à trépas, du rire aux larmes, dans un cadre hors norme, beau, mais tellement froid et inhospitalier. On comprend que l’auteur préfère vivre en Malaisie !

Citations

La propreté

Nous devons accueillir nos invités propres et fringants … Bien entendu, en tant que chef de station, je commence et me réserve cette marmite d’eau chaude. Puis Museau se lavera avec la même eau, et en dernier Lasselille, qui, étant le plus jeune, n’a matériellement pas eu le temps ni le loisir de devenir aussi sale que nous autres.

Faire l’amour

Il retirait une certaine fierté du fait qu’il pouvait encore la faire roucouler comme une tourterelle en pleine parade quand il rugissait et commandait aux esprits dévoués du domaine.

Voyager léger

Valfred voyageait léger. Quatre bidons d’eau-de-vie de myrtilles, dix neuf boites de sardine à l’huile, son 89 et un sac de voyage avec quelques vêtements de rechange.

Portrait

Un type adorable et modeste, avec une soif réconfortante.

Les paysages

Le Fjord des glaces se trouve dans l’inextricable entrelacs de fjords et de baies qui se frayent un chemin depuis la mer jusque profondément à l’intérieur du pays. Les montagnes vers le nord sont hautes et sombres, les plaines vers le sud ouvertes et alanguies au soleil et à la lumière, et dans l’est les collines ont la rondeur rêvée pour que le soleil puisse s’y ébattre une heure ou deux avant de s’éteindre pour la nuit.

Interview sur Evene

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Traduit de l’anglais par Isabelle Stoianov.

5
L’avantage du club de lecture c’est la redécouverte des grands classiques. Je l’ai relu attentivement et j’ai franchement adoré, encore une fois ! Le début est un peu lent et l’histoire ne se met en place qu’au tiers du livre. Mais ensuite on se rend compte que tout avait de l’importance.

Les chroniques d’une petite ville en Alabama avant la deuxième guerre mondiale sont très savoureuses et comme tout est vu à travers les yeux d’une enfant de six ans c’est souvent drôle et émouvant : les ragots, les familles où on sait tout sur tout le monde, les sectes religieuses, les méthodes scolaires, les vieilles filles qui ont leur mot à dire sur l’éducation des enfants, et surtout la condition des noirs.
Le père, Atticus, élève seul ses deux enfants et leur donne des valeurs humanistes dans une petite ville où le racisme est de règle. Commis d’office pour défendre un noir innocent mais accusé du viol d’une femme blanche, sa vie et celle de ses enfants va devenir très compliquée.

On ne peut pas s’empêcher d’adorer Atticus, c’est un beau personnage. Je pense qu’on ne peut pas l’oublier, ni comme père, ni comme avocat. Grâce à ce livre, on comprend mieux d’où vient l’Amérique, j’ai beaucoup pensé au temps où nous chantions surtout quand l’auteur évoque les enfants métis et une fois encore je me suis réjouie de la victoire d’Obama.

Citations

Les garçons furent donc convoqués pour trouble à l’ordre public, voies de fait, injures et blasphèmes en présence du sexe féminin. Le juge interrogea Mr Conner sur la raison de ce denier chef d’accusation ; celui-ci répondit qu’ils avaient juré si fort qu’il était sûr que toutes les dames de Maycomb les avaient entendus.

 

Tu es trop petite pour comprendre, mais parfois, la Bible est plus dangereuse entre les mains d’un homme qu’une bouteille de whisky entre celles de ton père.

 

Je voulais que tu comprennes quelque chose, que tu voies ce qu’est le vrai courage, au lieu de t’imaginer que c’est un homme avec un fusil à la main. Le courage, c’est de savoir que tu pars battu, mais d’agir quand même sans s’arrêter. Tu gagnes rarement mais cela peut arriver.

 

– C’est quoi un métis ?
– Un enfant à moitié blanc, à moitié noir … ils sont tristes
– Pourquoi tristes ?
– Parce qu’ils n’appartiennent à aucune communauté. Les gens de couleur n’en veulent pas parce qu’ils sont à moitié blancs ; les Blancs n’en veulent pas parce qu’ils sont de couleur.

 

– Hé, faut pas nous bourrer la caisse ! dis-je
– Je te demande pardon ?
– Ne fais pas attention, intervient Atticus. Elle essaie de te provoquer. Cal dit qu’elle jure en parfait argot depuis une semaine maintenant.
Oncle Jack haussa les sourcils mais ne dit rien. En dehors du charme foncier de tels mots, j’agissais en application de la vague théorie que, si Atticus découvrait que je les avais appris à l’école, il ne m’y enverrait plus.

On en parle

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3

Ce livre s’adresse à des lecteurs de sept/huit ans, c’est une belle histoire qui ne se termine pas bien ! La compétition dans la nature peut être terrible, ces deux arbres qui se détestent m’ont fait sourire. Je ne suis pas assez compétente pour savoir si un marronnier et un châtaignier peuvent se retrouver en concurrence dans une forêt, mais est-ce si important ? Les illustrations sont belles et font rêver.La langue est recherchée, et poétique, j’aime bien qu’un auteur s’adresse aux enfants de cette façon là. L’histoire est vue à travers les yeux d’un vieil hibou qui perd un peu la mémoire cela donne une note humoristique à cette fable. Je mets ce livre sur mon blog très vite car je l’ai reçu grâce à l’opération masse critique de Babelio et je rajouterai l’opinion d’un lecteur de 8 ans dès que possible.

Louis 8 ans

Chère Grand-mère,

Je n’ai pas du tout aimé ce livre, je vais t’expliquer pourquoi.
Il ne se passe rien, il n’y a aucune aventure. On a l’impression que l’histoire ne se finit pas. Bref, je me suis beaucoup ennuyé en lisant ce livre. Je préfère 50 milliards de fois Tobie Lolness qui se passe aussi dans des arbres.

Citations

Pour le plaisir du style

L’un était marronnier, l’autre châtaignier. tous deux se haïssaient à un tel point que ni le temps, ni les vissitudes des maladies végétales n’avaient pu les réconcilier.

On eût dit que, par facétie, le Dieu de la forêt avait voulu les unir pour toujours et à jamais … Avant même leur naissance, le vent fantaisiste, la pente inéluctable et les animaux agités avaient, en effet, scellés leurs destins en portant leurs graines respectives dans la même clairière.

Traduit du danois par Monique Christiansen.

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3
Deuxième participation à Masse critique de Babelio. J’avais choisi ce livre à cause du titre, Pour qui sonne le glas et Le vieil homme et la mer ont marqué mon adolescence. J’ai donc pensé que ce roman me ferait découvrir un peu plus Hemingway. Ce roman d’aventure policière a pour cadre Cuba aujourd’hui : la fin de la dictature castriste n’est guère réjouissante.

En lisant je pensais à tous les touristes célèbres où non, qui aiment aller à Cuba, peuvent-ils ignorer l’autre côté du miroir qu’on tend aux étrangers pour qu’ils ne voient rien des difficultés de ce pays ? Leif Davidsen nous fait découvrir la réalité cubaine à travers les yeux d’un professeur d’espagnol danois. Celui-ci a rencontré en Floride un exilé cubain qui lui demande de remettre une lettre à sa fille qui a choisi, par amour, de vivre Cuba.

De là une aventure où se mêlent l’amour, la mort, la trahison, la CIA et … Hemingway. Je ne peux pas dire que ce roman m’a passionnée, je ne serai peut-être pas allée jusqu’au bout si je ne l’avais pas reçu grâce à Masse critique. Il y a pourtant tous les ingrédients qu’on attend dans ce genre de roman. Le héros mal dans sa peau, la description du climat et de la végétation, le choc des civilisations latines et nordiques, le problème de l’immigration clandestine et notre bonne conscience, l’horreur des tyrannies finissantes, les scènes d’amour avec des belles femmes cubaines, et des manuscrits d’Hemingway.

Mais, je n’ai à aucun moment été prise par un effet de suspens, il faut dire que je ne lis pas souvent de romans policiers, je ne suis donc pas la meilleure juge. J’ai été gênée par ce personnage à qui il arrive des aventures extraordinaires et qui semble tout accepter. Je n’ai pas trouvé ses réactions crédibles face à la mort ni en amour. À l’opposé, les pages consacrées à la fuite en mer sont très prenantes et on a l’impression que l’auteur sait mener un bateau même par mauvais temps

Citations

Sentiments cubains

Comment peut-on avoir des sentiments aussi violents ? Pour être en vie, il faut pouvoir éprouver la douleur comme la joie. Tout ne doit donc pas ressembler rien qu’à un jour où le temps est gris.

Bonne conscience

Je suis reparti, l’esprit étrangement élevé par cet évènement, par le fait que la réalité américaine ressemblait à ce que l’on voit à la télé, et j’ai pensé banalement que le monde était étrange. C’est le fait d’être né en un lieu du globe qui décide si l’on devra résoudre des problèmes existentiels au sens le plus pur du terme, ou ne faire face qu’à des défis normaux, que tout individu raisonnable peut résoudre dans une société moderne tournée vers le bien-être, comme l’aurait dit mon père…

Absence de volonté du personnage principal

Je ne me sentais pas spécialement parfait comme espion … pas spécialement à mon aise, en fait mais la route était tracée, et j’avais résolu de la suivre.

Cuba

La Havane était l’endroit le plus pauvre que j’ai vue de ma vie, et l’un des plus éhontés, où même les gardiens du musée national des perfections de la révolution mendient de la petite monnaie … les jeunes filles de couleur, nombreuses et ravissantes, qui semblaient s’offrir à tous les hommes, quel que soit leur âge ou leur physique. Circuler seul à La Havane, c’était comme aller et venir dans le plus grand bordel en plein air du monde.

Le Danemark

En surface tout avait paru normal, parce que c’était obligatoire dans la province danoise, mais nous étions une famille qui fonctionnait assez mal. C’est sans doute plus répandu qu’on ne le croit si l’on ne se borne pas à regarder un vernis flatteur.

On en parle

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