Édition Albin Michel, 2024 les pages ne sont pas numérotées.

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

 

Une BD très originale, Luz, créateur de BD se met dans le regard d’un tableau pour raconter l’ histoire de cette œuvre mais aussi de son créateur et du monde qui l’a entourée : pari aussi étonnant que réussi. Bien sûr, vous comme moi, nous avons lu tant de livres sur la montée du Nazisme, la spoliation des Juifs, et sur les prétentions artistiques des Nazis. Certainement vous savez aussi que les nazis ont organisé des expositions sur l’art dégénéré. Comment faire alors pour nous intéresser une fois encore à cette tragédie que représente le nazisme ?

Le fait de ne prendre le point de vue que d’un seul tableau d’un peintre, Otto Mueller, « Deux filles nues », permet de rendre concret le destin des artistes et de leurs œuvres sous le nazisme. Mais le tour de force est d’imaginer que le tableau lui même raconte l’histoire. Ainsi le début des persécutions anti-juives sont aperçues par la fenêtre que le tableau aperçoit de là où il est accroché. Mais avant cela on suit sa création par l’artiste et c’est lui que dessine Luz. Otto Mueller est un artiste torturé par la maladie qu’il a contracté à la guerre 14/18 , il est inspiré par une femme qui restera proche de lui toute sa vie , Maria (dit Maschka) Meyerhofer, on le voit vendre son tableau à un collectionneur d’art Ismar Litman, puis vient le nazisme la spoliation de la collection de ce grand amateur d’art et finalement les différentes exposition pour montrer cet art « dit » dégénéré.
Détail amusant , il y avait à côté des œuvres vilipendées, une exposition des œuvres qui au contraire étaient glorifiées par les nazis, mais celles-ci avaient beaucoup moins de succès à croire que les tableaux mis à l’index étaient beaucoup plus appréciés. Le regard d’un petit garçon sur le tableau des deux filles nues, en dit plus long que tout un discours et observez bien le personnage final, lorsque le tableau retrouvera toute la place qui lui est due au musée de Cologne, il vous rappellera quelqu’un.

Une BD que j’apprécie beaucoup car le dessin de Luz apporte quelque chose d’essentiel à cette histoire si tragique.

Extraits

Bd début sans dessin.

1919
– Tu peux dégrafer un peu ton corsage ? ? ?
– On pourrait nous voir, Otto !
– T’inquiète Maschka, on est en pleine forêt…

Un exemple de planches.

Le tableau redessiné par Luz.

Le tableau sur Wikipédia