Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.


Il s’agit de rhum et chez moi, certains ne plaisantent pas avec cette boisson, entre ceux qui parfument la pâte à crêpe et ceux qui le dégustent avec un petit carré de chocolat noir. Il y a même sur cette photo une bouteille de rhum de la même origine que cet auteur franco-vénézuélien. Miguel Bonnefoy part dans ce roman à la recherche du trésor d’un pirate des Caraïbes, et ils nous entraînent dans des contrées aussi fascinantes que dangereuses. Il ne s’agit pas d’un récit réaliste mais évocateurs des difficultés à vivre dans ces pays dominés par une nature luxuriante et des hommes facilement violents surtout s’ils sont en quête de trésors. C’est un auteur dont on parle sur les ondes radiophoniques et j’ai beaucoup entendu que Séréna, la femme et personnage principal, est du type « Emma Bovary » , et que Miguel Bonnefoy nous livrait là un conte philosophique épicé au merveilleux d’Amérique latine. Le roman flotte entre ses eaux là, et se lit très facilement.

Si aimer lire et connaître le monde grâce aux romans c’est faire du bovarysme alors je pense que nous sommes nombreuses à en faire ; si faire mourir sur un tas d’or une femme trop cupide c’est de la philosophie, cela m’étonne un peu ; si décrire un incendie qui mettra trois ans à s’éteindre c’est faire du merveilleux, pourquoi pas ? L’aspect que j’ai préféré c’est bien l’évocation de ces régions, la végétation luxuriante, les excès de pluies puis de sécheresse, le soleil trop violent puis la nuit trop sombres. Oui tout est « trop » dans ce pays des caraïbes . Et on ne peut survivre qu’en maîtrisant ses peurs et ses fièvres. Le rhum doit bien aider un peu, et vous saurez tout sur la façon d’en fabriquer un de grande qualité. Les personnages sont peu crédibles mais ce n’était visiblement pas le propos de cet auteur. Malheureusement, je fais partie des lecteurs qui aiment penser aux personnages et comprendre un peu leur choix de vie sans cet aspect je sais que je ne garderai pas en mémoire très longtemps ce roman. Je me souviendrai d’une odeur de rhum, d’une nature étonnante et de la cupidité des chercheurs d’or.

Citation

Portrait de femme soumise

Elle aimait recevoir des louanges sur l’entretien de sa vaisselle, sur le choix de ses meubles, sur la santé de son mari. Ses draps étaient toujours parfumés de fleurs glissées entre leurs plis. C’était une femme d’une patience minérale et, jusqu’à la fin de sa vie, prépara des soupes créoles, les yeux effacés au fond des marmites, dans sa cuisine où pendaient des jambons secs.

Jolie figure de style

L’heure n’avait pas d’ombre, la chaleur était forte, le soleil mordait la nuque, mais les deux hommes ne faiblissaient pas. 

Le pouvoir des livres

Ces livres enseignèrent à Séréna tout à la fois la servitude et la révolte, l’infidélité et le crime, la magie d’une description et la pertinence d’une métaphore. Ils lui firent découvrir les diverses aspects de la virilité, donc elle ignorait presque tout. Elle appris que la tour de Pise penchait, qu’une muraille entourait la Chine, que des langues étaient mortes, et que d’autres devaient naître.

22 Thoughts on “Sucre Noir – Miguel BONNEFOY

  1. Il ne reste plus grand chose dans les bouteilles :-)

  2. Déjà que je n’avais pas trop envie de le lire;
    Oui, il faut une ch’tite goutte dans la pâte à crêpes!

  3. (Ah ah ! Goran, j’adore…)
    Alors ce titre est sur ma PAL et je n’ai rien contre me laisser emporter par cette douce odeur de rhum…

  4. Un jeune auteur dont on entend beaucoup parler mais vers lequel je n’ai pas envie de me précipiter.

  5. Je ne sais pas si on peut parler de réalisme magique mais je n’aime pas trop ce type de littérature sud américaine pourtant j’aime bien Vargas Llosa mais ça rappelle plus le style des télénovelas pour certains de ses romans…

  6. Pareil que toi : j’ai aimé le décor, mais je n’ai pas vraiment cru aux personnages ni à l’histoire.

  7. J’avais envie de lire ce titre mais sans me précipiter. A la tienne !

  8. Les avis ne sont en général pas très enthousiastes, alors je préfère passer pour le moment.

  9. je ne suis pas sensible aux pirates hélas, au rhum oui !!
    j’ai peu lu de littérature de ces contrées c’est un manque mais ça ne m’attire pas du tout, bon peut être serait il bon que je me soigne :-)

  10. Freg on 4 mars 2018 at 21:11 said:

    Ce qui m’a manqué pour apprécier le livre, c’est sans doute un flacon de rhum !
    Pourtant les commentaires étaient élogieux autour de moi, j’ai été séduite par le décor mais c’est tout, j’ai même failli abandonner en cours de route.

  11. un avis proche du tien

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