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 Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin.

Grande première, je ne peux pas mettre de coquillages à ce roman je n’y arrive pas…. J’explique : j’ai commencé ce roman avec gourmandise et le début m’a ravie : l’humour la façon de camper les personnages, les travers de notre société, tout cela allait bon train dans un décor qui me ravissait. Ce grand restaurant où tout coûte 10 fois plus cher et va 10 fois moins vite que dans un lieu habituel est parfaitement caricaturé.

Je savais, puisque la 4e de couverture l’annonce que cette famille allait être confrontée à la violence de leurs enfants. Pour ce genre de roman je ne peux pas en dire plus car ça enlèverai la force du suspens. C’est totalement horrible, mais le pire n’est pas là, ces deux frères ont deux fils meurtriers, et les adultes ne savent absolument pas se positionner face à l’horreur et soudain le lecteur est pris dans un dégoût absolu en tout cas moi je l’ai été et je n’ai plus du tout aimé ce roman.

L’écrivain avec un talent rare de la destruction a sciemment coupé toutes les issues qui pourraient donner de l’espoir. Et je crois que je lui en veux (je ne sais pas si on a le droit d’en vouloir à un écrivain qui a réussi son livre !) de faire porter aux deux femmes le poids de la vilenie absolue.

Les femmes que je connais aiment leurs enfants avec assez de force pour les obliger à se confronter à la justice de leur pays plutôt que d’en faire de lâches assassins, les pères aussi d’ailleurs.

Vous comprenez pourquoi je n’ai pas mis de coquillage, on est complètement pris par le livre au point de réagir affectivement comme dans la vie, ça se lit d’une traite car c’est écrit dans un style très facile, on commence par être amusé mais la déception est énorme quand on sent les solutions que l’auteur a choisies pour sa fin et du coup le dégoût l’emporte.

Citations

Les boucles d’oreilles sont à peu près aux femmes ce que le rasage est aux hommes : plus les boucles d’oreilles sont grosses, plus la soirée est importante et festive.

 

Dans ces restaurants prétendument haut de gamme, on perd totalement le fil de la conversation à force d’être confronté à ces innombrables interruptions comme les explications bien trop détaillées sur le moindre pignon de pin dans son assiette, le débouchage interminables des bouteilles de vin et le remplissage opportun ou non de nos verres sans que personne n’ait rien demandé.

 

Entendre qualifier un film, même quand on l’a beaucoup apprécié de chef-d’œuvre par son propre frère aîné, c’est comme porter ses vieux vêtements : les vieux vêtements qui sont devenus trop petits pour lui, mais qui sont de votre point de vue surtout usés.

 

C’était le genre de jet très imbue de lui-même, un jet qui cherche avant tout à témoigner d’une santé de fer et qui, autrefois déjà, à l’école primaire, appartenait sans doute à un garçon capable de pisser plus loin que tout l monde , jusque de l’autre côté du fossé.

On en parle

Quelqu’un encore plus sévère que moi : Libros y palabritas. Quelqu’un qui a aimé : Lilatrouva